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Chapitre 15

« La liberté d'imagination n'est pas une fuite dans l'irréel, elle n'est pas une évasion, elle est audace, invention » Eugène Ionesco.

Gabrielle se réveilla en sursaut, tenant toujours dans sa main droite la petite clef en argent. La pièce étant plus sombre qu'à l'accoutumée, elle pensa que c'était la nuit. En effet, l'éclairage variait pour imiter les changements solaires que les prisonniers ne pouvaient plus connaître. Désormais loin du soleil, ils ne pouvaient que se repérer à l'intensité lumineuse de ces prisons pourtant toujours trop sombres. 

Un léger clic se fit entendre puis plus rien. Pas un bruit ne parvenait à ses oreilles, seulement des respirations calmes venant des prisons voisines. Elle s'approcha de la grille et regarda à travers : le couloir était vide mise à part deux gardes au fond. A croire qu'ils relâchaient leur surveillance. Elle haussa les épaules et décida d'essayer une nouvelle méthode. Si sa magie d'Airicienne ne marchait pas, pourquoi ne pas essayer celle qu'elle venait d'expérimenter en rêve ? D'autant plus que cela concordait avec les énigmes : elle avait cherché en elle, et trouvé quelque chose de... spécial. De toute façon, elle n'avait pas non plus énormément d'autres possibilités qui se présentaient à elle, si elle ne voulait pas croupir encore davantage dans cette cellule qu'elle avait déjà arpentée de long en large de trop nombreuses fois.

Elle regarda la clef dans sa paume avant de refermer ses doigts sur l'objet métallique. Ses paupières s'abaissèrent pour laisser l'obscurité et la concentration la gagner plus facilement. Elle essaya d'imaginer ses chaînes, puis une clef et enfin elle-même libérée de ses menottes. Libre. Cette séquence passa plusieurs fois en boucle dans sa tête, comme si répéter son objectif par une succession d'images simples et explicites pourrait la libérer et activer ses pouvoirs. Car son problème était bien là... Comment invoquer ses pouvoirs ? Comment les contrôler ?

Alors elle mettait toute sa volonté au service de son entreprise, elle y croyait. Elle voulait réussir en usant de son imagination pour réaliser son souhait. Durant de nombreuses minutes rien ne se passa, mais elle ne renonça pas et garda sa paume et ses yeux fermés fermement, comme si contracter ses muscles pouvait l'aider à se concentrer, à déployer sa magie. De légères gouttes de sueur coulèrent le long de sa nuque et elle fut parcourue de frissons de frustration. Pourquoi n'était-ce pas pareil que dans son rêve ? Pourquoi n'était-ce pas aussi rapide ? Aussi simple ? Sa détermination commença à s'éloigner, elle ne trouva plus la force de continuer, elle n'y arriverait pas. 

Alors qu'elle commençait à baisser les bras une voix résonna à son esprit : "Tu es forte, Gaby, tu peux le faire. Crois en toi." L'adolescente reconnut la voix de sa mère et une soudain confiance la saisit. Cette voix si douce, si familière qui l'encourageait, lui redonna de l'adrénaline et de la volonté. Sa mère était à ses côtés ; la jeune fille sentait tout l'amour qu'elle avait pour elle et elle vibrait de nostalgie de ne plus être en sa présence. Il y avait tant d'amour pour ses parents qui la soutenaient, l'aidaient, qui voulaient la protéger... Inspirant un grand coup, elle sentit une grande énergie, une grande puissance montée en elle. Elle allait y arriver, elle pouvait le faire. Le sentiment de l'amour lui vint en aide, captant ses pensées. Un picotement, partant de sa tête, lui traversa tout le corps et se rassembla dans ses doigts qui s'illuminèrent d'un orange sanguin. Ses yeux s'ouvrirent et virèrent, eux aussi, à une couleur orangée. Puis une vague d'énergie partit d'elle et se dirigea vers la clef. Cette dernière fut frappée et se mit à se mouvoir, comme si le métal fondait, pour se reformer, se transformer. Puis tout s'arrêta. 

