Droite. Gauche. Droite.

C'est ce que faisait le guidon de ma moto dans les virages.

Jusqu'à ce que ma roue glisse sur la route mouillée et que la moto me projet sur le sol.

- Nan ! J'entends crier.

Je n'ai pas le temps de réagir ou de contrôler quoique ce soit que ma hanche claque violemment contre le bitume et que mon corps glisse. Mon casque racle le sol tout comme mes équipements que je sens frotter.

Mon genou me fait mal et mes poignets aussi. Le bruit de mes équipements frottant sur la route me sont insupportable jusqu'à ce que mon corps soit stoppé d'un coup sec par la barrière de sécurité, me fallant un cri de douleur. Mon casque tape dessus, de même que ma dorsale.

Je comprends pas ce qui se passe. Pourquoi je suis là. Qu'est-ce que je fais là.

Au loin, j'aperçois Louis accélèrer et se mettre sur le côté.

Jusqu'à ce que je le vois plus et que ma moto me fonce dessus. Le choc est inévitable et elle me prend sûr et certaine en sandwich avec la barrière de sécurité, c'est le cas de le dire.

Je tente de mettre mes mains devant pour éviter qu'elle s'abatte violemment sur moi mais mes mains n'ont pas retenu son énorme poids et c'est dans un grand gémissement qu'elle s'abat sur moi à m'en couper le souffle.

Je crie à plein poumons lorsque je sens les douleurs à mes membres se réveiller.

Tout s'est arrêté. J'entends aucun bruit. A part les bourdonnements dans ma tête. Mes yeux me piquent, je vais quand même pas pleurer. Non. Mais je vois trouble. Putain ne me dite pas que je pleure !

J'essaye de crier le prénom de Louis mais je n'arrive pas à sortir un mot de ma bouche. Seulement des gémissements de douleur en sorte.

J'essaye de bouger ne serait-ce mes doigts mais seulement ceux de ma main gauche me répondent. Ma main droite est bloquée sous ma moto qui est sur moi.

- Lina !

Je vois ma moto bouger mais automatiquement un gémissement sort de ma bouche.

- 1. 2. 3. J'entends.

Ma moto se soulève de mon corps lorsque je vois trouble, deux personnes.

Une des deux éloigne ma moto et la cale contre la barrière de sécurité pendant que la voix de Louis résonne dans ma tête.

J'ai du mal à respirer.

Je sens quelqu'un essayer de relever ma visière et celle-ci s'ouvre doucement. Le visage d'un homme qui semble etre un motard et celui de Louis apparaissent.

- Madame ? Vous m'entendez ?

Il me prend ma main droite et allait reparler mais je lâche un son de ma bouche sans m'en rendre compte et plisse mes yeux de douleur.

Il repose ma main en douceur.

- Okay. C'est quoi son prénom ? Demande le motard à Louis qui est totalement inquiet.

Il doit avoir la trentaine.

- Elle s'appelle Lina.

J'ai mal au cou. J'essaye de le bouger pour avoir une meilleur position.

- Nan ! Bouge pas ! S'écrit Louis. Bouge pas ! Je me doute que ça doit être désagréable mais ne bouge pas.

Voir Louis dans cet état m'inquiète. Énormément. J'ai peur. Ça me fait peur et il le voit.

- Tu es bloquée sous la barrière de sécurité. Tu sais les grises qui hornes les routes. Ta moto t'a enfoncé entre elle et le bitume donc c'est normal si tu te sens compréssé. Mais reste tranquille, c'est rien d'accord. Les pompiers vont arriver et te dégager de là mais il faut pas que tu bouges. Tente de me rassurer le motard.

Je grogne de douleur.

- Lina c'est ça ?

Je cligne des yeux pour acquiescer.

- Tu vas cligner des yeux une fois lorsque c'est un oui et deux quand c'est non d'accord.

Une fois.

- Bien. Est-ce que tu as mal au niveau des jambes ?

Une fois.

- Au niveau du ventre, du bassin ?

Deux fois. Une fois.

- Au cou ? A la tête ?

Une fois. Une fois.

Au loin, on entend les sirènes des pompiers arriver. Mais je ne regarde seulement et juste Louis.

- Est-ce que tu peux me parler ? Me dire qu'elle jour on est ?

Je grogne et cligne deux fois des yeux.

Mon copain ne fait que de me regarder de haut en bas, comme s'il examinait les dégâts. Il est accroupi à côté du motard, sa main gauche posée sur le sol pour le soutenir. De ma main gauche intact, je la bouge vers la sienne malgré ses ordres de ne pas bouger.

Je veux sentir sa main sur la mienne. Et dès qu'il sent nos mains collées, il sort de sa bulle et me regarde.

Cependant, je gemis de douleur une énième fois et une larme s'échappe de ma joue.

Les pompiers arrivent en courant vers moi et en criant des tâches à exécuter.

Le motard qui était avec Louis va vers eux et leur parlent. D'ici, je n'entends pas ce qu'ils disent mais leur geste me convain qu'il parle de moi et de ma chute.

Après 10 minutes à tenter de me demander des informations, une médecin demande à Louis de s'écarter. Elle dicte des choses aux pompiers quand l'un d'eux arrive avec une grande pince. Ils vont découper la barrière de sécurité pour me dégager, m'a dit la médecin.

Il me couvre d'un léger drap blanc.

- Vous inquiétez pas on met juste ce drap pour vous protéger des débris, s'il y a quoi que ce soit vous serez ma main avec votre main gauche d'accord.

Je serre ma main gauche, celle qui n'est pas touché, dans sa main chaude pour acquiescer.

Lorsque je sens la barrière bouger, qu'il l'a sectionne et que je suis coupé du monde avec le drap blanc, la main de la dame serrant la mienne et me parlant, je me rend compte de ce qu'il m'arrive véritablement.

Ce n'était pas le simple accident que j'avais eu il y a de cela quelques jours, semaines ? Je ne m'en rappelle plus. Mais bien un accident avec de gros dégâts qui pourra changer ma vie.

Dès l'instant que ma moto s'est encastré dans mon corps. J'ai su, que je ne serais pas la même personne qui roulerait à moto sans avoir à penser du danger dans lequel je me suis réellement mis.

Tout se passait tellement bien ...

🎶Dirty Money - Diddy - Coming home🎶