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[Challenge 7 : Intelligence Artistique] Les descendants

Le sol se faisait doux et moelleux. Elle rouvrit les yeux. Paniqua. S'agita. Tomba.

Où était-elle ? Que faisait-elle ici ?

Elle se redressa. Un tapis, un lit, une pièce décorée. Des objets qu'elle n'aurait jamais cru voir un jour. Sur un buffet, une horloge archaïque battait les secondes, encadrée de vieilles tapisseries. Des tableaux ornaient les murs, des moulures blanches et or parcouraient le plafond peint. En son centre, un lustre de cristal splendide s'élançait depuis une rosace audacieuse.

Les souvenirs lui revinrent en mémoire, par bribes, fragments. Les sëerlhacs, l'assaut de sa communauté. Ils étaient tous morts. Elle avait fui, sans s'arrêter, à travers la poussière. Elle n'avait pas de but, simplement partir le plus loin possible, échapper aux bêtes féroces. Elle ne savait plus combien de temps elle avait couru de la sorte. Des heures, des jours, des semaines, peut-être. Entourée par la grisaille, difficile de connaître le chemin parcouru.

Ses yeux balayèrent la pièce, pour trouver une robe de velours, posée en évidence sur une chaise. Elle s'empara aussitôt du vêtement. Il semblait venu d'un autre âge, ce qui était sans doute le cas. Bien qu'âgée, l'étoffe restait douce au toucher. Peu habituée, la femme prit plusieurs minutes avant de réussir à l'enfiler.

Elle se rasséréna. Elle ne savait pas où elle était mais son hôte, ou ses hôtes ne devaient pas lui vouloir de mal. Pour un peu, elle avait l'impression d'être dans un rêve, comme revenue des siècles en arrière, avant le Cataclysme. Elle avisa la seule porte de la pièce, et fit basculer la poignée d'or.

Le couloir froid la ramena à la réalité. Elle n'avait pas changé de monde, ni d'époque. Elle n'était pas en train de rêver. Un colosse de métal lui faisait face, et la fixait de ses deux yeux rouges. Courbé, il dépassait pourtant les deux mètres cinquante, et laissait ses interminables avant-bras trainer au sol.

Une unité TM, « Travaux Manuels ». Ses membres supérieurs étaient plus larges qu'un être humain, et pouvaient soulever jusqu'à la tonne. À l'inverse, ses jambes restaient courtes, mais leur épaisseur permettait de supporter un tel poids.

« Bon... jour »

Il n'avait pas de bouche, seulement des haut-parleurs intégrés dans son visage rudimentaire. Le ton restait robotique, presque désagréable. Ces appareils n'avaient pas été conçus pour tenir la conversation.

« Euh, bonjour. » Répondit-elle.

Ce n'était pas la première fois qu'elle croisait une unité TM. Deux étaient d'ailleurs présentes au campement avant que...

Elle inspira une bouffée d'air, avant de reprendre.

« Pourriez-vous m'indiquer où je me trouve ?

— Je... peux... vous... conduire... au... maître. »

Elle n'avait pas pour habitude de converser avec des unités TM, et avait oublié à quel point ces machines pouvaient être lentes à la parole. Elle le suivit alors qu'il s'ébranlait, sans rien ajouter. Le couloir était vide, si ce n'étaient ces éclairages électriques, qui clignotaient par intermittence. Parfois, des portes s'ouvraient, sur les côtés, pour révéler des entrepôts de bric et de broc, des pièces métalliques, quelques appareillages, des ateliers...

« Hum, et sinon, nous sommes où, exactement ? Vous pouvez m'en dire plus sur le maître en question ? »

L'attente, comme le mutisme de l'unité TM, commençaient à lui peser. Les questions se bousculaient dans sa tête.

« Nous... sommes... arrivés. »

Il ouvrit une porte pour révéler un salon aménagé. Le sol gris laissait place à de la pierre blanche recouverte de tapis rouges. Les murs s'ornaient à nouveau de tapisseries et de décorations de toutes sortes. Au plafond, un lustre scintillant déployait des fleurs de cristal. Elle parcourut du regard d'antiques statues de marbre avant de poser ses yeux sur l'homme, assis dans un canapé confortable.

