22- Crépuscule Du Cerisier
Qu'avais-je donc avalé de travers pour être si peu aimable en ce matin chaotique ?
J'ai engueulé la météo, la vieille dame et les meubles.
Les gens me dévisagent en douce. Mais pas lui, non, lui il ne fait rien. Il est un peu comme moi, il se moque des grimaces et des griffes.
Surtout les miennes.
~~~
Izuku et Katsuki étaient sur le point de manœuvrer une arrestation, là en plein milieu d'une rue polluée d'un brouillard matinale epais.
-Kacchan !! Attention sur ta droite !!
D'un simple revers de main, la chair de feraille s'articula d'elle même, et du creux de sa paume jaillit une source lumineuse, ou du moins un semblant d'explosion qui cloua au sol le fou qui courrait.
Katsuki pestait, les vilains se faisaient toujours plus nombreux, plus ambitieux et parfois même plus créatif.
-Mei à fait un travail incroyable !
-Restes concentré le nerd !
Les étoiles affluaient par millier dans ses petits yeux émeraudes, comme une galaxie qui le hapaient irréversiblement, le dévorer peut être, l'embrasser sûrement, et pour rien au monde il voudrait échanger ces 2 paires de billes vertes.
-Deku, sur ta gauche !
Et en ni une ni deux, le Vilain avenant se prit un sacré coup de genou dans les côtes.
-Pas mal pour des guiboles de fer. répondit il d'un sourire, tandis que l'homme tout juste assommé se laissait menotter par ses tendres mains.
Il ne restait plus qu'un connard à cogner, et ils étaient partis, seulement celui là se montrait peut être un peu plus compétant.
Et justement un peu tard Katsuki vit son ombre se pourfendre dans le ciel, comprenant qu'il allait retomber directement sur Deku.
Je ne sais pas depuis quand, ni comment, mais j'avais contracté un sens du sacrifice douteux, tout juste agaçant.
J'avais cette fâcheuse manie de m'interposer entre les balles et les lames, ce terrible réflexe musculaire de me positionner devant Deku comme un dernier rampart face au monde, face à la mort et à la méchanceté.
Et ce n'était pas parce que je ne le pensais pas capable, ni même que je le pensais faible, non, c'était purement instinctif peut être un peu égoïste au fond du fond. Un reste de cette dépression qui m'a collé à la peau et qui réagit encore à la simple pensée de le revoir se faire malmener alors qu'il est déjà assez meurtri.
J'avais cette peur de retrouver ce moi, qui n'était plus moi. Cette sensation du corps qui se décèle de l'esprit, du cœur qui s'affole et qui recèle une fatigue quotidienne trop lourde à porter.
J'avais fini par le comprendre, et c'est peut être ridicule, mais j'avais besoin de lui pour être moi.
Et maintenant que Katsuki etait entre l'ombre et lui, arrivé si rapidement qu'il en était lui même surpris, un petit cri de crainte lui échappait dans son dos, et pour la seconde tentative, cette fois ci de sa main charnelle, il vint procurer l'explosion qui signalait le terme de cette mission infâme.
***
-Bon travail les garçons, je vois que vous vous êtes clairement remis de vos injures. Vous pouvez disposer de votre journée.
À l'aube du midi, le vieux grincheux ne décontractait toujours pas ses sourcils terriblement froncés au dessus de ses paupières.
Dans son bureau, on crevait de chaud, et il ne lui venait pas à l'esprit d'éteindre ces flammes ridicules qu'il pavanait avec son costume tout aussi fade de goût.
-Merci Endeavor! Bon courage pour la suite !
Deku avait toujours cette politesse intarissable en dépit de son esprit critique, il le salua au moins 5 fois, pour lui c'était déjà 5 de trop.
Sur ces quelques pieuses gestuelles ils quittèrent le bureau dans un dernier soufflement d'aise, les missions enfin achevées pour aujourd'hui du moins, et ils se dirigeaint lentement vers la sortie de l'agence.
-Olala Kacchan... On a tellement de chose à faire aujourd'hui !
-M'en parle pas, ça me gave rien que d'y penser !
Malgré le boulot de ce matin, Deku semblait plus énergique que jamais, ses bras remuaient de bas en haut, pour évacuer le stress sous forme de chaleur (comme si le vieux crouton n'était pas suffisant) , et les yeux de Bakugo qui ne pouvaient s'empêcher de suivre cette andouille s'agiter, commençaient à fatiguer sérieusement.
Alors, sans aucune gêne, Katsuki vint lui prendre la taille et le ramener sur son flanc, quelques mèches vertes lui chatoullaient déjà le nez, accompagné de ses parfuns printaniers divins.
Izuku se blottit avec quiétude, il devinait un fin sourire au milieu des étoiles de ces joues, et lui même se sentait détendu.
