✨ Chapitre 17 ✨
Il ne fait plus aucun mouvement. Il reste fixe. Ses yeux se confrontent aux miens mais ils en disent long. Je remarque des sortes de paillettes dans ses yeux azurs. Des paillettes de bonheur !
- C'est génial, Diana ! Mais... Comment es-tu au courant ? Comment le sais-tu ? me demande-t-il avec un léger mouvement de recul.
J'ignore si je suis vraiment prête à lui parler de mon Dragon. J'aimerais tellement pouvoir garder ce secret, que personne ne soit au courant. Je veux, en tout cas, essayer de le préserver le plus longtemps possible.
- Je le sais, c'est tout, je réponds, légèrement froide.
- Je vois...
Il se tourne pour repartir, toutes étincelles de bonheur parties. Ça me pince le cœur. Le voir repartir de cette façon, ça me fait mal. Très mal. J'hésite entre lui courir après pour le rattraper ou rester là, attendant mon tour pour le portail magique ? J'opte évidemment pour la première option. Je pars en courant vers mon frère, juste avant qu'il n'entre à son tour dans le passage. Je lui tire le bras pour le sortir de cette marée de Démons.
- C'est bon, Raphaël, je suis désolée...
Il croise les bras en me demandant :
- Désolée de quoi ?
« C'est vrai ça ! Désolée de quoi ? », je pense en haussant involontairement un sourcil.
- Euh... Et bien... De ne pas t'avoir dit comment je savais que je n'étais plus à la merci d'Arittan, non ? Ou de t'avoir répondu froidement.
Un petit sourire apparaît au coin de ses lèvres fines. Un sourire discret, doux, charmeur. Un sourire qui pourrait faire tomber n'importe quelle fille sous son charme.
- Il faut savoir que je me vexe aussi pour rien, m'avoue-t-il. Je devrais garder en mémoire qu'on peut chacun avoir nos petits secrets, mais, souvent, je n'y arrive pas. Alors je me braque.
- Tu sais... Je respecte amplement les choses que tu me caches, Raphaël. J'aimerais juste que tu essaies de faire la même chose pour moi. On a chacun son petit jardin secret et il faut savoir l'accepter.
Si je suis revenue vers lui, à la minute où il est parti, c'est simplement pour mettre les choses au clair. Entre Raphaël et moi, si l'un de nous ne refait pas le pas très vite, une petite dispute peut durer un certain temps.
Il hoche la tête même si je devine que son cerveau tourne à plein régime.
- Donc, tu es sûre que tu es vraiment libre ? m'interroge-t-il en passant son bras sur mes épaules.
- Oui, je suis sûre, il n'y a plus aucun doute. Il ne me reste plus qu'à trouver un plan.
Je prononce la dernière phrase doucement, à voix basse.
- Pour t'évader ?
- Oui mais pas que, je commence. Il faut aussi que je trouve un moyen de protéger ma famille avant de m'enfuir. Car lorsque je ne serai plus au Palais, c'est à ma famille qu'Arittan va vouloir s'en prendre.
Il passe sa main sous son menton, l'air de réfléchir. Puis, il se tourne vers moi en me disant :
- Il faut que tu t'évades dans les prochains jours, Diana. Tu ne peux pas prendre le risque qu'Arittan s'en rende compte alors que tu es encore au Palais.
- C'est vrai..., je réponds, pensive.
Il faut que, demain, je trouve un moyen de protéger ma famille, que je le fasse, et que je me trouve un moyen d'évasion. De petites idées me viennent mais je vais attendre d'être seule dans ma petite cellule pour y réfléchir.
- Je te tiens au courant, je lui affirme en m'engageant à mon tour dans le passage.
Lorsque je sors de l'autre côté, le décor change immédiatement. Ce ne sont plus les plaines à perte de vue, la verdure et la végétation. Non, c'est un désert de pierres toutes aussi pointues les unes que les autres, des arbres morts à des kilomètres à la ronde et l'immense Palais qui se tient, imposant, au milieu de se décor immonde.
Je tourne la tête sans voir Raphaël. Il a compris. Sans qu'on est besoin de communiquer, il a compris qu'il ne fallait pas qu'Arittan nous voit sortir ensemble. Il penserait que l'on prépare un mauvais coup (ce qui n'est pas faux, à vrai dire).
Arittan me jette un regard étrange mais je l'ignore et pars presque courant dans la Palais. Moins il me voit, moins il pourra tester son influence sur moi et, par la suite, découvrir qu'il n'en a finalement plus.
- Tiens, Domios ! Comme je suis heureuse de tomber sur toi ! je lance au petit Démon.
Il se retourne et, dès que son regard croise le mien, il sourit de toutes ses dents.
- Oh, Diana ! Ça va... ? Tu supportes la mort de ta maman ? Comment ça s'est passé ?
Mais au lieu de répondre à ses questions, je lui dis :
- Il faut qu'un Démon m'emmène dans ma cellule, viens !
Il fait demi-tour et me conduit à ma cellule sans rien dire. Ulrick le félicite pour son initiative et s'en va aussi vite qu'il est arrivé. Arrivés dans mon alcôve, il m'accompagne à l'intérieur et je lui déballe les réponses à ses questions précédentes :
- Oui, ça va très bien... Je sais maintenant que ma mère est heureuse là où elle est et je n'ai plus à m'inquiéter pour elle.
