°11•
— Je le déteste, avoua-t-elle à son fils qu'elle tenait dans ses bras.
Il dormait depuis deux heures, la tête posée sur son épaule. Elle le tenait fermement dans ses bras, assise sur une chaise au balcon. Il était minuit passée et elle n'arrivait pas à trouver le sommeil, se remémorant les évènements de la soirée.
Le ciel était particulièrement étoilé en ce soir mais Hinata paraissait insensible à la beauté de la nuit, perdue dans ses pensées à la manière dont elle observait le lointain.
Bien trop de choses se sont déroulées, que ce soit au mariage comme ici, au domicile Uchiha. La pire soirée de toute sa vie, depuis bien des années. Et comme toujours, il en était le responsable, l'acteur principal de ce désastre qu'était sa vie ici, au Japon.
Et dire qu'elle s'était laissée aller en sa présence, qu'elle le croyait sincère, qu'elle avait failli l'embrasser et même lui donner une seconde chance. Une naïve, voilà ce qu'elle était. Une pauvre petite naïve. Malgré les années, elle n'avait su retenir la leçon.
Hinata serra davantage son fils dans ses bras, ce petit être qui les liait à jamais. Ce petit être merveilleux dont le père était ignoble et sans vergogne. Les larmes ruisselèrent de nouveau sur ses joues.
— Tu ne peux pas savoir à quel point je le déteste, ton père, dit-elle d'une voix brisée
Depuis le début, il n'avait fait que jouer. Depuis le début, il s'était servi d'elle. Depuis le début, il lui avait menti, se moquant éperdument de ses sentiments. Lui causant encore et toujours des peines insoutenables.
— Je le déteste tellement !
— Et pourtant, tu n'as jamais cessé de l'aimer.
Elle sursauta et se tourna vers son interlocuteur. Hanabi se tenait devant la porte fenêtre, un verre d'eau en main. Elle avança vers la balustrade et ferma brièvement les yeux, profitant de la douce brise du soir.
— Tu le déteste et malgré tout tu continues de l'aimer.
— Je ne l'aime pas.
— Arrêtes de te voiler la face tu veux ? Ça ne marche pas avec moi. Tu l'as toujours aimé.
— Ça n'a aucune importance Hanabi.
— Bien sûr que si.
Du revers de la main, l'aînée des sœurs essuya ses joues humides.
— Pourquoi tu es encore debout à cette heure-ci ?
— Je te retourne la question.
Hinata secoua lentement la tête. Elle n'était pas d'humeur à débattre avec sa sœur, pas ce soir. Elle n'en avait pas la force. Naruto l'avait déjà vidé de toute son énergie.
— Vas te reposer. Tu en as besoin, le voyage a été long. Vous n'êtes arrivés qu'il y a quelques heures.
— Ne t'inquiètes pas pour moi. De nous deux, c'est toi qui a le plus besoin de sommeil. Regardes-toi, tu es crevée.
La brune hocha la tête. Elle ne pouvait le nier, elle était à sèche, tenant à peine sur place.
— Et puis, je tenais à m'excuser.
— Pourquoi donc ?
Un sourire triste incurva les lèvres d'Hanabi qui avait les yeux rivés sur le paysage devant elle.
— Ce qui c'est passé est un peu de ma faute, avoua-t-elle. J'aurais dû t'avertir de notre arrivée. Au lieu de ça, avec Bolt on a voulu te faire une surprise. Puis Naruto a débarqué et...
— Ce n'est pas de ta faute, ne t'inquiètes pas pour ça. Et puis, il l'aurait découvert tôt ou tard.
— Je crois qu'il est temps pour vous de mettre les choses au clair.
— Hanabi, soupira l'aînée
— Non, il n'y a pas d'Hanabi qui tienne.
Elle quitta sa contemplation et se tourna vers sa sœur.
— Tu n'en as pas marre toi ? Toute cette histoire, ça ne t'épuises pas ?
Si, bien-sûr que si, pensa-t-elle.
— Hinata ça fait cinq ans. D'accord il n'a pas agi de la meilleure des façons quand il t'a abondonné mais peut-être qu'il avait ses raisons.
— Tu n'en sais rien.
— Et toi non plus, soupira-t-elle. Je le vois dans ses yeux qu'il continue de t'aimer.
— Non c'est faux. Il l'a dit lui même, il ne cherchait qu'à s'amuser.
— Ah ouais ? T'en es sûre ? Alors pourquoi est-il venu jusqu'ici pour te parler ?
— S'il te plaît Hana. Ce n'est pas le moment.
La cadette Hyuga murmura des paroles inaudibles tout en levant les yeux au ciel.
— Ce n'est jamais le moment avec toi. À chaque fois que j'essaie de te parler sérieusement de ta situation avec Naruto tu te défiles. Pourquoi ?
— Parce que c'est inutile.
— Ce que tu peux être têtue !
— Tu es bien plus têtue que moi je te signale.
— Là tout de suite on ne dirait pas.
