Il appuya sur l'interrupteur, la lumière éclaira la pièce autrefois plongée dans l'obscurité. D'un geste las, il déposa les clés de sa voiture ainsi que sa montre en or sur la petite table, près du vase à l'entrée, jeta négligemment sa cravate et sa veste sur le porte manteau puis referma la porte derrière lui. Comme depuis bien des années, ce fût la fraîcheur et la solitude de l'appartement qui l'accueillirent. Naruto soupira.

D'un pas lent, le jeune homme se dirigea vers un armoire en bois verni à droite de la baie vitrée et en extirpa une bouteille de whisky. Il déversa le liquide ambré dans un verre qu'il porta à ses lèvres. Il en avait grandement besoin, la soirée avait été longue, très longue.

Il ne s'y attendait pas, alors là pas le moins du monde. Qui aurait cru qu'il la reverrait après toutes ses années ? De surcroît, au bras de son ami de toujours qu'il n'avait pas revu depuis longtemps également. Il savait bien évidemment que ce dernier serait là. Mais il ne pensait pas la voir elle.

Il aurait pourtant dû s'y attendre. C'était une évidence. Elle aussi avait été invité. Il s'agissait tout de même de la fête d'anniversaire de sa meilleure amie, Tenten. Elle n'aurait jamais manqué ça, pour rien au monde. Cette pensée en tête, Naruto vida son verre puis s'en servit de nouveau.

La voir l'avait bouleversé, bien plus qu'il ne laissait paraître lors de la soirée. En un instant, il fût renvoyé cinq ans auparavant, alors que tous entraient fraîchement dans la vie active. Il revit les larmes qui inondaient son beau visage, la douleur que reflétait ses yeux nacrés, la crise d'angoisse qu'elle avait fait, et ses supplications vaines en criant son nom.

Naruto passa une main sur son visage et poussa un long soupir. Qu'avait-il fait ? Il avait été un monstre sans cœur, une merde. Il l'avait laissé tomber alors qu'elle avait besoin d'aide. Quel connard !

Et la revoilà qui refaisait surface après cinq ans. Cinq années qui lui avaient paru une éternité. Et avec elle ressurgissait la douleur ainsi que les plaies qu'il croyait cicatriser.

Le jeune homme déposa le verre sur la table basse avant de s'affaler sur son canapé en cuir noir, exténué.

Hinata...

Comme elle avait changé. Elle était différente. Il ne s'agissait plus de la jeune femme timide, réservée, peu sûre d'elle d'il y a cinq ans. Celle qu'il avait eu à voir ce soir était bien différente de celle qu'il avait connu. Désormais c'était une femme pleine de vie, de charisme et de charme : une femme épanouie.

Lorsqu'il s'était tourné en direction du grand escalier et qu'il l'avait vu descendre en compagnie de son ami, Naruto avait manqué de s'étrangler en la découvrant. Vêtue d'une robe moulante bleue nuit qui mettait en valeur ses formes voluptueuses et de talons hauts, il n'avait pas fallu plus pour attirer tous les regards sur elle. Ses cheveux, remontés en une queue de cheval stricte, lui donnait plus d'attrait féminin. En un mot, elle était sublime.

Le jeune homme avait passé la presque totalité de la soirée à lui jeter des regards en biais sans jamais s'approcher. Et de toute manière, il n'aurait pu. Neji, en cousin bienveillant, bien que constamment avec Tenten, le surveillait. Ce dernier guettait ses moindres faits et gestes. Toute tentative d'approche aurait été vaine. Ne voulant faire aucune scène pour ne pas gâcher l'anniversaire de leur amie, il était resté dans son coin en compagnie de son associé et vieil ami Shikamaru ainsi que Sasuke avec qui il avait passé la soirée au bar. Profitant de l'occasion pour souhaiter un bon retour à ce cher Uchiha.

Naruto soupira une nouvelle fois. Il le savait d'avance, les semaines à suivre allaient être pénibles.

•••

Les vibrations de son téléphone eurent raison de lui. Naruto ouvrit les yeux et se releva. Une migraine horrible lui tarauda les tempes. Il porta sa main à sa tête. Et tout en grognant, il chercha l'objet sans grande conviction. Appareil qu'il trouva sur la table basse. Les yeux mis-clos, il décrocha et porta le téléphone à son oreille. Qui que ce fût, il ne s'en sortirait pas aussi facilement, pire s'il s'agissait d'un de ses employés.

— Uzumaki à l'appareil.

— Non mais bordel t'es où ? La voix de son associé résonna dans ses oreilles. Ça fait une heure que je tombe sur ton répondeur.

Naruto bailla à s'en décrocher la mâchoire. Tant bien que mal, il se mit sur ses deux pieds.

— Quoi encore, Shikamaru ?

— Où es-tu ? La réunion va bientôt commencer.

— La réunion ? S'enquit-il incertain

Il entendit son vieil ami jurer à l'autre bout du téléphone.

