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Chapitre 12

« Les difficultés dans notre vie ne viennent pas pour vous détruire mais vous aident à révéler votre potentiel et votre puissance cachée. Faites savoir aux difficultés que vous êtes aussi difficiles. » de Dr Abdul Kalam

Isabelle entra dans la pièce où Gabrielle, toujours endormie, se trouvait. Elle s'approcha d'elle, un seau rempli d'eau à la main. La couleur écarlate de sa tenue ressortait par contraste avec son diadème et sa ceinture noirs. Elle était majestueuse et dominante, surtout face à la vision pathétique et pauvre que renvoyait la jeune fille avec ses habits abîmés et sales, particulièrement son haut taché de sang séché. Mais malgré cette apparence, allongée sur son lit, ses cheveux blonds-roux détachés et répandus autour de sa tête comme une auréole, et dont le visage était parsemé de légères taches de rousseur, elle dégageait une certaine aura et un certain charme. Isabelle gronda intérieurement avant de renverser l'eau froide de son seau sur Gabrielle. Cette dernière se réveilla en sursaut, le souffle court et le cœur soudain erratique. 

- Quoi ! Qu'est-ce qu'il se passe ? Où suis-je ?

- Tu as seulement trop dormi ma chère, répondit Isabelle avec un sourire.

Gabrielle fronça les sourcils; la voix de la jeune femme semblait lointaine, elle entendait des mots mais le sens ne s'imposait pas à son esprit embrumé.

- J'ai dormi combien de temps ? Et il est temps de quoi ? demanda-t-elle dans les vapes.

- Deux jours. D'accepter ta possession, fit la jeune femme en répondant par groupe de mots.

Gabrielle assembla les réponses avec difficulté.

- Quoi ? interrogea-t-elle avec crainte.

- J'ai l'impression que Damien y est allé un peu fort.

Soudain Gabrielle sortit de ses rêves où elle était encore partiellement, et tout lui revint.

- Mais il est malade, ça fait super mal !

- Je sais. Tu devrais peut-être te soumettre...

Etait-elle sourde ? Combien de fois avait-elle dû repousser ses intentions ? Elle ne voulait pas d'un royaume à son âge, elle souhaitait simplement une vie paisible et normale, loin de Lunos et de toute cette vie qui s'imposait à elle de façon aussi imprévue. Et elle voulait encore moins d'un fantôme en elle !

- Jamais ! hurla Gabrielle violemment. Mais bon sang, arrêtez ! Je ne sais pas combien de fois j'ai dû répéter ce mot et je crois que depuis ma naissance je ne l'ai jamais prononcé autant ! Je ne donnerai pas mon accord pour ne plus être libre de mes pensées et gestes... Pourquoi faites-vous tout ça ?

- J'ai mes raisons. Ça ne te regarde pas. De toute façon tu finiras bien par céder; bon gré ou mal gré.

Encore des réponses évasives... Gabrielle, prenant plus d'assurance face à l'attitude moins violente d'Isabelle, commençait à s'énerver de tous ces mystères et secrets. Elle ne comprenait pas et toute cette situation inexpliquée lui tordait l'estomac, lui retournait le cerveau, et faisait exploser sa colère, signe de son angoisse, de son incompréhension, de son avenir incertain. 

- Et comment comptez-vous vous y prendre cette fois ? interrogea-t-elle. Parce qu'avant ce n'était pas très concluant...

- En te faisant souffrir à petit feu, jusqu'à ce que ton corps ou ton esprit ne puisse plus supporter davantage de douleur, lança Isabelle d'une voix menaçante. 

Gabrielle se racla la gorge de malaise, et préféra garder le silence. 

- Et... avec ça, fit alors Isabelle en brandissant une poupée à l'effigie de la jeune fille.

- Une... poupée ? fit la jeune fille en prenant bien soin de détacher ses mots.

- Pas n'importe laquelle ! s'indigna Isabelle.

Elle se moquait d'elle ? Une poupée devait lui faire peur ? Elle devait avoir trop bu. Et qui sait si sur Lunos l'alcool n'était pas encore plus fort que sur Terre.

