- Oui bien sûr. Grimace-je.

Je descends de ma moto puis retire mes gants et mon sac dans mon dos pour pouvoir présenter mes papiers.

Pendant qu'un attend que je fouille dans mon sac, l'autre examine ma moto de prêt.

S'il-te-plaît ! Faites qu'il ne remarque pas que j'ai pas la chicane.

Je tends les papiers demandés au policier en face de moi.

- Elle est de quelle année ? Me pose celui à côté de ma moto pendant que son coéquipier vérifie mes papiers.

- De 2017.

- Ah d'accord. Belle bécane ! Pourtant j'aurais cru 2016.

- Raté, rigolé-je pas très à l'aise de les avoir dans mes pattes.

Je souris et le remercie.

Je le remercie fièrement mais au fond je suis pas bien du tout. J'ai la goutte de sueur qui coule sur mon front, j'ai peur qu'il remarque que je n'ai pas de chicane.

Normalement c'est interdit de rouler sans mais c'est tellement tentant de l'enlever et d'écouter le vrai ronronnement d'une moto ! Ça devrait même pas exister les chicanes tient !

- Par ailleurs, votre plaque d'immatriculation est pas conforme. Elle est trop petite.

- Ah ? Dis-je innocemment.

- Ah bah oui. Il hausse les sourcils.

- Pourtant j'ai toujours eu celle-ci, c'est bizarre ... Elle est d'origine alors elle est dans la norme.

- Tenez, l'autre policier me rend mes papiers. On va rien vous faire pour cette fois, mais la prochaine fois qu'on vous croise mademoiselle, soyez en règle.

J'hoche de la tête sachant pertinnemznt que je suis en regle puisque ma moto est neuve et quelle est toute d'origine. Je les remercie après leur avoir souhaité une bonne journée.

- Ouf ! C'est chaud ! Me dis-je en éclatant de rire.

La boule dans mon ventre qui c'était installée est parti aussi vite que la lumière. Je souffle un bon coup avant de remonter sur ma moto.

J'attends que la voiture de police soit parti et prends tout mon temps pour ranger mes papiers et mettre mes gants.

Une fois hors de ma vue, j'allume ma moto et pars plus sereine.

Je me dépêche de rouler tout en faisant attention au radars et aux ralentisseurs, j'avoue que je me suis fais surprendre plus d'une fois sur ses dos d'âne...

Ces imprévus m'ont valu un troisième retard de ma part et mon patron va comment dire, ne pas être tout joyeux quand je vais arriver.

Je me gare rapidement sur mon emplacemet spécialement attitré à mon nom, derrière le magasin.

Une fois mon casque en main, mes gants à l'intérieur de celui-ci, je presse le pas pour passer la porte arrière du magasin, le plus discrètement possible.

Mais comme je m'y attendais, mon patron est là, adossé au mur les bras croisés tapant du pied.

- Je

- Tait-toi. Se redresse-t-il. Laisse-moi deviner. Tu as eu un contre-temps comme les autres fois ?!

- C'est à peu près ça, grimace-je, sauf que

- Je veux rien savoir, me coupe-t-il d'un ton sec. Dépêche-toi de prendre ton post, au lieu de te justifier et de perdre encore plus temps. Tu as laissé Romane faire l'ouverture alors que c'est toi qui devait l'a faire ! J'ai été tolérent Lisa avec tes problèmes etc c'est pas une excuse de plus, tu fais du bon boulot mais c'est pas une raison pour arriver en retard ! Mais la prochaine fois que tu arrives à cette heure-ci, tu sais où se trouveras la sortie.

J'avale difficilement ma salive en tremblant légèrement des mains.

Il soupire avant de me tourner le dos quant à moi je me dépêche de déposer mes affaires dans le bureau.

- Et mon prénom c'est Lina ... Grogne-je entre mes dents.

En arrivant derrière le comptoir, Romane est en train de ranger des papiers. Je m'installe à côté d'elle derrière l'ordinateur et l'allume pour savoir les commandes qu'on a préparer.

Je me mords la lèvre mais décide de me tourner vers elle et de percer ce blanc.

- Écoute, Romane je suis désolée d'être encore une fois ...

- Laisse tomber, c'est pas grave, puis il y avait pas beaucoup de clients ce matin, tu as de la chance. Mais fais gaffe quand même, si je n'aurais pas été là tu aurais été dans le pétrin.

- Oui je sais .. Et il a dit quoi le patron en remarquant que je n'étais pas à l'heure ? Demande-je en ramassant un de ses papiers tombé par terre.

