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Partie 14. L'univers de la basse-cour

La poule

Ce que nous dit le latin :« Gallinae filius albae », fils de la poule blanche, (proverbe : mortel favorisé des dieux.) Juvénal 13, 44


« Portrait de poule »

- Frère Renart, vous qui connaissez bien les poules, tracez m'en un portrait que je les reconnaisse.

- Tout d'abord, une démarche heurtée, saccadée, et puis un côté music-hall, tout en plumes ; une façon mécanique de picorer comme un robot rouillé aux articulations grippées qui peine un peu à se baisser. Une sainte peur du cure-dent qui leur laisse un air ahuri ; la hantise pour un monde qu'elles ne comprennent plus ; et toutes ces automobiles qui les frôlent au bord des fossés.


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« Fête au poulailler »

C'est fête au poulailler, pagaille parmi la volaille. Ça danse les ailes en éventail. On pavoisera auxcouleurs officielles du jaune et du blanc, un peu comme pour le Vatican.

Même les poules mouillées, pour l'occasion, seront essorées, séchées, et remises au poulailler. Ça gloussera de moqueries pour les canards, ces stupides cols verts qui s'éclaboussent dans la mare. Et quand les poules se marrent, c'est la chorale dans le corral.

 Le fermier s'imagine un jour leur clouer le bec.L'inconscient ! Il ne sait pas à quelles représailles il s'expose : la grève des oeufs, la disparition du coquetier et du toqueur à oeuf.


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« Traumatisme de plume »

Par la fenêtre, les poules ont aperçu les enfants dans un combat de polochons, une rude bataille portée de lit en lit avec son nuage de plumes final quand les armes rendent l'âme ; traumatisées, elles ont fui le poulailler. Il fallut mobiliser dans l'urgence une cellule psychologique de peur qu'elles s'abstiennent de pondre.

On dit même que Renart s'est présenté comme psychologue. Trop roux pour ne pas être démasqué, on lui préféra une oie blanche censée ramener la sérénité dans les lieux.


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« Vie quotidienne »

Petit matin, l'oeuf repose sur son pôle sud, on entend : toc, toc ! Et le poussin apparaît par le pôle Nord.

Vigilance, toujours surveiller l'oeuf d'un oeil, et tous les oeufs des deux yeux, tenir les poules en ligne de mire quand on passe avec le panier.

Se méfier des voleurs de boeufs car on le sait, ils ont déjà volé des oeufs...

Quotidiennement, lorsque les poules gloussent sous le crépuscule, on charge la vieille brouette de fumier. Alors l'âcre exhalaison chaude scotche l'air de ses miasmes et la fourche plantée mécaniquement cherche à chaque mouvement la variable d'ajustement pour retirer au mieux la paille souillée. Du haut de leur perchoir, l'oeil vitreux, imperturbables, les poules continuent leur pollution.

Précieux fumier sous lequel dorment les secrets fermiers. Car c'est bien là que sont planqués le magot, le trésor, les papiers indiscrets, les armes de la dernière guerre. Les poules, gardiennes de la banque, ignorent que le coffre fort est sous la fange puante, là où l'argent commence à prendre un peu d'odeur.

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« Enquête indiscrète »

Autant il a paru surprenant que les poules mouillées s'intéressent au parapluie, autant il paraît inquiétant que les poules pondeuses enquêtent sur la poêle à frire.

Il y a des savoirs qui doivent rester confidentiels, leur révélation ne pourrait que générer de nouveaux désordres.


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« Œufs de Pâques »

A Pâques, les œufs sont en chocolat ; les poules se demandent bien pourquoi !Ce sont des œufs qui ne sont pas à cuire, qui ne font pas d'omelettes.

Des œufs burlesques, souvent creux : une fantaisie de chocolatier. Mais les poules sont fières d'incarner le temps pascal.

Il me semble même que le jour de Pâques, elles caquettent plus orgueilleusement dès que les enfants courent dans le jardin à la recherche des œufs.

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« Ramassage des œufs »

Dans le matin frais de la ferme, les poules caquettent, les œufs sont prêts, les œufs sont frais. Pondus.

La fermière peut passer.

Mais pour les poules recluses, les esclaves en batterie, c'est la désolation, confinées dans le ciment, être au monde sans le voir, sans lui appartenir. Pondre, toujours pondre davantage pour avoir la vie sauve ; ne plus pondre et voir le fond de la marmite.

Ici, la seule distraction, c'est le passage du voleur.

Le voleur d'oeuf, si peureux et tout maigrichon ; le pauvre, il est amusant et pas prêt de voler un boeuf.

Mais certains jours, les poules font "euh ! ", elles ne pondent pas, elles s'interrogent. Comme tout être vivant, la poule est un être pensant. Elle aussi en vient à se demander qui de l'oeuf ou d'elle-même a vu le jour le premier. Etait-ce même indispensable qu'une telle aventure commence ?

