10- La révolution ne vient pas
Titre inspiré d'un dj que j'affectionne, les plans sans dialogues sont les plus lourd de sens, lien : (attention y a des plans olélé)
https://myreadingmanga.info/okujo-kantorera-the-revolution-does-not-come-boku-no-hero-academia-dj-eng/
Longtemps*
***
Patiente encore un peu.
***
Trop de portes m'ont paru insurmontable aujourd'hui .
Mais celle ci.
Celle ci c'était bien la pire.
J'avais peur que la poignée me brûle, que l'intérieur me carbonise et qu'il ne reste plus rien de moi.
J'avais beau me persuader que c'était un mal nécessaire, j'avais peur. Une peur qui prenait ses aises dans mon abdomen, une peur qui se moquait ouvertement de ce cadavre ambulant que j'étais devenu.
Pendant un instant, j'étais parvenu à faire taire cette saloperie, juste assez pour que je me précipite dans la chambre, les yeux et le cœur clos.
***
La porte s'ouvrit dans un bassement d'air léger, donnant sur une petite touffe verte en panique.
-T'en a mis du temps sale nerd !
-Dé-désolé Katchan, Ses bras musclés essayaient de garder tant bien que mal des Hamburger visiblement fait maison, des boissons et des frites. C'est que je voulais que tout soit parfait... Ça fait vraiment une décennie que tu n'es pas venu dormir chez moi alors... Ça m'a pris un peu de court.
-Ouais. Bref, donnes moi ça. Sans même l'aider, il pris son dû et croqua avidement dans le sandwich.
-C'est b-bon ?
Le cendré échappa un grognement satisfait.
Izuku et Katsuki allaient chacun avoir un appartement l'an prochain. Après tout ils étaient tout juste majeur, bondés de promesses le diplôme en poche, une soif d'aventure insatiable.
La vie d'adulte les martelaient à grand coup de marteau.
En réalisant leurs départs proches, les deux amis d'enfance profitaient de leurs vacances comme si chaque jour était le dernier.
-Bon. On récapitule le plan ? Dit il la bouche pleine, le plus jeune vint le rejoindre sur son lit.
Ils avaient prévu de partir faire du camping sauvage, à la montagne.
Ensuite momo les avaient convié pour partir quelques semaine aux Canada. Tout avait été rudement prévu.
-On part demain matin. Dit le blond, le ton sérieux.
-Attend quoi ? Mais tu avais dis dans deux jours !? Sa voix avait viré dans les aigus, tant il était surpris.
-Sauf qu'il y a eut un imprévu. L'anniversaire de ma diable de mère est dans 1 semaine, et si je n'y suis pas, je vais me faire étriper.
Rien que d'y penser, j'en avais mal au crane.
-Tu ne connais même pas l'anniversaire de ta propre mère ?! Il semblait ébahis par cette vérité, et beaucoup moins sur le fait que nous partions demain.
-Oi Tu m'as écouté abruti ?
Dans sa contrariété, il le renverssa sur le dos, lui tenant les poignées en otage.
-Faut que tes affaires soient faites ce soir. Les miennes sont déjà toute prêtes dans ma chambre, j'aurais juste à les récupérer demain matin.
Katsuki réalisa tout à coup la proximité des corps, leur position. Il ne l'aurait jamais souligné quelques années plus tôt, il n'y aurait même pas pensée à vrai dire. Mais soudainement, il sentit son visage prendre quelques degrés.
C'était intensément désagréable.
-Je-OK Katchan..
Le tout était d'autant plus gênant que cet abruti rougissait lui aussi.
Merde.
Merde merde.
Sa gêne avait atteint le maximum contenable, et Katsuki se retira brutalement.
Enfin il l'aurait fait, si le nerd ne l'avait pas retenu à son tour, sûrement dans un geste de panique lui aussi.
Les regards s'accrochèrent durement. Sa main maintenant entrelacée à la sienne.
Qu'est ce qu'il lui prenait ?
Qu'est ce qu'il me prenait ?
Est ce que nous avions tout deux perdus l'esprit ?
Ses pupilles fixèrent un instant mes lèvres, et je restais tétanisé. Tu soufflas mon nom, d'une façon qui me fit frissonner. J'étais tellement obnubilé par tout ce mélange de sensation, d'envi, de haine, que je ne t'ai pas vu venir aussi proche de mon espace vital.
