On me tint la main bien longtemps. On me sourit depuis toujours. Il fit beau un certain temps, tout était lumineux.

Mais... Je...

Plus j'avançais, plus je grandissais. Un jour, je suis arrivée devant une porte. Gonflée d'espérance, de bonheur et de chance, je ne pus m'empêcher de la pousser.

C'était... regrette...

Je m'engouffrai dans un vaste couloir aux murs immaculés. Je n'en voyais pas le fond, mais cela ne m'inquiétait pas. J'entendais des voix, des cris, je voyais des sourires, les odeurs m'ennivraient. Je fixais au loin un minuscule point noir.

Une... d'avoir...

Puis les sourires se changèrent en grimaces. Les rires devinrent moqueurs. Les cris se muèrent en chuchotis.

Idiote...
Imbécile...
Pourquoi tu balances ?!

Mais... Je... J'ai rien fait !

C'est ça, connasse...

Le couloir immaculé devint peu à peu gris clair.

Erreur... grandi...

Peu à peu, le gris se transforma en noir. Le couloir rétrécissait à vue d'oeil. Parfois des oiseaux de papiers venaient se poser sur moi puis repartaient aussi vite qu'ils étaient arrivés. Certaines choses disparaissaient. Tous se tournaient vers moi. Mais je continuais de sourire.

Comment vas-tu ?

Très bien !

Je veux...

Peut-être qu'ainsi le couloir redeviendra blanc ! Sourire, je dois continuer de sourire ! Ils peuvent atteindre mon corps, mais mon coeur, jamais !... Je suis toujours poussée en avant. Toujours. Ou plutôt bousculée. Je suis bien soutenue, bien entourée.

La... arrêter...

Plus je m'enfonçais, plus les lieux s'assombrissaient. Mon sourire se creusa, devint de plus en plus faux.
Plic.
Ploc.
Plic.
Ploc.
De l'eau tombait sur mes joues et roulaient jusqu'à toucher le sol. Si ils savaient...

... La Vie.

J'avais enfin atteint le bout du couloir. Je ne voyais plus rien. Je me retournai. Juste un point blanc au loin. Et je sombrai.