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Chapitre 23

« Ne dites pas que ce problème est difficile. S'il n'était pas difficile, ce ne serait pas un problème.»  

Ferdinand Foch


A son réveil, elle ne savait pas où elle était. Il faisait sombre et le sol de pierre sous ses pieds à présent nus lui donnait froid. Elle se mit à avancer, ses pas résonnant dans le couloir. Il faisait froid, elle avait froid. De ses mains, elle se frotta vigoureusement les bras autant pour se réchauffer que pour se donner du courage. Elle plissait les yeux pour essayer de distinguer son chemin. Elle sentait que quelqu'un l'observait, quelque part, caché, elle en était quasiment sûre. Elle se retourna vivement lorsqu'elle crut sentir un souffle glacé dans son cou dégagé. Mais rien. Seul le noir osait lui faire face. 

Inspirant le plus calmement possible, elle reprit son chemin. Le sol de pierre était irrégulier. Et, alors qu'elle levait vivement les yeux croyant sentir une présence au-dessus d'elle, elle trébucha et atterrit sur le sol de tout son long. Une douleur se déclara au niveau de son genou. Plissant les yeux, elle distingua une égratignure, rien de bien grave, elle se releva et continua.

Cela devait bien faire une demi-heure qu'elle avançait dans ce noir obscur. Seule une légère teinte bleutée, d'une origine surnaturelle, semblait laisser un semblant de luminosité à peine perceptible. Le froid la prenait progressivement ainsi que la peur de l'inconnu. Quelqu'un l'observait, elle en était maintenant sûre. Plusieurs fois elle avait senti un souffle glacé dans son cou, la faisant sursauter. Plusieurs fois elle avait senti du vent balayer ses cheveux alors qu'elle était dans un endroit complètement fermé. Plusieurs fois elle avait trébuché sur ce sol désagréable. Plusieurs fois elle avait entendu des bruits à lui glacer le sang. Mais plusieurs fois elle s'était aussi interrogée. " Pourquoi n'ai-je plus les mêmes habits ? ", car son haut manches courtes, son petit short, ses pieds nus ne la réchauffaient pas. Ce couloir lui donnait des frissons. Elle ne faisait qu'avancer, le paysage ne changeant pas. Et ce froid qui persistait ! Elle commençait même à devenir claustrophobe. Enfermée, sans personne, ce continuel couloir, aucune ouverture, aucune porte, seulement elle. Rien qu'elle et cette... chose. Elle se mit à hurler :

— Qui que vous soyez ! Bon sang montrez-vous !

Le silence lui répondit, mais elle ne se laissa pas impressionner et cria de plus belle.

— Vous trouvez ça drôle ? Eh, bien amusez-vous ! Mais vous êtes un lâche ! Vous n'osez même pas vous montrez ! Vous préférez me tourner le dos !

A nouveau le silence lui répondit. Sa voix résonnait en écho et elle en eut même peur. Pas de sa voix mais du fait qu'elle se répercutait et qu'elle disparaissait au loin comme un appel au secours en mer, loin de tous. Sans réponse. 

Son cœur s'accéléra. Mais que faisait-elle ici ? Elle devait stopper un fantôme, pas se retrouver enfermée dans un couloir sombre et froid ! Elle ne voyait quasiment rien et avançait à tâtons, en abîmant ses yeux pour tenter de discerner le mieux qu'elle pouvait. Rien. Ce continuel noir sans interruption commençait réellement à l'irriter. Et à chaque bruit, elle devenait davantage paranoïaque. Elle savait qu'elle allait finir par le trouver ou plutôt qu'il se déciderait à apparaître. Tous ces mouvements, ces souffles n'étaient, après tout, peut-être que le fruit de son imagination... 

