Les premiers rayons du soleil me réveillèrent, quand j'ouvris les yeux encore engourdis de fatigue, je fus surprise de voir le roi Peter déjà debout à guetter les alentours. Je m'assis doucement et me frottai les yeux dans l'espoir de les réveiller plus aisément. A cet instant, et sans me porter un regard, Peter réveilla sa fratrie pour les prévenir de notre départ imminent.

L'air tout aussi fatigué que moi, c'est lentement que Susan, Edmund, Lucy et le nain se levèrent. En observant le nain de plus près, une idée me vint. Une idée brillante.

Sans que personne n'ai encore prononcé un mot, je dis:
- Je crois avoir une idée d'où nous pourrions nous rendre.

Intrigué et surpris, Edmund m'encouragea de continuer d'un hochement de tête:
- Vous dîtes qu'il recrute des narniens pour mener un combat contre l'armée de Telmare. Si cela est vrai, ils doivent trouver un lieu stratégique non seulement pour mener l'attaque mais aussi pour la préparer. Il n'y a qu'un seul endroit que les telmarins ont toujours évité, et c'est la table de pierre.
- La table de pierre ? S'écrièrent-ils
- Oui. Elle a été transformée en temple il y a de ça un siècle, et plus qu'un endroit de replis, c'est un endroit avec beaucoup de symbole pour les Narniens, je suis presque certaine que mon frère y a pensé.

A mon grand étonnement Peter hocha la tête et dit:
- Vous avez probablement raison. Connaissez-vous le chemin ?
- Je ne saurais vous dire, je n'ai aucune idée d'où nous sommes. Mais si nous marchions vers le Nord je pourrais essayer de me repérer, dis-je sans trop de conviction

Le nain dit:
- Ne vous tracassez pas, je connais la voie.

Bien que son regard vers moi trahissait toujours sa haine pour mon peuple, il semblait enclin à aider les rois et reines des anciens temps et je me décidai à lui faire confiance.

- Très bien, nous vous suivons dans ce cas, affirma enjouée Lucy.

Et c'est ainsi qu'après avoir éteint les dernières braises du feu, nous partîmes vers la table de pierre.

Peter en tête, je restais à l'arrière en fermant la marche, la main toujours sur mon manche d'épée bien décidée à faire la peau à un ou deux soldats si l'occasion s'y présentait. Le roi Edmund dû percevoir mon angoisse puisqu'il recula vers moi en disant:
- Vous ne devriez pas vous inquiéter, nous n'avons croisé aucun soldat depuis notre arrivée. Je doute qu'ils aiment s'aventurer dans ses bois.
- Certes, mais Miraz est prêt à tout pour devenir le roi légitime et je crains qu'une simple forêt ne soit pas suffisante pour l'arrêter et il est encore tôt, il se peut que les gardes ne se soient pas encore rendu compte de ma fuite. Ils risquent d'envoyer des éclaireurs d'ici quelques heures tout au plus.
- Pourquoi ne vous êtes vous pas enfuie avec votre frère ?
- Je n'avais aucune idée de son départ. Je n'ai trouvé qu'une note en dessous de ma porte à mon réveil m'annonçant la naissance de notre cousin et de la tentative d'assassinat sur sa personne par l'armée de notre oncle. Je me serais bien enfuie à la lecture de ce mot, mais Miraz m'avait déjà collée ses gardes aux trousses et il m'était impossible de m'en défaire.

Edmund hocha la tête, je dis:
- Mais et vous ? Comment êtes-vous arrivés ici ? Je veux dire... Il y a de ça un millénaire, vous êtes partis à la chasse à l'âge de 30 ans et n'êtes jamais revenus. Et vous voilà ici l'air pas plus vieux que 18 ans.
- Nous ne sommes pas partis de notre gré hélas, et nous ne pouvions revenir à notre guise. Pour vous cela fait mille ans, mais pour nous cela n'en fait qu'un. Tout a changé... et pour le pire il me semble.
-Rien n'est encore perdu. Mon frère est un grand guerrier et deviendra un grand roi un jour, j'en suis certaine. Il gagnera cette bataille et le Narnia que vous avez connu et sur lequel vous avez jadis régné renaîtra de ces cendres.
- Voilà qui est bien poétique, rit-il. Vous semblez accorder beaucoup de confiance en votre frère.
- Je lui confierais plus que ma vie. Assurai-je. Ne feriez-vous pas de même avec le roi Peter ?
- C'est évident.

Mais sa voix trahissait une émotion étrange, comme s'il n'était pas sûr que Peter ait la même réponse. Ne voulant pas le bousculer et ma curiosité prenant le dessus je demandai:
- Et où étiez-vous pendant tout ce temps ? Êtes-vous rentré dans ce monde fabuleux d'où vous venez ?
- Fabuleux ? Se moqua Edmund. Narnia est fabuleux, notre monde en aucun cas. Mais oui, nous y sommes retournés.
C'est tout ce qu'il me raconta. Me rendant compte qu'il ne semblait plus enclin à la conversation, et que mes questions l'ennuyaient je me tus. Nous suivîmes le nain pendant ce qui me semblait de longues heures, n'ayant ni eau et nourriture je n'osais pas leur en demander, sachant que ma présence les encombrait.

Ce ne fut donc pas déplaisant de s'asseoir à l'ombre lorsque Lucy commença à se plaindre de crampes. Nous nous assîmes donc et Suzanne me tendit sa gourde et je dus me contrôler pour ne pas la vider. Je remarquai leur regard fuyant et je me rendis compte que bien plus que les encombrait, ma présence les rendait aussi mal à l'aise.