Elle s'avança. Vêtu d'une redingote d'un autre temps, la tête recouverte d'un haut-de-forme, son regard se perdait dans la lecture d'un livre. Il ne redressa la tête que lorsqu'elle fut à quelques pas de lui.

Il lui fit un sourire, et referma son livre.

« Vous êtes réveillée, je vois. »

Elle hocha la tête. L'homme poursuivit sa conversation, sur le même ton amical.

« Je crois que des présentations sont de rigueur. Vous pouvez m'appeler Altaïr, et voici mon fidèle assistant, Marcus. C'est lui qui vous a retrouvée et ramenée jusqu'ici. »

Il désigna l'unité TM, restée en retrait, qui hocha la tête en réponse. Puis il se tourna de nouveau vers la femme.

« Vous avez aussi un nom, je suppose ? »

Elle sursauta, porta une main à la tête...

« Mon nom... »

On lui en avait donné un, dont elle se souvenait toujours.

« Écho.

— Je tiens à dire, d'ailleurs, que votre robe vous va très bien. »

Elle se sentit rougir, tandis qu'Altaïr farfouillait dans le fatras d'une commode.

« Vous êtes musicienne, je suppose ? »

Les doigts de l'homme s'étaient refermés sur une flûte de pan. Avec tous ces événements, elle en avait oublié l'instrument.

Elle hocha la tête. Les yeux de l'homme se mirent à briller.

« Accepteriez-vous de me faire écouter un morceau ? »

Il lui tendit l'instrument, qu'elle prit dans ses doigts.

« Cela fait des années que je vis seul avec Marcus, reprit Altaïr. J'ai bien récupéré quelques disques, mais je les connais tous, maintenant. On pourrait dire que c'est une sorte de passion, je suppose. »

Elle ne se fit pas prier davantage, et porta la flûte à ses lèvres. Quelques notes se succédèrent, une mélodie nouvelle, empreinte de mélancolie. Des émotions, porteuses de vie et d'espoir dans ce monde dévasté. Altaïr ferma les yeux, comme pour mieux apprécier l'instant. Il se laissa porter durant de précieuses minutes, accompagna le rythme de quelques mouvements, et ne s'arrêta que lorsqu'elle fut arrivée au bout.

Il rouvrit les yeux, et la gratifia d'un sourire.

« Comme vous l'avez sans doute remarqué, on pourrait me considérer comme une sorte de collectionneur. J'entrepose ici tout ce qui a pu échapper à la Catastrophe, tout que j'ai réussi à retrouver. Bien sûr, tout cela ne reste qu'un aperçu de ce que l'humanité a autrefois su faire. »

Il désigna de la main les rayonnages d'une bibliothèque, avant de s'arrêter face à un tableau. Perché sur un rocher, un homme vêtu de noir se tenait face à une étendue cotonneuse, seulement interrompue par des montagnes.

« Caspar David Friedrich, "le voyageur contemplant une mer de nuage", murmura Altaïr. L'un des derniers tableaux de l'humanité. Sans doute une reproduction, d'ailleurs, mais peu importe. L'essentiel est que son message, les émotions qu'il véhicule, soient arrivés jusqu'à nous, je suppose. »

Écho admira l'œuvre pendant plusieurs secondes. Une émotion s'en dégageait, effectivement, cette simple image conversait avec son âme. Altaïr remarqua son trouble.

« Cette œuvre m'a fait le même effet. Peut-être aussi parce qu'elle est terriblement d'actualité. Comme cet homme, nous sommes seuls, face au monde, et ce sera d'autant plus vrai désormais que l'humanité n'est plus, je suppose. »

Elle acquiesça ; Altaïr poursuivit.

« Parfois je me demande ce que cet homme peut ressentir. Pour ma part, de l'appréhension, surtout. Si je suis ici, c'est pour accomplir quelque chose. J'ai voulu me souvenir, perpétrer la mémoire de ces œuvres, la mémoire de l'humanité. Mais ce n'est pas suffisant, je suppose. »

Il lui prit la main.