- Heu... une poupée de collection ? interrogea Gabrielle dont l'humour l'aidait encore à relâcher la tension qui tenaillait son corps. 

- Tu es si bête !

- De collection mondiale ? Quoique je ne crois pas qu'elle soit si extraordinaire.

- Sotte, c'est une poupée d'Hitro !

Bah oui, bien sûr ! Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ?

- Super, et qu'est-ce que c'est censé me faire ?

Isabelle eut un sourire mauvais.

- Tu le sauras bien assez tôt.

C'en fut trop pour Gabrielle qui s'écria :

- Mais qu'est-ce que vous avez tous à me dire "Tu le sauras plus tard", "Tu le sauras bien assez tôt"... Si ça vous amuse tant, dites le moi ! 

- Comment ça " tous " ? interrogea Isabelle surprise.

- Vous me cachez tous plein de choses depuis mon arrivée ici ! continua-t-elle sans nommer quelqu'un en particulier. J'ai le droit de savoir ! Je suis assez grande pour comprendre, merde à la fin !

- "merde" ? demanda-t-elle suspicieuse.

Ce fut au tour de Gaby d'esquisser un sourire.

- Vous le saurez bien assez tôt !

- Et tu te moques de moi ! s'exclama Isabelle. Mais tu n'as pas compris que tu n'étais pas du tout en position de me faire la morale, que tu es faible ! appuya-t-elle, ses yeux remplis de haine pour cette jeune fille qui se montrait trop sûre d'elle à son goût.

Il fallait qu'elle remédie à ça. Mais pour le moment Gabrielle - prise d'un élan de confiance ou de désespoir - répliqua avec conviction :

- Faible ? Le mot est doux. Je dirai plutôt que je suis en position de faiblesse, enfermée dans un cachot pourri, retenue par une hôte plus que sadique, accrochée par des chaînes qui me bousillent les poignets, entourée d'un vampire qui a failli me tuer car j'étais trop délicieuse à son goût, d'un voisin de cellule qui est là depuis belle lurette et que je suis à peine nourrie, attendant des heures - voire des jours ? - je ne sais plus, que quelqu'un vienne avec un repas ! acheva-t-elle, son ventre faisant du bruit.

Isabelle devint rouge de colère. Elle jeta violemment la poupée au sol et sourit en voyant Gabrielle pousser un cri et se tenir la tête. Puis elle ajouta :

- Voilà, maintenant tu sais quelles sont les propriétés de cette poupée ! Alors évite de te mesurer à moi, tu ne fais pas le poids !

Gabrielle regarda Isabelle, étonnée au plus haut point. Puis elle se releva et alors qu'elle lui tournait le dos, Isabelle décida d'imposer sa puissance et de remettre à sa place la jeune Airicienne. Elle attrapa la jeune fille de ses puissantes mains et la plaqua contre le mur. Gabrielle fut d'abord surprise par la force d'Isabelle. Comment une jeune femme pouvait-elle avoir autant de puissance ? Elle comprit qu'elle l'avait méjugée. Puis elle sortit de ses pensées. Isabelle posa son avant-bras sur la poitrine de Gabrielle et avec sa force la maintint contre le mur. Puis elle sortit un couteau de sa ceinture. Le pommeau était d'ébène et la lame miroitait magnifiquement. Le cœur de Gabrielle s'accéléra à la vue de cette lame tranchante et parfaitement aiguisée. Isabelle se retourna vers elle. Plaçant sa jambe de façon à empêcher la jeune fille de bouger, elle brandit le couteau devant ses yeux.

- Tu ne le trouves pas magnifique, siffla Isabelle à ses oreilles.

Gabrielle ne répondit pas, effrayée; toute sa précédente confiance s'évaporant en un instant. Comme si elle était portée par une énergie qui disparaissait dès que la situation s'aggravait; comme si elle cherchait à jouer avec les limites, à se pencher au-dessus du vide, sans craindre l'appel de la falaise et les rochers en contre-bas. Elle perdait soudainement ses moyens pour une raison qui lui échappait; elle s'était pourtant entraînée avec son père ! Peut-être pas assez, cela ne faisait qu'à peine deux ans.

