Correction type d'une dissertation PDC ( plan détaillé )
SUJET - Le roman La Princesse de Clèves est-il un roman démodé ?
I/ OUI C'EST UN ROMAN DEMODE
1/ Classicisme
. Langue classique. Longues phrases, esthétique du détour : litotes, euphémismes.
.Bienséance : Roman d'amour sans sexualité. la passion et le désir ne sont dit qu'à travers le détour (le langage des objets et les sous-entendus sexuels dans la scène des palissades).
.Vraisemblance : ce qui semblait vraisemblable à l'époque ne l'est plus pour nous aujourd'hui. On ne comprend plus cette notion aujourd'hui. Certains aspects nous semblent plutôt invraisemblables (présence du portrait du Duc dans le pavillon de Coulommiers, couleurs des rubans semblables à celles de Nemours), voire exagérés, théâtralisés (De Clèves meurt de chagrin, la Princesse meurt jeune, emportée par la violence de sa passion inassouvie).
. Goût pour la perfection : portrait physique et moral de Melle de Chartes correspond à l'idéal classique : le Bien et le Beau sont toujours associés. Donne l'impression de personnages artificiels.
. Préciosité : complexité des relations amoureuses, manque de naturel et de spontanéité, complexité des rapports amoureux.
2/ Contexte historique lointain
. Cour d'Henri II, vie de la noblesse du 16ème siècle.
.Occupations : partie de chasse, tournois, courses de bagues et jeu de paume. + galanterie.
.Codes et hiérarchie : personnages influents par leur naissance. L'importance des alliances. Mariage d'abord refusé par le père de M. de Clèves, Duc de Nevers parce que Melle de Chartres de la même famille que le Vidame. Or, le Duc de Nevers est très proche de la Duchesse de Valentinois, elle même ennemie du Vidame de Chartres.
3/ Complexité de l'intrigue
.Multitude de personnages
. Récits enchâssés : 4 en tout qui font perdre le fil de l'intrigue amoureuse principale. Le projet de Mme de Lafayette était de faire une peinture des grands de l'époque en leur laissant une place dans ces récits enchâssés, mais ce n'est pas ce qui intéresse le lecteur aujourd'hui.
4/ Une vision janséniste du monde
.Condamnation des passions
. Condamnation de l'individu Absence de liberté individuelle. Absence de libre-arbitre.
. Vision très négative de l'amour. Danger.
II/ CEPENDANT, IL TRAITE DE SUJETS UNIVERSELS
1/ Un roman psychologique
. Modernité. Donner accès à l'intériorité du personnage. Essentiel pour nous encore aujourd'hui dansnotre rapport au personnage de roman.
. Mme de Lafayette décrit introspection du personnage, ses hésitations, son trouble. Exemple p. 147 :
« Elle passa toute la nuit pleine d'incertitudes, de trouble et de crainte... »
2/ Le rôle de l'éducation dans nos choix
.Comment on se construit dans le respect ou dans le rejet de notre éducation.
.La Princesse de Clèves ne parvient pas à s'inscrire en faux contre la leçon de sa mère. Sa loyauté envers les valeurs maternelles la protège et l'emprisonne tout à la fois.
3/ La question du choix : la vie humaine est une succession de dilemmes
. La Princesse de Clèves, comme beaucoup d'autres personnages de roman vit un choix très difficile. Faut-il suivre son désir ? Sa raison ?
.Désir inquiétant et créateur de remous jusqu'à l'inconfortable parfois. Mais pulsion de vie et possibilité pour l'individu d'être en phase avec lui-même. Accéder à son désir pour ne pas avoir l'impression de passer à côté de sa vie.
.Raison préserve, rassure.
.Le lecteur la regarde se battre comme il peut être amené à le faire lui-même dans sa propre vie, sur des choix amoureux mais aussi sur d'autres choix : professionnels, familiaux etc...
4/ Désir assouvi et désir frustré
.Roman qui pose la question du désir. Qu'est-ce qu'une vie sans désir ? Vaut-elle la peine d'être vécue ?
.Faut-il nier son désir ? Plus la Princesse le repousse plus il existe.
.Peut-on passer une vie à repousser son désir ?
.A contrario le désir a-t-il la même saveur si on l'assouvit toujours ? Quelle est le rôle de l'attente
dans nos vies ?
Voici la correction de ma professeur et voici mon travail plus développé et détailler avec la correction de ma professeur entre crochet
La princesse de Clèves est-elle un roman démoder ?