Gabrielle s'écroula, ses yeux se tournant doucement vers l'objet. Toujours argenté celui-ci n'avait plus le même embout : deux petites piques s'en dégageaient ainsi qu'une avancée qui descendait en escalier et dont les rebords étaient arrondis. Un embout complexe, en soi. Elle se releva, tant bien que mal et ses jambes, soudain plus incertaines de leurs appuis, la menèrent jusqu'à l'origine de ses chaînes. Elle y enfonça la clef et la tourna, un petit déclic se fit entendre puis son poignet fut libre. La tête lui tourna : elle avait réussi ! Elle avait trouvé la force de le faire ! Un court instant, elle laissa la fierté et la joie s'emparer d'elle. Mais rapidement, les questions se réveillèrent en elle. D'où venait donc cette magie ? Quelle était-elle ? Ses parents lui avait bien expliqué que les Elémentiens ne possédait qu'une seule sorte de magie et que la sienne était l'air. Alors pourquoi en avait-elle une autre ? Mais n'ayant pas de réponses à ses questions, et n'ayant pas non le temps de s'appesantir sur ces questions fondamentales mais non nécessaires dans l'immédiat, elle défit son autre poignet. De grandes traces rouges les abîmaient et la faisaient souffrir mais elle était libre ! ... Enfin presque. C'était sans compter le fait qu'il lui fallait encore sortir de sa cellule, puis de la prison, avant de s'échapper du château et finalement de s'en éloigner le plus possible. Mais elle était déjà sur une bonne voix, n'ayant jamais été aussi près de son but que désormais. Elle rit intérieurement de sa situation encore loin d'être optimale et sécurisée. Soudain une voix l'interpella.

- Gabrielle ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Que fais-tu ?

Arthur avait été réveillé par la lumière et le bruit en raison de son ouïe et sa vue sur-aiguisées.

- Oh c'est toi. Tu m'as fait peur, chuchota Gabrielle en s'approchant de la petite grille et plaçant ses mains dans son dos. Tu ne vas jamais deviner ce que j'ai réussi à faire !

- Tu as raison, effectivement je ne devine pas... Mais puisque tu vas me le dire, je ne m'inquiète pas.

- Imbécile, lâcha-t-elle.

Puis elle montra ses mains à son ami. Les yeux de celui-ci cherchèrent un court instant le changement, fixant étrangement les mains qu'elle lui montrait fièrement, avant de s'écarquiller.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? Comment as-tu fait ? demanda-t-il stupéfait, comme si ses yeux lui jouaient des tours. 

- Magie ! s'exclama-t-elle enthousiaste à l'idée de pouvoir utiliser cette expression dans son sens littéral. Même si je ne comprends pas très bien comment tout cela est possible et quel genre de pouvoir j'ai pu invoquer. Mais nous avons autre chose à penser, nous devons partir ! annonça-t-elle vivement. 

- Et comment comptes-tu t'y prendre ? Je ne voudrais pas paraître pessimiste mais bien que tu aies réussi à te libérer, ce n'est pas de même pour moi et je dois te prévenir que si tu sors de ta cellule une alarme se déclenchera : des rayons détecteurs sont placés dans tout le couloir la nuit.

- Ceci explique donc pourquoi il y a seulement deux gardes placés au bout du couloir et non des patrouilleurs comme dans la journée. 

- Oui. Peux-tu essayer de briser cette grille ?

- Je peux toujours tenter... mais pas sûre que ça marche. Recule-toi, je ne voudrais pas te faire mal.

Arthur obéit sans rien ajouter; mais il sentit quelque chose en lui qui s'enleva, comme si un poids venait de partir. N'y prêtant guère attention, il se reporta sur Gabrielle, qui avait fermé les yeux. L'Airicienne sentit une magie, moins puissante que la précédente, monter en elle. Elle rouvrit les yeux qui virèrent cette fois au blanc crème. Un tourbillon s'échappa de ses mains et enveloppa les barreaux qui ne résistèrent pas longtemps. Les morceaux de ferrailles sapés par le vent, tombèrent à terre en un grand bruit métallique lorsque celui-ci s'arrêta. Une voix parvient du bout du couloir.

- Il y a quelqu'un ? Qui va là ?

Le silence lui répondit. Gabrielle pensa que s'il venait voir par lui-même, il couperait les rayons et elle pourrait sortir sans déclencher l'alarme. Alors elle s'accéléra, elle passa par l'entre brasure du mur et, rassemblant à nouveau le plus d'énergie possible, elle essaya de briser les chaînes de l'elfe. Mais rien ne se produisit et elle savait pourquoi. Le temps. Elle avait peur de se faire prendre, elle avait peur de ne pas réussir avant qu'ils n'arrivent. Arthur le comprit.