- Je suis content pour toi dans ce cas, Diana !
Je lui souris, d'un petit sourire timide, et le prends dans mes bras. Il m'annonce ensuite qu'il doit filer retourner à ses tâches, et que Clerco m'amènera mon repas. Chose promise, chose dûe, la grand Démon arrive une dizaine de minutes plus tard avec mon repas et de l'eau. Je dépose le tout sur ma table mais je file aussitôt chercher une feuille et un crayon. Je sais que j'éparpille des feuilles un peu partout dans ma cellule et j'en cherche seulement une. Quant à mon fidèle crayon, je le cache toujours dans le coin de mon petit lit. Je m'en empare et me dirige à nouveau vers le coin de ma cellule où mon repas se trouve. Je tire alors ma chaise et pose mes fesses dessus.
- Bon, comment je vais m'organiser ?
Je pousse mon dîner dans un coin et commence à élaborer mes plans. Je sais que je vais faire les meilleurs choix stratégiques. Enfin, j'espère...
***
Voilà maintenant plus de deux heures que je suis penchée sur mes plans. L'heure de se coucher ne va pas tarder à arriver et mes bâillements fréquents en sont la preuve. Mais malgré la fatigue, je suis aux anges ! Même s'il me reste encore quelques détails à régler, mon plan a de grandes chances de fonctionner. Je pense que c'est celui qui est le moins risqué parmi tout ceux que j'ai trouvé.
- Allez, une bonne nuit de sommeil ne fera de mal à personne..., je me dis en baillant bruyamment.
Je récupère mes petites affaires et les cache dans deux endroits différents. Je sais qu'il va falloir que je parle du plan à Raphaël et j'irai le voir demain. Enfin, c'est plutôt lui qui va venir. J'espère simplement qu'il va adhérer à mon plan sinon je suis fichue...
Je me tourne encore et encore dans mon petit lit mais quelque chose me turlupine. Comme si j'avais oublié quelque chose. Un détail m'a échappé. J'avais quelque chose à faire mais c'est parti aux oubliettes.
J'ai tellement pensé ces dernières heures que mes yeux se ferment tout seul malgré ma ferme intention de trouver ce que j'ai oublié de faire !
***
Ma mère continue à me raconter l'histoire fascinante du pouvoir du Dragon ; mais il y a quelque chose qui cloche :
- Elle est super ton histoire maman, mais quel est le rapport avec mon implication dans la prophétie ? Et quelle est cette prophétie ?
Elle ne répond rien et me tend un papier.
- Qu'est-ce que c'est ? je m'interroge.
- C'est la véritable prophétie elle-même. C'est à toi qu'elle revient, prends-le et lis-la.
Je m'empare du papier qui doit être vieux de plusieurs milliers d'années. J'ai peur qu'en l'ouvrant il ne se dégrade dans mes mains brusques.
Je l'ouvre avec une délicatesse que je ne me connaissais pas et je commence à lire :
« La fille du Dragon naîtra
D'un Ange et d'un Démon, elle sera
Elle l'ignorera puis le découvrira
La plus forte, elle deviendra
Un dragon en elle, elle portera
Sa moitié, il sera
Dans un piège, elle tombera
Maléfique, elle se transformera
Libérée, elle sera
Le monde, elle sauvera
Le Roi des Ténèbres retournera aux enfers grâce à sa géniture aux ailes d'or... ».
- La prophétie ! je m'écris, me sortant définitivement des bras de Morphée.
Voilà ce que j'ai oublié de regarder hier, la prophétie ! Je prie pour ne pas avoir crié aussi fort que je le pense. Malheureusement, une demi douzaine de Démons accourent dans les couloirs. C'est sûrement celui qui est de garde qui les a appelés.
- Qu'avez-vous dit ? me demande un Démon, celui qui devait être devant ma cellule.
Mes yeux doivent être tout petits mais mon cerveau, lui, fonctionne à plein régime.
- Vous ne m'avez pas entendu ? je l'interroge sous le regard attentif des autres Démons.
- Euh... Et bien, c'est-à-dire que vous avez parlé en endorien... Nous ne parlons pas cette langue.
« La chance est avec moi aujourd'hui, c'est mon jour ! », je pense avec joie.
- Oui, mes réflexes reviennent très vite, je leur explique. Mais si vous voulez, j'ai simplement sorti une injure courante sur Endora lorsque l'on fait un cauchemar.
Je n'ai aucun doute sur le fait qu'ils y croient, à mon mensonge.
- Oh, d'accord... Désolé de vous avoir dérangée, Diana. Nous pensions que vous aviez un problème, s'excuse mon Démon de garde.
Je secoue la tête et balaie la conversation d'un revers de main. Mais avant qu'ils ne repartent tous, je demande :
- Quelle heure est-il ?
Il ferme les yeux une demi-seconde :
- Six heures trente-huit.
J'acquiesce et retombe dans mon lit, légèrement fatiguée par la grosse journée qui m'attend...
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