Ce matin là, Hinata fût réveillée par les vibrations continuelles de son téléphone. N'ayant pas assez dormi, elle émergea de son sommeil la mine contrariée. Elle maugréa contre son téléphone, précisément contre ceux qui l'eurent dérangés et se leva, s'asseyant en tailleur sur le lit.

La nuit avait été longue. Elle n'avait pu dormir plus de quatre heures, ressassant sans cesse les évènements de la veille. Et encore une fois, elle avait pleuré. La brune se maudissait d'être aussi faible. Elle savait qu'elle tomberait à maintes reprises sur lui dès son retour au pays mais cela restait tout de même une épreuve. Malgré cinq années, la douleur de sa trahison était toujours aussi vive.

La jeune femme prit l'appareil en main et le déverrouilla. Elle vit plusieurs appels manqués de Neji, Tenten, Kiba, Shino et Temari. Ce qui la surpris. Pourquoi tout ce petit monde l'appelait aussi tôt ?

Elle n'eut le temps de se poser plus de questions que la sonnerie retentit dans toute la maison. Se doutant bien que Sasuke ne ferait jamais le déplacement, elle s'extirpa de son lit et se dirigea d'un pas lent vers la porte principale au rez-de-chaussée. C'est une Ino en furie qui débarqua dans la maison. Elle ferma la porte derrière elle.

— Comment as-tu osé ? Hurla-t-elle. Me cacher ça à moi ?

Hinata la regarda en fronçant des sourcils, ne comprenant rien à ses dires.

— On doit discuter sérieusement et tu le sais.

Ino se dirigea vers le salon où elle prit place sur le canapé, jambes et bras croisés, le regard rivé sur elle. La brune frissonna. Elle n'aimait pas quand Ino était dans cet état, cela n'annonçait rien de bons. Qu'avait-elle bien pu faire pour la contrarier?

Soucieuse, elle prit place près d'elle. Elle attendit patiemment que sa camarade blonde parle mais celle-ci restait obstinément silencieuse ce qui la mettait davantage mal à l'aise.

— Tu voudrais un peu d'eau ?

— Non. Ce que je veux c'est des réponses.

— Des réponses ? Répéta la brune. À quoi ?

— À ça.

Ino lui tendit un magazine people. La brune écarquilla des yeux en voyant le gros titre et l'image du blond sur la couverture.

Deux prétendantes pour un Uzumaki

Elle n'en crut pas ses yeux. Rapidement, Hinata tourna les pages, tomba sur l'article, le lut brièvement et eut l'impression que le sol allait s'ouvrir en deux pour l'engloutir toute entière. C'était sûrement pour cette raison qu'elle avait reçu autant d'appels ce matin.

Selon le magazine, Naruto serait convoité par deux charmantes jeunes femmes toutes deux issues de milieux aisés. À savoir, Shion qui avait su faire ses preuves dans le monde du mannequinat et Hinata Hyuga héritière légitime des entreprises Hyuga. Et ne saurait laquelle choisir selon quoi, elles lui plaisent toutes deux. Deux photos du blond prises avec l'une comme l'autre appuyaient l'article.

La jeune femme crut devenir folle sur le moment. Il ne manquait plus que ça. Une catastrophe.

— Alors, fit Ino. Tu m'expliques ?

— C'est du n'importe quoi. Je t'assure que c'est faux.

Sa camarade blonde lui adressa un regard lourd de compassion et posa une main sur son épaule.

— Hinata. S'il y a eu quoique ce soit entre vous, n'hésite pas à nous le dire à moi et aux filles. On ne te jugera pas.

La brune leva les yeux au plafond tout en soufflant des paroles inaudibles.

— Puisque je te dis qu'il n'y a rien Ino.

Hinata se leva du canapé et fit quelques pas. Rester assise l'agaçait étrangement.

— Il ne s'est rien passé. D'accord, Naruto est venu me parler mais je l'ai repoussé. Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui.

Ino soupira de déception ce qui interpella Hinata. Sa réaction quoique bizarre l'intrigua.

— A vrai dire j'espérais le contraire.

La jeune femme en resta bouche bée. Elle ne sût quoi dire face à cette révélation.

L'avertisseur sonore résonna une nouvelle fois. Elle n'eut besoin d'aller ouvrir car les deux nouvelles venues déboulèrent dans le salon.

— Il ne s'est rien passé les filles. Pas de changement à la situation, déclara Ino

Les épaules voûtées, Tenten et Temari vinrent prendre place près de la blonde.

