Donc, là, je rentre au lycée. Le lycée. Ce mot fait rêver. Et je peux avouer sans crainte que j'ai beaucoup d'attentes envers ce bâtiment. Je sais que beaucoup ne sont qu'illusions, mais rêver est-il interdit par la loi ?
Donc, comme je vous le disais, je rêve. Nous nous imaginons toutes dans un endroit gigantesque, aux couloirs bondés d'élèves tous plus mignons les uns que les autres, aux murs recouverts de grands et spacieux casiers, d'une cafétéria avec une nourriture digne d'un hôtel cinq étoiles, d'une cour avec des groupes d'amis divers et variés. Illusions.
La réalité est toute autre. Déjà, les seuls mignons que je rencontre sont tous jaunes et sont sur des coques de portables. Autant vous dire que ma définition de minions a radicalement changé. Ensuite, les casiers sont un mythe. Votre sac est et restera lourd. Dites bonjour à la scoliose, parce qu'elle sera votre amie la plus fidèle. Ou alors, ne prenez pas vos manuels. Chacun ses choix.
Pour continuer, La cafétéria n'est pas un hôtel cinq étoiles. Ou même une étoile. En fait, c'est plutôt un terrain de rugby où tout est autorisé. Sois on a la chance d'être grand et imposant pour ne pas se faire déranger.
Sois, on utilise la techniques des petits : jouer des coudes et se faufiler. Un coup de sac dans le visage vaut bien un repas presque immédiat.
Et la cour. Je suis encore ramenée à la dure réalité. La cour, on a la chance de la voir seulement en cas de permanence. Autant vous dire qu'accéder aux toilettes revient à accepter d'arriver en retard ou de ne pas manger. Les groupes d'amis aux activités nombreuses et aux looks colorés sont des légendes. Tout le monde est habillé de la même manière. Pas forcément mal. Mais de manière identique. C'en est déroutant. Et la cour en elle-même, c'est comment dire cela... une prison ? Le mot peut paraître un peu fort mais c'est la vérité. Une cour vide au sol goudronné, encerclée par d'imposants bâtiments neutres et sans vie.
Les salles de cours. Que dire ? Il n'y a rien à dire. Et tout est à décrire. Les magnifiques et modernes salles des films sont une illusion. Les murs sont remplis de graffitis (comme partout me direz-vous ), de noms d'oiseaux divers et variés, la tapisserie pastel en relief s'arrache par morceaux et la peinture a besoin d'un bon rafraîchissement.
L'avantage, c'est que le bâtiment est tellement grand qu'il est aisé d'éviter quelqu'un.