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3.




     Je mange en silence la nourriture que j'ai dans mon assiette. Pas grand-chose mais une bouché de plus et je vomis. Je ne vais pas réussir à avaler quoi que ce soit d'autre. La douleur me tiraille beaucoup trop. Ma pommette bleue qui s'étant vers mon œil droit me fait mal à chaque clignement d'yeux. Les muscles de ma joue se tirent avec agressivité, me faisant grimacer dès que je mastique une pâte. Mon père fuit mon regard. Moi, je le fixe, n'attendant qu'une oeillade, un regard, de l'intérêt pour ma personne, mais non, il m'évite. Lâche.

La vraie raison de tout ce silence, c'est qu'il a peur d'elle. Il a la trouille de lui demander de sortir le soir, voir des amis, il n'ose même pas demander de changer de chaîne lorsqu'elle regarde Desperate Housewives.

– Victoria tu débarrasses. Nathan va faire tes devoirs s'il te plait.

Le brun sourit et se lève, il me lance un de ces nombreux regards amusés et part joyeusement vers les escaliers pour monter directement dans sa chambre. Je me lève et commence à débarrasser la table, que tout le monde a déjà quitté. Je soupire mais ne rechigne pas et m'attelle à ma tâche du soir. Une fois cela fait je commence la vaisselle. J'entends la porte s'ouvrir et sursaute et en tournant la tête au-dessus de mon épaule, je suis face à mon père. Surprise. Je repose mon regard sur l'eau et les assiettes qui y sont plongées. Il s'approche et ses mains triturent le bas de sa chemise. Je ne quitte pas des yeux les verres que je nettoie minutieusement pour ne pas avoir besoin de le refaire si elle trouve qu'ils ne sont pas assez bien astiqués.

– Tu t'es fais ça comment ? me demande-t-il timidement.

– Au volley, dis-je sèchement.

Au fond de moi, je sais qu'il est au courant de ce que j'endure. Du moins je l'espère, ce serait grave et honteux que mon propre père ne sache pas que je vis l'enfer. Il le voit, et il ne fait rien. Absolument rien. Je ne comprends pas. Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas. Pourquoi s'acharne-t-elle sur moi ? D'accord, elle n'est pas ma vraie mère, mais pourquoi reste-t-il neutre, lui, mon propre père ? Je suis sa fille tout de même. À croire qu'il en a rien à faire de moi. Que je ne suis qu'une création accidentelle de la nature, tout comme la mort de ma mère. Mystère.

Il n'a pas l'air si heureux que ça avec elle non plus. Je ne sais pas. Les gens sont trop dur à cibler, c'est pourquoi le mot "comprendre" est sûrement le mot le plus compliqué que la langue humaine ai créé. Parce que ce mot implique de se mettre à la place des autres pour essayer de connaître leurs façons de penser. Même si c'est fondamentalement impossible. De plus, l'homme ment. Et je n'ai jamais été assez proche des gens pour apprendre de leurs comportements. Je suis incapable de « lire » les gens, ils sont bien trop tordus pour moi. M'occuper de moi est déjà assez difficile comme ça.

Je lave frénétiquement les couverts de tout le monde. Il se dirige vers la porte. Dois-je le retenir pour demander des explications sur son comportement ? Ou dois-je le laisser partir tel le lâche qu'il est ? Je me retourne, les mains trempées, dégoulinantes près de mon jean, mon visage est inexpressif et parsemé des égratignures de ce matin, sans oublier ce bleu sur la pommette. Il ne me regarde pas, sa main sur la poignée de la porte, prêt à partir. Mais je ne peux pas le laisser fuir.

– Est-ce que tu m'aimes vraiment ? demandais-je dans un semblant de sécheresse ou de détresse.

– Mais ... dit-il déstabilisé. Oui ! Bien sûr, bien sûr que je t'aime qu'est-ce qui te fait dire le contraire ?

Je ris d'amertume tandis qu'il s'avance vers moi pour sans doute me faire un câlin puisqu'il ouvre les bras, timide. Mais je m'écarte, le regard triste. Dans sa voix, il n'y a rien de sincère ou alors il ne sait plus ce qu'est la sincérité. Il essaye. Mais je préfère rester à une distance raisonnable de lui, voulant lui montrer que je ne compte pas lui redonner ma confiance après une simple petite "attention" pour sa propre fille.

