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Chapitre 7

Gabrielle déglutit péniblement face à la menace.

- Mais pourquoi voulez-vous que je gouverne avec vous ? Je pense que vous êtes déjà assez terrible avec le royaume.

- J'ai mes raisons, fit-elle ignorant la provocation.

- Le désordre, la famine, la peur, la destruction, la terreur, la tyrannie ne sont pas mes priorités dans la vie, dit calmement Gabrielle pour toute réponse et attendant la sentence qui allait s'abattre sur elle.

- Tu l'auras voulu.

Isabelle acquiesça en direction de Liam mais ne quitta pas des yeux sa jeune proie. Le fantôme s'avança alors vers cette dernière, qui se leva d'un bond. Elle voulut créer de la distance mais ses chaînes la maintenaient dans un rayon d'un mètre. Il ne fallut pas longtemps à Liam pour qu'elle s'arrête enfin, coincée et résignée dans un coin de la petite cellule. Dès lors, il ouvrit ses bras et la serra dans une étreinte mortelle, tentant de rentrer dans le corps de la jeune fille apeurée. Elle sentait qu'on lui appuyait sur la poitrine, qu'on la comprimait. Sa respiration était plus difficile et sa vue se brouilla légèrement en raison du manque d'oxygène. Elle lança un regard troublé à Isabelle, lorsque celle-ci ordonna au fantôme d'arrêter.

L'être s'exécuta. Puis elle poursuivit.

- C'est bien ce que je pensais. Comme tu es de sang royal, Liam ne peut pas prendre possession de ton corps sans ton accord, ainsi que tous les fantômes.

-Ne comptez pas sur moi, je ne vous le donnerai pas, répondit Gabrielle d'une voix hachée à la question implicite d'Isabelle.

- C'est ce qu'on verra.

Isabelle s'approcha de Gabrielle et regarda son collier.

- Air. Très bien.

Puis elle sortit tandis que Liam s'évaporait dans l'air, disparaissant de la vision humaine et rejoignant un lieu que seuls ces êtres connaissent. Gabrielle expira violemment comme si pendant tout cet échange elle avait retenu sa respiration et ses cheveux, qui avaient progressivement viré au roux durant la conversation, brillèrent imperceptiblement pour reprendre leur couleur naturelle. Ce n'était pas possible, c'était une histoire de dingue, à dormir debout ! Si on lui avait dit qu'un jour elle serait persécutée pour qu'un fantôme vive en elle, elle ne l'aurait jamais cru. Et maintenant elle n'osait même pas imaginer comment Isabelle allait la forcer à dire oui pour une pareille idée.


* * *


Isabelle était retournée sur son trône auprès de son frère, après avoir donné ses ordres.

- Gabrielle est bien de sang royal et donc ma sœur, dit-elle.

- Et alors ? interrogea André.

Le jeune homme aux yeux bleus posait sur sa sœur un regard terriblement vivant contrastant avec son physique. Ses globes oculaires semblaient vivre à eux seuls dans le pauvre corps possédé. On distinguait des nuances diverses et variées, des vagues bleues marines semblaient s'agiter dans ses yeux, typiques des Elémentiens fantômes. En effet, ce n'était pas un regard humain qu'il offrait mais un regard dévoilant son âme et le plus profond de son être, ainsi que toute l'agitation de l'Elémentien qui cherche à s'exprimer. Au contraire, son corps avachi, paraissait le miroir d'un cadavre. Son visage était sans joie, ni émotion; ses membres dépourvus de mouvements; sa poitrine se soulevait imperceptiblement de telle sorte qu'il ne semblait pas respirer; et son immobilité troublait les habitants. Que pouvait-il donc se passer dans la tête de cet homme ? Etait-ce une lutte perpétuelle entre les deux âmes, possédé et fantôme ? Enfin, il effrayait par sa stature et ses mouvements ainsi que par sa position de chef des fantômes, en étant lui-même un, mais dans les faits, il n'était pas aussi violent et sadique que sa sœur. Il ne faisait que la suivre, lui offrant ce qu'elle avait toujours voulu, comme un frère céderait aux caprices de sa jeune sœur. Un fantôme n'était pas intrinsèquement méchant, il obéissait seulement, faisant plaisir à son ou ses maîtres. 

- Alors il faut qu'elle soit sous le contrôle de l'un des tiens ou enfermée et surveillée à vie, répondit Isabelle.

- Pourquoi ? demanda encore André naïvement.

- Tu ne te souviens pas de ce qu'a dit le sage de l'eau turquoise ? Je serai détrônée par ma sœur de sang, enchaîna-t-elle sans attendre la réponse de son frère.

- Mais es-tu sûre qu'elle soit bien ta sœur ?

- Rien n'est plus sûr à cette heure. Elle est de sang royal puisque les fantômes ne peuvent pas la posséder et elle porte le bracelet. De plus, elle n'est certainement pas la sœur du roi Zacharie.

- Bien. Alors que veux-tu faire ?

- L'obliger à donner son accord à Liam.

- Tu ne crois pas que c'est un peu excessif comme méthode ? demanda André comprenant comment elle comptait l'obliger.

- Je ne vais pas la tuer, dit simplement Isabelle.

- Mais elle est jeune ! Et puis c'est ta sœur.

