Chapitre 9: Rien ne nous arrêtera
- Aslan ? S'exclama le nain en fronçant les sourcils.
- Il est notre dernier espoir, affirma Lucy en hochant la tête.
- Vous voulez baser notre dernier espoir sur une légende ?
- Il n'est pas une légende, coupa sèchement Edmund.
Le nain alla rétorquer mais son élan fut stoppé par un faune qui venait d'entrer, soufflant comme s'il avait couru des kilomètres. Peter en profita pour dire :
- Miraz pourrait arriver d'une minute à l'autre. Si vous avez un autre plan, je suis tout ouï.
- A vrai dire votre Majesté, intervint le faune essoufflé. L'armée de Miraz est en chemin, je viens de l'apercevoir... et...Ils sont bien plus nombreux que nous.
Il y eut un long silence.
- Qu'est-ce que vous suggérez ? Demandai-je à l'attention de Peter alors que plus personne ne bougeait.
- Lucy est la seule ayant vu Aslan, et ce, il semblerait depuis des Siècles.
- Je sais où le trouver, affirma Lucy en s'avançant d'un pas, l'air confiante.
- C'est ça votre plan? S'enragea le nain, non convaincu. Envoyer une petite fille seule dans la forêt ?
- C'est notre seule chance, insista Peter.
- Et elle ne sera pas seule, ajouta la reine Susan. J'irai avec elle.
Le nain sembla se calmer, sans pour autant accepter la situation. Il murmura:
- N'y a-t-il pas assez eu de mort aujourd'hui ?
- Nikabrik était aussi mon ami, répondit un centaure. Mais il avait perdu espoir. La reine Lucy n'a pas perdu espoir, et moi non plus.
Il soupira. Je regardai autour de moi, la tension était palpable. De nulle part, Caspian proposa:
- Dans ce cas là, je viens avec vous.
- Non. Insista la reine Susan en fixant son regard dans le sien. Nous avons besoin de vous ici.
- Alors Maisie vous accompagnera.
- Quoi ? M'exclamai-je, sans comprendre.
- Tu es blessée, se justifia Caspian. Tu n'es pas en état de te battre... mais je sais que je ne peux pas te forcer à te cacher. Tu partiras avec les reines Lucy et Susan, et tu t'assureras de la réussite de la mission, j'ai confiance en toi.
J'hochai la tête, capitulant. Pour une fois, je me devais d'agréer. Il avait incontestablement raison.
- Nous devons trouver un moyen de le retenir le temps que Lucy, Susan et Maisie ne reviennent, releva intelligemment Edmund.
- Si je peux me permettre... Caspian s'avança. Miraz est peut-être un tyran et un meurtrier... mais en tant que roi, il est sujet aux traditions et aux attentes du peuple. Et il y a une tradition en particulier qui pourrait nous faire gagner du temps.
- Nous vous écoutons, répondit Peter.
- Un combat, un contre un. Le gagnant gagne la guerre. Nous n'avons pas besoin de victimes supplémentaires.
- Tu crois qu'il acceptera ? Demandai-je sceptique.
- S'il veut gagner la confiance du peuple et des conseillers, il n'aura pas le choix.
- Ça pourrait nous faire gagner assez de temps... dit Peter.
Susan prit son arc, et d'un air déterminé clama :
- Ne perdons pas une minute de plus alors.
J'attrapai mon épée à mon tour. Susan monta sur l'un des chevaux et je vis Lucy en faire de même. Edmund voulu m'aider à monter sur le mien, mais il comprit par le regard sévère que je lui lançai que je n'avais pas besoin d'être traité comme une demoiselle en détresse. J'avais monté des chevaux toute ma vie, ma jambe ne saignait plus, j'y arriverai seule. Et je le fis, non sans douleur, mais seule.
- Essayez de ne pas vous faire tuer, conseilla le jeune roi.
- C'est noté, ris-je.
Il répondit par un sourire. Il était anxieux, je l'étais aussi. Tout le monde sentait la fin arriver et personne n'était prêt à imaginer que nous pourrions perdre. Caspian s'avança vers nous, et je m'attendais à recevoir les mots habituels « soit prudente », « ne fait pas de bêtise » « ne te blesse pas », mais au lieu de cela, je le vis passer devant mon cheval et s'adresser à la reine Susan :
- Bonne chance
- Merci, répondit-elle en souriant timidement.