Hinata soupira une énième fois. Elle n'avait aucune envie de se disputer avec sa sœur. Elle était bien trop crevée pour ça.
— Hinata il t'aime et tu l'aimes également. Cessez de vous prendre la tête et mettez-vous en couple qu'on en finisse.
— Ça ne marche pas comme ça.
La jeune femme bailla.
— Écoute, on en reparlera demain d'accord ? Je suis bien fatiguée et j'aimerais dormir.
Hanabi acquiesça et lui souhaita une bonne nuit avant de sortir de sa chambre et de se diriger vers la sienne. Hinata quitta le balcon et déposa Boruto sur le lit. Elle lui caressa les cheveux tout en lui souriant.
— Bien que je le déteste, il m'a donné le plus beau cadeau.
Elle lui fit un bisou sur le front et se coucha près de lui, s'endormant aussitôt.
•••
Le réveil ne fût pas des plus agréables. Une migraine atroce lui tarauda les tempes. Elle grogna. Elle n'avait pas assez dormi et manquait cruellement d'énergie mais elle ne pouvait se permettre de rester au lit, il était dix heures passées. Même Boruto était debout à cette heure.
À contrecœur, elle s'extirpa de son lit, fit sa toilette et descendit au rez-de-chaussée. La jeune femme se dirigea vers la cuisine où elle prit place sur une chaise. Elle poussa un long soupir.
— Eh bah, y en a une qui s'est levée du mauvais pied ce matin.
— Bonjour à toi aussi Hanabi.
— Tiens, ça va te remonter le moral.
Sa sœur lui servit une tasse de thé qu'elle accepta volontier. Elle but une gorgée de son breuvage.
— Où est Bolt ?
— A l'étage avec Sasuke. Bolt tenait absolument à lui montrer notre chorégraphie sur Kill This Love de Black Pink.
Hinata esquissa un sourire tout en secouant la tête. Pauvre Sasuke, le petit blond ne sera pas de tout repos.
Le sonnerie retentit. La brune interrogea sa sœur du regard mais celle-ci haussa des épaules, signe qu'elle n'attendait personne. L'aînée fût obligée d'aller ouvrir.
Son regard se durcit lorsqu'elle tomba sur Karin en ouvrant la porte.
— Je ne veux pas te voir.
— Oh ça je le sais parfaitement mais tu n'as pas trop le choix.
Hinata roula des yeux.
— Laisse-moi deviner, c'est lui qui t'envoie ?
— Nope. Je suis venue de mon plein gré. Alors laisse moi passer qu'on discute entre amies.
— Mais on est pas amie.
— On l'était.
Un mutisme les gagna. Les jeunes filles se devisagèrent dans le blanc des yeux. Voyant qu'elle n'était pas prête de céder, Hinata soupira puis s'effaça pour la laisser entrer. Elle l'entraîna dans le jardin où elles prirent place sous la véranda.
— Voudrais-tu quelque chose à boire ?
— Non merci.
La brune hocha simplement la tête.
— Bien. Je ne vais pas y aller par quatre chemins. J'aimerais que l'on parle de ta relation avec Naruto. Il y a certains points à éclaircir.
— Je ne vois pas en quoi ça te regarde.
— C'est mon petit frère Hinata alors bien-sûr que cela me regarde.
La jeune femme haussa des épaules.
— Qu'importe, je t'écoute.
Karin s'installa confortablement sur son siège avant de prendre la parole.
— Naruto n'a jamais aimé Sakura. Son cœur t'a toujours appartenu.
— Sans blague ! Pouffa Hinata. Désolé mais je n'en crois pas un mot. S'il m'aimait comme tu le prétends, il ne m'aurait jamais abandonné.
— Il y était contraint.
— Vous n'avez pas trouvé mieux comme excuse ?
L'aînée Uzumaki leva les yeux au ciel.
— Ce n'est pas une excuse. Je ne vois pas pourquoi tu en doutes, tu connais Granny Tsunade tout comme nous.
L'Hyuga resta interdite, ne sachant quoi répondre. Il est vrai qu'elle a connu leur grand-mère. Tsunade Senju-Uzumaki était une femme d'envergure, de charisme et d'autorité. Une femme d'affaires redoutable dans le monde du business et très stricte que ce soit avec ses employés tout comme avec sa famille. Naruto avait souvent fait les frais de ses critiques. D'ailleurs, la grand-mère ne l'avait jamais aimée. Cependant, elle ne voyait pas le rapport avec sa relation avec le blond.
— Tu dois te douter qu'elle ne t'a jamais réellement apprécié.
— Chose que je ne comprends pas.
— C'est pourtant simple, tu es une Hyuga. La fille de son éternel rival dans le monde du business. Selon elle, tu t'es rapprochée de Naruto dans le but de lui soutirer des infos concernant nos entreprises. Et Bien qu'elle l'ait répété maintes fois à Naruto, il n'en tenait compte ce qui l'agaçait. Leur relation, déjà bien compliquée, s'était davantage dégradée.
