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Attrapez-les tous !

Pour répondre au challenge de @ScienceFictionFr sur le thème : Alien.

Défi réalisé avec l'indispensable aide de feae !



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La vie sur Vénus était d'un ennui mortel.

Il fallait s'y attendre. Ils étaient là pour extraire des terres rares du sol de la planète, mais seuls les robots descendaient à la surface. Les humains, eux, se contentaient de patienter dans la station et de les diriger à distance. Ils étaient installés dans un ballon, dans la couche nuageuse centrale, qu'ils pilotaient comme un dirigeable.

Il y avait quinze membres d'équipages dans cette station. Il en fallait en permanence trois pour s'occuper des robots. Et toujours au moins un pour piloter. Le reste du temps, ils s'occupaient avec des jeux, des films... Internet était assuré par liaison optique depuis la Terre, avec un ping initial de neuf minutes, ce qui était mieux que rien. Mais pour les cinq prochains jours, les communications entre Vénus et la Terre seraient impossibles, gênées par le Soleil.

Le jeu avait commencé quand Pat avait trouvé un petit vénusien, coincé au milieu des filaments organiques qui s'écrasaient régulièrement sur la station et étaient enlevés par les robots nettoyeurs.

Ce n'était pas la première fois que ça arrivait. La vie sur Vénus était essentiellement semi-bactérienne. De longs fils, mous et translucides, erraient au gré des vents et filtraient l'air, se nourrissant des huiles, graisses et acides aminés créés par l'énorme catalyseur chimique qu'était la surface de la planète. Les cellules qui les composaient étaient relativement autonomes et on pouvait déchirer ces filaments sans tuer aucun des deux morceaux, mais elles communiquaient entre elles et se transmettaient les précieux nutriments.

Mais de temps en temps, on tombait sur une créature plus sophistiquée, ayant adopté une forme particulière. Leur structure biochimique était très différente des animaux terriens. Sans eau, ni liquide solvateur, cette espèce était constituée essentiellement de gaz et dotée de fluides vitaux mousseux.

Celui-ci faisait la taille d'une main et ressemblait à un cylindre. Mais on voyait, par transparence, qu'il était composé d'anneaux similaires juxtaposés en un long tube. Sur les côtés, de longs cils lui permettaient de se diriger et de repousser les autres créatures.

« Je vais le garder ! déclara Pat. Je suis sûr que les gars de la NASA seront super contents de l'avoir !

— Ils en ont sûrement déjà, protesta Naya. Avec toutes leurs missions d'exploration, ils doivent avoir la collection complète.

— Mais s'ils ne l'ont pas ? J'aurais une super prime ! Peut-être même qu'on lui donnerait mon nom !

Toute l'entreprise de minage était privée, mais travaillait en collaboration avec les agences spatiales publiques. Rien n'obligeait les mineurs à rapporter des échantillons, mais c'était vu comme un beau geste, et leur propre département recherche et développement les encourageait à le faire - on ne savait jamais, un alien dangereux pour les installations se cachait peut-être au milieu de ces blobs sulfurés.

La discussion partit rapidement sur les vénusiens que les uns et les autres avaient déjà vus, pour déterminer lequel était le plus rare. Tous restaient bâtis selon les mêmes principes : légers, pour vivre en permanence dans l'atmosphère sans jamais se poser ; avec une grande surface d'échange filtrant l'air dont ils tiraient leurs nutriments ; capables de se déplacer dans les épais nuages. À part les innombrables filaments, qui n'intéressaient personne, les structures en tube étaient les plus adaptées. On en avait ainsi vu en spirale, en hélice, ou dotés de voiles sur les côtés évoquant des nageoires...

L'équipage s'ennuyait. Et très vite, chacun décida d'attraper le vénusien le plus insolite sur lequel il puisse mettre la main. La fin du concours fut décidée pour le moment où la liaison optique serait rétablie, cinq jours plus tard.

Pour capturer des vénusiens, ils créèrent des pièges. Les bocaux étaient inutiles : trop vite arrachés par le vent. Les filets posaient quelques problèmes. Souples et essentiellement remplis de gaz, les vénusiens pouvaient réduire leur taille plus de trente fois, et se glisser entre les mailles. Enfin, il ne fallait pas que le piège soit rempli par un filament ; même si le vent finirait sans doute par le déchirer sur les mailles, ça gênerait inutilement.