Bien décidée à gagner leur confiance, je me fis discrète le reste de la journée et nous continuâmes de marcher. En début de soirée Peter demanda au nain:
- Combien de temps nous reste-t-il avant d'atteindre la table de pierre ?
- Une journée de marche, votre majesté, répondit le petit homme.

Peter hocha la tête et vers ses frères et sœurs (et moi) il annonça:
- Nous devrions nous arrêter et camper ici, nous reprendrons la marche demain.

S'il n'en était que de mon avis, j'aurais continué de marcher jusqu'à l'épuisement. Je devais retrouver Caspian. Si Miraz lui mettait la main dessus je n'osais imaginer ce qu'il se passerait.

Je ne pu fermer l'œil de la nuit. Mes pensées étaient sans cesse tournées vers Caspian: où était-il ? Que faisait-il ? Qu'avait'il en tête ? J'espérais sincèrement ne pas m'être trompé et le retrouver à la table de pierre.

Alors que le soleil se levait faiblement et que tout le monde dormait paisiblement, j'entendis des branches craquer, comme si quelqu'un se déplaçait. Je me levai subitement et mon épée à la main, me dirigeai vers le bruit discrètement. S'il s'agissait d'un soldat de mon oncle, mieux valait ne pas se faire repérer. Je m'avançai discrètement et me baissai derrière une haie de buisson. Je levai la tête doucement et c'est là que je le vis. Une énorme bête mi-homme, mi-taureau: un minotaure. Au moment où j'allai lâcher un cri d'effroi, une main se colla contre ma bouche étouffant le bruit de ma terreur. Il s'agissait d'Edmund. Au même moment, je vis Peter sauter au dessus de la haie prêt à s'attaquer au minotaure. C'est alors que j'entendis des épées s'entrechoquer, m'étonnant que cette créature possède une épée je me dégageai de l'étreinte du roi des anciens temps et me levai.

Ce n'était pas contre le minotaure que le roi se battait mais contre un jeune homme, les cheveux mi-long et les yeux en amandes d'un sombre marron, Caspian. Je sautai moi-même par dessus la haie et me mis à crier:

- Arrêtez-vous, arrêtez!

Les bruits de fer s'arrêtèrent net. Caspian me regarda comme s'il avait vu un fantôme:
- Mai... Maisie ?

Il lâcha son épée, laissant Peter, désemparé, l'épée toujours en main. Il courut vers moi et me serra dans ses bras.
- Je n'arrive pas à le croire. Tu es vraiment là.

Interloquée, je fronçai les sourcils:
- Honnêtement, je pensais que tu me reprocherais de ne pas être resté au palais.
- De quoi tu parles ?
- Toi de quoi tu parles ? Demandai-je de plus en plus interloquée
- Je... Je te croyais morte.
- Quoi ?
- Je suis partie à ta recherche dès que j'ai appris pour la naissance, mais sur mon chemin j'ai croisé un soldat les mains en sang. En essayant de m'empêcher de m'enfuir il m'a dit t'avoir tué. Je suis allée dans ta chambre et tes draps étaient en lambeaux et rouges de sang... Je...
- Oh mon dieu, dis-je, Je... Je ne dors plus dans cette chambre depuis des années Caspian... Je l'ai donnée à Armène, ma domestique... Je... Depuis la mort de père, je dors dans sa chambre, je n'ai jamais voulu te le dire... J'avais peur que tu trouves cela ridicule...

Il me prit encore dans ses bras et je dis:
- Ce que je ne comprends pas, c'est que j'ai reçu un mot que j'ai cru de toi, me disant de rester au palais et de ne pas te chercher, que j'étais en sécurité dans la château.
- Je... Je n'ai pas écrit ce mot, avoua mon frère

C'est à ce moment là qu'il remarqua la présence d'Edmund et de ses deux sœurs qui venaient d'arriver. Comme s'il avait comprit qui ils étaient, il se tourna vers Peter, tendit sa main et dit:
- Je crois que nous sommes du même côté vous et moi.

Tout en jetant un regard haineux vers le minotaure, Peter dit:
- Je crains que vos alliés ne me paraissent bien déplaisant.
- Des alliés étranges se lient dans l'adversité, répondit le minotaure d'une voix grave.

Peter prit la main de mon frère et la serra.
- Où vous rendiez-vous ? Demandai-je.
-La table de pierre, répondit Caspian à mon grand soulagement.

Je souris, non mécontente de voir que mes hypothèses étaient vérifiées, espérant que les rois et reines le remarquent et qu'ils m'accordent leur confiance.

Sans trêve, nous décidâmes de nous mettre en route. Caspian avait prit la tête et discutait avec le roi Peter.

Quant à moi j'observais les alentours, je m'étonnais de ne pas avoir croisé un seul soldat de Miraz et j'avais peur qu'ils ne se soient pas séparés et si nous tombions sur eux, nous n'aurions aucune chance.

***

Oyé Oyé Oyé !!

Un tout nouveau chapitre rien que pour vous, yaaay !! Merci merci merci pour tous vos adorables petits commentaires, vous êtes trop géniaux <3 

N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ce petit chapitre (normalement les suivants seront plus longs ;) ) ! J'espère que vous allez biiiiieen, je vous envoie plein d'ondes positives et à trèèèès vite !

Bisous, bisous :) xxx
~fanyy~