Lorsque je lis le message, mes yeux se brouillent. Pourquoi ca m'arrive à moi ? Qu'est-ce que j'ai fait à la vie pour mériter toutes ces insultes ? Ça fait plus d'un mois que chaque jour, je reçois un message de ce genre de la part de Julia. Mais cette idée ne vient pas d'elle, j'en suis sûre, parce qu'au début où elle traînait avec Jen, on s'entendait plutôt bien ! Ce qui n'a pas du plaire à ma sœur...je ne peux pas le prouver mais je suis sûre que toutes ces insultes sont l'idée de Jennifer. Mais ce matin, je ne sais pas pourquoi, je décide d'arrêter de me laisser faire. Jen et Julia n'ont pas le droit de me parler comme ça.

Je me dirige vers la chambre de ma sœur, et je rentre sans frapper. Elle dort encore, mais même quand elle dort, elle paraît heureuse, et elle est magnifique. Je lui arrache la couette, et la jette par terre. Jen hurle de peur et me jette son oreiller à la figure :

-Moi : Arrête de crier comme ça, tu vas réveiller les parents !
-Jen : Je t'interdis de me parler comme ça, et pour qui tu te prends à venir dans ma chambre ? Malgré que je sois l'aînée, tu n'as pas peur de moi ?
-Moi (en rigolant) : Jennifer, sérieux, achète-toi un Bescherelle.
-Jen : Tu veux mourir ou quoi toi ?
-Moi : Écoute, je ne suis pas là pour ça. (Je lui montre le message de Julia) Je commence à en avoir assez Jen, pourquoi tu lui demandes de m'envoyer ça ? Pourquoi tu me détestes ?
-Jen (en esquissant un mauvais rictus) : Ma chère Romy, je ne te déteste pas. J'aurais juste aimé réussir à t'étouffer avant que tu sortes du ventre de maman. J'en ai marre que les gens se retournent dans la rue quand on est ensemble. Après, je les comprends, ils doivent se demander ce que fout une patate comme toi à côté d'une mannequin comme moi ? Tu vois ce que je veux dire, petite sœur ?

Elle a réussi. Elle a réussi, encore une fois, à me blesser. Pourtant, j'étais sûre que cette fois-ci j'arriverai à ne pas pleurer devant elle. Lorsqu'elle remarque que je suis en larmes, elle explose de rire. C'en ai trop pour moi : je décide d'en parler à mes parents. Je sors de la chambre pendant que Jen chante de victoire, et rentre dans la chambre de mes parents (qui sont déjà réveillés).

-Moi : Papa, Maman, pardon de vous déranger mais il faut que je vous parle.
-Ma mère : Tout va bien, ma chérie ?
-Moi : Non, pas vraiment. Je m'excuse de ne pas vous en avoir parlé avant, mais la je n'en peux plus.

Mes pleurs redoublent, et mes parents me prennent dans leurs bras.

-Mon père : Romy, que se passe-t-il ? Tu nous inquiète là.
-Moi : C'est Jen, elle m'embête depuis un petit moment, et elle se sert de Julia pour m'atteindre.
-Ma mère : Pardon ? Romy, si vous vous êtes disputées, je ne vois pas l'intérêt d'accuser ta sœur de choses si horribles.
-Moi : Mais maman, je...
-Ma mère : As-tu des preuves, au moins, de ce que tu nous racontes ?

Je sors mon téléphone, et leur montre le message de Julia.

-Mon père : Olivia, arrête moi si je me trompe, mais je ne vois aucune méchanceté dans ce message, bien au contraire !

Je retourne le téléphone vers moi, mais le message n'est plus le même : « Salut, ma Romy ! Comment tu vas ? Tu me diras quand tu rentres, Jen a proposé qu'on fasse une sortie toutes les trois, comme quand on était petites ! Bisous <3. Julia. »

Quoi ? Comment c'est possible ?

-Moi : Mais...je vous jure qu'il n'était pas comme ça tout à l'heure. Croyez-moi, j'ai besoin de vous pour arrêter Jen.
-Ma mère (en s'énervant) : Arrêter Jen ? Nous avons la preuve que tu nous as mentis droit dans les yeux, mais tu n'avoues toujours pas tes torts ? Comment peux-tu vouloir faire du mal à ta sœur, ta sœur pour qui tu es tant importante ! Tu sais bien à quel point elle t'aime, elle te protège et est toujours là pour toi, et tu pourrais en faire autant, je te rappelle que vous êtes jumelles, tu n'es pas sa petite sœur. Tu ne m'as jamais autant déçue, Romy.
-Moi : Mais maman, tu sais bien que...
-Mon père : Ta mère a raison, Romy. Qu'est-ce qu'il t'est passé par l'esprit pour inventer ce mensonge ? Tu sais, nous pouvons comprendre que tu sois jalouse de Jennifer, mais de là à vouloir créer des soucis dans notre famille, c'est inacceptable. Tu es punie jusqu'à la fin des vacances.

Je pars pour retourner dans ma chambre, et en passant devant celle de Jen, j'ai vu qu'elle me souriait. Mes hypothèses se confirment : quand je suis sortie de sa chambre pour aller voir nos parents, elle a compris ce que je comptais faire, et elle a écrit à Julia pour la prévenir, qui a modifié son message.

Voici le résumé de ma vie : quoi que je dise, quoi que je fasse, ma sœur sera toujours la préférée de tout le monde, et personne ne me croira. N'existe-t-il donc pas une solution pour que tout cela s'arrête ?