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Chapitre 1 : Protecteurs du monde et du citoyen

Bon, nous y revoilà.

Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, mon nom est Daniel Murphy. Danny pour les intimes.

Que puis-je vous apprendre à mon propos... Je suis un mari et père comblé, j'ai cinquante-trois ans et je suis détective privé.

Le soir, en tout cas. Il était actuellement quinze heures et je m'apprêtais à parler à mon énième client potentiel de la journée. Inutile de me demander le chiffre exact, je ne comptais plus depuis bien longtemps.

Quelqu'un décrocha à l'autre bout du fil.

— Bonjour, je parle bien à monsieur... Leru...sson ?

Zut. J'avais écorché son nom, ça ne passerait pas. En même temps, Lárusson ? Qu'est-ce que c'était que ce « á » ? J'étais censé prononcer ça comment ? Et qui portait un nom pareil en Irlande ?

Oui... ? répondit une voix masculine.

Sa voix était méfiante, il savait à qui il avait affaire. Je devais faire vite avant qu'il ne raccroche.

— Bonjour monsieur, Daniel de chez Sofable. Nous souhaitions vous faire part de notre offre d'automne sur nos canapés convertibles. Vous pouvez bénéficier de trente pour cent de réduction sur...

Je ne suis pas intéressé, m'interrompit la voix.

— Cette offre n'est valable que jusqu'à la fin de la semaine, êtes-vous sûr que...

La tonalité dans mon oreillette m'indiqua qu'il avait raccroché. Bon. Il n'était ni le premier, ni le dernier de la journée. Je regardai le nom suivant.

Latchkov. Ils se fichaient de moi...

Alors que je m'entraînais à prononcer le mot à voix basse à l'aide de mes maigres connaissances en langues étrangères, ma ligne se mit à sonner.

Je regardai bêtement mon écran, comme si une petite note d'information allait apparaître de nulle part et m'expliquer ce qui se passait ainsi que la façon d'agir. Parce que bon, un appel extérieur ? Ici ? C'était possible, ça ? Si cette éventualité m'avait un jour traversé l'esprit, je l'aurais sans doute classée au même rang sur mon échelle d'improbabilité qu'une annonce d'augmentation.

À défaut de trouver la moindre explication logique, je décrochai à la dixième sonnerie.

Bien le bonjour, monsieur Murphy, comment allez-vous ?

L'image d'un policier à moustache poivre et sel (je précise que dans la sienne, poivre et sel sont parfaitement séparés en rayures), énorme sac à dos sur le dos, apparut dans mon esprit.

— Vous voulez des canapés ? lui demandai-je.

J'étais remonté et ça devait s'entendre, mais j'essayai tout de même de rester courtois au cas où l'oreille de mon chef se montrait baladeuse et décidait de passer dans le coin.

Non, c'est vous que nous voulons, monsieur Murphy ! Rejoignez-nous, aidez-nous à sauver les honnêtes citoyens... que dis-je, le monde !

Je raccrochai. Je n'avais vraiment pas le temps pour ces bêtises.

L'horloge en haut du mur sur ma gauche indiquait quinze heures et cinq minutes. Plus que cinquante-cinq minutes et je pourrais éteindre mon ordinateur, me lever, prendre mon sac et rejoindre mon petit 221B Baker Street dans un vieil immeuble en briques. Désolé, je ne vous donnerai toujours pas mon adresse, inutile d'insister.

Je soupirai d'impatience quand mes yeux croisèrent ceux de mon chef, un bonhomme bedonnant d'une dizaine d'années de moins que moi qui menait tous les travailleurs dans cette pièce à la baguette. Ou plutôt au crayon noir qu'il faisait tourner entre ses doigts en nous observant quand il ne jouait pas au solitaire sur son ordinateur.

Les éclairs que ses pupilles m'envoyèrent m'incitèrent à baisser une nouvelle fois le nez sur mon écran et à tenter ma chance avec cette madame Latchkov.

À seize heures quarante-cinq, j'arrivai devant la vieille porte en bois du petit immeuble de trois étages où je louais un studio au premier. La fenêtre de mon bureau était visible depuis ma position et la fierté m'envahit quand mes yeux se posèrent dessus.

Cela faisait maintenant trois ans que je m'étais installé à mon compte en tant que détective privé après des décennies à caresser ce rêve des doigts sans oser me lancer.

Ma douce et tendre Enat, bientôt cinquante années de sagesse et de bonté, la femme de ma vie, m'avait alors donné ce coup de pouce qu'il me fallait : elle avait trouvé cet appartement au loyer abordable pour que j'en fasse mon bureau et avait fait graver une plaque à mon nom.

Cette plaque, je l'avais toujours : elle était fixée à la porte de mon bureau, au-dessus de celle qui indiquait mes horaires d'ouverture (de dix-sept heures à minuit du lundi au vendredi et de huit heures à dix-neuf heures le samedi, fermé le dimanche, jours fériés et les deux premières semaines d'août pour vacances annuelles), et du post-it rédigé à la main que je remplaçais régulièrement quand il lui prenait l'envie de tomber : « Pour toute demande farfelue, voir en face ».

Une fois devant mon bureau, mes yeux passèrent de ces quelques mots à la porte d'en face.

