✨ Chapitre 37 ✨
Je reste complètement figée lorsqu'elle m'annonce ça.
- Tu rigoles, Liya ?
Elle secoue la tête contre mon épaule. J'ai un millier de questions pour elle. Mais je sais que toutes mes réponses sont au même endroit.
- Allons sur Endora, je dis doucement, essayant de garder mon sang froid et ma panique.
Liya et moi ne pleurons jamais en même temps. C'est notre règle. Et, ni une, ni deux, je lui prends la main et elle nous téléporte dans le petit village où les soldats et les Sages ont établi leur camp. À notre arrivée, plusieurs soldats sursautent tandis que les Sages restent impassibles. Liya pousse tout le monde, ma main toujours dans la sienne, avant de s'arrêter devant un arbre et d'essuyer rageusement ses larmes.
- Regarde-moi ça..., bégaie-t-elle en me plaçant juste devant l'arbre.
Une feuille y est accrochée grâce à une énorme pique de glace.
- Aucun doute, c'est bien la signature d'Arittan, j'affirme, plus pour moi qu'autre chose.
J'ignore les murmures qui se font dans mon dos. Je sais que j'ai trahi les Sages et ils me le feront sûrement payer. En attendant, j'ai mon petit ami à sauver. Je me rapproche de la feuille pour lire les inscriptions. Elles ne sont pas en endorien, mais en démonien. Je me tourne alors vers Liya.
- Comment tu peux savoir que Liam a disparu ? C'est une écriture démonienne.
- Liam est introuvable. Arittan veut ta peau plus que la notre, j'ai juste réfléchi.
Je hoche la tête avant de lire : « Diana, tu es la seule à pouvoir lire ça. Je sais qu'ils t'appelleront pour venir traduire. Tu es enfin de retour parmi nous. Viens au Palais récupérer ton ami. Je te veux toi, pas quelqu'un d'autre. Ne tente absolument aucune attaque où mon prisonnier sera tué sur le champ. Viens seule ». Je relis le message plusieurs fois, encore et encore, sans pouvoir y croire. Mon pire ennemi détient Liam. Ça ne peut que mal se terminer.
- Qu'est-ce qu'il y a écrit ? demande une voix masculine dans mon dos.
Lorsque je me retourne, Arthur, Riven et Léandre me font face. Trois Sages les rejoignent.
- Il veut que ce soit moi qui aille là-bas. Il va sûrement vouloir faire un échange ou...
Ma gorge me serre tellement que je n'arrive pas à finir ma phrase. J'ai la peur au ventre de devoir retourner là-bas. Mais si c'est pour sauver l'amour de ma vie, alors j'irai sans hésiter.
- Je dois y aller seule. On ne tente aucune attaque sinon Arittan tuera Liam. J'y vais, point barre. Il n'y a aucune discussion possible.
Un des Sages commence à contester mais je le reprends.
- J'ai vécu assez de temps sur Démonia pour savoir de quelle manière il fonctionne. Arittan n'a aucun scrupule à tuer et à faire souffrir les gens. Il tuera Liam si vous faites quoique ce soit.
- On ne peut pas te laisser y aller, c'est du suicide, réagit Liya en se plaçant à côté de moi.
- Je suis la seule personne qu'il pourra hésiter à tuer si je peux lui faire croire qu'il peut me manipuler à nouveau.
- Imagine que ça recommence..., murmure Liya, les larmes revenant de plus belles sur ses joues.
- Je ne sais pas ce qui va se passer, mais je dois y aller. Je vais y aller, que vous le vouliez ou non. Et vous n'avez pas intérêt à me suivre parce que vous nous mettriez, Liam et moi, dans de beaux draps. Sûrement tâchés de sang au passage.
Sur ces mots, je quitte la foule qui s'est agglutinée autour de l'arbre et m'en vais vers la cabane de Liya. Cette dernière me rejoint, suivie des trois garçons. Nous nous rendons tous dans la cabane et la verrouillons.
- Réfléchis un peu, Diana. Tu penses à chaud, là, interviens Léandre en s'agenouillant devant moi alors que je m'assois sur le canapé.
- Je n'ai pas à réfléchir. Arittan me veut, on le sait tous ça. Le fait est qu'il s'en est pris à une personne que j'aime, je dois secourir Liam. Ce n'est même pas négociable, en fait !
Je me lève pour faire face à Liya.
- Donne moi tes meilleures armes, je vais en avoir besoin.
Elle déglutit mais s'exécute. Je suis aussi inquiète qu'elle mais j'ai besoin de rester calme pour avoir le contrôle de la situation. En attendant les armes, je tourne en rond dans la pièce, la peur de perdre mon petit ami dévorant toutes les parcelles de mon corps.
- Diana, tu es sûre de ne pas vouloir te poser quelques instants pour réfléchir, intervient Arthur en se postant devant moi.
- Réfléchir à quoi ? je renchéris, sur les nerfs.
- À ce que tu dois vraiment faire.
J'en ai marre, on revient à la case départ depuis cinq minutes.
