Chapitre 4 : Une bien triste nouvelle...
Point de vue de Ashley
Le garçon que j'admirais en début de soirée venait de sortir.
Ce fameux beau gosse était désormais dehors, en train de fumer un joint ou deux avec ses potes et, de la bouche de Maéva, j'appris que son nom était Gabriel Brimas.
Après quelques verres, celle-ci m'avait laissé tomber pour un mec plutôt pas mal, aux cheveux châtains et quelque chose me disait que pour rentrer ce soir, j'allais devoir prendre un taxi.
Quant à moi, j'avais décidé de me lâcher un peu !
Ce n'est pas tous les jours qu'on fête Halloween.
Cela fait une semaine que je profite de mes vacances et ce n’est pas que je n'aime pas travailler, au contraire je suis bonne élève mais je n'aime pas les gens qui ne travaillent pas, nuance.
Et la plupart des personnes de mon lycée ne semblent pas habilités aux cours, aux efforts ainsi qu'au respect vis-à-vis des profs alors j'imagine que ça se fête. Le petit répit dans cette torture, même bref, il est agréable !
Je buvais un verre de rhum, accoudée au bar quand le beau-gosse vint vers moi.
Ayant légèrement la tête qui tourne à cause du mélange de la musique trop forte à mon goût, des vapeurs de cigarette présentes dans l’air et de l’alcool, je mis quelques instants à reconnaître son odeur.
Un loup-garou, sans aucun doute.
Même dans mon état actuel, je suis capable de distinguer les humains des autres et lui a clairement une odeur de loup ponctuée d’une touche de senteur de forêt.
Probablement un alpha d’ailleurs vu sa posture...
Je dois avouer que je ne l’avais d'abord pas vu s'installer à côté de moi jusqu'à ce qu'il prenne la parole en me faisant sursauter :
-Salut Ashley. Moi c'est Gabriel.
Sa voix était délicieusement mélodieuse et tremblait légèrement. Je reconnus...une sorte de timidité dans sa posture. Mais...attendez...
-Comment tu connais mon prénom ??
-Je...euh...j'ai...
Point de vue de Gabriel
Bon d'accord, je suis dans la merde. Je n'avais pas réfléchi avant de la saluer par son prénom...
Je ne pouvais quand même pas lui dire qu'à l'âge de douze ans, je lui avais sauvé la vie, si ? Non.
Elle me prendrait pour un fou puisqu’elle n’est pas censée se remémorer ce fait.
Non, à la place je dis seulement :
-J'ai demandé à mon cousin, Cameron. Il m'a répondu que tu étais une meuf de son lycée et que tu t'appelais Ashley Grace. J'ai bon ?
-Ouais, c'est ça et donc toi tu es Gabriel... ?
-Brimas. Mon nom de famille c'est Brimas.
-Ok. Enchantée de faire ta connaissance Gabriel Brimas. C'est marrant, ta tête me dit quelque chose mais je ne sais plus quoi et en plus tu es nouveau dans la région ce qui, franchement n'est pas commun, alors dis moi, tu viens d'où et pourquoi es-tu venu ici ?
Je ris nerveusement. Sa curiosité était insondable et je dois avouer que j'étais intimidé par elle.
Ce qui, en soit, est tout à fait illogique puisque je suis l'alpha de la grande meute Greystorme, la seule et l'unique.
Je suis l’alpha suprême alors pourquoi devrais-je me sentir impressionné par elle ?
Pourtant, elle était si belle et si envoûtante que je ne pus répondre qu'une demi-vérité et non le mensonge que je réservais aux autres.
-J'ai décidé de déménager avec mes amis par ici. Notre ancien lieu d’habitation était devenu un peu trop...euh...il ne nous convenait plus.
-Oh. OK.
Je fronçais les sourcils, elle n'avait pas eu la réaction escomptée et c'était un peu déroutant.
Elle reçut une notification sur son téléphone et le consulta. Elle écarquilla les yeux en regardant ses messages et releva ses yeux verts vers moi.
-Je suis désolé mais il faut que j'y aille. Puis-je te demander un service s'il te plait ?? C'est très urgent !
Le ton de sa voix trahissait une sorte de faiblesse, une inquiétude, une urgence alors j'acquiesçais vivement de la tête.
Je ferais n'importe quoi pour cette fille...
-Merci. Peux-tu m'aider à chercher une fille s'il-te-plaît ? Elle est rousse, yeux verts, peau légèrement pâle. Elle a des taches de rousseur. Si tu la vois, dis-lui que sa jumelle la cherche et dis-lui de m'appeler.
“Oui, je la connais également Ashley, pas besoin de me décrire Sara.” pensais-je en mon for intérieur.
Je fis mine de m’étonner, comme l’aurait fait n’importe quelle personne qui ne connaissait pas les deux jumelles qui n’avait absolument aucun point commun physiquement.
-Attends. Elle est rousse ? Et c'est ta sœur jumelle ?? Mais tu...
-Oui. Je sais, mais pour l'instant je n'ai pas le temps, c'est urgent.
A peine sa phrase achevée, elle partit chercher sa sœur tandis que je partais dans l'autre sens.
Au bout de quelques minutes, j'aperçus la rouquine collé-serré à un grand blondinet.
Je fis rapidement signe à Ashley de venir par là de la main.
Ils étaient en train de s'embrasser.
Je tapotais l'épaule du mec et celui-ci se retourna vers moi en me toisant.
-Qu'est-ce t'as toi ? Me demanda-t-il.
Je l'ignorais pour m'adresser directement à la fille.
-Ta sœur te cherche. Apparemment c'est urgent, elle m'a demandé de te dire de l'appeler.
Elle me toisa de toute sa faible hauteur comparé à moi qui devais avoir deux têtes de plus qu'elle.
Ashley arriva enfin, légèrement essoufflée puisqu'elle venait de l'autre bout de la villa.
-Enfin, t'es là. Sara, viens. Prends ta voiture et suis-moi.
Sara fronça les sourcils mais ne broncha pas quand sa sœur l'attrapa par le bras et rejoignit le parking, restant docile.
Moi, je contemplais la scène en ayant l'impression de ne plus appartenir à ce monde. Il se passait quelque chose d’important, j'en étais sûr.
Point de vue de Ashley
Ce ne fut qu'une fois arrivée dans la voiture que Sara se décida enfin à réagir.
-Que se passe-t-il bon sang ??
-C'est papa. Il était au poste quand il a reçu un appel étrange d'un numéro inconnu. Je ne sais pas ce qu'il lui a dit mais le plus important c'est que quelques minutes plus tard, lui et une équipe ont été appelés dans la forêt. Apparemment il y a eu un meurte et...
-Viens-en au fait soeurette. Ce n'est quand même pas pour une enquête criminelle que tu es au bord des larmes est que tu roules à cent kilomètres heure au lieu de quatre-vingt !
En effet, je ne m'étais pas rendue compte que je roulais si vite à cause de l'alcool ainsi que de la nouvelle que je venais d'apprendre. Je posais doucement mon pied sur la pédale de frein en reprenant mon histoire :
-Alors qu'ils cherchaient un indice dans les bois, ils se sont fait attaquer. Papa est à l'hôpital, dans le coma. C’est Judith, l’infirmière, qui m’a prévenue.
-Tu pouvais pas le dire plutôt ??? S'exclama-t-elle. Accélère !!!
J'appuyais à nouveau sur la pédale d'accélération.
Notre père était notre seul famille, ma mère étant morte à notre naissance, il représentait tout ce que avions toujours connu et est le chef de la police de notre village.
Je n'ai pas de grand-parents, de cousins, de cousines, de tantes ou d’oncles…Enfin, si, mais Antoine ne compte pas vraiment vu ce qu’il représente et le nombre de fois que je le vois par année.
Non. Et si papa mourrait, il ne me resterait que Sara...Non, il allait survivre...Il ne pouvait pas mourir maintenant.
Je virais brusquement sur la droite et ralentis sur le parking des urgences.
Ma sœur et moi nous précipitâmes hors du véhicule et nous allâmes nous présenter à l'accueil. Quelques instants plus tard, nous attendions dans la salle d'attente des soins intensifs. Une infirmière vint nous voir au bout de plus d'une heure, une moue désolée sur le visage...
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