- Regarde comme sa lame est tranchante, continua Isabelle. Regarde comme il est facile de la faire pénétrer dans la chair humaine.

Elle lui attrapa alors le bras et fit entrer le couteau dans sa peau, la faisant hurler de douleur. Elle la regardait toujours, un sourire sadique sur le bord des lèvres. Elle semblait monstrueuse, complètement folle.

- Tu n'es pas en mesure de me tenir tête, jeune insolente ! continua Isabelle. Ce couteau, je peux le faire rentrer où je veux.

Elle retira la lame du bras de Gabrielle dont les larmes montaient aux yeux. Cette femme était puissante, elle le comprenait mieux que jamais. Et cette douleur, ce sang qui perlait à grosses gouttes sur le sol...

- Tu ne dis plus rien... sourit Isabelle. Comprends-tu que tu ne peux rien contre moi ?

Gabrielle regardait Isabelle de ses beaux yeux améthystes, et ce qu'elle vit fut de la haine et du sadisme dans ce regard maintenant si froid de sa détentrice.

- Réponds-moi ! lui cria Isabelle. Qui est le maître ?

Gabrielle ne comprenait rien. Tout se passait trop vite. Elle continuait de fixer les yeux gris de son agresseuse, alors que la crainte faisait son apparition, glaçant son être.

- Tu ne comprends toujours pas ! Très bien, continuons, sourit la jeune femme.

D'un mouvement brusque, elle retourna Gabrielle la plaquant face contre le mur. Plaçant son bras contre son cou, elle approcha doucement la lame du dos de la jeune fille. Cette dernière voulut se débattre et se libérer de son emprise, mais elle ne fit qu'amplifier la pression contre son corps. Isabelle fit durer l'angoisse naissante de sa prisonnière, qui, ne voyant pas quand le coup viendrait, ne pouvait s'y préparer, et étant bien bloquée, elle ne pouvait bouger. Isabelle s'amusa de cette situation, faisant glisser la lame contre son dos et provoquant des sueurs froides à la jeune fille. Puis, rapide, elle enfonça la lame dans l'épaule gauche de Gabrielle, qui ne pût retenir un autre hurlement de douleur.

- Arrêtez ! parvint-elle à hurler.

Isabelle sourit, retira le couteau et d'un autre mouvement retourna Gabrielle face à elle, qui lâcha un gémissement de douleur lorsque son dos blessé frappa le mur. Isabelle regarda la jeune fille dans les yeux.

- Oui ? interrogea-t-elle d'une voix innocente.

Gabrielle respira violemment.

- Je... J'ai... compris.

Isabelle ne se contenta pas de cette simple réponse et enchaîna :

- Moi je ne crois pas. Continuons !

- Non ! Arrêtez ! Je vous en supplie...

Elle avala sa salive difficilement avant de poursuivre.

- Je... J'ai compris la leçon. Je n'aurais pas dû... Je suis désolée... 

Isabelle sourit. Enfin cette petite insolente comprenait qui était la plus forte. Il fallait qu'elle lui fasse peur, qu'elle la détruise encore pour qu'elle soit complètement anéantie, mais il y avait déjà une progression.

- Bien. Tu deviens enfin raisonnable. Sage décision, siffla-t-elle.

Gabrielle baissa les yeux. Son bras et son dos lui faisaient mal, et le sang coulait sur les pierres froides et sombres de la cellule. Elle était terrorisée, terrorisée par cette femme. Soudain Isabelle la relâcha et elle se laissa tomber à terre, compressant ses plaies pour essayer de freiner l'afflux de sang, néanmoins contrôlé, et aider à la coagulation. 

- A bientôt ! lâcha Isabelle riant sadiquement. J'espère que tu n'as pas trop faim.

Puis elle partit, claquant la grille et la verrouillant.

Gabrielle ne put retenir les larmes qui lui montèrent aux yeux. Elle avait peur, peur de ce qui allait suivre, peur de son avenir, peur de cette femme maintenant horrible. Elle se sentait faible, bien plus qu'auparavant.

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