Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

7 - Le prix de Cassandre


C'est bien ma veine ! Non seulement je suis tombé raide dingue d'une fille qu'existe peut-être pas mais en plus je réalise que la nana de mes rêves est loin d'être aussi parfaite que ce que je croyais. Duraille. J'ai craqué pour une gamine gâtée jusqu'au trognon, de son propre aveu. J'aurais dû le voir venir ! Ça devrait pas m'étonner, pourtant, de la part d'une pépette qui a grandi avec une cuillère d'altane dans la bouche !

Je t'aime... Je sens mes lèvres s'activer d'elles-mêmes, comme si ma bouche ne m'appartenait plus. C'est plus fort que moi, je peux pas m'empêcher de sourire comme le dernier des imbéciles heureux. Ah ! C'est qu'elle a frappé fort... en plein dans le palpitant. Merde mon vieux Connor ! Te laisse pas avoir et reprends-toi ! T'as passé l'âge de jouer au tourtereau ! Ah ouais ? Pourtant j'arrive même plus à lui en vouloir de s'être conduite comme une égoïste et de m'avoir fait tourner en bourrique. Pire ? On dirait que j'en redemande ! Je suis complètement fracassé du bocal, là y a plus de doutes à avoir.

J'envoie valser mes draps et je me lève, gonflé à bloc. La région de Braviost, l'explosion... Je sais exactement où trouver Cassandre. Elle est retenue dans les ruines d'un complexe usinier spécialisé, du temps de son activité, dans le recyclage de l'altane. Ça a fait la une des infos y a quinze ans et c'est le genre d'histoire qui revient régulièrement dans les causeries. Tu m'étonnes... Une explosion aussi spectaculaire, ça ne s'oublie pas comme ça. Surtout que personne ne sait exactement ce qui a merdé : Usure des installations ? Défaillance humaine ou technique ? Accident ? Négligence ? Sabotage ? Je crois que toutes les théories possibles et imaginables y sont passées à l'époque. Tout le monde cherchait des réponses mais personne n'a jamais su le fin mot de l'histoire. Ce qui est certain, c'est que si les fantômes existent, y en a un paquet dans le secteur. Trois cent vingt-sept macchabées au compteur, c'est le chiffre officiel. Le chiffre qui a provoqué la faillite du groupe Hansa, à qui appartenait alors le site. Aujourd'hui, le seul bâtiment de la zone encore en activité, suite à son rachat par AltaCorp quand Hansa s'est cassé la gueule, c'est la fonderie dont Cassandre a entendu les échos.

T'inquiète pas ma capricieuse ; tiens bon, j'arrive ! J'en ai que pour quelques heures à faire le voyage et je sais à quoi ressemblent ces enfoirés. Calvin et l'autre, ils vont salement déguster quand je leur tomberai sur le râble. Même leur mère sera pas fichue de les reconnaître quand j'en aurai fini avec eux. Je vais les massacrer, leur casser la gueule et la réduire en bouillie pour ce qu'ils ont osé te faire ma Cassandre !

J'ai juste deux points de détail à régler d'abord : Trouver quoi faire du chat et mettre la main sur un peu de fric parce que je suis à sec. La bonne nouvelle c'est que je connais la personne idéale pour régler ces deux problèmes.

Je jette un coup d'œil par la fenêtre. Dehors le ciel est d'un noir d'encre. Je vais déranger Akseli, c'est évident. Déjà qu'il a le réveil grognon... mais je sais qu'il me pardonnera quand il saura pourquoi je me pointe chez lui à une heure pareille.

Je m'habille en quatrième vitesse, fourre quelques affaires dans un sac et quitte ma piaule direction celle du vieux, ma sangsue poilue scotchée comme une ombre à mes basques, comme d'hab'. L'entrée est verrouillée, comme je m'y attendais, mais plutôt que de tambouriner à la porte au risque de réveiller tout le voisinage, j'utilise le double des clés d'Akseli que je garde sur moi en cas de besoin. J'ouvre la porte, laisse le temps au chat de se faufiler à l'intérieur de l'appartement, et la referme en douceur derrière moi avant de me diriger vers la chambre.

— Akseli ? Hého....

Je me décide à entrer et découvre que la pièce est vide, les draps du lit bien tendus comme si personne ne l'avait occupé depuis des lustres. Je savais bien qu'il n'y dormait plus ! Je me rends donc dans le salon où le chat m'attend déjà. Je trouve son comportement un peu bizarre. L'usine à ronron ne fonctionne plus ? Pourquoi il reste planté là comme ça ? Lui qu'est tellement sans gêne... Vraiment bizarre. On dirait qu'il a pas envie de déranger le vieux qui pionce dans son fauteuil, ou est-ce qu'il boude ? Est-ce qu'il aurait compris que j'ai pas prévu de l'emmener avec moi ?

— Hé... Grand-père...

Je m'approche d'Akseli, ramasse la petite couverture tombée à ses pieds que je remets en place sur ses jambes, et lui tapote gentiment l'épaule. J'y vais mollo pour que le réveil ne soit pas trop brutal : Normalement j'ai passé l'âge des engueulades mais avec lui, vaut mieux être prudent. J'ai pas envie de me prendre un coup de canne sur le coin de la tronche.

— Grand-père ?

Toujours pas de réaction. C'est qu'il a le sommeil lourd ma parole ! J'aurais pas cru. Ah ! Je culpabiliserai presque mais nécessité fait loi et je le secoue un peu plus fort.

— Yo ! Le vieux !

Sa main ridée glisse du bras du fauteuil sur laquelle elle reposait et reste à pendouiller mollement dans le vide.

— Aks... ?