- Et alors ? Elle cédera plus vite, c'est une bonne chose. Tu ne vas quand même pas commencer à me faire la morale !

André soupira. Bien que comprenant la crainte de sa demi-sœur, il savait la douleur d'un Elémentien qui perd le contrôle de son corps. Il connaissait la peur, le hurlement de désespoir, la hargne et la volonté de se battre jusqu'au bout puis finalement le relâchement, la perte d'espoir, le néant, les ténèbres qui s'enchaînent dans le cerveau humain. André était en effet en perpétuelle connexion avec Charles, Airicien qu'il possédait, et souvent cet humain tentait désespérément de reprendre le dessus, de chasser André de son corps. Et même s'il ne vivait pas sous sa forme fantomatique, André ne souhaitait à aucun Elémentien la possession. Oui, André pouvait éprouver la compassion. Pour lui, Isabelle était vraiment cruelle, presque trop. Il ne pouvait comprendre sa volonté de faire souffrir son entourage, de sourire devant la douleur, de rire devant le désespoir. Mais il l'acceptait car c'était son vœu et celui de Josiane.

- Merci, grand frère.

- Tu lui as dit que tu étais sa sœur ? dit-il pour changer de sujet.

- Oui. Je m'étais dit qu'elle accepterait peut-être de s'allier à nous puisqu'elle ne sait quasiment rien de Lunos.

André ne répondit pas, hochant simplement de la tête.

- Je vais la faire transférer dans la cellule du cinquième sous-sol, enchaîna Isabelle. Je pourrai y poster plus de gardes; elle sera en sécurité, sourit malicieusement la jeune femme.

- Comme tu veux.

André laissa échapper un soupir qu'Isabelle ne remarqua pas le moins du monde.


* * *


Gabrielle tira à nouveau sur ses chaînes mais en vain, elles ne faiblissaient pas. Elle avait pourtant essayé de défaire un anneau en mauvais état, elle avait frappé, crié, hurlé, juré. Rien n'avait bougé, elle n'avait gagné que des réprimandes et des insultes des deux gardes.

En réalité, tout cet énervement cachait l'incompréhension, le doute, le questionnement. Elle sombrait doucement dans l'incrédulité. La tempête de ses émotions commençait à souffler dans son esprit. Qui était cette femme qui prétendait être sa sœur ? Pourquoi avait-elle besoin d'elle ? Et surtout, qui était-elle ? Aucune réponse. Elle avait bien des hypothèses mais aucune ne la convainquait. Elle ne savait pas, elle doutait, elle se remettait en question. Et ce doute récent mais perpétuel, la tracassait. Elle était complètement perdue dans les vagues de l'incompréhension, dans les tourments de l'inconnu. Ce creux au centre de son corps s'imposait toujours plus. Ses membres avaient soudain cessé tout mouvement et l'immobilité la maintenait. Les yeux dans le vide, un ouragan s'imposait dans sa tête mais son corps ne bougeait plus. Empreinte d'une grande mélancolie, elle ne parvenait pas à sortir de son trouble.

Mais malgré tout, une boule d'excitation ne cessait de croître malgré elle. C'était la première fois qu'elle voyait des humains autres que ses parents adoptifs. Elle ne connaissait pas les réactions humaines et cela ne l'aidait pas à comprendre. Elle n'avait pas assez de recul, ni d'expérience. Et cela l'empêchait d'expliquer le comportement d'Isabelle. Néanmoins, elle était grisée par cette nouveauté. Elle se sentait revivre et cela donnait un coup de fouet à son sang. Confrontée à la Vie, elle découvrait tout ce que son origine et son destin lui avait caché. Elle ne connaissait rien au monde et quelque chose lui disait qu'elle allait enfin vivre et qu'elle n'était pas au bout de ses surprises. Elle allait découvrir la vie dans son ensemble le plus complexe; peut-être même plus riche encore que sur Terre. Ces expériences enfantines ne lui étaient révélées qu'à l'âge de seize ans et elle sentait renaître l'enfant en elle. Le physique et le caractère des hommes varient, ils sont tous différents, certains sont incompréhensibles; les paysages changent, des lieux se révèlent à elle, elle voit un monde sombre mais n'est-on pas formé dans la difficulté ? Elle découvrait toujours plus, s'émerveillant face à la diversité du monde. Elle sourit avant de laisser échapper un râle qui traduisait parfaitement son sentiment à ce moment. Elle ne savait pas. Trouble, doute, et excitation, tentation s'affrontaient, ne laissant la place que pour l'apparition d'une larme. Une larme toute simple d'hésitation, un mélange de joie et de tristesse; c'était la première fois qu'elle ressentait plus de deux émotions à la fois. Et soudain elle fut prise d'un fou rire hystérique, son corps était secoué de spasmes et les larmes se mêlaient à son rire fou.

C'est au moment où elle se calmait que quatre soldats entrèrent dans sa cellule. Avant qu'elle n'ait pu réagir, deux d'entre eux lui prirent les bras pour la maintenir, un autre lui tint la tête pendant que le dernier enfonçait une aiguille dans le cou de Gabrielle. Le liquide agit dans la minute et le cerveau de la jeune fille s'embruma avant qu'elle ne quitte le royaume humain pour celui des songes. 

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