— Quel empoté ! Ne me dis pas que tu as oublié, s'écria Shikamaru

Le blond fut obligé d'éloigner l'appareil de son oreille.

— Ne me dis pas que tu as oublié la réunion avec tes partenaires chinois tout de même ?

Cela suffit pour le réveiller totalement. Naruto passa une main sur son visage puis regarda l'heure sur son portable. Huit heure trente.

Merde, souffla-t-il.

— J'arrive tout de suite.

Il raccrocha. Sans plus attendre, il se dirigea vers sa chambre qui se trouvait à l'étage. Tellement qu'il avait bu la veille, il ne s'était pas réveillé tôt ce matin et avait oublié la réunion. Cette dernière avait lieu dans la salle de conférence du huitième étage et débutait à neuf heures, il ne lui restait qu'une trentaine de minutes.

Ouvrant la porte de sa chambre, il fila tout droit dans la salle de bain et en ressortit dix minutes plus tard. Il s'habilla prestement d'un costard sur mesure bleu nuit et en ni une ni deux, il se retrouva au volant de son Audi R8 grise. Une petite merveille qu'il s'était offert pour son vingt-septième anniversaire.

Naruto s'admira dans le rétroviseur et ferma les derniers boutons de sa chemise avant de faire un noeud double avec sa cravate. Être en retard au boulot n'était pas dans ses habitudes. Il détestait agir dans la précipitation, il oubliait toujours quelque chose. Chose inacceptable pour un homme de prestance comme lui. À qui se plaignait-il de toute façon ? Il était seul responsable de ses actes. Revoir Hinata après ces cinq longues années l'avait complètement dévasté. D'une manière ou d'une autre, ils finiraient par se confronter. Pour le moment, il devait garder la tête sur les épaules. Il devait présider une réunion de la plus haute importance.

Le jeune homme se mira une dernière fois. Satisfait, il démarra et son bolide vrombit.

C'est partie, direction Uzumaki Global Corporation.

•••

À peine eut-il franchi les portes vitrées de l'entreprise que sa secrétaire, Guren, accourut vers lui, tablette en main.

— Bonjour Monsieur. Vous avez reçu deux appels de Meï Terumi ce matin, à huit heures. Elle demande à ce que vous la rappeliez d'urgence. C'est au sujet du contrat pour la vente. Il semblerait qu'il y aurait des mises en point à faire. Le document se trouve sur votre bureau.

— Je vois, dit-il. Autre chose ?

Naruto prit la direction de son ascenseur personnel, à gauche de ceux utilisés par les employés, Guren sur ses pas.

— Oui. Vos partenaires Chinois sont tous déjà là. Ils vous attendent dans la salle de conférence numéro sept du huitième étage. Malheureusement, Li Jing ne sera pas présent. Par contre, son représentant Wang Wei assistera à la réunion.

— Aucune raison à ce changement soudain ?

— Non.

Le jeune homme fronça des sourcils. Il n'aimait pas ce changement soudain. Si Li Jing ne venait pas, c'était sûrement pour une raison. À leur dernière rencontre, l'homme, âgé d'une soixantaine d'années lui avait pourtant affirmé qu'il viendrait, il en valait pour la réussite de son plan. Alors pourquoi ce virement de situation inopiné ? Il devait chercher à comprendre au près de son représentant, à la fin de ce meeting.

— Merci Guren.

Naruto offrit à la jeune femme son plus beau sourire ce qui la fit rougir. Elle hocha simplement la tête, trop gênée pour répondre. Le blond sourit davantage. Il avait conscience de l'effet qu'il avait sur ces dames, impossible pour elles de rester de marbre face à lui et cela le réjouissait. Voir sa secrétaire rougir quand il lui adressait la moindre attention l'amusait beaucoup. Heureusement pour lui, contrairement aux autres qui ne se gênaient pas pour le charmer, la jeune femme savait se tenir en sa présence.

Il monta dans l'ascenseur, s'apprêtant à appuyer sur le bouton qui le mènerait au huitième étage lorsque cette dernière l'apostropha de nouveau.

— Une dernière chose, fit-elle.

Naruto plongea ses yeux céruléens dans les siens. Ce qui la déstabilisa. Décidément, elle ne s'habituerait jamais à ce regard hypnotiseur, pensa-t-elle.

Plongeant son regard dans sa tablette et défilant la page, elle s'adressa à lui.

— Votre sœur vous donne rendez-vous à l'heure du déjeuner dans votre restaurant préféré.

Naruto soupira. Dommage pour elle, il avait beaucoup à faire. Plusieurs de ses partenaires, collaborateurs et actionnaires avaient besoin de lui. Les réunions, il en avait des tonnes pour la journée. Il n'aurait pas le temps de la voir.

— Annulez le rendez-vous. Dites lui de m'excuser mais ce sera pour une prochaine fois. Je la contacterai personnellement plus tard.