-Je peux te demander quelques choses ?.. Murmura t'il, presque inaudible, comme pour ne pas casser cette bulle qui les entourait délicatement.
-hm ?
La gêne lui monta aux joues formant de petite plaque rougis sur les pommettes qu'il retenait d'embrasser.
-Pourquoi... Tu t'es interposé ce matin ? Je l'avais vu tu sais.
Ah, évidemment qu'il allait le remarquer. Il n'était pas con.
-Deku... Comment dire...
Katsuki vint se détacher doucement, prendre sa main dans la sienne. Ils étaient déjà dehors et les quelques cerisiers fleuris les arrosaient de leurs pétales voluptueuses.
-Je suis juste, fou amoureux d'un putain de brocoli qui se croit plus fort que ce qu'il n'est.
C'est que c'en était presque ridiculeusement romantique, quelques petals qui se perdent un instant où deux sur les cheveux, et sa main qui se sert par surprise.
-WA euh... Kacchan tu.. Je t'aime aussi... Mais je pense que je suis assez fort pour nous deux tu sais...
Je riais niaisement.
Putain, oui, qu'est ce que j'étais niais. Je crois que l'ocytocine se deversait un peu trop dans mes veines, je chantais les phrases avec des roses, et étrangement ça ne me déplaisait pas, lorsque je voyais sa surprise, sa gêne innocente et pure se dessiner sur son visage rond.
-C'est juste que, ta vie importe plus que la mienne... Laissa t'il échapper
Je connaissais ce regard, écarquillé et terrible à sa manière. Avant même qu'il ne rouspète d'inquiétude, je vins lui grapiller la phrase sous le nez.
Quoique tu me dises ça ne changera rien, tu vas devoir t'y faire. C'est de ta faute après tout.
Sur ces quelques mots, ils rentrèrent à la maison pour se rasasier et préparer la suite de cette journée plutôt remplie.
***
Pdv Izuku
On était un peu à la bourre, peut être carrément. La promenade avait duré, et perduré un peu trop.
Kacchan cuisina rapidement, ils mangèrent debout, les mains entre l'assiette et la garde robe.
-Bordel mais où est ce que j'ai foutu mon putain de costume !!
Dans le petit cajibi, les vêtements se faisaient maltraiter par une sacré tête blonde.
-Attend Kacchan, j'ai rangé tes costumes dans ce plaquard ci !
Il me transperça d'un regard à la fois épouvanté et meurtrier.
Yuri et moi, avions quelques peu envahit l'espace de cette maison, c'était même un euphémisme. Nous étions des parasites, je devais l'admettre, j'en étais même venu à ranger les vêtements de Kacchan à ma sauce, sans lui toucher un piètre mot.
Mais étrangement à ses introspection, Katsuki ne disait rien, ou presque. Il se contenta de grogner comme un chat vexé, et d'un pas alourdi fouillait dans le placard d'en face.
-Ouais, c'est bon, je l'ai. Souffla t'il, il cru même entendre le grincement de ses dents.
-Je suis désolé... J'en fais peut être un peu trop..
Izuku s'en voulait par habitude. Il n'aimait pas rendre les gens agacés par sa faute, surtout Kacchan, après ce qu'il avait enduré il cherchait, en fin de compte, qu'à le soulager un peu.
-T'façon ce placard devait bien servir à quelques chose un jour.
C'etait sa façon de me dire qu'il aquieçait mes actions, peu importe la gêne. Je profitais de sa gentillesse, et je craignais un jour la voir s'essouffler pour retrouver "un Kacchan à la Kacchan" , il n'y avait pas d'autre mot. Et à y réfléchir, ça ne me dérangeais pas tellement.
Nous nous changions, rapidement. Mon costume rouge a rayure avait été offert par ma mère il y a longtemps, c'était presque vexant de me dire qu'il m'allait encore, toujours cet air un peu niais et ridicule, tandis que Kacchan portait ce costume à fleur dans lequel je le trouvais terriblement beau.
Il y eut un petit silence, pour lequel les deux hommes se regardèrent peut être un peu trop, ils s'échangèrent des questions par le regard, parfois un peu déplacées.. Parfois pleine d'amour, et finalement ils se resaisirent parce que franchement il était l'heure là.
Sur le seuil de l'appartement, Izuku baffouilla pour la 6 ème fois la liste des choses qu'ils emportaient avec eux.
-Le cadeau d'Ochako, nos costumes, les clefs de l'apart, les clefs de voiture, le discours... On est bon !
-Oui putain on est bon, arrêtes de stresser tu vas me rendre fou !
Il ferma la porte, et les deux partenaires se dirigeaient déjà vers la voiture garée juste en bas de l'immeuble.
