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Chapitre 9

~Trouble~


PDV Matt

J'enfilai mes gants de boxe et montai sur le ring. Mon adversaire me dévisagea et déglutit en voyant mon petit sourire en coin. J'étais le meilleur du club ce qui fait que tout le monde me craignait. Malheureusement pour le mec en face de moi il allait mal finir, j'allais clairement le battre c'était sûr. En entendant ça je suis sûre qu'Emy aurait levé les yeux au ciel, me souffla ma conscience. Putain mais pourquoi je pensais à elle maintenant ?

L'entraîneur nous ordonna de commencer. Je secouai la tête comme pour vider mon esprit et me concentrer sur mon combat. Voyant que je n'entamai pas mon adversaire décida de mettre le premier coup. Sa droite, bien qu'étant puissante ne me fit pas mal, elle eu juste pour effet de vraiment m'énerver.

Mon regard devint soudainement sombre ce qui fit reculer le gars en face de moi. J'enchaînai les coups sans lui laisser l'occasion de riposter. Il commençait à saigner du nez et de la lèvre, c'était ce qui arrivait à chaque fois que je me battais contre quelqu'un, une fois que je commençai j'avais du mal à m'arrêter.

Tu es trop violent. Tais toi je me bats juste ça n'a rien à voir. Tu es sûr que ce n'est pas de la violence ? Tu crois qu'Emy en penserait quoi de te voir en train de défigurer quelqu'un ? Elle serait sûrement terrifiée.. Mais pourquoi ce qu'elle penserait m'importe ? Peut-être qu'elle t'attire. Mais n'importe quoi cette fille n'a rien pour elle, et puis elle peut penser ce qu'elle veut de moi je m'en fou royalement, maintenant laisse moi tranquille conscience de merde.

C'est à cet instant précis que je fus soudainement mis à terre ce qui me sorti de mes pensées.

- Eric vainqueur, fit la voix de mon entraîneur.

Je me relevai toujours un peu perdu, je crachai du sang. Il m'avait pas loupé ce bâtard.

- Woh mec tu as foutu quoi ? Me demanda Julien, mon entraîneur, choqué par ma défaite.

- J'en sais rien j'ai pas compris ce qui c'est passé.

- Ben c'est simple tu t'es arrêté de donner des coups subitement, tu avais l'air ailleurs.

- Je vais rentrer on se voit une autre fois.

Mais qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Je n'avais jamais perdu un match. J'étais énervé contre moi même d'avoir été si distrait. Mais par Emy en plus ! C'est ça le pire ! J'avais été troublée par cette fille qui m'insupporte depuis la première fois où je l'ai vu. Elle m'intriguait et je ne comprenais vraiment pas pourquoi. Cette fille c'était pas du tout le genre de fille intéressante.



- Bon pèlerin, vous êtes trop sévère pour votre main qui n'a fait preuve en ceci que d'une respectueuse dévotion. Les saintes mêmes ont des mains que peuvent toucher les mains des pèlerins; et cette étreinte est un pieux baiser, récita Emy en face de moi.

- Les saintes n'ont-elles pas des lèvres, et les pèlerins aussi ? Dis-je sans grande envie tout en fixant mon texte.

- Oui, pèlerin, des lèvres vouées à la prière.

Emy me regarda d'un air suppliant qui voulait dire « applique toi ». Sauf que j'y peux rien si ce truc est vraiment pas fait pour moi. En plus ils parlent comme des handicapés, c'est trop dur de se concentrer avec leur vieux mots.

On continua de réciter notre scène et j'essayai malgré tout de faire des efforts, je n'avais pas envie que cette folle d'Emy me crie dessus, car parfois elle pouvait vraiment devenir flippante.

Une fois terminé, on se retourna vers la salle rempli des autres élèves et notre insupportable prof nous dévisagea avec un sourire. Je crois que c'était la première fois que je ne la voyais pas froncer les sourcils dans ma direction.

- Très bien, c'est une bonne scène. Cependant ça serait bien que Matt tu essayes de ne pas simplement lire et d'y mettre un peu d'envie mais c'était bien. Et toi Emy essaye de parler plus fort, on dirait que tu parles pour toi, faut que tu t'ouvres, la poitrine en avant, les épaules en arrière et la tête relevée, explique notre prof en mimant ce qu'elle disait. Mais sinon je suis contente vous vous êtes bien débrouillé.

Nous étions les derniers à passer, la sonnerie retentit. J'allais chercher mes affaires près à partir tout comme le reste des élèves mais la prof nous ordonna de rester. Non mais c'est pas possible, une heure dans ce maudit cours c'est suffisant, rester ne serait-ce que quelques minutes en plus c'est pas possible. Je me dirigeai vers la porte quand la prof m'interpella.