- Ce n'est pas grave, pars sans moi. Tu es plus importante, dit-il alors qu'un déclic parvint à ses oreilles.

L'alarme venait d'être désamorcée.

- Non, je refuse de t'abandonner ! répliqua-t-elle d'une voix sévère, sans se soucier du déclic.

Le Terricien voulut continuer mais elle ne l'écouta plus. Elle inspira profondément, se vida de sa peur, sans pour autant la faire disparaître, seulement en réussissant à la maîtriser, et expira doucement tout en appelant à l'aide à sa magie. Cette fois elle lui répondit : un violent coup de vent vint briser ses chaînes et Arthur, bien que propulsé contre le mur, se retrouva libre. Il se frotta les poignets et se retourna vers la jeune fille.

- Merci, murmura-t-il.

Il se dépêcha d'invoquer sa magie, ses yeux virant au vert, et de grosses lianes épineuses vinrent s'accrocher aux grilles de sa cellule. Elles arrachèrent les barreaux comme un jeu d'enfant. Le vrai emprisonnement étant les chaînes, la grille était sensible à la magie, magie auquel le demi-elfe avait fait appel à une vitesse incroyable; Gabrielle en était presque vexée. Alors que la grille avait volé en éclat, les deux gardes se présentèrent dans l'entre brasure de la porte. Mais avant qu'ils n'aient pu comprendre ce qui leur arrivait ils se retrouvèrent assommés, inconscients, allongés par terre; Arthur, vif comme l'éclair, les avait frappés à l'aide d'un barreau. Puis il les fit glisser à l'intérieur de la cellule.

- Pas une minute à perdre, suis-moi, dit-il.

Gabrielle se laissa entraîner à travers le couloir sombre, poussiéreux et étroit. D'autres cellules défilaient de chaque côté. Mais arrivés au bout, ils s'arrêtèrent et débouchèrent sur un autre couloir qui s'étendait des deux côtés. Arthur chuchota.

- Ces prisons sont comme des labyrinthes et à chaque intersection se trouvent deux gardes. Je vais partir sur la droite, assommer les deux gardes puis tu me rejoindras. Surveille les deux de la gauche; s'ils se retournent, et donc qu'ils me voient, attends qu'ils arrivent à ta hauteur puis assomme les avec ce barreau ou utilise ta magie si tu y arrives.

- Pardon ? interrogea Gabrielle, surprise de ces propos. Je ne compte pas rester ici en attendant que tu me libères le passage. Je ne suis pas une princesse en détresse que tu dois sauver et je vote pour le travail en équipe qui est bien plus efficace que ta volonté de solitaire.

Arthur se pinça les lèvres. La métaphore qu'utilisait Gabrielle l'amusait car elle semblait pourtant bien refléter la situation, mais la jeune femme était bien décidée à agir. Son tempérament, sa spontanéité et son sens du combat venaient effectivement en contradiction avec la détresse d'une princesse dans l'expectative, incapable de se battre.

- Désolé, sourit Arthur. 

- Bon alors, on y va ensemble.

Sur ce elle lui passa devant et courut à travers le couloir si légèrement que nul bruit en résulta. Arthur la suivit, impressionné par un tel caractère. En temps qu'elfe, il ne faisait aucun bruit lui non plus, mais il était étonné de découvrir cette qualité chez une personne qui n'avait pas de sens elfique dans les veines. Arrivés à hauteur des deux gardes, Gabrielle envoya un grand coup de fer dans le tibia d'un des deux hommes qui s'écroula à terre et avant qu'il ne puisse pousser un cri, la jeune fille lui barra la bouche et lui donna un coup dans la nuque qui le fit s'évanouir. En même temps, Arthur avait invoqué sa magie qui avait enraciné l'autre homme au sol et des feuilles lui coupaient la respiration. Lorsqu'il s'évanouit à son tour, le Terricien relâcha tout.

- Bien joué, lui souffla-t-il ahuri par ce tour de force.

- Merci. Mais j'ai une autre idée; s'il y a réellement plusieurs couloirs comme ça et donc d'autres gardes, pourquoi ne pas mettre leurs habits et se faire passer pour eux ? interrogea l'Airicienne.