- Pas grand chose, il a juste crié dans toute la boutique ton prénom, puis que tu commençais à lui taper sur le système alors que la vieille d'en face entrait dans la boutique, évidemment il a dit ça plus vulgairement si tu vois ce que je veux dire ...

- Mince, souffle-je.

- Attends ! Tu aurais vu sa tête quand il l'a vu ! Il a changé de comportement du tac au tac en s'excusant et en se justifiant qu'une de ses employées était constamment en retard. J'étais morte de rire ! Eclate-t-elle.

Je souris à son histoire.

- Je pense que vous avez du boulot à la place de rigoler les filles. Je vous entends à l'autre bout. Intervient une voix derrière nous, me faisant sursauter.

Ça fait maintenant quelques mois que je travaille dans cette boutique de fleurs. Après le bac, je ne savais pas quoi faire alor je me suis retrouvé ici, à pleins temps. Bon les fleurs c'est pas ce qu'il y a de passionnant mais c'est sympa.

- Et du coup, reprend Romane en jetant un regard derrière nous pour voir si le patron ne nous entend pas. c'est quoi la raison de ton retard ?

- Je ramassais le téléphone de Paul, il avait dû tomber quand je l'emmenais à l'école et t'as un mec qui commençait à me taper la discute ...

- Ah, bon ça va alors t'es excusé. Me regarde Romane en souriant. Et il était comment le mec, je veux dire physiquement.

Je l'a regarde par dessus mes lunettes et soupire.

- Moche.

- Moche ?

- Moche.

- Mais a-

- Autrement j'ai remis de l'essence et je me suis fait arrêté par les flics dont ma vrai raison de mon retard. Coupé-je court à son début de conversation.

Romane éclate de rire et je me dépêche de plaquer ma main contre sa bouche pour éviter d'attirer l'attention du patron.

- Ça sent l'amende à plein nez, chante-t-elle.

- Raté ! J'avais juste à faire les yeux doux et ça passe.

- Ouais ouais ... Dit-elle y croyant à peine.

- Oh merde merde merde ! M'exclame-je en regardant les commandes de la semaine sur l'écran d'ordinateur.

- Quoi ? Panique Romane.

- Le mariage !

- Me dit pas que tu te marie !?

- Non le mariage des Kant ! On devait leur préparer 150 bouquets de fleurs plus le bouquet de la mariée pour ce week-end ! J'avais totalement oublié.

- Tu veux dire "tu" ?

Je me retourne vers elle, paniquée.

- Comment ça "tu" ?

- Tu devais faire 150 bouquets, rectifie-t-elle.

- Ah non non non ! C'est pas possible ça ! Romane tu dois pas me laisser tomber, j'aurais jamais le temps de faire tout ça pour le week-end, surtout qu'il faut qu'il récupère tout jeudi pour préparer la réception vendredi.

- Mais si t'inquiète pas ! Je crois en toi. Tu fais un calcul de math, 150 diviser par 3, ça te fais 50 bouquets à faire mardi, mercredi et jeudi. Comme ça t'as ton vendredi de libre.

- Oh mon dieu, soupire-je en laissant tomber ma tête sur le clavier.

- Si j'étais toi je commencerais dès maintenant si tu veux pas bosser le mercredi apres-midi.

Je relève ma tête vers ma collègue, blasée.

- Tait-toi, ralé-je alors qu'elle éclate de rire.

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Je regarde l'heure, 16h03 et mon trente-septième bouquets de roses blanches et rouges ficelés.

- Une rose blanche, une rouge, deux blanches, deux rouges, une blanche.

- Lina !

- Une dernière rouge et on attache, me murmure-je après avoir coupé les tiges trop longues.

- Lina !

- Quoi !

- J'y vais ! M'avertit Romane.

- Ouais, dis-je sans avoir entendu ce qu'elle me disait, trop concentrée.

- Bonne soirée.

- Oui, bon app ...

Je l'entends râler derrière la porte avant que celle-ci ne claque.

Attendez.

- Oui bon app ...

- Bonne soirée.

- Ouais, dis-je sans avoir entendu ce qu'elle me disait, trop concentrée.

- J'y vais. M'avertit Romane.

- Quoi !

- Lina !

- Une dernière rouge et on attache, me murmure-je après avoir coupé les tiges trop longues.

- Lina !

- Une rose blanche, une rouge, deux blanches, deux rouges, une blanche.

Je regarde l'heure. 16h08.

- Mince ! Paul !

Je cours vers le bureau pour aller chercher mes affaires et de monter sur ma moto pour me dépêcher d'aller le chercher à son école.

Je l'avais oublié.

🎵Massive Vives - Burn the star🎵