Et elle continua. Elle tremblait, de froid et de peur. Les entraînements acharnés avec son père paraissaient déjà loin. Et si elle avait appris des bases, elle n'était pas du tout, ou ne se sentait pas du tout, en mesure face à ce monde. Mais pourquoi fallait-il que cela tombe sur elle ? Et en plus d'être princesse, elle était Soleil ! Chose qu'elle ne comprenait pas entièrement si ce n'était qu'elle était plus puissante et que c'était à elle que revenait le rôle de voyager dans des corps. Et comme si cela ne suffisait pas, sa conscience lui ordonnait de continuer et de libérer ce royaume ; comme si deux personnes s'affrontaient en permanence dans sa tête, l'une voulant fuir loin de ce monde de folie et de fous furieux, et l'autre voulant se battre et continuer à avancer. Le problème c'est que cette deuxième personne avait trop tendance à vaincre l'autre. Elle soupira. 

Soudain une main froide vint lui barrer la bouche l'empêchant de pousser ce cri qu'elle avait gardé en elle depuis le début, et un corps glacial se colla contre son dos. Elle fut traversée d'un frisson gelé. Et une voix grave lui susurra à l'oreille. Ce souffle frigorifique qu'elle avait senti à plusieurs reprises, c'était lui.

— Voilà, ma chère, je suis là. Tu étais si amusante à regarder et te faire peur était un délice. Mais je me suis dit qu'il fallait que je me montre. Après tout cela fait bien deux petites heures que tu es là, princesse.

Le cœur de Gabrielle rata un battement. La peur la submergea complètement. Deux heures qu'elle était là. C'était si rapide et en même temps si long. Elle n'avait pas vu le temps passer. Elle avait froid, très froid. Cet homme, ou cette chose, était glacial. Tout son corps fut parcouru de tremblements mais il resserra son étreinte. Elle était coincée et elle entendait à nouveau cette voix froide, au sens propre et figuré.

— Je sais pourquoi tu es là, mon ange, mais je ne vais pas te laisser remplir ta mission. Je vais te garder ici, avec moi. Tu ne rentreras jamais.

Gabrielle avait peur. Ces mots la pénétraient jusque dans la moelle de ses os. Ces mots la terrifiaient, car elle ne savait pas s'ils étaient possibles. Rien dans la formule du sort ne précisait qu'elle pouvait rester prisonnière, mais rien ne précisait si elle rentrerait au bout d'un moment.

— Ne t'inquiète pas, ma douce, nous nous amuserons bien.

Les mots qu'il utilisait pour la nommer la mettaient terriblement mal à l'aise. Ils contrastaient avec ses intentions si brutales et si froides. Sortant partiellement de sa torpeur, elle essaya de se libérer, tirant sur la main de son agresseur. Mais il accentua sa pression.

— Ne me résiste pas.

Gabrielle n'en pouvait plus. Ce souffle gelé lui glaçait les os. Il fallait qu'elle se libère. Fronçant les sourcils, elle se calma, détendit ses muscles et ferma les yeux le temps d'une seconde. Puis, les contractant rapidement, elle accrocha de son pied droit les jambes de cet homme et, dans un mouvement brusque, les amena sur le côté. Déstabilisé, il lâcha sa main, et Gabrielle en profita pour se retourner et le pousser violemment au sol. Il tomba dans un bruit lourd qui se répercuta fortement. La jeune fille, ainsi libérée, se rappela une prise de judo de son père pour maintenir son adversaire au sol. Elle se jeta sur lui, plaqua ses mains sur le sol mais, alors qu'elle allait le bloquer définitivement avec ses jambes, il se retourna et grâce à sa force supérieure à celle de la jeune fille, ce fut elle qui se retrouva maintenue sur le sol, son adversaire au-dessus d'elle.

— Tu pensais pouvoir m'avoir, grossière erreur. Même si je dois avouer que tu es quand même assez douée, mon ange, siffla-t-il.

— Taisez-vous ! lui cria Gabrielle. Arrêtez de me parler comme ça !

— Et qu'est-ce qui m'en empêche ?