Hinata se pinça la lèvre inférieure. Naruto et sa grand-mère ne s'étaient jamais entendu. Principalement parce que le jeune homme n'avait jamais aspiré à devenir chef d'entreprise et qu'il était un garçon fougueux, insouciant et intrépide, tout comme son père paraît-il. Elle se sentit coupable de lui avoir causé du tort.
— Voyant qu'il ne prenait pas l'entreprise au sérieux et qu'il était tout sauf « digne d'être son héritier » comme elle le disait, Grand-mère lui a lancé un ultimatum. Se marier à Sakura ou il sera déshérité.
— Mais pourquoi Sakura ? Maugréa-t-elle
La rousse eut un sourire au coin. La petite Hinata était jalouse, elle le voyait bien mais elle ne dit mot.
— Parce qu'elle est la fille d'un vieil ami. Et parce qu'elle ne voulait pas de toi.
La brune se renfrogna, vexée mais surtout déçue.
— Sans oublié qu'à une époque, Sakura a été son élève, son apprenti pendant un stage d'été. Elles ont donc tissé des liens. Granny la considérait comme sa propre petite fille et voulait absolument qu'elle le devienne en épousant Naruto. La belle-fille parfaite. Ce que nous avions cru jusqu'à ce qu'elle montre son vrai visage.
Hinata roula des yeux, agacée d'entendre parler de Sakura.
— N'empêche que Naruto s'y est fermement opposé.
— Alors qu'est-ce qui lui a fait changer d'avis ?
— Toi.
La jeune femme fronça des sourcils, ne comprenait pas ses dires.
— Grand-mère l'avait menacé de te faire du mal s'il ne te quittait pas. Et crois moi, elle était très sérieuse. Parce que tu étais la fille d'Hiashi, tu représentais un très gros risque.
Karin déglutit, elle se rappelait parfaitement des évènements de cette soirée. La pire dispute qu'il y ait eu entre sa grand-mère et son frère. Ni elle ni sa mère ne pouvait faire quoique ce soit.
— Ne voulant prendre le risque de te mettre en danger, Naruto a cédé. En se soumettant, il est devenu le chef des entreprises familiales et à fait une croix sur toi. Enfin, quand le chantage tenait encore. Bien que regrettable, sa mort a été une sorte de libération pour Naruto.
— Pourquoi tu me racontes tout ça ?
— Parce que tu mérites de savoir ce qui s'est réellement passé. Et parce que j'aimerais m'excuser, avoua-t-elle. Je n'ai pas agi en tant qu'amie avec toi. Je n'ai pas pris ton parti face à grand-mère Tsunade et je t'ai tourné le dos. Encore aujourd'hui, je reconnais n'avoir pas été enjouer en sachant que tu étais de retour, simplement parce que l'idée que tu puisses rejeter Naruto et ainsi le faire souffrir ne m'a pas plu. Mais en apprenant que tu as un enfant... son enfant, m'a redonné espoir. Karin plongea son regard dans le sien. Je me dis que tout n'est peut-être pas perdu, qu'il y a bel et bien une chance de réparer cette erreur d'il y a cinq ans, de vous redonner une chance à tous les deux et d'enfin connaître le bonheur que vous méritez.
Un sourire triste incurva les lèvres d'Hinata. Les souvenirs du temps passé avec le blond embuèrent ses yeux. Elle se mordit l'intérieur de la joue.
— Et qu'est-ce qui me dit que ce n'est pas un mensonge ?
— Rien. Libre à toi de penser ce que tu veux. Mais crois-le ou non, je suis sincèrement désolée.
Karin lui paraissait sincère. Dans ses yeux, elle y vit une profonde peine. Elle culpabilisait réellement ce qui l'attendrit. Si elle était réellement sincère, alors elle ne pouvait lui en tenir rigueur. La jeune femme concéda.
— Comment va Suigetsu ?
L'aînée Uzumaki se rembrunit, ses épaules s'affaissèrent.
— Ça fait deux ans qu'on est plus ensemble.
— Désolée.
— Ce n'est rien.
La rousse lui sourit mais Hinata voyait bien que son sourire était forcé mais ne fit rien. Karin jeta un coup d'œil à sa montre Tommy Hilfiger.
— Je crois qu'il est temps pour moi d'y aller.
Elle se leva, imitée par la brune.
— Penses à ce que je t'ai dis et donne lui une chance s'il te plaît. Cet enfant a besoin de ses deux parents réunis. Ne le prive pas du bonheur d'avoir un père, pas comme nous.
Karin fit un bisou à Hinata sur la joue et s'en alla. Laissant derrière elle, la jeune femme en proie à de multiples réflexions.
°°°
Bonsoir !
Comment allez-vous ?
Il m'a paru une éternité depuis la dernière fois que j'ai publié.
Je vous présente mes excuses pour le retard, j'étais tombée malade.
Sinon voici le nouveau chapitre, un peu simple mais j'espère que ça le fait. Bonne soirée !
❤️
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