- Peut-être est-il temps que je vous rende cela ? Dit-il en tendant à la jeune fille sa corne légendaire.
Son regard passa de la corne à mon frère, de mon frère à la corne avant qu'elle ne dise :
- Pourquoi ne le garderiez-vous pas ? Vous aurez peut-être besoin de m'appeler à nouveau.
Et sans un mot de plus, comme s'il s'agissait d'une scène dramatique, elle ordonna à son cheval de partir et il galopa vers la sortie, suivie de près par celui de Lucy. Caspian eut juste le temps de me regarder et de me sourire, nous savions tous les deux que des mots supplémentaires étaient inutiles. Je souris et suivis les deux reines au galop. Je me rapprochai de la reine Lucy, qui, hilare, cria à l'attention de sa sœur :
- « Vous aurez peut-être besoin de m'appeler à nouveau »
- Oh tais-toi, répondit Susan l'air embarrassé.
Nous passâmes derrière le temple de la table de pierre, et nous enfonçâmes dans la forêt.
- Où allons-nous exactement ? Demandai-je.
- Là où j'ai vu Aslan quand nous sommes arrivés, expliqua Lucy. Il saura que nous venons. Il sait toujours.
- S'il sait toujours tout, pourquoi ne pas être venu plus tôt ?
Lucy me lança un regard intrigué.
- A vrai dire, pourquoi n'est-il pas venu aider les Narniens quand mon peuple a voulu les exterminer jusqu'au dernier ?
- C'est une question qu'il faudra lui poser, avoua Susan, ne trouvant rien d'autre à répondre.
Nous accélérâmes : je n'avais aucune idée du temps que nous prendrions pour arriver à l'endroit que décrivait Lucy mais il était hors de question que je laisse Miraz gagner ce combat ou que je laisse qui que ce soit toucher Miraz. Il était à moi. Les bois étaient de plus en plus sombres et silencieux, tout ce que j'entendais était le bruit des sabots de nos chevaux s'enfonçant dans la terre humide, écrasant des branches passagères, frappant contre des rochers, ou des cimes d'arbres. Mais le bruit s'intensifia soudainement, le bruit des sabots s'enfonçant dans la terre s'approfondirent, l'éclat des branches fut plus intense, le contact des sabots contre les rochers fut assourdissant et les fragments des cimes d'arbres me rendit beaucoup plus anxieuse. Comme si nous l'avions ressenti au même moment, Susan Lucy et moi tournèrent la tête vers l'arrière, et c'est là que je les remarquai. Pas moins de cinq cavaliers nous suivaient, et ils se rapprochaient dangereusement. J'hurlai à mon cheval d'accélérer. Malgré cela, les cavaliers prenaient de l'allure. Je criai aux deux reines :
- Il faut les semer !
- Vous avez une idée ? Me cria la reine Susan en retour.
Mais je n'en avais pas. Mon cerveau fonctionnait à toute vitesse : il était hors de question qu'il attrape la reine Lucy. Il lui fallait trouver Aslan. Il en valait de notre survie. Il était hors de questions qu'ils attrapent la reine Susan aussi, qui sait ce qu'il lui ferait subir ?
- Je vais les ralentir ! Hurlai-je en réponse.
- Comment ? Demanda aussi fort Lucy.
- Ne vous arrêtez pas. Ne vous retournez pas. Partez le plus loin possible.
- Qu'est-ce que vous allez faire ?
- Je vais faire diversion.
- Maisie NON ! S'exclama Susan.
- Vous avez entendu ce qu'a dit Caspian ? Ma mission est de vous protéger !
- Mais...
- Vous voulez voir Miraz détruire votre peuple ?
Elles ne répondirent pas.
- Je sais ce que je fais.