Sa voix charmeuse énervait la jeune fille. Et le rouge lui monta aux joues. Soudain un doute lui tomba dessus, comme un saisissant retour à la réalité : et si ce n'était pas l'homme qu'elle cherchait ? Elle décida de s'en assurer. Cela ne changerait rien à sa situation mais elle devait savoir.

— Et vous êtes... ? demanda-t-elle doucement.

L'homme partit d'un rire glacial, son souffle fouettant le visage doux et fin de la jeune fille en y laissant de légères marques rouges.

— Alors ça, c'est la meilleure ! Tu viens ici mais tu ne sais même pas qui tu cherches ! s'exclama-t-il.

— Si je le sais ! se mit à crier Gabrielle. Je cherche un abruti de fantôme qui suit les ordre d'une sadique femme ! Seulement je tiens à m'assurer que vous êtes bien ce si détestable personnage.

L'homme ne parut pas aimer la réplique de la jeune fille car son visage se rembrunit. Et il ne devint non pas brûlant d'énervement, mais gelé de colère. Gabrielle put distinguer, malgré l'obscurité, ses yeux pleins de violence et froids comme de la glace. Elle avala difficilement sa salive et comprit que c'était bien le fantôme qu'elle cherchait vu sa réaction.

— Je suis Eléazar, répondit-il froidement. Et je n'obéis à Isabelle que parce que j'en ai envie, et que je veux que votre peuple soit réduit en poussière face à sa puissance et celle d'André !

Gabrielle fut estomaquée par cette réponse. Mais décida de répliquer tant qu'elle le pouvait encore.

— Mais vous n'êtes qu'un pion pour elle. Elle ne veut pas de vous. Seul le nombre de fantômes qu'elle a compte ainsi que sa puissance. Si vous mourez, elle ne s'en souciera guère et vous changera, du moins si elle s'en rend compte. Vous a-t-elle remercié ? Vous a-t-elle porté de l'intérêt autre que celui concernant sa puissance ? J'en doute.

Le fantôme resserra son emprise sur les poignets de Gabrielle. Le froid lui brûlait ses mains et elle laissa échapper un gémissement. Cet homme ou plutôt ce fantôme était fait de glace, sculpté de glace, ce n'était pas possible d'être si froid. Un froid glacial, un souffle gelé se propagea soudain dans son corps, partant de ses mains il se répandit tel une traînée de poudre jusque dans les pieds de Gabrielle. Sa respiration créait de la buée qui, au contact de l'air, se transformait en eau gelé mais pas en glace. Cette eau mouillait ses habits et, son corps se refroidissant, ils commençaient à se durcir.

— Sais-tu pourquoi tu es habillée ainsi, mon ange ? susurra Eléazar.

Gabrielle ne voulait plus écouter cette voix. Au fond d'elle-même la fureur monta, sa colère se propagea. Mais à nouveau ce son, si difficile pour ses oreilles, se fit entendre.

— C'est moi qui l'ai décidé, princesse. Quand un Soleil réalise ce sort pour stopper un fantôme, ce dernier peut choisir les conditions de son adversaire car d'habitude, expliqua-t-il en accentuant ce dernier mot, ce Soleil est puissant et vainc ce fantôme alors il faut lui donner un avantage au départ. Mais il y a toujours des exceptions, n'est-ce pas ?

Eléazar avait prononcé cette dernière phrase avec de l'amusement dans sa voix et un rictus au coin de ses lèvres apparaissait. Elle en avait marre d'être toujours plus faible. Avec son père, elle avait quand même l'impression de se débrouiller et elle progressait, mais dans ce monde, elle était toujours plus faible. Isabelle, Damien, Eléazar, tous l'avaient toujours sous leur joug. Tous la faisaient souffrir. Tous la tortureraient de mauvaises pensées. Tous lui faisaient peur. 

Elle se rappela l'époque où, à ses dix ans, elle avait refusé de combattre avec son père. Elle avait protesté disant que ce n'était pas la peine et Ethan avait fini par céder. Mais elle avait finalement voulu apprendre à l'âge de quatorze ans. Pourquoi si tard ? Si elle n'était pas si têtue, elle aurait beaucoup plus d'expérience maintenant ! Pourquoi n'avait-elle pas écouté son père et ses arguments absurdes à l'époque mais si plausibles maintenant ? 

