-   Non ! Ce n'est pas ce que je voulais ! Hurla Caspian, quand il reconnut la sorcière blanche.
-   Une goutte de sang d'Adam, et tu peux me libérer... susurra la Sorcière d'une voix envoutante. Et je serai à vous, mon roi.

Caspian recula de quelques pas, mais le nain et la créature encapuchonnée le prirent par les bras, l'empêchant de bouger. Le nain brandit un couteau et taillada la main de mon frère avant d'essayer d'approcher sa main ensanglantée du mur de glace. D'abord figée, cette vision me donna la force de crier :
-   STOP !

Ma présence surprit les assaillant de Caspian qui se tournèrent vers moi, non sans tenir Caspian avec plus de force. J'avançai en boitant, l'air déterminé. En détachant chaque syllabe, la main sur le manche de mon épée, je prévins :
- Laissez-le. Maintenant

Un grand sourire se dessina sur le visage de la sorcière blanche.
-   Ma reine.
-  Je ne suis pas une reine. Aboyai-je, menaçante.
-    Non, en effet, vous ne l'êtes pas... Vous êtes bien plus que ça... Vous êtes une guerrière.
-   Taisez-vous, menaçai-je en brandissant mon épée vers le mur de glace.
-   Je peux vous aider dans votre tâche... Je peux vous aider à détruire celui qui a brisé votre vie.

Sa voix était si douce, je me surpris à baisser mon épée.
-    Maisie ! Hurla Caspian avant de recevoir un coup dans l'estomac par la silhouette étrange.
-    Je peux vous rendre plus forte... Ensemble nous pouvons rendre Narnia grand à nouveau.
-   Ensemble ? Murmurai-je, incapable de réfléchir.
-    Je n'ai besoin que d'une petite goutte de sang, souffla la sorcière en hochant la tête. Une simple goutte et tous vos souhaits seront réalisés.

Cette phrase eut le dont de me sortir de mon état second. Je me mis à réfléchir plus vite que jamais je n'avais encore pensé. 1) La sorcière était dangereuse, je le savais, c'était un fait... mais 2) La sorcière avait régné sur Narnia pendant des siècles, elle était puissante... Qui d'autre pouvait m'aider dans ma tâche ? Personne n'avait autant de pouvoir qu'elle. A ses côtés, Miraz serait de l'histoire ancienne plus vite que je ne pouvais l'espérer.
-   Juste une goutte, répéta la sorcière.

Je levai mon épée et me coupai la paume de la main, entendant à peine mon frère crier de tous ces poumons :
- Maisie ! Non !

Le sang coulait abondamment dans ma main, chaque goutte tombant une à une sur le sol de pierre. La main blanche de la sorcière sortit gracieusement du mur de glace.
-   Maisie... murmura la sorcière.

Je me vis lever ma main prête à frôler celle de la sorcière.
-   NON ! Hurla une voix derrière moi.

Avant même que je ne puisse bouger, je fus violemment propulsé sur le sol. Ma jambe cogna une pierre et je ne pus m'empêcher de lâcher un cri de douleur. Peter venait d'entrer dans le boyau, l'épée à la main menaçant la sorcière blanche. A sa suite, Susan, Lucy et Edmund s'étaient immiscés à leur tour. Les Narniens présents se mirent à se battre contre les rois et reines des anciens temps alors que j'assistais, impuissante, à la scène devant moi.
-    Peter, très cher. Vous m'avez manqué.

Le roi Peter semblait dans un état second, comme envouté par le regard de la sorcière.
-    Juste une goutte...une petite goutte... tu sais que tu ne peux pas faire ça tout seul.

Alors que le roi ne semblait plus lui-même, il commença à présenter sa main vers la sorcière, comme moi quelques secondes plus tôt. Un bruit affreux fendit la pièce, arrêtant chaque combat. La glace se brisa en son milieu avant de tomber en des milliers de morceaux sous le cri agonisant de la sorcière blanche. Derrière ce qui se trouvait être le mur, se tenait Edmund, l'épée à la main. Il fixa son frère dans les yeux et dit :
-    Je sais, tu n'avais pas besoin de moi.

Il s'éloigna sans un mot de plus. Tout était calme. Les Narniens qui avaient attaqué Caspian se mirent à partir en courant. Peter, l'air sérieux, dit à mon frère qui était prêt à les poursuivre :
-   Laissez-les...

Caspian couru alors vers moi, et s'accroupi :
-   Tout va bien Maisie ?

Je regardai ma main en sang. Je secouai la tête.
-   Non ça ne va pas.
-    Mai—
-    J'ai failli... ramener la sorcière blanche... J'étais prête à le faire...
-    Non, non... Elle avait une emprise sur toi, comme elle l'avait sur Peter...
-     Caspian. J'étais prête à le faire. Je savais ce que je faisais, dis-je déterminée sans cligner les yeux.

Caspian ne répondit pas. Je me levai difficilement et m'éloignai à mon tour. Il n'essaya pas de me rattraper. Tant bien que mal, je me déplaçai jusqu'à l'extérieur du temple mythique dans l'espoir de prendre l'air et de reprendre contenance de moi-même. Hélas, la solitude ne m'aida point. Je me repassais la scène dans la tête encore et encore, jusqu'à en avoir la migraine. Le roi Peter avait été comme ensorcelé par La sorcière blanche... L'avais-je été aussi ? Certainement. Mais cette pensée ne me rassura guère... Car je savais que si l'occasion se représenterai, bien que consciente du danger, j'aurai la même réaction.

