3- Les Cadres De Verre
-Allez Yuri, dépêches toi un peu !
-Mais je veux pass !
La bataille était interminable, de celle où le perdant aura usé de toute son endurance : la gosse ne voulait visiblement pas se brosser les dent, ni même s'habiller convenablement.
Ça le gonflait, autant que les nerfs se dessinent déjà sur le haut du front, la brosse dans la bouche, le manteau dans la main droite.
S'il avait su, il n'aurait pas signé pour cette vie, et a y reflechir ce n'était pas comme s'il avait véritablement choisi.
Aujourd'hui Katsuki retourne à l'office, travailler, et laisser Yuri aux collègues le temps de la patrouille.
Pas que l'envie lui revenait en bouche soudainement, mais il fallait bien reprendre un mode de vie normal.
Et surtout avoir de l'argent.
-MAIS BORDEL DE M-merle, on va être en retard ! Tu ne veux pas voir Godzilla et tata Kirby avant qu'ils partent en mission ?
-Oh oui ! TATA Kirby ! Je veux les voir !
C'était comme ça qu'elle les surnommait, Eijiro et Ochako.
-Grouilles petite naine.
Puis finalement après après avoir débusqué le manteau rose, et dégoupillée la brosse a dent, Yuri se précipitait déjà dans tout les sens sous l'œil feutré du faux géniteur, et dans le reflet du miroir, il voyait un homme aux cheveux verts fantomasque retraçait du regard ses allés et venus dans la petite salle de bain, sans un mot.
Katsuki se detaillait justement, essayant d'oublier un instant la présence fantôme : il avait revêtu son revêtement de hero.
Le vêtement avait été réparé depuis, on apercevait pourtant quelques traces de brûlures à certains endroit.
Le costume ne lui allait plus aussi bien qu'avant : les quelques semaines confinées dans la maison avait suffit à lui faire perdre quelques kilos de gras et de muscles.
-Putain... Je me suis vraiment laissé aller.
Il perçu Deku faire un sourire par dessus son épaule, et Katsuki coupa le contact visuel dans l'immédiat, avant de le regretter, et d'aller vomir tout son mépris pour lui même.
Ça faisait bien trop longtemps que Katsuki percevait ces visions pour s'en soucier aussi tard, et même si la folie s'était éprise de ses cellules grises, la dépendance à ces apparitions s'était installée bien trop profondément, comme un besoin, la sauvegarde de son visage, de son odeur, de tout son être.
Yuri était enfin prête alors ils partirent sans tarder, ce n'était pas son genre. Au moment de fermer la maison, sa main se mit à trembler. Irrationnellement, une certaine crainte s'était muté, lorsqu'il pris conscience de ce qu'il allait faire. Katsuki retrouvrait la lumière du jour, l'air extérieur, et les gens.
De quoi perdre ses moyens.
-Yuri !
La gamine avait filé hors de ses pattes pour courir dans la rue, elle pouvait enfin courir, alors elle en profitait, mais Katsuki était sur le point de faire une crise cardiaque.
Instinctivement il se précipita sur la gamine naïve, stoppant net sa course efreiné en emprisonnant sa main à la sienne dans l'immédiat.
-C'est dangereux de courir sur la route stupide gosse !
-Pardon... Mais je voulais tellement courir ! Tu m'interdis de courir à la maison...
Elle lui refaisait cette bouille triste qu'il détestait, réalisant une angoisse naissante lui bouffer l'oxygène de sa poitrine, il avait de ce fait réagit comme à son habitude au quart de tour.
Katsuki s'agenouillea à la hauteur de l'enfant, remis en place son manteau qu'elle avait d'ailleurs boutonné n'importe comment, lui adressant un sourire pour s'escuser.
-Pardon Yuri, je veux juste plus que tu disparaisses de mon champs de visions d'accord ? J'ai promis à ton père que-
La phrase n'eut jamais de fin, c'était trop direct, trop brut et trop dur à prononcer.
Il se contenta de lui mettre sa capuche sur la tête et de la laisser courir sur le trottoir, lui a l'arrière le pas traînant.
Je ne veux pas te perdre toi aussi.
-Allez Katsu !
Mais aussi désagréable étaient les enfants en général, il devait admettre ne pas pouvoir se détacher de celle là .
Il le retrouvait en elle tellement de fois,
peut être parcequ' elle possédait la moitié du patrimoine génétique de ce satanée nerd..
... et de Heather.
A ce jour encore, il ne savait pas encore comment qualifier la mère biologique de Yuri.
"Tu as raison Katchan, elle a mes yeux.".
Katsuki l'imagine bien, prononcer ces mots si facilement, comme un poème balancé à la volée. Avec le temps, il ne parvient plus à retranscrire sa voix avec exactitude, et c'est souvent ce genre de réflexion triste qui prend le dessus sur la nostalgie passé.