Guren releva la tête dans sa direction. Un air navré peignit des traits.

— Elle n'accepte aucun refus. Elle viendra vous tirer par la peau des fesses s'il le faut, a-t-elle ajouté.

Un rictus déforma ses lèvres. Il avait oublié à qui il avait à faire. Karin n'acceptait jamais un refus. Et mieux valait ne jamais la contrarier. Comme leur mère, elle pouvait être terrifiante quand elle le voulait. Ses épaules s'affaissèrent, le jeune homme s'avoua vaincu. Pour toute réponse il hocha la tête puis pressa le bouton, montant tout droit au huitième étage.

Naruto atteignit l'étage désigné et traversa les couloirs à toute vitesse jusqu'à ce qu'il atteigne la fameuse salle de réunion. Essouflé, il s'arrêta devant la porte puis reprenant son souffle, le jeune homme happa la poignée qu'il ouvrit. Tous les regards convergèrent dans sa direction. Au loin, il vit Shikamaru souffler de soulagement.

C'est la tête haute qu'il traversa la salle et prit place sur le seul siège vide.

— Veuillez excuser mon léger retard. Dit-il. Croyez le ou non, j'ai eu un mal fou à me lever ce matin.

Ses partenaires rirent de bon cœur.

S'installant confortablement dans son siège, sachant pertinemment qu'un débat intense se préparait, Naruto prit de nouveau la parole.

— Bien. Je suis tout à vous Mr. Wang Wei. Pourquoi devrais-je encore vous céder quinze pourcent des bénéfices ? Aborda-t-il sûr de lui

S'en suivit une longue présentation de l'équipe chinoise. Au bout du dizaine de minutes, le blond perdit le fil de la présentation qu'il trouvait assez ennuyeuse.

Son téléphone vibra. Il le fit sortir de la poche de son pantalon en tissu. Il venait de recevoir un message de Gaara.

J'ai entendu dire que Hinata est de retour. C'est vrai ?

Les nouvelles passaient vite, songea-t-il. Néanmoins, il n'avait pas envie d'en parler. Pas maintenant. C'est avec le cœur lourd qu'il rangea son téléphone.

Naruto ne savait comment agir maintenant qu'elle était de retour. Devait-il essayer de lui parler et recoller les morceaux, ou rester dans son coin ? Au fond de lui, il savait que la deuxième option était impossible mais voudra-t-elle lui parler, elle, après tout ce qu'il avait fait ? Bien sûr que non. Elle devait le haïr certainement. Une peine perdue.

Les applaudissements le ramenèrent à la réalité. La présentation des chinois venait de prendre fin.

— Pour conclure...

Le blond se tourna vers Wang Wei, assis face à lui, à l'autre bout de l'immense table. Il joignit ses mains et les posa sur la table, le regardant droit dans les yeux avec un sourire au coin.

— Mr Li Jing aide cette entreprise depuis le début de ce projet. Il y a mis sa fortune, ses hommes de mains et plus encore. Vous nous devez au moins ça.

— J'en doute fort, retorqua Shikamaru, resté silencieux jusqu'à présent.

Lui également était du même avis. Quoiqu'il dise, ils ne leur octroieraient jamais quinze pourcent de plus.

Wang Wei écarquilla des yeux, visiblement surpris. Il ne s'attendait pas à un refus de leur part, lui qui avait tout mis en œuvre pour les amadouer. Il dissimula du mieux qu'il put sa rage. Naruto eut un sourire au coin et préféra continuer sur cette lancée.

— Projet Building: construction d' immeubles. Ce projet regroupe trois grandes compagnies dont la votre et la notre. Il a commencé en début septembre dernier et est presque en finition. Votre entreprise obtient déjà vingt-cinq pourcent des bénéfices en plus de certains frais de remboursements sans oublié le chèque de deux cents millions que l'entreprise JC&corp doit vous verser à la fin des travaux. Avec tout cela, que voulez vous de plus ? N'est ce donc pas largement suffisant ? On peut même y ajouter que contrairement à nous autres, votre entreprise reçoit beaucoup plus de bénéfices qui le propulse en haut classement des entreprises du monde avec un taux de bourse élevé à presque quarante-cinq pourcent. Mais avec tout cela s'ajoute les fraudes que vous avez commis. Détournement d'argent et de biens, s'élèvant à cent quatre vingt millions. Alors dites moi Mr Wang Wei, pourquoi devrions nous vous accorder quinze pourcent de plus ?

Étonné, le représentant chinois ne dit rien pour le plus grand plaisir du blond. Il avait quand même lu le dossier très attentivement et repérer leurs vices. Naruto attendit une réponse qui ne vint jamais.

La réunion s'arrêtait là.

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Coucou ! J'espère que vous allez bien.

Voilà le début de cette histoire. Qu'en pensez-vous ? Des modifications à faire ?

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Merci de votre lecture.