— Ce n'est pas très étonnant, dit Temari

— Dommage, renchérit Tenten

Hinata dût se rasseoir d'urgence. Toute cette histoire lui donnait le tournis. Elle ne comprenait plus rien. De quel côté étaient-elles ?

— Où voulez-vous en venir ?

— On espérait qu'il se rapproche de toi, répondit Temari

— Pourquoi ? Vous oubliez ce qu'il m'a fait.

Sa voix trembla. Une boule se forma dans sa gorge. Elle se pinça la lèvre inférieure. Les larmes ne tarderont pas à couler. Hinata ferma les yeux et inspira profondément. Non, elle ne devait pas pleurer.

— Hinata.

Tenten, agenouillée devant elle, lui prit la main.

— On ne l'oublie pas. C'est vrai qu'il s'est comporté comme un crétin mais il regrette.

Un rire jaune s'échappa de la gorge de la brune.

— Permets-moi d'en douter.

— C'est pourtant vrai. Persista Ino. Naruto regrette vraiment ses actes.

Elle secoua négativement la tête. Elle n'avait aucune envie de les écouter. Naruto ne regrettait rien, il s'était joué d'elle.

— Personne ne l'a forcé à faire ce qu'il a fait. Personne n'a dicté ses choix. Ces mots sont sortis de sa bouche, de personne d'autres. Personne n'était à sa place. Non. Naruto était conscient de ses actes. Alors ne me dites pas qu'il regrette parce que je ne vous croirais pas.

— Hinata écoute.

— Non Temari, c'est vous qui allez m'écouter, la coupa-t-elle

La jeune femme ne put retenir davantage ses larmes qui ruisselèrent le long de ses joues. Tanpis si elle leur paraissait faible, elle devait se libérer.

— J'ai souffert. Dieu seul sait que c'était un calvaire. Je me suis sentie trahie et bête d'avoir cru qu'il était sincère. J'ai vraiment cru qu'il était fait pour moi. Aulieu de ça, il s'est servi de moi. Il s'est moqué de mes sentiments et est parti sans se retourner, pas même après que je l'ai supplié. Il m'a abandonné.

Un silence pesant s'abattit sur la petite troupe. Désolées, les deux blondes ainsi que Tenten lui firent un bon gros câlin tentant au mieux de la calmer. Hinata semblait tellement chamboulée qu'elles en eurent un pincement au cœur. Voir leur camarade dans cet état ne leur plaisaient guère et pourtant, elles ne pouvaient s'en mêler, cette histoire ne les concerne pas.

Temari prit les mains de la brune dans les siennes.

— Je comprends ce que tu ressens et ce ne doit pas être facile mais j'aurais une question à te poser.

Hinata plongea ses yeux dans ceux de la blonde aux quatre couettes.

— Tu l'aimes encore ?

Sans raison apparente, son cœur s'emballa. Prise au dépourvu, elle ne lui répondit pas automatiquement.

— Dis moi, tu es toujours amoureuse de Naruto ?

— Non.

Un mensonge. Bien sûr qu'elle l'aimait. Elle était toujours amoureuse de lui ce dont elle se maudissait. Malgré tout ce qu'il avait pu faire, malgré qu'elle le détestait, son cœur continuait encore et toujours à battre pour lui. Mais ça, elle ne leur avouerait jamais. Et de toute manière, il était passé à autre chose. Désormais, il avait Shion. Espérons qu'il soit réglo avec elle.

Temari hocha simplement la tête, déçue en un sens. Parce qu'au fond, elle aurait préféré que ce soit encore le cas.

Au final, elles passèrent la matinée ensemble, confortablement installées dans le canapé, à planifier le mariage d'Ino et ensuite regarder des films et séries pour passer le temps.

•••

Un peu plus tard en fin d'après midi, Hinata décida d'appeler sa jeune sœur Hanabi. Il lui avait paru une éternité depuis la dernière fois qu'elle s'étaient parlées, précisément depuis l'épisode chez Ichiraku.

Sa famille lui manquait énormément, tout comme sa vie en Corée. Tout était tellement plus facile là-bas, aucun blond pour lui pourrir l'existence. Ici, elle devait chaque jour lutter pour survivre. Elle soupira. Ce qui était sûr, les années n'avaient pas changé le fait que Naruto soit coriace. Il n'abandonnait pas facilement. Et tant qu'elle serait là, elle le savait d'avance, il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour lui parler. Elle ne pourrait lui échapper éternellement.