Plus ils descendaient les marches avec un entrain croissant, plus Izuku sentait son anxiété montrer le bout de son nez, comme un élastique le tirant en arrière, essayant atrocement de lui faire passer un message.
- Kacchan.
Izuku s'arrêta en plein milieu, et Katsuki releva tout juste la tête d'une façon désintéressé vers son amant, qui avait parfois l'habitude de s'enbrouiller pour 3 fois rien.
-ON A OUBLIÉ LE PLUS IMPORTANT.
-quoi ?
-YURI.
-MAIS C'EST TA GOSSE BORDEL.
Izuku retenait déjà les larmes de culpabilité de tomber en imaginant la gamine les attendre sûrement quelques part entre la chambre et le salon, la porte verrouillée sans comprendre ce qu'il se passe.
Un retour en arrière mouvementée, puis une récupération plus tard, le trio fini par se retrouver enfin dans la voiture en direction de la salle des fêtes.
Comme le trajet était un peu long, Yuri s'était endormi et Katsuki en profita pour aborder un projet qui lui tenait certainement l'esprit captif depuis quelques jours.
-Hey deku, Je pensais monter ma propre agence, avec toi. On pourrait tout gérer à nous deux, piquer quelques employés à cet enfoiré d'Endeavor..
Izuku se détacha de son livre, toujours et encore de la psychologie depuis le temps, et reflechissa sérieusement à la proposition évoquée.
-C'est... Compliqué... Tu es le second, tu ne préfères pas attendre que Endeavor te succède la boîte lui même ?
Katsuki prit un virage un peu serré, la tête de la gamine heurta la portière et elle émit un grognement insatisfait.
-OH ! Ça va ma puce ?
Izuku s'était retourné par réflexe, presque par dessus son siège, et elle lui assura que tout allait bien, avant de se reblotir contre la ceinture, et sommeiller de plus belle.
Maintenant que le brocoli avait de nouveau son attention, Katsuki finit par répondre :
-Il va la donner à son fils très certainement. Et d'ailleurs c'est hors de question que ce trou du cul me commande quoique ce soit.
-Oh euh... De quoi on parlait ?
-De l'agence, de Shoto. Il fit tiquer sa langue, Katsuki détestait répéter les choses après tout, mais il est vrai qu'il aimait aussi Izuku pour son côté Lunaire.
Celui ci bafouilla une excuse, et reprit la conversation plus sérieusement.
-Mais... Il va y avoir de la compétition.. Et ce sera source de conflit avec Shoto tu ne crois pas ?
-Double face ? Des conflits ?
Il se mit a rire. Izuku se senti attaqué personnellement, c'était un rire moqueur de ceux qui disait "reflechi deux secondes sans déc" Impossible. Je le connais bien maintenant ne t'en fais pas.
Ce n'était pas des mots de violences, mais Izuku le pris à cœur, négativement.
Je m'enfonçais un peu plus dans mon siège passager, le visage face à la vitre et aux reflets extérieurs. Le paysage se floutait en couleur harmonieuse, nous roulions trop vite pour l'adaptation de mes yeux aux décors.
Je senti une certaine pression sur ma cuisse, il s'agissait de sa main, froide du métal, qui me caressait pourtant chaleureusement.
-Escuses moi si je t'ai vexé.
Dit il simplement, le regard toujours ancré sur le bitume. D'ailleurs, maintenant que je le soulignais, quelques mèches farouches semblaient parasiter sa vision et délicatement, en espérant de pas le faire bouger d'un millimètre, je vins les dégager sur le côté de son visage.
-Tu sais... Il y a un temps, où je voulais te voir avec lui.
Izuku ne sait pas ce qui lui avait prit de lui avouer ce lointain secret. Son coffre fort semblait manquer d'une serrure fonctionnelle, et parfois les révélations fuitaient à tout hasard, ça ne manquait pas de le faire rougir de honte.
Kacchan sembla ahuri, à la fois dégouté sûrement en ayant imaginé quelques chose de déplacé avec le double alter.
-Moi Avec lui ? JAMAIS. Non mais t'as vu ses cheveux ? Sa façon d'agir ? Je l'apprécie en tant que partenaire, car il s'agit d'un bon Hero. Humainement parlant, et même physiquement, il ne m'attire pas.
Je me pris d'un sourire sûrement bête. Donc j'étais humainement parlant attirant pour lui ? Moi et mes murmurs, mes admirations trop poussés, mes tics de compter tout et n'importe quoi... Mon stress engloutissant.
Et ne parlons pas de mon physique douteux.
J'aurais aimé d'ailleurs, qu'il m'explique pourquoi malgré la palette d'homme qui lui était donné d'avoir rien qu'avec son attitude de mauvais garçon, il m'avait choisi, moi.