Que de soucis !

Et cet oeuf, ovale, comment voulez-vous que les choses tournent rond ?


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« Le cas de l''oeuf volé »

Qui vole un oeuf, vole un boeuf. Oui, mais il faut avoir une bétaillère.

Qui vole deux oeufs, vole deux boeufs. Certes, mais il faut alors deux bétaillères.

Qui vole trois oeufs, fera une omelette. Peut-être, encore faut-il connaître une cuisinière.

Qui vole neuf oeufs, aura un neveu. Eventuellement, mais est-ce souhaitable d'avoir un pareil oncle ?

Qui vole vingt et un oeufs. Celui-là ferait mieux de voler une poule, cela lui épargnerait bien des allers et retours à la ferme.

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« Oeufs en pâtisserie »

Saison de la ponte, saison de neige, temps des œufs à la neige.

Saison d'été, saison des îles, en cuisine, temps des îles flottantes, et grâce aux œufs, la neige passe l'été sur fond de crème anglaise.

En dessert, c'est assez savoureux !

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« La veille du dimanche »

Le samedi, ramages et plumages se font discrets dans la cour de la ferme, c'est veille de poule au pot. Ici on aurait bien tordu le cou au bon roi Henri.

Au pool des poules, c'est silence radio.

En cuisine on aiguise les couteaux. Il y aura poursuite et lutte finale.

Et il faut compter 52 dimanches dans l'année : stress hebdomadaire au poulailler !

Sans compter les jours de fêtes carillonnées ...


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« Rousse révolte »

Je suis rousse et courroucée fit la petite poule. La fermière nous chipe nos oeufs, les oiseaux viennent piquer notre grain, le renard ne cherche qu'à nous saigner. Cette vie est insupportable !

Et si la fureur accentue ma rousseur, sachez que je suis en feu à l'intérieur.

Croyez-moi, quand nous ferons la grève de l'oeuf, alors je vous prie de le croire, on saura immédiatement que c'est par la poule que tout a commencé.


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« Game over »

Le lendemain de l'affaire du pot au lait, Perrette se rendit à nouveau au marché. Les poules le lui avaient bien répété : « Perrette, surtout ne mets pas tous nos oeufs dans le même panier ! »

Mais Perrette, toujours pressée et confiante en son bon sens, était partie pour le marché son unique panier sous le bras, toute préoccupée à consulter ses sms, pianotant sur son portable sans regarder le chemin. Comme la veille, elle avait mis son bermuda rouge, ses baskets blanches et un tee-shirt assorti.

Or les gens de l'Equipement venaient de refaire le bitume du chemin ; Perrette absorbée par son écran ne vit rien de tout cela, se colla les pieds dans le goudron bien chaud et, pour se sortir du piège, sauta une nouvelle fois. Alors les oeufs roulèrent sur la chaussée, éclatèrent, cuisirent sur le bitume brûlant : la belle journée commençait déjà en jaune et noir : Perrette n'aurait même pas 10 € pour aller au cinéma le soir.


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 « L'heureuse rencontre »

Une poule d'expérience croisa une cocotte en papier.

- Qui êtes-vous donc pour me caricaturer ainsi ? lui dit-elle. Qui vous a plié de cette façon schématique ? Pourquoi cette rigidité mécanique, cette pâleur de vélin ?

- Mais, je suis un être de papier, répondit la cocotte. Je nais souvent de l'ennui par l'art de l'origami ; j'ai longtemps vécu dans l'administration, au temps de la pléthore des effectifs, avant le non renouvellement d'un fonctionnaire sur deux. C'est alors que notre population a progressivement diminué.

Quant aux écoliers, qui nous fabriquaient discrètement pendant les cours sous leurs pupitres, depuis l'apparition du portable, ils pianotent leurs sms sous la table et n'ont plus le temps de plier du papier.

De ces origines clandestines, nous avons conservé quelques séquelles : nous demeurons aphones et immobiles, sans savoir ni chanter, ni marcher. Produits de la bureaucratie, nous nous contentons d'être cette immobilité repliée sur un bureau : l'allégorie de l'inertie et de l'ennui.

- Venez, dit la poule, je vais vous apprendre la vie. Allez hop ! Un, deux !... Et un, et deux ! ... Ouvrez les ailes ! Respirez !

Ainsi prit vie la cocotte en papier quittant la bureaucratie pour une nouvelle existence.

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« Couvaison conventuelle »

Tant que les poules couveront dans la cour du couvent, les moines auront des oeufs et des poussins tout pimpants. Ils chanteront matines dès le soleil levant et couvriront de plain chant tout ce caquètement que font souvent les poules couvant dans les cours des couvents.

Leur seule hantise, c'est que survienne la grippe aviaire ; dès lors les portes du poulailler, bientôt se refermeraient, et c'est là qu'elles finiraient leur vie comme d'autres poules l'ont finie. Le poulailler-pénitencier.

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