Hanabi décrocha après le troisième coup de fil. Elle grimaça en voyant l'état de sa sœur. Hinata qui était toujours présentable en tout temps et en toute circonstance ressemblait à un zombie tout droit sorti des pires films d'horreur. Les cheveux en bataille, les yeux cernés, le teint pâle, elle faisait peur à voir.

— Laisse-moi deviner, dit Hanabi. Encore en pyjama, la mine affreuse. Je parie que ce sont les premiers symptômes de la Naruto-melancholia.

Hinata leva les yeux au plafond. Ce qu'elle était lourde quand elle s'y mettait !

— J'ai eu de la visite très tôt ce matin, je n'ai pas pensé à me changer.

— A te brosser les cheveux non plus. C'est comme je le disais, la Naruto-melancholia. Il n'y a que dans ces moments que tu oublies même les choses les plus banales.

Et elle avait raison. L'article de ce matin et la discussion avec les filles l'avaient complètement retourné.

— Qu'a-t-il fait ?

Hinata fit une photo de l'article ainsi que la couverture du magazine people qui était resté en sa possession et les lui envoya. Hanabi ouvrit grands les yeux. Ça, elle ne l'avait pas vu venir. Le choc passé, la cadette Hyuga éclata de rire.

— Je peux savoir ce qui te fais rire ?

— L'article bien évidemment. Je n'aurais jamais cru que tu ferais la une des magazines people.

L'aînée des sœurs se rembrunit. Elle non plus n'y aurait jamais cru. On entendait parler d'elle et de sa famille beaucoup plus dans les revues entrepreneuriales non pas dans les magazines pour potins. Décidément, cet Uzumaki affectait beaucoup trop son quotidien.

— Et qu'en est-il de vous deux.

— Hanabi. Il n'y a pas de «vous deux». D'accord ?

— Ok comme tu veux mais je n'ai pas besoin de te répéter qu'il est primordial que vous discutiez.

— Je sais, souffla Hinata

La brune le savait pertinemment bien. Tout le monde le lui disait, Neji, Hanabi, ses amies et même Hiashi son père. Néanmoins, elle ne pouvait se résoudre à cette idée. Du moins, pas encore.

— Comment va-t-il ? S'enquit-elle

— Bien ne t'inquiètes pas sauf que tu lui manques énormément. Tout va pour le mieux c'est vrai mais il a quand même changé depuis que tu n'es plus là. Enfin, tu comprends.

Son cœur se serra à l'entente de ces paroles. Il lui manquait également mais si elle était là aujourd'hui, c'était principalement pour eux.

— Prends soin de lui.

— Compte sur moi soeurette.

Après quelques minutes de bavardage supplémentaires durant lesquelles la brune prit connaissance d'un certain Konohamaru, étudiant japonais en sciences humaines, Hinata raccrocha finalement. Elle se leva et se dirigea vers la salle de bain se mettre au propre. La jeune femme devait quitter la Naruto-melancholia attitude.

La douche prise, Hinata se vêtit d'un vieux pull en tricot de laine qu'elle avait piqué à son colocataire et sous lequel elle mit un short. Elle se fit une queue de cheval et descendit ensuite au rez-de-chaussée regarder la télé dans le salon. Malheureusement pour elle, son coloc avait décidé de squatter les lieux.

Vêtu d'un jogging gris, les cheveux en bataille, Sasuke était affalé sur le canapé, les pieds en appui sur la table basse. Il zappait les chaines à la recherche d'une émission intéressante.

— Tu ne sors pas ce soir ?

— Pas envie, répondit-il sans quitter la télé des yeux.

Son regard s'attarda sur les nombreux sachets sur la table. Visiblement, il avait fait des courses pour l'occasion.

Sasuke lui fit de la place, elle vint s'asseoir près de lui. Il lui tendit un sac contenant un pot de glace à la vanille et aux cookies et des petits fours. Tout ce qu'elle aimait. Ce simple geste lui fit chaud au cœur. Elle n'eut besoin de poser la question pour connaître la raison de cet acte. C'était sa manière à lui de la consoler au sujet de l'article parce qu'il est évident qu'il est au courant.

Ragaillardie, Hinata dégusta sa glace tout en mangeant ses petits fours. Un mélange curieux pour certains mais qu'elle adorait. Avec ça, son samedi soir était comblé.

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* Naruto-melancholia : inventé pas Hanabi (moi en vérité). Maladie dont est atteinte Hinata.

*Melancholia: mélancolie

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Bonsoir. ^^
J'espère que vous allez bien.

Nouveau chapitre publié. Qu'en pensez-vous? Dois-je modifier un truc ?
N'hésitez pas à me le dire.

J'espère tout de même que vous avez apprécié.

❤️