- Je ne suis pas sûr que ça marchera. Ils s'en rendront compte.

- Pas sûre. Réfléchis, il doit bien y avoir un tour de gardes, et avec un peu de chance dans pas longtemps. Et puis je pense que ce que l'on fait n'est pas moins voyant. Il est plus intelligent de se fondre dans la masse.

- Peut-être mais ils ne changent qu'une fois par nuit et nous n'avons pas les moyens de savoir s'ils l'ont déjà fait.

Gabrielle parut réfléchir puis elle répondit.

- Si. Lorsque je me suis réveillée, la lumière baissait et j'ai entendu un clic comme lorsqu'ils ont coupé les rayons tout à l'heure. Je ne m'en étais pas souciée jusque là, mais maintenant je pense que ce peut être ça. Donc s'ils venaient de le déclencher alors cela signifie que c'était le début de la nuit et donc que le changement ne s'est pas encore opéré.

Arthur resta bouche bée, acquiesçant les paroles perspicaces de Gabrielle. Cette fille promettait d'être surprenante.

- Bon alors viens, retournons dans le couloir et mettons ces habits, déclara Gaby.

Elle s'empara d'un garde qu'elle traîna derrière elle, Arthur faisant de même, et ils rejoignirent le couloir où se situait leur cellule. Ils firent bien attention à ce que les deux gardes à l'autre bout du couloir ne se retournent pas, mais il ne se passa rien. Ils ne les avaient pas entendu en raison de la distance qui les séparaient, en effet, de bons mètres les éloignaient; mais il fallait tout de même rester vigilants. Leur couloir, moins grand, était une impasse et tous les prisonniers dormaient, ce qui leur permit d'être plus tranquilles dans leur opération. Ils enlevèrent aux gardes leur pantalon noir, leur veste noire bordée de rouge et leurs bottes. Puis ils les enfilèrent par dessus leurs habits sales. L'uniforme alla parfaitement à Arthur, qui était de la bonne taille, mais était légèrement trop grand pour Gabrielle. Le problème fut surtout les bottes qui lui tenaient mal les pieds. A part ça leur silhouette était parfaite. Ou du moins, sans compter les longs cheveux roux de Gabrielle, qui ne se dissimulaient pas bien dans la masse. Les gardes étaient des hommes et, si la plupart avaient des cheveux courts, les quelques-uns qui arboraient une longue chevelure se les attachaient. 

- Tu n'aurais pas un couteau ou quelque chose de coupant ? demanda-t-elle alors subitement à Arthur.

- Attends.

Il partit vers sa cellule et chercha un morceau de métal plus coupant. Il sut qu'il en avait trouvé un lorsque sa main heurta un bout qui lui laissa une marque rouge. Il l'attrapa et le ramena à la jeune fille. Gabrielle s'en saisit, puis relevant sa veste, coupa un pan de son haut. Elle le raccourcit puis lorsque ce ne fut plus qu'une sorte de fil inégal, elle releva ses cheveux en une queue de cheval.

- Ça va ? C'est à peu près ça ? interrogea-t-elle.

- C'est parfait de loin on jurerait voir un garde ! Il faut juste que tu glisses tes cheveux dans ta veste, c'est une règle d'Isabelle pour que les gardes aient une vision plus dégagée de leur environnement.

- Si tu le dis.

Elle s'exécuta. Ainsi dissimulés ses cheveux ne pouvaient plus la trahir et leur couleur n'était plus aussi visible, l'obscurité aidant à assombrir leur visage.

- Bon maintenant on n'a plus qu'à attendre, en espérant que ce ne sera pas trop long, déclara la jeune fille.

Elle alla s'asseoir contre un mur. Arthur la rejoignit. Le silence n'était pas pesant, au contraire il était reposant surtout avant l'opération qu'ils s'apprêtaient à mener. Après quelques minutes de calme, Arthur interrogea Gabrielle.

- Comment as-tu fait pour te libérer ?

- C'est assez étrange comme histoire... confia Gabrielle. Je me suis endormie et quand j'ai rouvert les yeux j'étais dans un royaume sans couleur. J'étais consciente mais ce n'était pas vraiment la réalité... Un peu comme un entre-deux entre la réalité et le rêve.

Arthur fronça les sourcils.