Dernière difficulté, comme le rappela leur chef de mission : ils étaient tous présents ici sous agrément Exo-822, ce qui impliquait un engagement à préserver au maximum l'écosystème local. Il fallait les prendre vivants et les relâcher après analyse, ou les laisser voler à leur aise dans un aerium adapté.


Les pièges fonctionnèrent bien. Les mineurs se mirent vite à relâcher les spécimens les moins intéressants pour garder les plus étonnants - sauf Pat, qui tenait à les garder tous. Il fallait se spécialiser davantage.

Ils se mirent donc d'accord pour traquer des prédateurs.

Ceux-ci n'avaient encore jamais été observés directement par des humains. On supposait simplement que, parmi toutes les espèces survivant en filtrant l'air, certaines avaient bien dû tenter de trouver leur pitance directement dans leurs congénères. On avait des preuves indirectes de leur existence, des appâts avaient reçu des morsures. Mais, faute de budget, les missions de recherche scientifique avaient dû cesser trop tôt pour leur mettre la main dessus.

On se remit à l'ouvrage avec enthousiasme.

Au final, le premier prédateur vénusien capturé fut un ridicule petit ver de trois centimètres de long. On distinguait par transparence de longues poches de gaz, et effectivement, le tuyau inférieur semblait bien être un tube digestif lié à une bouche. Il remplissait les critères. Mais de là à le nommer vainqueur du concours...

Énervé qu'on critique sa prise, Erwan, qui l'avait capturé, finit par demander qu'on le mette avec les autres dans un aerium. Ils verraient si ce n'était pas un prédateur !

Le ver fut donc glissé dans l'aerium de Pat, qui offrait le plus grand choix de proies potentielles, toutes bien plus grandes et vives que lui. Ce qui n'empêcha pas l'homme d'être nerveux. Il était très attaché à ses vénusiens.

Le ver se laissa flotter, ballottant d'un côté à l'autre, sous le regard fasciné de l'équipage qui regardait une sorte de raie à la queue horizontale s'approcher sa portée...

Dès qu'elle posa le bord de ses longs voilages sur lui, elle se rétracta immédiatement tout en battant la queue pour s'enfuir. Trop tard. Le ver, expulsant une partie de son gaz, avait bondi sur elle et la mordait. L'autre se débattit violemment pour s'en débarrasser.

Et pendant que les humains témoins de la scène criaient de joie d'avoir vraiment trouvé un prédateur, Pat se précipitait, ouvrit le couvercle de l'aerium et attrapa d'une main gantée le petit ver. Celui-ci ne lâcha pas sa proie, et les deux lui glissèrent entre les doigts : un vénusien est une vraie baudruche recouverte de savon. Pat jura et utilisa sa main en cuillère pour faire rebondir les deux créatures vers le haut. Sous le choc le ver se détacha enfin, et, toujours à petits coups, Pat le fit sortir et le jeta dans un flacon.

Le seul commentaire d'Erwan fut :

« Fait gaffe, c'est un spécimen précieux !

— Et ils ne sont pas précieux, mes spécimens ?

— Non. Maintenant, il faut que je nourrisse ce petit bonhomme... Au moins, on sait qu'il aime les raies.

— Enlève-moi cette abomination de là et ne touche plus à mes vénusiens ! Chef, on ne peut pas le garder, on est censé n'en tuer aucun...

— Désolée, Pat, mais Erwan a raison. Scientifiquement, ce spécimen est très précieux, il faut qu'on le garde en vie et qu'on le ramène sur Terre.

Devant l'air meurtri de Pat, la chef ajouta :

— Ne t'en fait pas, on ne touchera plus aux tiens.»


Erwan n'avait pas capturé son ver par un coup de chance. Il avait utilisé un bon appât. En réutilisant la technique, ils avaient mis la main sur des spécimens bien plus gros. Trop pour être ramenés à l'intérieur, mais les membres d'équipages étaient prêts à sortir en combinaison pour une photo d'eux à côté de leur trophée. Deux mètres de long pour le plus grand ! Un mètre cinquante après qu'il se soit dégazé pour tenter de s'enfuir, mais ça restait la plus belle prise de toute la station. À présent, la question n'était plus d'attraper un ver, mais d'attraper le plus gros ver. Oubliés les cages et les filets. Une photo-trophée suffisait...