Je me suis sentis bouillir, terriblement. Mes mains finir par crépiter d'elle même.
Et comme d'habitude, j'avais tout fait foiré dans une grande explosion.
***
Aujourd hui il n' y en avait plus aucune trace.
Les posters recouvraient toujours l'entièreté des murs, comme à l'époque d'antan. Rien n'avait bougé dans cette chambre non plus, comme quoi, il semblerait que nous étions tout les deux coincés entre l'enfance et la vie d'adulte.
Les couleurs par milliers ne semblaient plus aussi harmonieuses.
L'odeur fade de la poussière rendait le tout morose.
Quelques minutes d'égarement plus tard, Katsuki était parvenu à faire mouvoir son corps, s'appuyant sur ce lit, sur lequel la machine s'était emballé pour la première fois.
Et c'était comme devenu impossible de l'arrêter maintenant.
Je pris instinctivement les draps, pour y fourrer mon visage.
Je ne sais pas ce que je faisais.
C'est comme si mon corps te cherchait dans des objets, dans des restes d'odeurs que tu aurais laissé.
Et puis, du coin de l'œil, je vis ton costume dépasser de ton placard.
Ton ancien costume du lycée.
Des retentissements de coups de feu retenti à proximité de mes tympans, mes battements irréguliers qui me rappelais à l'ordre.
Je me rapprochais, peut être encore intimidé de revoir si près ce vêtement symbolique.
J'hésitais à faire l'interdit.
Jusqu'à sentir le tissus rapeux sous mon épiderme.
-"Katchan... Ne pleures pas..."
Et encore une fois, il était là.
Son faux visage s'ornait d'une expression inquiète. Sûrement ce même visage que tu aurais fait, s'il s'agissait bien de toi.
-T'es juste une matérialisation de mon putain de cerveau de faible. J'en ai plus qu'assez.. Deku
Katsuki lacha le tissus, pour se mettre devant la vision. Face à la pâle copie qu'il était censé habiter.
Pour une fois,
Pour la première fois je te faisais face, je faisais face à ma folie, et je me sentais capable de t'affronter.
Il faudrait que je le dise, et à moi même pour commencer,
Le monde tourne sans toi.
Et c'est triste de voir, à quel point on ne peut pas l'arrêter. La vie persiste dans sa fragilité et sa finesse, et moi j'observe les saisons défiler sans distinction.
J'ignorais comment le prononcer.
Mon seul ressenti, c'était cette injustice maladive.
Ce n'était pas juste.
J'étais persuadé, d'avoir laissé le vide m'habiter, mais au contraire je suis trop plein. Trop plein de souvenirs, trop pleins de regrets.
-Il faudrait que j'aprenne a compter combien de fois je t'ai dis qu'il n'y avait plus rien, et combien de fois je me suis menti. La fièvre avait fini par lui faire dire des mots de non-sens.
Le spectre d'Izuku ne disparu pas cette fois ci. C'était comme s'il écoutait,
C'était comme si Katsuki s'écoutait pour la première fois.
-Il faudrait... que je revienne, quand je pars m'egarer dans tes draps.
Murmura t'il, le regard posé sur le lit défait un peu plus tôt.
-Et que je me souvienne... comment ne pas avoir envie de toi.
Malgré lui, malgré sa volonté de fer, Katsuki tremblotait. La crainte qu'il pensait avoir chassé un peu plus tôt le dévorait de nouveau à l'intérieur.
-Fais chier.
Il amena ses mains aux yeux, coupant le contact espérant sans doute retenir les larmes de cette façon.
-"Je suis désolé Katchan.."
-Non Non NON
Ce n'était pas ça qu'il voulait entendre. Ça n'avait jamais été ça.
Il retira ses mains, brusquement pour hurler quelques insultes, et il fut surpris de la proximité, leur nez à quelques minimètres chacun.
Ça faisait trop longtemps qu'il ne l'avait pas vu d'aussi prêt. La petite constellation de ses joues toujours présente, son grain de peau lisse, les mèches carressant son nez fin..
-"ça ira, je te le promet. Patiente encore un peu..." Me murmura t'il à son tour.
Et je cru sentir, ses lèvres de verre contre les miennes.
C'était si particulier, mon corps me trahissait à nouveau, délivrant cette douce sensation provenant de l'hantise de mes rêves les plus fous, que mon esprit ne pouvait pas comprendre.
***
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