Je voulais Miraz mort.

Non pas enfermé dans un cachot, mais bel et bien mort. Sans cela, je ne serai jamais en paix.

J'avais déçu tout le monde en agissant comme je venais de le faire, Peter, Susan, Lucy... Edmund. J'avais failli ramener leur pire ennemie et détruire tout le travail qu'ils avaient accompli il y a de çà deux milles ans.

Je soupirai, quand je remarquai la présence d'une silhouette à quelques mètres de moi. L'obscurité ne me permis pas de la reconnaître immédiatement, mais la petite voix fluette de la reine Lucy était reconnaissable, si bien que je la reconnu dès qu'elle commença à parler :
-     Mais si nous partions à sa recherche maintenant, peut-être qu'il pourrait nous aider !
-          S'il avait voulu nous aider, il serait déjà là, répondit une voix masculine que je reconnu être celle de Peter. Je réussi à discerner sa silhouette s'approcher de celle de sa sœur.
-    Pourquoi es-tu toujours si négatif Peter ? Aslan a toujours été là pour nous... Cette fois ne devrait pas être différente des autres.

J'entendis Peter soupirer :
-    Tu as peut-être raison... Il nous faudra en parler avec les autres au moment venu.

Lucy ne répondit pas, mais je su qu'elle était satisfaite de la réponse de son frère. Je restais là, sans bouger, je ne voulais parler à personne et encore moins aux rois et reines. Le frère et la sœur s'éloignèrent jusqu'à entrer dans le temple, sans me remarquer. Il faisait maintenant très noir et seule la lune éclairait le champ. Je pensais. Je pensais à ce que Miraz était en train de préparer. Je pensais à ce qu'il avait bien pu dire au peuple. Si nous gagnions... quand nous gagnerions, les mensonges de Miraz empêchera t'il le peuple de faire confiance en Caspian ?

Quand je cru enfin être calmée, que mon cœur ne battait plus à en perdre la raison et que je pensais pouvoir avoir une discussion sensée sur la suite des évènements, je me levai et retournai à l'intérieur du temple.
-     La sorcière blanche a un pouvoir de séduction plutôt impressionnant n'est-ce pas ? M'interpella une voix derrière moi, alors que j'observai les gravures sur les murs, en attendant la réunion de bataille.

Je me retournai pour apercevoir Edmund, les bras croisés, et l'air le plus sérieux que je n'avais vu.
-     Je n'ai pas envie d'en parler, répondis-je en essayant de le croiser pour éviter une conversation gênante.

Comme s'il m'avait compris, il ne m'empêcha pas de partir. Il me dit simplement :
-    Vous n'êtes pas la première ni la dernière à être charmé par ses mots.
-   J'aurais espéré ne pas être si faible.

Ma remarque sembla toucher son égo, mais j'étais trop concentrée sur mon propre égo pour rassurer le sien.

Je continuai mon chemin sans un mot de plus. Malgré la nuit très sombre, tout le monde était éveillé, certainement à cause du bruit de la bataille et de glace brisée. Je n'osai croiser le regard de personne dans les yeux. Ils ne savaient pas ce que j'avais fait, mais j'avais l'intime conviction qu'ils le découvriraient à la seconde où ils me regarderaient dans les yeux. J'étais censée devenir l'un de leur leader, et pourtant j'avais eu la volonté de ramener la personne qui les avaient torturé pendant des siècles. Je secouai la tête, incapable de me supporter.

Je vis Caspian, adossé contre le mur, réflechissant. Lucy et Peter étaient aussi plus calmes que jamais. Seule Susan semblait agitée. Elle faisait les cents pas dans la pièce et semblait murmurer ses pensées à toute vitesse, ce qui sembla agacer le roi Peter ;
-     Est-ce que tu peux cesser de bouger ainsi ?
-     Bouger m'aide à réfléchir... Répondit la jeune femme calmement.
-     Te voir bouger m'empêche de réfléchir, renchérit son frère ainé.

Lucy leva les yeux au ciel :
-   Voudriez-vous arrêter de vous comporter comme des enfants s'il-vous-plait ?

Susan, sans prendre en compte les remarques de ses frères et sœurs annonça :
-    Miraz ne va pas tarder à découvrir où nous nous cachons, s'il ne l'a pas déjà fait... Et nous n'avons absolument aucun plan, aucune stratégie pour nous défendre...
-   Qu'est-ce que tu proposes ? Demanda Peter
-    Je ne sais pas. Nous sommes beaucoup moins nombreux qu'eux, nous n'avons pas les mêmes ressources militaires... Nous n'avons aucune chance de gagner.

Peter lança un regard discret vers Lucy, que je semblai la seule à avoir remarqué.
-    Nous n'avons pas d'autre choix alors, dit Peter l'air grave.

Tout le monde tourna son regard vers le roi Peter le magnifique alors qu'il annonçait :
-          Nous devons partir à la recherche d'Aslan

***
Oyé Oyé Oyé peuple de Narnia !
Après cette longue absence causée par la terreur qu'ont été mes examens, me voilà de retour ! J'espère que ce petit chapitre vous a plu et que vous êtes prêts pour la suite qui arrive très prochainement !
Merci à tous de suivre cette fiction, vous êtes les meilleurs ❤️
Bisous, bisous :) xxx
~fanyy~