De la fureur, de l'énervement, de la colère, de la honte montèrent en elle. Elle n'en pouvait plus, elle en avait marre. Toutes ses émotions réchauffèrent le froid qui continuait de la mordre. Une douce chaleur l'envahit. Une chaleur qui s'intensifia progressivement. Une chaleur qui monta en elle. Une chaleur qui allait sortir. Une puissance se créa en elle. Elle fut submergée par cette énergie. Alors que ses yeux viraient au orange, Eléazar la regardait de travers. Soudain il comprit : sa magie agissait. 

Il fallait qu'il fasse quelque chose. Il leva sa main pour la frapper brutalement mais déjà sa magie l'aida et créa un bouclier. Puis elle continua et une vague de chaleur partit d'elle. Eléazar fut frappé par le souffle brûlant et il fut projeté violemment contre le mur. Une détonation sonore se répercuta faisant vibrer les tympans des deux adversaires. Le fantôme retomba à terre, fumant. Le contact de sa peau gelée avec ce souffle brûlant le fit grimacer mais il ne devait pas s'avouer vaincu. Il devait garder le contrôle comme possible sur cet elfe minable. 

Gabrielle restait concentrée pour invoquer sa magie comme elle le désirait. Elle était libre de ses mouvements maintenant. Elle pouvait se battre, elle le devait, ils comptaient sur elle et sa réussite. Elle se laissa submerger par ses émotions car c'est à ce moment qu'elle contrôlait le mieux ses pouvoirs, qu'elle était la plus forte. La chaleur, le feu continuaient de monter comme la lave d'un volcan et bientôt elle allait se libérer. 

Eléazar commençait à s'inquiéter. Il se releva et se jeta sur Gabrielle mais il fut repoussé à nouveau par une vague de chaleur. Il se releva alors et changea de méthode. Déployant sa glace, le couloir fut soudainement parcouru de vent gelés et des cristaux de glaces furent suspendus sur les murs. L'obscurité se fit plus lumineuse et les deux adversaires purent se voir plus nettement. 

Le froid enveloppa Gabrielle qui fut décontenancée et elle relâcha sa concentration. Eléazar en profita pour l'attraper et lui donner un coup de poing dans le ventre. Il fut si violent que Gabrielle en eut le souffle coupé et, alors qu'elle inspirait de l'air comme elle pouvait, la glace de ce coup ne fit qu'un tour de son sang et elle s'écroula frigorifiée. Non... Elle devait continuer ! 

Entre deux tremblements, sa magie fut grande et prête. Alors qu'Eléazar s'approchait d'elle, menaçant, sa magie opéra. Un souffle puissant et d'une chaleur presque surnaturelle se propagea dans tout le couloir. Eléazar se retrouva plaqué contre le mur. Le couloir fut inondé d'une lumière vive et le fantôme se cacha les yeux en poussant un hurlement de douleur. La chaleur enveloppa tout, mur, pierre, Gabrielle et son adversaire. Ce dernier hurla lorsqu'il fut brûlé. Son corps fumait. Le changement de température passant de froid glacial à chaleur quasi-irrespirable était impossible à supporter pour Eléazar. Gabrielle, transportée par sa magie, ne fut pas touchée par ce changement. Le corps de glace se brisa finalement en une multitude de flocons. 

Gabrielle se laissa tomber, épuisée par sa magie et de l'énergie que cela lui avait coûté. Elle sourit. Elle avait réussi. Soudain les milliards de flocons se rassemblèrent et, après une vive lumière bleue, Gabrielle put distinguer à nouveau le corps d'Eléazar. Ce dernier avait été enchaîné au mur, et sa tête pendait mollement. Elle l'avait stoppé. Il ne pourrait plus contrôler Arthur.

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