/!\ Lisez à la fin, c'est important!

_____________________________________

- Comment ça que tu me perdes une seconde fois? Je te signale que tu es loin de m'avoir récupérée.

Très rapidement, son visage me fait face. Il a l'air plus déterminé que jamais. Je tente de retirer sa main de ma jambe, en vain.

- Tu vas m'écouter.

- Non, je le coupe.

- Alia, nous pouvons mourir à tout instant. Et il est hors de question que je le fasse sans t'avoir tout dit. Je refuse que l'apprenne de la bouche de quelqu'un d'autre.

- Je peux mourir aussi, tu es au courant? Et toi, tu peux survivre.

- Là n'est pas la question. Je ne vais pas pouvoir tout te dire en détail alors, je vais tout te résumer. Ecoute-moi, je t'en supplie.

Il n'est plus aussi tendu qu'il y a quelques instants mais il m'implore. Au début, je m'apprête à lui répondre par la négative. Je ne veux pas entendre ses excuses ou ses explications, c'est trop tard.

Puis, je me dis qu'il y a une chance plutôt importante que je meure aujourd'hui. Et, il est vrai que j'aimerais connaître cette vérité que je cherche depuis longtemps. Bien trop longtemps.

Je pose ma main sur la sienne qui ne m'a pas lâchée depuis tout à l'heure et la repousse doucement. Il doit prendre cela pour un refus mais c'est simplement que je ne veux pas de contact entre lui et moi.

- Je t'écoute, je murmure.

- Sérieusement? s'étonne-t-il.

- Dépêche-toi avant que je ne change d'avis, je rétorque.

- D'accord, d'accord.

Il pivote complètement vers moi et prend une grande inspiration. Je suis stressée, je ne sais pas du tout à quoi m'attendre. Mais je crois qu'il est grand temps que je sache.

- Comme je viens de te le dire, je vais te passer les détails. Si nous sortons d'ici et si tu le souhaites, je t'expliquerais tout, sans rien omettre. 

Il me fixe, attendant peut être un signe de ma part. Mais, je ne lui donne rien.

- Je voulais venir avec toi, je te jure. Et, j'étais prêt à partir avec les autres, comme prévu. Seulement, au moment de monter dans le bus, j'ai reçu un appel. Mon père venait de mourir.

Je prends une inspiration pour le couper mais il m'en empêche.

- Je suis donc parti dans la précipitation. J'ai appelé un taxi et récupéré des affaires puis je suis parti. J'ai oublié mon téléphone et la majorité de mes affaires là-bas. Je suis retourné en Italie où je suis resté plusieurs mois. Lorsque j'ai commencé à sortir de mon deuil, je me suis mis à te chercher. Je n'avais aucun moyen de te contacter. Dans les affaires oubliées là-bas, il y avait ton numéro de téléphone, l'adresse de tes parents, tout. Et, je te rappelle que tu ne savais pas dans quelle ville tu allais partir, donc, tu pouvais être n'importe où en France ou même à l'étranger. Bref, plus d'un an après ce départ précipité, je t'ai enfin retrouvée. De fil en aiguille, je ne suis jamais venu te voir. A cela trois raisons. La culpabilité de ne pas avoir eu le cran de te contacter plus tôt. Lorsque je te voyais avec un autre homme, je me disais que je ferais mieux de te laisser vivre. Et, une troisième.

Il reste silencieux, me laissant dans un mal-être insoutenable.

- Bastian, si tu ne me le dis pas de suite, je ne sais pas ce que je te fais, je le menace.

- Rita.

- Excuse-moi?

- Je t'ai dit tout à l'heure que je n'étais pas le seul responsable. Peut être que si en fait, je n'en sais rien. Mais, ton amie n'est pas étrangère à tout cela. 

- Comment peux-tu dire une chose pareille? j'objecte durement.

Il m'abandonne et il ose rejeter la faute sur ma meilleure amie. Je ne le pensais vraiment pas comme ça et je suis étrangement déçue.

- Pendant deux mois, j'ai logé dans l'appartement d'un ami à Bordeaux, dans l'espoir d'avoir le cran de venir te voir. Puis, j'ai décidé d'aller voir ton amie pour savoir quoi faire. Je ne la connaissais pas mais je te voyais souvent avec elle et je me suis dis qu'elle serait la plus à même de m'aider. Sauf qu'elle a fait tout le contraire. Je ne peux pas tout te raconter maintenant mais, elle a tout fait pour que je ne vienne pas vers toi. A ce moment-là, j'étais vraiment perdu. Je ne savais plus qui j'étais ni où j'allais alors j'ai cru en ses paroles et je suis parti. Je suis revenu un peu plus d'un an plus tard. Cela faisait quasiment trois ans que je t'avais laissée là-bas. Il était temps que je me prenne en main et que je vienne te voir.

- Alors pourquoi ne l'as-tu pas fait?

- Rita, encore. Elle m'a convaincu que je devais te laisser tranquille et que tu étais passée au-dessus de tout ça. Et j'y ai cru, jusqu'à ce que je te voie ici.

- Tu es très sérieusement en train de me dire que c'est à cause de ma meilleure amie que tu n'es pas venu à ma rencontre?

- Oui. Mais, je te le répète, il manque des parties de l'histoire.

- Je ne te crois pas, dis-je, catégorique.

- Alia, penses-tu réellement que j'aurais inventé la mort de mon père? me demande-t-il, visiblement blessé.