- Écoutez-moi bien. Sur ce papier, j'explique en montrant celui-ci, il y a précisément écrit qu'Arittan veut que ce soit moi, et moi seule, qui vienne au Palais pour Liam. Il précise qu'il ne veut absolument aucune attaque sinon il tue Liam. Il n'y a que moi qui peut y aller, vous comprenez ?
- Mais tu ne penses pas que ça peut être un piège ? demande Léandre en soupirant.
- C'est sûrement un piège oui. Le connaissant, il m'a sûrement préparé quelque chose d'horrible. Mais je ne peux pas passer outre le fait qu'il détient Liam, je suis désolée.
- Imaginons qu'il arrive à te tuer, intervient Riven en croisant les bras. Je n'ai absolument rien contre Liam mais nous avons plus besoin de toi dans la guerre que lui.
- Je ne ferai plus jamais la guerre, j'ai déjà été assez claire sur le sujet.
- Parce que tu crois qu'aller dans le camp ennemi récupérer ton petit ami ne fait pas parti des intérêts d'une guerre ?
Il a raison.
- Dans ce cas, je participe à la guerre mais je ne me bats plus sur le champ de bataille, cela vous va-t-il ? je demande, sarcastique.
Pendant ce temps, Liya revient avec plusieurs armes dont une grosse épée que je reconnaîtrais entre mille.
- L'épée de Liam, je dis dans un souffle.
Je frôle la lame de mes doigts fin mais ne touche pas à l'arme.
- Je préfère laisser cette arme ici. Je vais te prendre deux épées et trois couteaux.
Elle hoche la tête et retourne ranger la plupart des armes tandis que moi, je commence à les installer à ma ceinture. Soudain, une pensée me vient à l'esprit. Je fixe Léandre :
- Où est Jennifer ?
Les trois garçons se regardent, perdus.
- Elle a disparu, dit gravement Arthur.
- Comment ça « disparu » ?
- Il y a un mois et demi, elle n'est pas rentrée du champ de bataille mais son corps n'a pas été retrouvé. On essaie de présumer qu'elle est prisonnière de guerre.
- Et personne n'a tenté de la ramener ? je m'étonne, voyant le tumulte que fait l'enlèvement de Liam.
Léandre hausse les épaules mais c'est Arthur qui répond.
- On ne sait pas si elle est là-bas. On ne peut pas prendre le risque de s'aventurer en territoire ennemi sans être sûre qu'elle y est.
- Personnellement, renchéris Léandre, je ne suis pas du tout proche d'elle mais je sais qu'elle sortait beaucoup du village sans en avoir l'autorisation et j'avais sans cesse l'impression qu'elle magouillait quelque chose. Je le sens mal cette histoire. Mais on ne peut rien faire à part attendre.
- Et tu pourrais sûrement te tromper sur toute la ligne, je rétorque, légèrement remontée.
Je finis de bien attacher toutes mes armes.
- J'essaierai quand même de voir si Jennifer se trouve sur Démonia.
Puis, je me retourne vers mes amis.
- Autre chose ? je demande.
- Comme nous savons tous qu'on ne pourra jamais te dissuader. Je te souhaite bonne chance, me dit gentiment Arthur en me tapotant l'épaule. Reviens-nous vite, et avec Liam. Nous sommes de tout cœur avec toi.
Les trois autres hochent la tête et je me tourne vers Liya.
- J'espère que tout se passera bien, me confie-t-elle, les larmes aux yeux.
Je lui souris avant de lui claquer un bisou et de partir, non sans penser que rien ne se passe jamais comme prévu avec moi.
PDV Liya :
Une fois Diana partie, j'essuie mes larmes du revers de ma manche avant de me tourner vers les trois garçons.
- Elle semble oublier que Liam est aussi mon frère. Je vais aller assurer ses arrières et partir sur Démonia moi aussi. Je me fondrai dans les murs, on ne me verra pas. Je veux juste être sûre que Diana réussira à sauver Liam.
- Vous êtes toutes les deux aussi tarées l'une que l'autre, soupire Riven en levant les yeux au ciel.
- Je sens au fond de moi qu'il faut que j'y aille. J'ai un mauvais pressentiment.
Arthur, connaissant parfaitement le genre de pressentiment que je peux avoir, lâche :
- Ne perds pas une seconde et vas y. Tu te rappelles de Démonia pour y aller ?
- Oui, Raphaël m'avait envoyé...
Je m'arrête à ces mots. Raphaël n'est plus de ce monde. Malgré qu'on ne se soit pas vu beaucoup de fois, on a un peu flirté ensemble et, au delà de ça, c'est un garçon que j'apprécie beaucoup, qui est gentil et simple. C'était un garçon qui avait encore beaucoup de choses à accomplir, j'en suis sûre. La nostalgie reprenant le dessus sur mes pensées, je décide de ranger rapidement mes armes à ma ceinture, de dire au revoir aux garçons et de partir, mon pressentiment commençant à me dévorer de l'intérieur.
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