- Matt, j'en ai pour une minute à peine. Je ne suis pas là la semaine prochaine, nous annonça-t-elle tandis que les cris de joie étouffés se faisait entendre, elle nous stoppa en continuant, mais... Mais je veux... Chut calmez-vous... Je veux que pendant la semaine prochaine et pendant les vacances vous travaillez.

Son absence de la semaine prochaine m'avait enchanté, ce dernier point beaucoup moins bizarrement.

- Avec votre partenaire je veux que vous trouviez un moyen de moderniser cette pièce, je veux que sans que vous changiez le thème principal vous la modifiez à votre manière. À la rentrée on comparera vos idées et on travaillera ensemble pour les dialogues. Une fois fait on fera un casting. Je compte vraiment sur vous, elle tourna le regard vers moi, et c'est valable pour toi aussi Matt.

J'allais rejoindre mes potes quand une voix de fille me hérissa les poils. J'avais vraiment horreur de cette tonalité stridente, et surtout horreur de la personne à qui la voix était associé. Je me retournai pour face à Adélaïde. Je lui fais un sourire aussi splendide que faux.

- Qu'est-ce que tu me veux ? Demandai-je déjà épuisé par cette conversation qui n'avait même pas commencé.

- C'était très mignon de te voir jouer, le grand Mat Costa fait du théâtre c'est vraiment hilarant à voir, elle s'arrêta et voyant que je ne réagissais pas elle continua, et en plus tu le fais avec cette minable, je vois que tes fréquentations changent. C'est bizarre il n'y a plus rien d'effrayant et d'attirant chez toi quand tu fais le faible à jouer une pièce de théâtre, où est Matt l'intimidant boxeur ?

- C'est bon tu as fini ? soufflais-je en croisant les bras sur ma poitrine.

Voyant qu'elle n'avait pas réussi à m'atteindre elle repartit. En réalité ça aurait été quelqu'un d'autre qu'elle je serais sûrement partit au quart de tour, je lui aurait sûrement sauté dessus à me parler comme ça, mais pas Adélaïde. J'avais l'habitude de ses petits jeux pathétiques et je savais qu'il ne fallait pas réagir pour qu'elle s'arrête et me laisse tranquille. Comment j'avais fais pour sortir avec cette fille ? Ah oui c'est vrai elle est super bonne et baise bien.



PDV Emy

Accompagné par mes amis je me dirigeai vers les vestiaires, Baptiste nous laissa tandis que nous allions nous changer. Nous étions en train de rigoler -Margaux et moi- dans un coin lorsque la porte s'ouvrit sur Chloé et Lisa, suivit des filles de leur classe. En nous voyant les filles nous rejoignirent. Je les regardai étonné.

- Qu'est-ce que vous faites là ? Demanda Margaux en me devançant.

- Le gymnase est pris aujourd'hui alors on vient faire athlétisme avec vous, répondit Lisa avant de me prendre dans ses bras suivi de Margaux pour nous dire bonjour.

Malgré le fait qu'on ne soit pas dans la même classe on se voyait assez régulièrement et je les appréciais beaucoup. Elles étaient vraiment sympas.

Attendez deux minutes. Mon cerveau s'illumina comme si une ampoule venait de s'allumer à l'intérieur. Si elles sont là avec leur classe ça veut dire que Matt est là aussi. Merde pourquoi en y pensant cela me fit sourire. N'importe quoi Emy faut que tu arrêtes, me dis-je pour moi-même.

On sortit les dernières avec les filles puisque nous avons pas mal parlé et rigolé. C'est pour cela que quand nous fûmes sorti le prof nous regarda d'un air sévère.

- C'est pas trop tôt, gronda-t-il.

Je baissai la tête honteuse devant ce petit sermon de rien du tout, les autres élèves nous dévisageai et je le remarquai lui. En voyant mes joues rouges Matt fit son sourire en coin typique pour se moquer de moi ce qui me gênai encore plus. Quel imbécile !

- Bon, reprit le prof, vu que nous sommes deux classes aujourd'hui on va faire foot.

Il fait ensuite les équipes pour qu'elle soit à peu près équilibré. Je me retrouve avec Baptiste, Louis -le copain de Lisa- et Chloé. On avait fait 4 équipes, nous jouons sur des demis terrains. Pour le premier match je suis contre Margaux.