Et quoi de mieux, pour attirer le plus gros des prédateurs, qu'un appât composé de prédateur ?

Ça, c'était rigoureusement interdit, impensable même. Ça impliquait de prendre le prochain ver géant et de le laisser suspendu en plein vent, dans un filet qui finirait par le blesser irrémédiablement.

Naya et Dan le firent donc en cachette. À côté du ver, ils se bricolèrent un abri en installant plusieurs filets entre le ballon et la quille. Le risque d'être emporté était limité tant que le temps se maintiendrait. De toute manière, l'excitation de la chasse valait tous les risques.

Et toutes les patiences. Ils crurent bien ne jamais voir arriver ce prédateur géant. Après tout, rien n'attestait de son existence, à par une logique terrienne.

Mais, alors que la dernière heure du concours approchait à grands pas, ils virent un cil de plus de dix mètres émerger de la brume, suivi par une dizaine d'autre. Les cils, dotés de larges pales à leur bout, s'attardèrent sur l'appât qui se tortillait dans son filet. Naya se mit à filmer. Ça ne ressemblait pas à l'un des gigantesques brouteurs de nuages. C'était plus massif, comme les vers.

Les cils battaient à l'unisson pour que la créature puisse voler à contre-courant, et ils virent son corps émerger de la brume, se mettant lentement en position tandis que des cils plus petits se refermaient autour de leur proie et s'y agrippaient. Trop long pour qu'on puisse distinguer ses extrémités, tout ce qui était visible du vénusien était un cylindre crénelé, dont le centre semblait creusé par une profonde tranchée. Au fond de celle-ci, sous un mucus gélatineux, une bouche circulaire s'ouvrait, pourvue de milliers d'épines.

Il colla sa bouche au ver et se mit à l'aspirer à travers le filet.

À présent qu'il était aussi proche, les deux humains ne voyaient même plus les longs cils du mille-pattes, seulement les plus petits, de un à deux mètres, dépourvus de pale, qui tâtonnaient sur la surface de la station. La bête se colla au silicone et le mordit, sans parvenir à le déchirer. Elle se déplaça et renouvela l'opération à différents endroits, goûtant cette texture inconnue, tout en la recouvrant de mucus. Celui-ci était certainement corrosif pour ses proies, mais totalement inefficace face à la matière terrestre.

L'un de ces cils attrapa le petit filet où les terriens étaient installés. Son contact spongieux était assez proche d'un vénusien pour attirer à eux la terrible bouche, qui se referma sur les humains. Figés par la peur, Naya et Dan sentirent la pression des épines appuyer mollement pour pénétrer leurs combinaisons, tandis qu'un courant d'air tentait de les aspirer.

Dans un réflexe primal, ils le frappèrent violemment de l'intérieur, et le prédateur surpris les lâcha sans demander son reste. Il mordilla encore une la station, puis abandonna les lieux, se laissant porter par le vent bien loin d'eux.

Tremblants, ils vérifièrent que les épines n'avaient pas réussi à pénétrer leurs combinaisons, que le mucus qui les recouvrait n'était pas en train de ronger l'épaisse protection. Heureusement, les combinaisons les protégeaient aussi bien de l'atmosphère acide que des bases organiques. Ils allaient bien. Dan finit par retrouver sa voix pour dire :

« Bordel, qu'est-ce qui vient de se passer ?

— Je crois... qu'on est officiellement trop dégueulasses pour être mangé par un vénusien.

— Pitié, dis-moi que t'as filmé ça.

— J'ai largement de quoi nous faire virer et gagner ce putain de concours, et peut-être même le Nobel avec.

— Personne ne pourra battre ça. C'est impossible.

— Ouais. Complètement impossible.»

Naya parlait fort. Elle tentait avant tout de se convaincre elle-même. Sinon, jamais elle ne supporterait l'idée de tout ce qui pouvait l'attendre dans cette brume...

(2000mots) 




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