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Retour de Flammes

              Assis face à la fenêtre, il regarde la pluie tomber. C'est l'été, et il pleut. C'est bien. La pluie et le temps sombre trouvent un écho en lui, dans son désespoir. Il est comme le ciel, gris et triste. Il n'en peut plus. Il n'en peut plus de tout cela, de cette vie si vide. Pourquoi la vie est-elle si dure, si douloureuse? Elle devrait être belle, elle devrait le rendre heureux, mais il ne peut que soupirer à ce qu'elle n'est pas. A ce qu'elle ne sera jamais.

Il en a assez. Assez de sourire, hypocrite, et de faire comme si tout allait bien. Il croit en Dieu, bien sur, comme ses parents le lui ont appris, mais cela ne suffit plus non plus. Il en a assez de se battre, sans jamais rien obtenir, sans jamais être heureux.

Il regarde tomber la pluie, soupire, puis baisse les yeux sur ses poignets entaillés. La moquette est déjà imbibée de son sang. Il n'a plus mal, à présent. En fait, il se sent presque bien. Il a l'esprit léger, peut-être un peu embrumé, comme s'il baignait dans du coton. Mais il n'a plus peur, sa terreur s'est évanouie, emportée par le filet rouge qui goutte doucement de ses doigts blafards.

Il sait bien que Dieu punit les suicidés... mais il s'en moque, à présent. Il a espéré trop longtemps. Et la mort, le châtiment divin réservé aux suicidés, peut-il être pire que la vie?

Non, bien sûr que non! Rien ne peut être pire qu'une vie insipide, terne, triste et sans espoir.

Il cligne des yeux. Sa tête commence à tourner. Maintenant, il se sent faible. Mais il n'a pas peur. Pourquoi avoir peur de la délivrance?

La pluie tombe.

Il ferme les yeux. Il a l'impression de s'endormir. Voilà, tout est fini...

Quel soulagement.


Ce fut d'abord le bruit qui lui fit prendre conscience qu'il n'était pas mort. C'était un bruit sourd, rapide, qui résonnait presque douloureusement dans tout son être. Il gémit. Où était-il? Et pourquoi n'était-il pas mort? Il aurait dû mourir! Qui l'avait sauvé?

Il ouvrit les yeux, mais il faisait noir. Il ne voyait rien. Il ne faisait ni chaud, ni froid. Où était-il? Sur quoi était-il allongé? Un lit? Peut-être. Sans doute, oui. Un lit trop mou.

Il tendit la main devant lui, mais ne rencontra que le vide. Pourquoi n'était-il pas mort, comme il le devrait? Il n'y avait rien après la mort, quoiqu'en dise l'Eglise, alors, où était-il? Il se sentait si vivant! Son cœur battait trop vite et il respirait mal, mais jamais il ne s'était senti si douloureusement vivant. Le bruit sourd, régulier et monotone, pulsait en lui et faisait vibrer son corps, comme au diapason.

Il avait soif. Il voulait savoir où il était. Il voulait voir. Qu'est-ce qui se passait? Il n'était pas à l'hôpital. Il le savait. Les hôpitaux ressemblaient à des hôpitaux, et non à cet endroit noir, humide, où il reposait.

Et... Et s'il était mort, après tout? Pourquoi pas? Il ne connaissait pas cet endroit, qui ne ressemblait à rien...Oui, sans doute était-il mort, finalement, même s'il se sentait vivant, même si son cœur battait et même s'il respirait. La mort était peut-être noire, humide et caverneuse.

Alors, il se rappela qu'il était un suicidé. Les suicidés connaissent la damnation éternelle, pas vrai? Il sentit un flot de sueur froide rigoler dans son dos. La damnation éternelle... Etait-ce cela ? Allait-il devoir passer l'éternité dans cet endroit sans nom, sans odeurs et si étrangement bruyant? Sans doute serait-ce pire que la vie après quelque temps, songea-t-il. Il déglutit. Il n'avait jamais vraiment pensé à cela, avant de se tuer. Pour lui, la damnation éternelle, tout comme le paradis, n'était rien d'autre qu'un mensonge pieux, rien de réellement tangible.

Mais cet endroit était tangible. Cet endroit était vrai. Et il prit peur. Il ne voulait pas rester ici pour l'éternité! Il voulait mourir -vraiment mourir! Il voulait arrêter de respirer, arrêter de penser. Voilà ce qu'aurait dû être sa mort: une télévision que l'on éteint au milieu de la nuit. Pas un zapping sur cette chaîne étrange, rythmée par un tambour sourd et puissant!

Alors commença la douleur. Elle le prit par surprise. Ce fut fulgurant. Comme une compression de son corps, qui lui donna la sensation d'étouffer. Il voulut crier, mais ne pouvait bouger tant les parois le pressaient. Il parvint à inspirer une goulée d'air humide, presque liquide, tandis que la pression et la douleur refluaient. La panique avait pris le pas sur la peur et, à présent, il gémissait tout bas en implorant le Seigneur de lui pardonner son ignorance et sa faiblesse, Le suppliant de mettre fin à ce qu'il devinait n'être que le commencement de ses tourments. Oh, comme il se sentait lâche et stupide! Il avait fui la vie et voulait à présent fuir la mort.

La douleur reprit, et le combat de l'homme pour ne pas suffoquer aussi. La douleur s'estompa, puis revint. Encore et encore. Il aurait voulu pleurer, mais ne pouvait qu'aspirer goulûment l'air saturé de l'endroit maudit où il se trouvait. Chaque douleur, chaque compression faisait tambouriner son cœur, chaque fois un peu plus vite, et il se prit à craindre que le muscle n'explose. Le bruit sourd des tambours cadençait sa souffrance, et il priait Dieu de lui pardonner et de l'épargner. Mais la douleur revenait toujours, plus vive encore. Seigneur Jésus! songea-t-il. Comment peut-on supporter cette effroyable souffrance pendant une éternité?! Je vais devenir fou!

Et, soudain, derrière ses larmes apparut la lumière. Une lumière violente, qui grandissait petit à petit, comme perçant les ténèbres. Il reprit espoir. Était-ce la lumière dont tous parlaient? La lumière chaude et douce qui accompagnait les morts? Oh, oui, oui! Ce ne pouvait être qu'elle! songea-t-il, soulagé et heureux. Dieu l'avait entendu et épargné! Loué soit-il, Amen!

Il se tendit de tout son être vers la lumière, pour échapper à la souffrance. Bientôt, la douleur s'apaiserait. Bientôt sa vie prendrait fin et, enfin, il baignerait dans le néant et dans l'oubli. Oh, quel soulagement!

Il entra dans la lumière, se hissant vers elle avec la force du désespoir.

Lorsqu'il vit l'homme qui lui tendait les bras, dans la lumière, il sut qu'il s'était trompé. Il sut quel était le châtiment réservé aux suicidés.

Il hurla.



- C'est un beau bébé que vous nous avez fait là! s'exclama le médecin en souriant à sa patiente.

- Et on peut dire qu'il a l'air heureux d'être là! renchérit la sage-femme en coupant le cordon du nourrisson hurlant.

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