C'est comme partout, les filles ne jouent pas puisque aucun garçon ne nous fait la passe alors au bout de deux minutes avec mes amies on se rejoint au milieu du terrain pour discuter.

- Oh les filles jouer un peu au lieu de rester planté là ! Cria le prof de sport de la classe de Chloé.

- Oui mais ils nous laissent pas jouer, se plaignit Margaux.

Il siffla ce qui fit s'arrêter le match.

- On installe une nouvelle règle, pour marquer il faut automatiquement qu'une fille de l'équipe touche la balle dans l'action c'est compris ? Alors jouez en passe et les filles faites un effort et arrêtez de papoter.

Le match devint tout de suite plus intéressant, j'aimais beaucoup le sport et je dois bien admettre que j'étais plutôt bonne. Malgré la nouvelle règle, les garçons étaient un peu retissant à nous faire la passe, il y avait seulement Baptiste et Louis. Le match se termina et on eut juste 5 petites minutes pour récupérer et entamer le prochain match.

Je grimaçai en voyant l'équipe adversaire, c'était celle de Matt. Le ballon était à ses pieds, il avait l'air impatient de jouer. Le prof qui faisait l'arbitre répéta les règles et lança le match. Matt fit la passe à une fille et partit tout seul, il arrivait à dribbler tout le monde, il courait super vite, il arriva à atteindre nos cages et marquer un but sans difficulté.

Il passait près de moi en courant pour rejoindre son côté de terrain, à ma hauteur il dit « Apprête toi à perdre lamentablement Emy » avec son petit sourire de vainqueur qui m'énerva au plus haut point. D'accord il était super doué mais j'avais horreur de sa manière à faire le malin. Je détestai vraiment ce mec avec son air insupportable et ses airs supérieurs. En tout cas tu ne détestes pas ses fesses que tu fixes depuis tout à l'heure avec admiration, ricana ma conscience. Je releva soudainement le regard en rougissant. Heureusement personne ne le remarqua. Et puis c'est vrai qu'avec ce short, il est plutôt à son avantage.

J'engageai avec Louis, une fois qu'il me fit la passe Matt se jeta sur moi en me bousculant pour prendre le ballon ce qui me fit tomber sur les fesses.

- Non mais tu peux pas faire doucement, hurlais-je.

Il ne m'écouta pas et continua sa course jusqu'aux buts. Il revint tout sourire avec le ballon dans les mains après avoir marqué. Il me regarda amusé alors que j'étais toujours par terre.

- Ben alors Emy qu'est-ce que tu fais par terre, un problème ? Demanda-t-il ironiquement.

Alors que j'allais insulter cet idiot Baptiste se mit devant moi et prit la parole ce qui me choqua.

- Tu peux pas faire attention un peu, s'énerva-t-il contre Matt.

Ce dernier le dévisagea tout aussi surpris que moi.

- Je t'ai pas parlé à ce que je sache, maintenant pousse toi de mon chemin, dit-il visiblement agacé en poussant mon ami sur le côté.

Le prof arriva pour éviter que la tension monte d'un cran. Baptiste m'aida à me relever et aussitôt je fus entouré par Chloé et Louis qui lançaient des éclairs des yeux à Matt qui avait l'air très amusé par la situation. Putain ce qu'il m'avait énervé.

On reprit le match et poussé par la rage de vaincre et de me venger je me surpassai pour bien jouer. Ceci étonna tout le monde quand je marquai suite à une magnifique passe de Louis. Je m'approchai de Matt le sourire aux lèvres.

- On fait moins le malin là, le défiais-je.

Son regard devint plus sombre.

- Tu es vraiment nulle Emy, si tes chevaliers servants n'étaient pas là pour toi tu serais vraiment inutile.

- C'est pas mes chevaliers servants, m'emportais-je , et d'abord je peux te battre quand je veux.

Il partit dans un fou rire. Je le fusillai du regard. En voyant ma tête il s'arrêta comme il put.

- Je savais pas que tu étais aussi drôle mon chou.

- Mais qu'est-ce qui te prend ?

- C'était vraiment trop mignon comment tu essayais de te justifier quand tu as dis « c'est pas mes chevaliers servants » mais alors quand tu as dis que tu pouvais me battre avec autant de sérieux, il pouffa, vraiment Emy j'ai jamais entendu un truc aussi ridicule.

- Tu es vraiment qu'un imbécile.

Je tournai les talons encore plus furieuse que tout à l'heure. Ce mec avait le don de me foutre en rogne. La fin de match se déroula dans une atmosphère tendue, on avait vraiment l'impression que nous étions dans une compétition, limite on se sautait dessus pour s'arracher les cheveux.

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