Plan dialectique: inutile de l'annoncer comme tel au bac
La Princesse de Clèves est un roman classique du XVIIe siècle. Pourtant s'il n'est pas toujours lu pour le simple divertissement comme c'était le cas à sa publication, on peut trouver plusieurs raisons de le lire encore de nos jours. [A METTRE PLUS TARD QUAND VOUS POSEZ LE SUJET ]. Écrit par Madame de Lafayette, ce livre est l'un des premiers romans d'analyse psychologique. Son auteur sait, avec délicatesse, nous faire partager les émois d'un cœur adolescent qui apprend à mettre un nom sur ce qu'il ressent et qu'il tente désespérément de rester lucide et maître de lui-même. Tout en faisant face à la jalousie et l'hypocrisie de la cour et des mœurs de l'époque. Cependant, la morale et les principes dont il est question dans ce roman ne correspondent plus à ce que l'on connaît aujourd'hui. La galanterie et le contexte historique et social dans lequel ils évoluent marquant par conséquent une distance avec nous lecteurs du 21ème siècle. [VOUS COMMENCEZ A REPONDRE DANS L'INTRO !! Attention, il faut simplement poser le sujet]. On peut ainsi se demander si La Princesse de Clèves est un roman démodé ?
On considère démoder tout ce qui est vieux, qui ne suit pas la mode actuelle, ce qui est désuet. Nous discuterons dans un premier temps en quoi la princesse de Clèves peut être démodée, puis nous verrons que malgré le contexte on peut s'identifier aux personnages et pour terminer nous nous demanderons si la princesse de Clèves n'en reste pas moins intéressante pour son point de vue culturel. [OK]
Dans un premier temps, la princesse de Clèves peut être un roman démoder.
L'intrigue se développe [VOC] au XVIème siècle auquel nous ne sommes pas habituer
Les conflits à la cour pour une dame entre plusieurs soupirants ( entre le chevalier de Guise, le duc de Nemours et le prince de Clèves pour l'amour de Mlle de Chartres)
Le style d'écriture de l'auteur. [Vague. Sauriez-vous préciser pour faire valoir cet argument ?]
L'influence janséniste: vision pessimiste de la société et de la condition humaine, le bonheur ne peut être connu qu'après la mort: Mme de Clèves souffre la majorité de son existence et son choix cornélien se solde par la mort de celle-ci. [OUI]
Le contexte politique au milieu duquel se déroule l'action du roman avec la présence d'un roi et sa cour nous est complètement étranger: Monarchie et noblesse dans le roman, démocratie républicaine de nos jours.
Les événements ayant lieu tout au long du roman, les pratiques des personnages n'ont plus lieu de nos jours: mariages arrangés, tournois, bals, parties de chasses à cours, présence d'une cour royale. [OUI]
La morale et les principes des personnages ne sont pas les mêmes de nos jours.
La volonté de rester fidèle à son mari même après sa mort. (départ dans un couvent dans les Pyrénées )
Un mariage précoce malgré l'absence de sentiments: Mariage de la princesse de Clèves avec le Prince de Clèves.
La place qu'occupait le mariage à l'époque et l'impact que celui-ci avait sur la vie du couple n'ont plus rien à voir avec ce qu'il en est aujourd'hui. (Approbation de la mère pour l'union de sa fille avec un Homme qu'elle n'aime pas, malgré ses dires qui voudraient le contraire...). [OUI]
Les raisons qui poussent les personnages à faire ce qu'ils font tout au long du roman nous paraissent invraisemblables voire incohérentes de notre point de vue: Volonté de la princesse de Clèves de s'isoler à Coulommier pour se débarrasser de ses sentiments plutôt que se marier au duc de Nemours, sachant qu'elle s'est mariée au prince de Clèves sans l'aimer = créer un sentiments d'incohérence chez le lecteur. [OUI]
Le contexte historique et social dans lequel se déroule La princesse de Clèves contraste trop avec ce que l'on connaît aujourd'hui, et cela creuse un écart entre le lecteur et les personnages.
Le milieu social des personnages (ainsi que leur place dans la société) est très différent de celui du lecteur. A la cour du Roi, avec des statuts prestigieux de noblesse comme vidame (vidame de Charte) , duc (duc de Nemours), prince (prince de Clèves, roi, des personnages faisant partie de la noblesse. OUI
La différence de culture entre le lecteur et les personnages contribue à renforcer l'écart qu'il y a entre le lecteur et le roman, causant dès lors un sentiment d'incompréhension vis-à-vis de certains de ses personnages: on peut s'interroger sur la raison pour laquelle elle s'entête à ne pas trahir son mari, le divorce est courant de nos jours, son choix de ne pas se marier au duc même après la mort de son mari.
L'importance accordée à la description de la cour accentue la place qu'occupe le contexte historique dans le roman et contribue donc à nous en éloigner. [OUI]
La galanterie n'est plus d'actualité. [OUI mais à préciser de quoi il s'agit.]