Sans attendre je fis un demi-tour radical, et attrapai mon épée à ma ceinture, fonçant droit vers l'ennemi. Je ralenti quelques mètres avant l'impact. Deux d'entre eux commencèrent à m'entourer alors que les autres semblaient vouloir me contourner pour poursuivre les deux reines. Je voulu leur faire barrage mais les deux cavaliers m'entouraient déjà de trop et, déconcentrée, il me fut impossible de me défaire d'eux. L'un fonça sur moi l'épée au bras, je le détournai de justesse alors qu'il s'apprêtait à me frapper d'un coup violent. Je cru le détourner, mais c'était sans compter sur son collègue, qui d'un coup habile frappa mon cheval. Je perdis l'équilibre et tombai sur ma jambe valide, m'évitant une trop grande douleur. Essayant de m'intimider, les deux soldats commencèrent à galoper de plus en plus vite autour de moi. Mon épée toujours à la main, aveuglée par le nuage de poussière créé par les sabots des chevaux, je me levai difficilement. Je portai un coup au hasard, espérant toucher quelque chose. Ce que je réussis étonnamment. Mon épée frappa ce qui semblait être une patte d'un cheval, celui-ci, de douleur se cabra et son cavalier tomba sur le sol. L'autre sauta sur le sol et j'étais à présent entouré de deux hommes à pied. Sans attendre une seconde, je brandis mon épée et tentais de toucher le premier soldat mais celui-ci contra mon coup par le fer de son épée. Je compris rapidement la technique de combat de mon adversaire. Je savais que je pouvais gagner. Oubliant la douleur lancinante dans ma jambe, je pris pour cible l'épaule de mon adversaire, partie du corps qu'il défendait très faiblement. J'abatis ainsi mon épée mais le soldat tourna sur lui-même en se décalant, je perdis l'équilibre et manquai de tomber. Je me rattrapai à l'arbre en face de moi. Je me retournai presque immédiatement, utilisant l'arbre comme tremplin pour me donner de la force et frappa le soldat à l'épaule. La force du coup le fit reculer et je le sentais en difficulté. J'allai lui affliger le coup fatal quand l'autre soldat couru dans ma direction, et dans un coup des plus lâches m'infligea un coup du pied dans la jambe. Mon cri de douleur fendit la forêt, il raisonna plusieurs secondes alors que je m'effondrais sur le sol.
- On fait moins la maligne maintenant n'est-ce pas ? Ricana le soldat fier de lui.
Je sentis du liquide couler sur ma jambe. Ma plaie s'était ouverte à niveau. Le soldat posa son pied sur mon épée, m'empêchant de l'attraper si le courage me revenait. Il s'accroupit à mon niveau et d'un air malsain dit :
- Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi ?
Mon instinct me disait de ne rien dire, de ne rien faire, de calculer un moyen de m'échapper de cette situation. Comme souvent, je n'écoutai pas mon instinct. Je lui crachai au visage.
- Espèce de g*rce !
Il se leva d'un coup et prit son épée et la pointa sur mon visage.
- Je vais prendre un malin plaisir à te regarder mourir !
L'autre soldat l'interrompit soudainement :
- Attend ! Tu ne la reconnais pas ? C'est la princesse Maisie. La sœur de Caspian.
Le soldat qui menaçait ma vie se mit à éclater de rire :
- Voilà qui devient de plus en plus intéressant. Tu ne mourras pas tout de suite finalement.
Il attrapa des cordes d'un sac accroché à la selle de son cheval et me ligota les bras. Il m'attrapa par les cheveux et me tira jusque mon cheval. Brutalement il m'attrapa et me jeta sur sa selle comme un sac de viande. Allongée de travers, il m'était impossible de bouger.
- Miraz sera enchanté de te voir.
Il rit à nouveau et le cheval se mit à avancer sans que je puisse faire quoi que ce soit.
***
Oyé Oyé Oyé peuple de Narnia!
Comment allez vous en ce (plus ou moins) beau mois de Juillet ?
Nouveau chapitre pour vos beaux yeux! J'espère qu'il vous a plu! N'hésitez pas à laisser des petits commentaires pour me dire ce que vous en pensez woop woop! Petite question du jour: votre personnage préféré dans l'univers Narnia ? (Si je dis que la Sorcière Blanche est le mien, est-ce que vous allez me tuer haha ? Pour équilibrer la balance, elle est à égalité avec Edmund :D)
Merciiiiiii encore et toujours de lire cette fiction, vous êtes géniaux!
Bisous, bisous :)xxx
~fanyy~
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