Elle a tes yeux, mais pas tes cheveux, et ce ne sont pas les miens non plus.
Sûrement ce qu'il lui aurait repondu.
Elle n'a rien de moi.
Elle n'a que toi, et Heather.
-Yuri, reviens par ici on est arrivé.
La petite fille fit volte face et revenue immédiatement se coller joyeusement au cendré.
-Qu'est ce que t'as à me coller aujourd'hui ? Pas qu'il n'en était pas satisfait, mais il était rare de la voir si tactile ces derniers temps.
-Je suis contente d'être avec toi ! Et de te voir dans ton costume !
Sa grande main se déposa dans ces petites boucles blondes, attendri par cette mou, et ce sourire sincère qu'il n'avait pas vu depuis longtemps.
-Ka-Katsuki ? C'est bien toi ??
Ochako avait ouvert la porte de l'agence en ayant cru apercevoir son camarade explosif disparu depuis quelques semaines. Et sa vision ne l'avait pas trompé, mais maintenant qu'elle était en face, elle ne trouvait plus les mots pour le saluer.
Elle bafouilla quelques phrases incompréhensibles, abasourdie sûrement de leurs présences inattendue.
-Tata Kirby!
La gamine mis fin à ce dialogue gênant, et sauta joyeusement dans les bras de la jeune héroïne.
-OH mon Dieu Yuri ! Tu vas bien ?
-Oui tata, Katsuki est à mon service et j'ai le droit à des pancakes tout les Lundi !
-Ah ah je vois ! Tu te régales j'espère..
Elle lui pinça gentiment les joues, comme elle le faisait toujours en voyant la gamine. Celle ci ne semblait pas réellement apprécier, et Katsuki se retenait cependant d'exploser la tête ronde de sa collègue.
-On peut rentrer ? Le cendré avait coupé sec les retrouvailles, puisque finalement les 3 étaient encore au palier de l'office, et Katsuki n'était pas venue montrer en spectacle sa gamine.
-Ou-Oui bien sûre !
Yuri se détacha d'Ochako pour venir lui agriper la main, par crainte. Elle n'avait plus l'habitude du bruit, et du monde.
L'office était toujours autant animée, le bavassement de pies en arrières fond, et le perçant de regards aiguisés entre les deux omoplates.
-Ton bureau n'a pas changé Katsuki, mais il est, comment dire...
Rempli de paperasses datant de plusieurs mois. Katsuki n'avait jamais aimé faire ce genre de choses, et à l'époque il ne s'en chargeait pas.
"Maintenant que je ne suis plus là, c'est vraiment le bordel Katchan"
-Ta gueule Deku ! Le son avait bravé l'interdit, se faisant entendre dans un murmure colérique.
-Qu'as tu dis Bakugo kun ?
-Rien rien, fais savoir à Endeavor que je suis de retour !
Elle murmura un "bien", puis s'éclipsa, une aura d'inquiètude empestait maintenant les locaux. C'était sûrement idyllique d'espérer qu'elle n'ait pas entendu. Terriblement gênant.
-Ils vont tous me prendre pour un timbré... Souffla t'il exaspéré
Enfin, si ce n'était pas déjà fait...
Il laissa naviguer sa main sur la pile de papier, à la dérive, certain jaunis par le temps. En faisant le tour du bureau, la chaîse roulante, toujours aussi abîmé et noire semblait l'avoir attendu une décennie.
Il s'affala de nouveau dedans, retrouvant cette agréable sensation, tournant sur lui- même en s'y enfonçant toujours un peu plus.
L'oeil de nouveau aux aguets sur la pièce, Yuri semblait avoir trouvé de quoi dessiner, et même s'il s'agissait de document important, il y avait de quoi se delecter de cette vision ravissante.
-Oi le puceron, tu dessines quoi ?!
-Je dessine Papa et Maman sur la photo !
Son sang ne fit qu'un tour. La commode a sa droite arborait des cadres de verre, abritant des photos dont il avait oublié l'existence, et même si de là ou elles étaient il n'en voyait que les couleurs fades, il se souvenait encore parfaitement des événements quelles représentaient.
Ils étaient partout. Et c'était douloureux.
Yuri apporta le dessin, facile de déduire qu'elle avait dessinée la photo de famille posté sur la commode.
Et avant même qu'il y prête une réel attention, le papier reçu quelques goutte d'eau.
Yuri pleurait à nouveau, silencieusement, essayant de se retenir éperdument de renifler.
-Yuri...
-Je.. Je pleure pas ! Cria telle, accentuant davantage ses hoquetements douloureux.
Mécaniquement, Katsuki engouffra la gamine près de son torse sûrement trop dure et rêche pour une si petite colombe fragilisée, essayant sûrement d'étouffer leur tristesse conjointe, dans le creux du cœur qui ne parle plus.
***
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