2) Malgré le contexte, on peut souvent s'identifier aux personnages, à travers certains de leurs actes, leur morale, et ce qui les unis, et cela contribue à faire de la Princesse de Clèves un roman d'actualité.
Il y a des points communs entre nous et les individus du roman. On reconnaît certaines de nos forces et faiblesses à travers celles des personnages. [OUI]
Nous sommes également confrontés à des sentiments amoureux (coup de foudre).
Indécisions vis-à-vis du bon choix à faire (besoin d'une personne qui nous guide: Mme de Chartres mentor de Madame de Clèves jusqu'à son dernier souffle ), dilemme entre respecter sa morale et satisfaire ses sentiments.
Nous sommes confrontés aux mêmes types de relation (amoureuses, amicales, familiales...) que les personnages: Mme de Clèves et sa mère, son mari, son amant, Famille
Tout comme la princesse de Clèves, nous agissons également selon des codes moraux ainsi que des principes, malgré que ceux-ci soient différents, cela participe à nous faire comprendre le personnage.
La psychologie du roman est toujours d'actualité. [OUI mais mal dit]
La volonté de respecter ses principes moraux et psychologiques, de rester intègre: Mme de Clève refuse de trahir son mari.
Le besoin et la volonté d'avoir le contrôle sur sa vie, de se maîtriser soi-même ainsi que ses sentiments: Mme de Clèves est soumise à ses passions qui lui font perdre le contrôle, et l'a met à mal.
De nos jours, les sentiments peuvent également nous mettre à mal en nous poussant à mentir et pouvant introduire le désordre dans nos vies. Mr de Clèves ira jusqu'à braver la confiance que lui accorde sa femme en voulant découvrir l'homme qu'elle aime.
La nécessité d'avoir la force de faire face aux jugements d'une société dépravée: Mme de Clèves ira jusqu'à s'isoler pour se débarrasser à tout prix de ses sentiments et ne pas salir son image aux yeux de la société.
[D'après votre sous-titre, vous devriez surtout dire que les romans d'aujourd'hui sont toujours psychologiques pour la plupart. Cela définit maintenant le roman sans qu'on ait plus besoin de le préciser.]
L'amour, sujet principal du roman, est intemporel et universel, et cela le rend quelque part moderne, car il met en jeu des sentiments auxquels nous sommes également confrontés: malgré l'époque du roman, nous connaissons le sujet dont il est question.
Ce roman reflète certains aspects des relations amoureuses de nos jours: le besoin de fidélité, la jalousie (dont fait par exemple preuve Mr de Clèves qui en meurt et va jusqu'à braver la confiance de se femme) ou encore le chevalier de Guise), le chagrin (Mme de Clèves est confrontée à un choix cornélien qui lui causera beaucoup de chagrin par la mort de son marie, son isolement à Coulommiers, le sentiment de ne pas avoir respecter ses principes) la déception, l'ennui, le doute (Melle de Chartres fait preuve d'hésitation du mariage avec Mr de Clèves -> consultation de sa mère , la trahison (impression qu'a Mme de Clèves d'avoir trahi son mari).
Coup de foudre. [Vous risquez de vous répéter]
L'amour est intemporel, et par conséquent, que ce soit au XVIème ou XXIème siècle, nous y sommes toujours confrontés. [Vous risquez de vous répéter]
On comprend les sentiments de la Princesse de Clèves, car nous ressentons les mêmes, et cela nous aide à mieux la comprendre. [Vous risquez de vous répéter]
3) La princesse de Clèves n'est ni démodée ni d'actualité, mais n'en reste pas moins intéressante d'un point de vue culturel. [Très bonne idée qui ouvre un peu le sujet.]
Il permet d'améliorer ses connaissances littéraires
Découvrir ce qu'est une œuvre classique.
Comprendre la préciosité.
Faire preuve d'une curiosité littéraire.
Lire l'oeuvre d'une femme auteure du XVIVème siècle.
Le style d'écriture de l'auteur: récits enchâssés, point de vue omniscient, l'élégance de l'expression, sous-entendus, litotes nombreuses, poésie de certaines scènes.
Le contexte historique permet d'améliorer nos connaissances sur cette période, en illustrant un passage de l'histoire et nous permettant par conséquent de le comprendre davantage
A travers des faits, des lieux réels et des événements qui illustrent bien l'époque du XVI siècle à la cour du roi comme les parties de chasse, les bals, les banquets, les tournois: Le Louvres, le château de Coulommiers, Fontainebleau,
Par le biais de personnages historiques: Henri II, le duc de Nemours ou encore Madame de Valentinois.
[Un bon travail de réflexion sur l'œuvre et le sujet. Vous avez montré que vous la connaissez bien. Vos arguments et exemples sont pertinents. Quelques points perfectibles ici et là mais l'ensemble est convaincant. 19.5/20 ]
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