Mais il fallait remettre ça a plus tard, puisque se dessinait par delà la fenêtre, la fête pour laquelle ils étaient conviés.
Le monde était assez conséquent, à sa droite se dressait la banderole festive d'entré et à son pied, curieusement certain journaliste interrogeait les convives en vue d'un scoop divertissant, tandis qu'à sa gauche Kacchan rageait bruyamment à la vue de la foule trop pleine et d'autant plus une fois à l'intérieur de la salle.
-Ochako !! Tu es ravissante...
-OH merci Deku kun!!
Je me sentais piteux à côté de la blancheur colombe de sa robe et de ses dents, tout juste habillée d'un bonheur qui rayonnait.
Je lui procurais notre présent de mariage puis Katsuki et Yuri, qui ne percevait qu'en fond le grand buffet garni, decampèrent les yeux salivants, me laissant m'entretenir gentiment avec ma meilleur ami.
-Tu as vu à l'entrée ?! Les cerisiers sont magnifiques ! Nous avons bien choisi le jour !
C'est vrai, il s'agissait d'une des meilleurs périodes pour se sceller à vie avec son âme sœur, et justement l'âme en question s'avança par delà le buffet, un costume accordé au plumage de son amie, une fleur rosée sur la poche ventrale, des gants calcaires et une broche doré dans ses cheveux aubernes.
Tsuyu était d'un ravissement improbable.
Les deux côtés à côte, ses yeux saturaient d'une lumière trop pleine.
Elles étaient magnifiques, et sa chère amie deverssait un regard tendre à sa bien aimée.
Il aurais dû s'y attendre un peu, cette vision lui rappelait son union de jadis avec Heather.
L'annoncement de Yuri, et le destin accroché avec.
Son sourire se cacha un instant dans un recoin de son esprit, ce n'était pas si facile d'oublier les souvenirs après tout.
Izuku n'avait pas envie de les effacer non plus, ces quelques moments de sa vie, et il ne pouvait qu'à l'heure actuelle ne plus les regretter, les rendre plus arrondit et moins tranchant sur les bords pour espérer les chérir un peu plus.
Accueillir les nouveaux souvenirs dans un grand tableau qui ne ferait pas d'ombre aux anciens.
-OI, le nerd. Faut bouger.
D'ailleurs, il ne sait pas comment ne pas avoir fait attention plus tôt, mais Katsuki portait ce même costume, et maintenant c'était à son tour d'être le témoin dont l'heure du discours avait sonné.
Un peu dans la précipitation, Izuku sortit mes notes et plusieurs d'entre elles se mélangèrent aux quelques derniers petals de cerisiers dans le vent. L'assemblé lui criait silencieusement des moqueries, tout en retenant les rires, et Katsuki lui, lui fit comprendre sans un mot qu'il pouvait se débrouiller par lui même.
Chose qu'il fit. Alors, reprenant les brins de mémoire de ce qu'il avait à peu près prédit de dire, il s'engagea dans un monologue enjoleux. Ça se déroula plutôt bien, mais il comprenait mieux pourquoi Katsuki ne tenait pas tant que ça à être le témoin à l'époque.
Puis, à l'instar des cerisiers qui ne présentaient plus beaucoup de fleurs à faire danser, vint la cérémonie, le baiser et l'échange de bague.
Enfin, lorsque le bouquet tournoya dans les airs, normalement convié pour les jeunes femmes,
de son 1 m 80 et un sourire satisfait,
Kacchan attrapa les fleurs en vol, écrasant les concurrentes du regard.
J'allais aussitôt me mettre à bricoler une excuse pour son comportement ingrat, mais il m'intima de me taire du regard, et maintenant que je le remarquais, la foule semblait bien silencieuse, voir même, et j'aurais aimé me tromper, tournée vers nous.
-JE L'AIME. Hurla t'il, et ce refrain lui semblait familier. Izuku pensait halluciner, tandis que le fauve s'avancer le bouquet en main, l'autre élégamment amenée dans son dos.
-J'aime cet abruti d'Izuku Midoriya.
La honte submergea Izuku en réalisant que son âme sœur répétait les mots sorti de sa folie et la libération du jour dernier, la fatalité de comprendre qu'il l'avait entendu. Le rouge lui monta au joue lorsque Kacchan posa le genou à terre, le bouquet tendu.
Le message paraissait assez clair.
-Marions nous, Deku.
Susurra t'il.
Je cru percevoir des applaudissements et des cries, mais c'était un peu flou.
Le crépuscule de mon sourire refit surface, j'explosai déjà en éclat de rires et de larmes, et timidement j'essayais d'accorder ces quelques mots sincères :
-D'accord, Kacchan !
***
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