Cette dernière n'avait rien de particulier. Elle était en bois brut avec une poignée tout ce qu'il y avait de plus banal... Le seul point qui sortait de l'ordinaire était la plaque dorée au centre :

Jocelyn et Léonard du Bois de la Grande Épine

Vampires

Détectives privés spécialisés en surnaturel

Horaires : du coucher au lever du soleil

Vous vous souvenez de mes réticences à fournir mon adresse à tout-va ? Eh bien les responsables se trouvaient habituellement derrière cette porte.

Pourquoi « habituellement » ? Chaque chose en son temps.

En tout cas, leur petit business, contrairement au mien, attirait toujours plein de monde et je ne voulais pas contribuer à élargir leur clientèle de tarés en tous genres. Ou pire : qu'on m'associe à eux.

Je tournai la clef dans ma serrure et pénétrai dans mon bureau. Je me laissai tomber dans ma chaise de bureau, sortis mon ordinateur et me lançai sur mes quelques enquêtes en cours.

Premier site internet : animaux-perdus-retrouves.ie. Je passai en revue les différentes photos en les comparant à celles que contenait mon dossier. Rien.

Deuxième site internet : retrouvons-les.com. Rien non plus.

Troisième site internet : patounesperdues.ie. Toujours rien.

Un vacarme en provenance du plafond interrompit mes recherches, suivi d'un hurlement de fantômes de dessin animé. La voisine du dessus s'y remettait. Depuis quelques jours, ces grincements et longues plaintes étranges n'en finissaient plus. À bien y réfléchir, je crois qu'ils avaient commencé le jour où...

Quelqu'un frappa à la porte. Je vérifiai l'heure. Seize heures cinquante-cinq. Des clients en avance ? Je me méfiai...

Je me levai, sourcils froncés et entrouvris la porte.

— Rejoignez-nous, monsieur Murphy ! s'exclama le policier en glissant sa main dans l'entrebâillement.

Je n'en fis aucun cas et essayai de refermer le battant.

— Le monde a besoin de vous ! insista l'agent en calant la porte avec son pied. Aidez-nous à sauver nos concitoyens de la menace surnaturelle qui pèse sur eux !

— Vous allez... me laisser... tranquille... oui ? grommelai-je en appuyant de tout mon poids contre le panneau de bois.

— Chef, j'appelle des renforts ? demanda son jeune collègue, au garde-à-vous derrière lui.

— Pas encore, Johnson...

Ces deux-là se prétendaient chasseurs, protecteurs du public face aux forces paranormales en tout genre, et soutenaient mordicus que j'en étais un aussi après une méchante morsure de chihuahua enragé. Je les soupçonnais simplement de faire partie du groupe de jeu de rôle grandeur nature de mes abrutis de voisins. Et ces derniers semblaient tellement m'apprécier qu'ils voulaient à tout prix m'y intégrer.

Je ne savais toujours pas comment ces policiers avaient eu cette adresse (je soupçonnais un abus de pouvoir pour dégoter mes informations personnelles), mais les deux barjos s'étaient présentés devant ma porte tous les jours depuis ma dernière affaire, une histoire d'enlèvement par des types poilus qui se prétendaient loups-garous.

Le premier jour, ils étaient tombés sur mes deux voisins, les vampires auto-proclamés, et les avaient pourchassés dans tout l'immeuble pour les « trucider ». Résultat, mes « confrères » avaient pris la poudre d'escampette et je ne les avais plus revus depuis. C'était bien là le seul mérite que je pouvais concéder à ces ersatz de gardiens de la paix.

Le deuxième jour, ils s'étaient trompés d'étage et étaient allés frapper à l'appartement du dessus. Je ne sais pas ce qu'ils y avaient fichu, mais la voisine, d'ordinaire tellement silencieuse que je pensais le logement inhabité, avait commencé à pousser des cris étranges. Elle n'avait plus arrêté depuis.

Et puis un jour, ils étaient arrivés, dépités, après avoir appris que les vampires d'en face étaient les propriétaires de l'immeuble, payaient leurs impôts comme il faut et n'avaient donc apparemment aucune raison de se faire planter un bout de bois dans le cœur.

Ils avaient dû oublier de prévenir mes voisins, parce qu'eux n'étaient toujours pas revenus. Je ne me plaignais pas du calme, hein. Pourquoi ces abrutis me manqueraient-ils, après tout ?

— En attendant que vous changiez d'avis, monsieur Murphy... poursuivit le policier poivre et sel.

— Je ne changerai pas d'avis... marmonnai-je en posant un pied contre mon bureau pour m'assurer une meilleure prise.

— ... voici pour vous des talismans protecteurs ! Ils vous seront utiles à n'en pas douter ! Prenez-les !

Des petits bouts de papier voletèrent à travers l'entrebâillement de la porte et s'éparpillèrent partout dans mon bureau.

Mon bureau... Si propre et bien rangé parce que je tenais à mon image... Deux minutes avant l'ouverture...

J'allais protester quand toute la résistance exercée sur le battant depuis le palier disparut d'un coup. La porte se referma dans un violent claquement, mon pied glissa sur un morceau de papier et je tombai peu glorieusement au sol.

— Une bonne soirée à vous, monsieur Murphy ! s'écria la voix du policier de l'autre côté, suivie de bruits de pas dans les escaliers.

Je me relevai en grommelant mon mécontentement et ramassai les « talismans » recouverts de symboles occultes que je fourrai dans mes poches et dans mon sac. Il n'aurait pas fallu que mes clients les aperçoivent dans la poubelle...

Si clients je recevais ce soir...

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