- Je ne te suis pas, fit-il dubitatif.

- C'était un endroit très bizarre : tout était blanc, il n'y avait pas un objet, aucun repère, reprit Gabrielle. Rien. Comme si j'étais entourée de vide. Un vide blanc, à perte de vue.

Dit de cette manière, on pourrait la regarder d'un œil suspicieux. Il n'y avait rien de plausible dans ce lieu. L'elfe haussa les épaules en faisant la moue comme si elle se moquait de lui.

- Un drôle de rêve, supposa-t-il. Ça ne me dit pas comment...

- Je ne peux effectivement pas te dire pourquoi, coupa la jeune fille, mais je me suis retrouvée là-bas. Après plusieurs minutes, une voix s'est faite entendre, ne disant qu'un seul mot : Imagine.

- Imagine ? Mais pourquoi ?

Allait-il arrêter de l'interrompre à chaque fois qu'elle disait une phrase ?

- Mais bon sang, tu vas me laisser finir ? Je ne sais pas ce qu'elle voulait dire par là mais le mot était clair. Alors j'ai pensé à un livre.

- Pourquoi un livre ?

Il voulait donc qu'elle lui explique le pourquoi du comment ? N'était-ce pas le résultat qui comptait ? L'énervement qui grandissait en Gabrielle n'était toutefois pas dû aux questions du demi-elfe dubitatif mais plutôt à l'angoisse qui la rongeait, d'attendre impatiemment dans ce couloir, au cœur des dangers, sans être encore totalement libre.

- Mais je n'en sais rien ! J'ai pensé à ça voilà tout ! râla-t-elle.

Elle n'allait pas lui conter tous ses problèmes de Lunos. Savoir que sa vie d'avant lui manquait et que ce monde irrationnel lui faisait peur, l'avancerait à quoi ? De plus, cet elfe n'était pas humain, il avait son caractère Lunosien original et une vie ici pas aussi normale qu'un adolescent de son âge devrait avoir. Personne sur ce monde ne pouvait comprendre ses problèmes... Et le pire c'était qu'elle devrait faire avec car on ne pourrait pas l'aider; pour conclure, sa vie future se dessinait sur ce monde et elle ne savait pas si elle remettrait un jour les pieds sur Terre - lieu de son enfance. Pour le moment, elle arrivait à supporter toutes les... originalités de Lunos et elle n'avait pas le choix : elle était Princesse d'Elémentarius qu'elle le veuille ou non.

- Puis, continua Gabrielle, après quelques temps, il m'est tombé dans les mains.

Arthur la regardait avec des yeux ronds.

- Bon d'accord il n'est pas arrivé complet, avoua-t-elle. Seule une page sur deux était écrite.

Le jeune homme ne cessait de la dévisager puis il retrouva la parole.

- Mais Gabrielle tu ne comprends pas, cela signifie que...

- Que quoi ? demanda-t-elle.

Qu'est-ce qu'on allait lui apprendre encore ? Qu'est-ce qu'elle ne savait pas ? Beaucoup de choses, souffla une voix en elle. 

- Que tu es une Soleil ! s'exclama le Terricien.

- Une quoi ? interrogea l'Airicienne suspicieuse.

- Une Soleil ! Ce sont ceux qui pratiquent l'imagination, l'ancienne magie. La magie du dieu Solathan !

Gabrielle fronça les sourcils. Qu'est-ce que c'était que ça ?

- Les Soleils sont hyper rares ! continua l'elfe excité, essayant de contenir son excitation pour ne pas trop élever la voix. Le dernier vivait il y a 500 ans ! Et tu es la quatrième depuis Solathan !

- Et alors ?

- Alors ça veut dire que ta magie est extrêmement puissante. Mais cela implique aussi des conséquences. Tout don ne peut manquer d'avoir un revers, un prix à payer. Les deux faces d'une même pièce. Tu es cette pièce, tu as ton don et son prix... 

Gabrielle frissonna, soudainement inquiète, en même qu'étonnée et fière, par la voix empreinte d'enthousiasme, de mystère et d'admiration d'Arthur. 

- Quoi encore ?

Trois notes distinctes se firent alors entendre; se répétant cinq fois. Le Terricien et la Soleil se levèrent comme une seule et même personne.

- C'est le moment, souffla Arthur.

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