C'est là que je comprends pourquoi le chat n'agit pas comme d'habitude. Akseli ne se réveillera pas. Il n'y aura plus jamais de leçons de morale ni de disputes. Plus de parties de cartes, plus d'après-midis passées à causer de tout et n'importe quoi autour d'un verre, plus de fous rires non plus. C'est fini, le vieux a tiré sa révérence.

— Oh non...

Je sens mes yeux devenir humides et je dois m'asseoir dans le fauteuil voisin pour pas m'effondrer. J'ai l'impression que je viens de recevoir un coup de masse sur la caboche. Akseli était la seule famille qui me restait et je sens déjà le vide qu'il vient de laisser dans ma vie.

— Merde...

Je donnerais n'importe quoi pour une dernière conversation, pour qu'on puisse au moins se quitter comme il faut, pour que le dernier souvenir de moi qu'il emporte avec lui ne soit pas une énième prise de bec. Je voudrais revenir en arrière et faire les choses différemment.

— Merde ! Merde ! Merde !

J'ai l'impression de lui avoir fait faux bond, de l'avoir trahi, et je me sens coupable. Il est parti et je n'étais pas là pour lui. A cause de toi Cassandre, je n'étais pas là à cause de toi ! Parce que j'étais trop occupé à me prendre la tête et à te chercher pour penser à vérifier comment allait Akseli ! Bordel ! Alors c'est ça le prix à payer Cassandre ? C'est ça le prix à payer pour t'avoir choisie ? J'espère vraiment que j'aurai pas à le regretter parce que là, la pilule a beaucoup de mal à passer ! T'as intérêt à être réelle, Cassandre... parce que si tu l'es pas, je sais pas de quoi je serai capable.

L'aube approche quand je me décide enfin à me secouer un peu. Dehors le ciel tire sur un mauve grisâtre comme les rayons de la double étoile de notre système stellaire peinent à percer les nuages. Je peux pas rester là à déprimer. J'en ai pas le luxe. Pour Akseli, il est trop tard, mais Cassandre compte sur moi et le temps presse. J'échange un regard avec le chat.

— On dirait qu'tu feras finalement partie d'l'aventure.

Je me lève avec un soupir et me dirige vers la cachette où le vieux met en... mettait en sûreté ses économies : dans le meuble où il stockait ses bouteilles, derrière un faux fond. Du Akseli tout craché ; s'il me manquait pas déjà autant, ça me ferait marrer. Je sors les alcools que j'aligne sur le sol, enlève le fond et rafle le contenu du compartiment secret avant de tout remettre en place. Je me sens merdeux, y a pas à dire. Je sais de quoi ça a l'air, je le sais très bien. Dépouiller un mort, un proche en plus, y a rien de pire et ça me classe définitivement dans la catégorie des ordures, des crevards ; mais j'ai besoin de ce pognon et lui n'en a plus l'utilité. Je me dis aussi qu'Akseli m'aurait dépanné de bon cœur en sachant que c'est pour aider Cassandre. Ouais... on se rachète une conscience comme on peut.

Le chat vient se frotter à moi. On dirait qu'il a senti que c'est l'heure du départ. Je le prends dans mes bras et me met soudain à chialer comme un gosse. Le serrant tout contre moi, j'enfouis ma tête dans sa fourrure mitée que j'imbibe de larmes. Le chat enfonce ses griffes dans mon épaule et se met à ronronner, comme pour me consoler. « Je serai là pour toi, moi, quoique tu fasses, quoiqu'il arrive » semblent me dire chacun de ses ronrons. Je me sens un peu moins minable. Juste un peu mais ça me fait du bien quand même.

— Allez mon chat, on y va.

Ma bestiole dans les bras, je vide les lieux sans un regard en arrière. J'en ai ni l'énergie ni la volonté, et je pense pas que j'aurai un jour le courage de refoutre les pieds dans l'appartement du vieux. D'ailleurs je sais même pas si je reviendrai. Trop de souvenirs. Pourquoi je le ferai au final ? Pour mon job à la mine ? Si c'est tout ce qui me reste par ici, autant dire que ça pèse pas lourd dans la balance et plus j'y réfléchis, plus l'idée d'un aller sans retour me tente.

Avant de quitter l'immeuble je m'arrête chez la Lisbeth, la vieille chouette du troisième. Je ne peux pas abandonner le corps d'Akseli comme ça, quelqu'un doit s'en occuper et je sais qu'ils s'entendaient plutôt bien, qu'il leur arrivait parfois de papoter. La nouvelle la chamboule un peu, c'est sûr, mais elle semble bien mieux que moi supporter cette disparition. Je pense qu'arrivé à son âge, on a plus ou moins pris le pli de voir partir les vieux amis. C'est douloureux mais on s'y attend. Y a qu'un jeune con pour se voiler la face ; nier l'évidence et pas s'y préparer en espérant que tout reste en l'état, qu'y a encore le temps.

Je lui explique que je peux pas rester, que j'ai une affaire à régler et que je dois partir ; que c'est trop dur pour moi de toute façon. Lisbeth comprend, elle compatit et me promet qu'elle s'occupera de tout, qu'elle fera le tri dans les affaires du vieux et me mettra de côté ce qui est important. Je n'aurai qu'à venir les récupérer quand je me sentirai prêt. Elle me donne même une caisse pour transporter mon chat. Comme ça, sans contrepartie. Je ne la connais pas, pourtant, et sur le coup je me surprends à le regretter. Sa générosité me touche. C'est une bonne personne, une belle âme qu'est pas sans me rappeler celle d'Akseli. Je comprends mieux leur amitié.

Je remercie Lisbeth et m'en vais après une brève accolade. Tiens bon Cassandre. Je viens te chercher, je suis en chemin.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro