°15•
Deux heures avant...
Couché sur son lit, Naruto n'arrivait pas à dormir, tournant sans cesse de gauche à droite, espérant vainement trouver la position adéquat qui lui permettrait de s'endormir. Une longue journée l'attendait, pire que celle qu'il a d'habitude. Demain, il se rendrait à Ishigaki en compagnie de son équipe pour une durée indéterminée. Là-bas, il retrouvera ses partenaires Chinois et ceux de l'entreprise JC&corp pour la finalité des travaux sur la construction d'immeubles du projet Building. S'il voulait être en forme et tenir le long du trajet, il devait se reposer. Or, les bras de Morphée se refusaient à lui.
Le jeune homme n'arrivait pas à trouver le sommeil tout simplement parce qu'il pensait à sa dulcinée. Savoir qu'il serait loin de Hinata et du petit Boruto le dérangeait énormément. Il ne voulait pas s'en aller alors que les choses n'allaient toujours pas entre eux. Il voulait à tout prix se racheter, lui prouver sa sincérité et son amour mais par quel moyen, il ne savait pas. Et maintenant il partait pour Ishigaki. Voilà qui compliquait les choses.
Certes, il avait une équipe compétente, les meilleurs selon lui, qui pouvait se débrouiller par eux-mêmes mais en tant que PDG, il se devait d'être sur le terrain et de les assister. Li Jing et Wang Wei y seraient également, de ce fait il n'avait d'autres alternatives que de s'y rendre.
Agacé de rester coucher, Naruto s'extirpa de son lit et s'attaqua aux deux petits haltères cachés dans un coffre de sa penderie. Lorsqu'il finit, il enchaina avec une scéance d'abdominaux et termina avec une série de pompes. Malgré tout ça, le blond n'avait toujours pas sommeil. Au contraire, il avait encore de l'énergie à revendre. Soupirant, il se dirigea vers sa salle de bain où il se rinça le visage avant de ressortir.
Naruto sauta sur son lit et s'empara directement de son téléphone posé sur le chevet. Il composa le numéro de la seule personne qui ne lui hurlerait pas dessus à cette heure, enfin, peut-être. Après deux sonneries, on décrocha enfin.
— Qu'est-ce tu me veux à cette heure ? Je ne sais pas pour toi mais j'ai sommeil, se pleignit son interlocuteur.
Naruto roula des yeux.
— Oui, bien-sûr Sasuke. C'est pas comme si j'ai entendu les bruits qu'émettaient la télé.
— Qu'y a-t-il ? Pourquoi t'es encore debout ?
— Je ne trouve pas le sommeil. Et toi ?
— Je regarde un film.
Un silence, seulement rompu par leur respiration, s'installa entre eux. Ils ne savaient quoi se dire. Le blond doutait même de la présence de son ami à l'autre bout du fil. Ce dernier lui prouva le contraire en brisant finalement le mutisme.
— Ça te dis une virée ?
— Et comment ! J'arrive tout de suite.
Naruto raccrocha et mit son téléphone dans la poche de son jogging noir. Il piocha un t-shirt en plus d'un sweat qu'il enfila, se chaussa d'une paire de All stars et sortit de la chambre. Il descendit les escaliers du hall et s'apprêtait à franchir la porte d'entrée lorsqu'on l'interpella.
— Tu comptes aller où comme ça ?
Il fit volte-face et croisa le regard de son aînée, située en haut des marches de l'escalier, un livre en main.
— Je vais prendre de l'air, j'ai du mal à dormir.
L'aînée Uzumaki hocha la tête.
— Tâches de ne pas te faire choper surtout. Et ramène moi un pot de glace.
— Au chocolat, c'est noté.
Le jeune homme quitta finalement le manoir pour rejoindre son vieil ami avec qui il se rendit dans un snack-bar à deux pas du domicile Uchiha, siroter une bonne bière.
Naruto, ayant commandé un sandwich, le dévora en moins de deux sous les yeux ternes du brun.
Même quand il ne va pas bien, il mange, se dit l'Uchiha.
Un cas désespéré.
— Bien. Et si tu me disais ce qui te tracasse maintenant que tu as mangé.
Le blond se gratta l'arrière de la tête, l'air de rien.
— Je n'ai jamais dis être tracasser. D'où tu sors ça ? T'es devenu devin ?
Il éclata de rire. Un rire qui sonnait faux et forcé aux oreilles de Sasuke ce qui l'horripila. Il n'aimait pas que l'on se foute de sa gueule.
— Arrêtes de faire l'abruti tu veux ? Je te parle sérieusement.
— C'est bon, vas-y calmes-toi.
Naruto soupira. Sa manœuvre avait échoué, il ne dupait personne. Il but une gorgée de sa liqueur
— Ça se voit tant que ça ?
— Pas besoin d'être devin pour le savoir. Tu es bien trop expressif.
— C'est au sujet d'Hinata, avoua-t-il
Le principal soucis depuis trois bonnes semaines, pensa le brun.
— Je m'envole demain matin pour Ishigaki en compagnie de Shikamaru et du reste de l'équipe pour un moment et je n'ai pas eu l'occasion de lui parler. J'aurais aimé arranger les choses. Au moins, lui dire ce que j'ai sur le cœur, qu'elle sache la vérité.
— La vérité, elle la connaît déjà.
Aveu qui le laissa de marbre, n'osant croire les paroles de son alter ego.
— Et qui le lui a dit ?
— Karin.
Naruto écarquilla des yeux. Il n'avait jamais eu vent de cette entrevue. Comment sa propre sœur avait osé lui cacher ça ? Sur le coup, il se sentit trahi.
— Elle est passée un jour à la maison et elles ont discuté. Et comme Hanabi voulait savoir de quoi elle parlait, on les a épié, dit-il en déviant le regard, trop embarrassé.
Le brun avait honte de lui. Ce n'était guère dans ses habitudes d'agir de la sorte mais pour une raison inconnue, il s'était laissé entraîner par la cadette Hyuga. Décidément les femmes de cette famille lui feront faire n'importe quoi.
— Et qu'a-t-elle dit ? demanda Naruto
— Rien. Elle ne s'est jamais adressée à moi sur le sujet.
Le jeune homme lâcha un soupir. Il était dépité. Bien que sa sœur ait parlé à la brune, celle-ci refusait obstinément de le croire. Que devait-il faire pour la reconquérir ? Que quelqu'un lui dise parce qu'il ne savait plus.
Naruto posa son front contre la surface de la table et ferma les yeux.
— Comme j'aimerais qu'elle m'écoute, qu'elle me pardonne. Si seulement elle pouvait voir à quel point je m'en veux et que j'aimerais tout arranger, souffla-t-il
— Alors qu'est-ce qui t'a empêché d'agir plus tôt, avant qu'elle ne revienne au pays ? s'enquit Sasuke.
Naruto se releva vivement, interloqué par la question subite de son comparse.
— Si on n'exclue l'année pendant laquelle tu as été en couple avec Sakura, tu as eu quatre ans pour te faire pardonner mais tu ne t'es jamais pointé.
Le blond se rembrunit, ses épaules se voutèrent, il détourna les yeux.
— Je n'avais pas la possibilité.
— Trop occupé j'imagine, tsss, répliqua le brun.
Il se désaltéra.
— Je me dis qu'avec tout ce qu'elle a vécu, il est normal qu'elle ne veuille pas de toi.
— Pardon ? Fit Naruto d'un ton outré
— Sa vie n'a pas été facile et tu le sais.
— La mienne non plus, s'emporta le blond. Tu crois que les choses ont été facile pour moi ?
Hors de lui, Naruto donna un coup de poing sur la table. De quel droit se permettait cet Uchiha de malheur pour lui parler de la sorte ? Il ne savait rien de ce qu'il a vécu, il n'était pas là. Le fumier !
Il passa furtivement une main dans ses cheveux blonds.
— Ces dernières années, j'ai bossé comme un fou, reprit-il. Après ces foutus fiançailles avec Sakura, j'en ai subi des choses. D'abord Granny qui tombe gravement malade et ensuite la charge de cette entreprise. Tu crois que je n'ai jamais pensé à la rejoindre et à m'excuser plus tôt ? Bien-sûr que si mais je n'ai pas eu l'occasion.
Il serra fortement des poings à tel point que ses jointures blanchirent.
— Au début, je n'étais qu'un apprenti suivant les règles mais après tout est allé trop vite quand grand-mère Tsunade a été hospitalisé un an plus tard, explique-t-il. Je n'étais qu'un novice à l'époque, je ne savais pas comment m'y prendre. Je n'étais pas doué pour gérer la compagnie et Dieu seul sait que j'en ai bavé. Je me suis battu pour maintenir la société pendant l'absence de Tsunade, me disant qu'elle allait revenir ce qui n'a jamais été le cas. Elle a succombé et on en a tous souffert. Bien évidement, tout ne s'arrêtait pas là, les choses allèrent de mal en pire. Comme presque tout le monde, tu as eu vent de la crise économique qu'on a surmonté après que j'ai rompu mes fiançailles avec Sakura, pas vrai ?
Sasuke ne répondit pas, gardant obstinément le silence.
— On a dû licencier plus d'une centaine de personnes, limitant nos investissements et coupant quelques relations. Beaucoup de nos actionnaires comme A d'Hachibi Corporation nous ont abondonnés. J'ai eu des nuits blanches cherchant comment rétablir l'ordre. Si ce n'était pas maman et Karin, je serais devenu fou. Je remercie également Shikamaru car c'est grâce à lui qu'on s'en est sorti.