« J'ai quelque chose à vous montrer. »

Il l'entraîna dans une coursive, et alluma la lumière. Des toiles tapissaient les murs, des croquis, des esquisses. Mais surtout, ce tableau gigantesque, paré d'un bleu profond, parsemé de points lumineux.

« Mon principal désir est de voir un jour les étoiles. La Catastrophe a couvert de ciel de poussière, mais je sais que les humains ont autrefois réussi à atteindre l'espace. En attendant de pouvoir faire pareil, je retranscris mes rêves ici. »

Écho n'avait jamais vu de ciel ou d'étoiles, mais cette représentation, bien qu'imaginaire, soulevait la même émotion que le tableau précédent. Elle tourna la tête dans la direction d'Altaïr.

« C'est très réussi. » admit-elle.

Il fit un faible sourire.

« C'est gentil de votre part. Après avoir vu ce dont l'humanité était capable, j'ai voulu voir ce que cela faisait de créer quelque chose de nouveau, je suppose.

— C'est amusant, ce tic de langage. Vous terminez souvent vos phrases de la même façon.

— Comme je n'ai pas pu converser avec quelqu'un depuis longtemps, je n'y ai pas fait attention. Cela doit venir de mon créateur, je suppose.

— Votre... créateur ?

— Hum, oui ; Robert Jakovitch. »

Il lui jeta un regard discret.

« Vous ne vous en étiez pas douté ? Je suis sa copie robotique, son... fils, en quelque sorte. Altaïr Jakovitch.

— Et ce... Robert Jakovitch, on peut le rencontrer ? »

Altaïr afficha un sourire triste.

« Suivez-moi. »

Il lui fit traverser plusieurs couloirs, avant d'ouvrir une porte sur l'extérieur. La poussière leur cingla le visage ; le ciel se parait d'un ocre uniforme.

« Vous... nous n'allons pas sortir... les sëerlhacs...

— Croyez-moi, ils ne nous attaqueront pas. »

Elle lui jeta un regard intrigué, puis face à son aplomb se décida finalement à le suivre. Elle jeta de part et d'autre des regards inquiets tandis qu'ils avançaient sur la terre craquelée.

« Voici Robert, mon père. » Énonça Altaïr.

Elle s'arrêta. Une pierre tombale, rongée par les intempéries. L'homme était mort depuis des décennies.

« Il voulait que je continue de faire vivre l'humanité, mais c'est terminé, désormais. Je ne sais même pas ce que ce mot signifie. Je ne sais même pas ce que signifie être humain. »

— Nous ne le savions pas non plus, exactement. Je suppose que c'est là tout le mystère. Et je peux vous dire que vous êtes aussi humain que... »

Son regard s'assombrit. Le campement, ses compagnons...

« Merci. » Souffla Altaïr.

Ils restèrent silencieux quelques instants, avant qu'il ne reprenne la parole.

« C'est assez ironique, venant de votre part...

— De ma part ?

— Ça non plus, vous ne le savez pas ? »

Elle le regardait avec des yeux incrédules ; il soupira.

« Je ne sais pas qui vous a créée, mais vous êtes comme moi. »

L'annonce lui fit un choc, et pourtant... Cela expliquait pourquoi les sëerlhacs ne l'avaient pas pourchassée, pourquoi elle avait été la seule à s'enfuir. Combien de temps avait-elle erré, ensuite, déjà ? Des semaines, des mois ?

« Je ne connais pas d'autre humain, reprit Altaïr. À ma connaissance, il ne reste que nous, deux machines, restées après la fin du monde. Ah, et Marcus, aussi, je suppose. »

Echo nia de la tête.

« Nous ne sommes pas que des machines. Nous sommes ce que l'humanité a légué, nous sommes ses descendants. Nous avons une imagination, des rêves, n'était-ce pas ce qui rendait les humains... "humains" ?

— Peut-être, sans doute ne le saurons-nous jamais. »

Il se détourna, mais Écho le rejoignit pour lui prendre la main.

« Je crois qu'eux-mêmes ne l'ont jamais su. »

[1817 mots]

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