J'ouvre la bouche pour rétorquer quelque chose mais, rien n'en sort. Il a raison, il n'aurait jamais fait une chose pareille. Mais, je ne peux pas remettre en question ma confiance en Rita aussi facilement.

- Dis quelque chose, me supplie-t-il.

- Je ne peux pas douter de dix ans d'amitié contre quelques mois d'amour Bastian.

- Mais, ce n'est pas ce que je te demande.

- Vous deux! Taisez-vous! s'exclame Stephen.

- Vous, vous allez la fermer. Je vous assure que ce n'est certainement pas le moment de me prendre la tête, c'est clair? rétorque durement Bastian.

En quelques instants, Stephen se retrouve à côté de nous. Je jette un regard de dégoût à l'arme qu'il porte en me rappelant qu'elle a ôté la vie à quelqu'un. Mais non, c'est Stephen qui l'a fait.

- Vous ne pouvez pas vous tenir vous deux? Vous êtes les seuls qui nous posent problème. Et je vous assure que ma patience a des limites.

Et, clairement, il est en train de s'énerver. Et moi, je ne sais pas quoi faire. Bastian vient de m'avouer que s'il a disparu de ma vie, c'est parce qu'il a perdu son père et parce que ma meilleure amie l'en a dissuadé. Depuis cinq ans, je cherche une explication. Je m'attendais à tout sauf à ça. Je ne sais plus du tout qui croire. Bastian n'aurait jamais menti sur la mort de son père. Mais, qui me dit que la suite est vraie? Se souviendrait-il du prénom de ma meilleure amie après tout ce temps ou bien tout cela est-il vrai? Et, pourquoi aurait-elle fait cela? Serait-elle capable de me mentir depuis aussi longtemps? Avec tout ce que je lui ai dit sur Bastian?Je lui ai répété un nombre incalculable de fois à  quel point j'étais blessée mais à quel point je voulais savoir. Mais, je dois tenir compte du fait qu'il me manque beaucoup de chapitres dans cette histoire. Je n'ai eu que la quatrième de couverture.

- La sourde va là-bas, toi tu restes ici, ordonne Stephen.

- Il en est hors de question, s'oppose Bastian.

- Ce n'était pas une question.

- Moi non plus.

- Je peux te tuer aussi, sans aucun remord alors maintenant, tu la fermes et tu fais ce que je te dis, le menace-t-il.

Ne voulant pas d'un mort de plus, je me lève de mon plein gré et vais m'asseoir de l'autre côté de la salle, étouffant un cri lorsque j'aperçois le corps. Du sang, partout. Je me précipite à la place désignée et m'assois, le cœur battant. J'entends Bastian appeler mon nom mais Stephen le force à rester à sa place.

- Est-ce que quelqu'un peut lui demander si ça va? demande-t-il, la voix inquiète.

- Je vais bien Bastian, je réponds la voix blanche.

- Si je vous ai séparés, ce n'est pas pour que vous discutiez encore plus fort d'un côté de la salle à l'autre.

Par la suite, il se passe bien dix minutes sans aucun bruit si ce n'est Stephen et Cédric. Je ne perçois que des bribes telles que : "le plan est tombé à l'eau" ou encore "qu'allons-nous faire?".

Et moi, je ne cesse de me torturer l'esprit avec ce que m'a dit Bastian. Si je le crois lui, je manque en la confiance de Rita. Mais, si je crois Rita, je refuse d'écouter ce que j'attends depuis si longtemps. Frustrée, je tire sur mes cheveux, ne sachant pas qui croire.

- Mademoiselle, me murmure mon voisin.

Je me tourne vers lui, lui demande silencieusement ce que je peux faire pour lui.

- L'homme là-bas voudrait savoir si vous lui en voulez encore. Il est désolé et il voudrait ajouter quelque chose, il n'a pas eu le temps de le faire. Enfin, c'est ce que j'ai compris. Vous devriez aller le voir si vous voulez mon avis.

- Excusez-moi mais, au cas-où vous l'auriez oublié, deux hommes armés nous ont dans le collimateur alors repartir de l'autre côté de la salle n'est pas forcément la meilleure chose à faire. C'est plus suicidaire qu'autre chose.

- Réfléchissez quelques instants. Il y a une chance plutôt élevée que vous mourriez aujourd'hui. Alors, préférez-vous le faire ici ou là-bas? me demande-t-il en me désignant l'endroit où se trouve Bastian.

Ses yeux me regardent. Mais, d'ici, je ne peux pas le décrypter. Je réfléchis sérieusement à ce que vient de me dire cet homme. Il est vrai que je peux perdre la vie à tout instant. Mais, d'un autre côté, Bastian m'a terriblement blessée. Je ne sais pas quoi faire.

_____________________________

Bonsoir! 

Alors, pour commencer, la chose importante : je pars en vacances = pas de chapitres jusqu'à samedi ou dimanche prochain. En attendant, je vous propose une FAQ. Posez-moi les questions que vous voulez, à moi ou à n'importe quel personnage (en commentaire ou en privé mais évitez sur mon profil, je ne vois que rarement les messages postés...)! Je répondrais à tout (ou presque).

Ensuite, ce chapitre ne vous donne que peu d'informations sur ce qu'il s'est réellement passé ces années. Mais, vous en savez déjà plus qu'avant! 

Pensez-vous que Bastian ment ou bien qu'il est sincère?

Et concernant Rita?

En espérant que vous aurez apprécié ce chapitre, à la semaine prochaine! ;-*

TrueWordOfLove <3