Naruto plongea ses yeux obscurcis par la colère dans ceux de L'Uchiha.
— J'ai pensé à aller en Corée à maintes reprises mais mes obligations m'y empêchaient. Toi, tu te permets de porter le doigt sur moi pourtant tu n'as jamais cherché à avoir ma version des faits.
— N'oublie pas qu'à un moment tu agissais en play boy. Normal que je doute de toi, répondit son acolyte. T'es sorti avec tout un tas de fille à l'époque. Tantôt avec des brunes, tantôt avec des blondes et j'en passe. Et encore dernièrement avec cette fille, Shion.
— C'etait parce que j'étais perdu d'accord ? Et c'est seulement après la mort de Granny. Et pour Shion ce n'est qu'une amie putain. Il n'y a rien entre elle et moi je te l'ai déjà dit.
— T'en es sûr ? Il m'a semblé le contraire.
— Mais merde Sasuke tu me connais mieux que ça.
Il frappa la table de nouveau, faisant vibrer leurs bouteilles. Sentant les regards sur lui, Naruto baissa d'un ton.
— T'es-tu une seule fois mis à ma place ? As-tu une seule fois penser à moi et à ma souffrance ?
N'obtenant toujours pas de réponses, le jeune homme soupira.
— Qu'est-ce qui a bien pu se passer dis-moi ? Je ne comprends plus. Malgré qu'on est pote, tu ne m'as jamais donné le bénéfice du doute, Sasuke.
Et il avait raison, il devait le reconnaître. De tous, c'est lui qu'il connaissait le mieux et malgré ça, il lui à tourner le dos, préférant croire Hinata à lui, son meilleur ami. Il n'a point agi en ami.
Sasuke se massa la nuque, gêné.
— Je te dois des excuses. Tu as totalement raison, j'ai pas agi comme il faut. En faite, je crois que je me suis laissé aveugler par mes sentiments.
Chose pourtant inhabituelle venant de lui. Il en avait grandement honte.
— Tes sentiments ? Répéta le blond, les sourcils froncés.
Le brun hocha la tête, n'osant le regarder dans les yeux. Il venait de lui révéler son plus grand secret.
— De quels sentiments tu parles ?
— Si j'ai préféré la croire elle c'est parce que j'étais amoureux. Souffla l'Uchiha.
Ébahi, Naruto écarquilla des yeux, la bouche grande ouverte. Il s'attendait à tout mais pas ça.
— J'ai eu le béguin pour elle en Corée. Bien avant qu'elle ne me dise pour sa grossesse. Et c'est ça qui a affecté mon jugement.
— Mais tu as toujours su pour elle et moi.
— Raison pour laquelle je suis resté droit, je ne pouvais pas te faire ça, dit-il. D'ailleurs je m'en veux sur ce coup-ci, j'ai été faible. Crois-moi, j'aurais préféré emporter ce secret dans ma tombe plutôt que de te le dire.
L'Uzumaki ne put s'empêcher de rire devant la mine troublé de son confrère. C'était bien la première fois qu'il le voyait dans un tel état. Comment lui en tenir rigueur ?!
— Je ne sais pas ce qui est le plus choquant. Le fait que tu as été une fois amoureux dans ta vie ou le fait qu'on est le même goût en matière de filles ?
— Arrêtes de rire, ce n'est pas drôle.
— Pour moi ça l'est.
Les joues de Sasuke rosirent, il serra des poings et grinça des dents. Il n'aimait pas se retrouver dans des situations aussi farfelues.
Que tu as engendré, répliqua son égo.
L'Uchiha soupira. A quoi bon s'énerver, il était l'instigateur.
— J'espère tout de même qu'on aura pas à se battre.
— Inutile, le rassura le brun. Je te l'ai dit, je ne peux pas te faire ça.
Naruto lui sourit, reconnaissant. Cependant, sa joie fût de courte durée alors que l'air maussade qui l'avait accompagné jusque là revint.
— N'empêche que rien avance entre nous.
Sasuke se leva soudainement.
— Viens, suis-moi. On va la trouver comme ça tu auras la possibilité de lui parler.
— Et comment tu vas t'y prendre.
— Tu poses trop de questions. Suis-moi et tu verras.
À son tour, Naruto se leva et suivit son comparse vers la sortie mais s'arrêta à mi-chemin.
— Teme ?
— Dobe ? répliqua Sasuke
— Merci.
— Je te dois bien ça.
Ils sortirent finalement du snack-bar, direction la résidence Hyuga.
°°°
Teme = Dobe = idiot, imbecile, connard...
Salut la compagnie !
J'imagine que vous allez bien et que vous profitez tous de vos vacances ?!
Dites-moi, qu'avez-vous pensé de ce chapitre. Pas exactement à quoi vous vous attendez hein ? Hehe !
J'espère quand même que vous avez apprécié. Bisous !
❤️
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