– Tu me laisses dépérir, sans rien faire.

– D... dépérir ? Mais de quoi parles-tu ?

– Rien, laisse-moi.

Je soupire et recommence la vaisselle et après ce qui semble une éternité, je l'entends sortir de la pièce. Je ne sais pas si je serais capable de parler de tout ça à mon père. À mes yeux il n'est pas digne de confiance. Je n'ai aucune idée de la réaction qu'il pourrait avoir. Et puis il dois le savoir. Elle pense sincèrement que je n'ai pas assez de cran pour aller me plaindre auprès de quelqu'un. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle à raison. Elle à de l'emprise sur moi, et elle le sait.

Je remonte dans ma chambre une fois la vaisselle fini et m'attèle à mes devoirs, cela me prends deux bonnes heures avant d'aller à la douche me relaxer un peu. L'eau chaude détend mon corps c'est à ce moment de la journée que je me laisse souffler. Prendre cinq minutes pour moi. Suite à cela je m'allonge sur mon lit encore humide d'hier soir, en hiver et avec la fenêtre ouverte ça ne lui a pas permis de sécher. Ça me rappelle la cruauté dont elle fait preuve. Néanmoins, je m'endors rapidement, les douleurs s'apaisent dans mon sommeil, sans guérir pour autant.

Le lendemain, j'ai le nez qui coule et des pieds gelés, tout mon corps frissonne. Ça n'a l'air de rien comme ça, mais dormir dans des draps encore humide, n'est pas du tout agréable. Je grimace à la sensation horrible que me procure mon ventre, sans oublier les jolis bleus que j'ai sur les jambes et les bras et en prime ce matin un hématome qui doit maintenant tourner au violet/vert sur ma pommette. Plusieurs minutes après m'être extirpée difficilement de mon lit, je vais dans la salle de bain que je ferme à clé derrière moi. Et j'applique le remède magique pour une mine au top : le fond de teint ! La personne qui à inventé ça devait surement être dans le même cas que moi, car c'est vraiment l'idée du siècle pour cacher un bleu.

Après avoir revêtu mon uniforme je descends pour aller manger. Dans la cuisine il n'y a que Nathan près de la table. J'offre un petit « bonjour » qu'il ne me rend a voix basse et m'installe à table pour commence mon petit déjeuner, avec encore de la difficulté à avaler. J'entends des pas dans la maison, c'est elle avec sa démarche de fausse duchesse qui entre dans la cuisine ouverte sur le salon.

– Mon chéri, je dois aller à un rendez-vous très tôt. Je suis désolée de devoir te laisser prendre le bus, il passe dans 15 minutes va te brosser les dents, dit-elle avant d'embrasser son front.

Elle part dans son tailleur et ses talons lui affinant la silhouette. C'est une jolie femme quoi qu'il en soit, bien dommage que ce soit une garce.

Je finis de manger tranquillement je ne suis pas en retard ce matin. Une fois mon sac sur les épaules, je rejoins mon demi-frère. Nathan m'attend près de la porte, on sort de la maison ensemble et je suis surprise qu'il ferme la porte derrière moi. Je pensais qu'il allait me laisser en plan, mais non. On marche ensuite vers l'arrêt de bus. Sans un bruit, puis le brun brise le silence.

– Demain soir, il y a une soirée chez Martyn, dit-il simplement.

– Ta mère ne me laissera jamais.

– Mh.

Il sourit faiblement tandis que l'on atteint l'arrêt de bus, qui ne tarde pas en arrivant quatre minutes plus tard. Nathan se met au fond avec ses amis comme d'habitude. Pour ma part, je privilégie les places du milieu et de préférence près de la fenêtre. Une fois au lycée je me dirige directement vers les casiers. J'y retrouve Léna. Je souris mais quand elle me voit, son sourire se crispe.

– C'est quoi ça ? me demande-elle douteuse.

– Quoi ? Je demande sans comprendre.

– Tu as mis du fond de teint ce matin ?

– Mh, ouais, j'avais du temps à tuer.

Elle me regarde étrangement, je suis sûre qu'elle se doute de quelque chose. Je ne met jamais vraiment de maquillage. Mais c'est ma seule solution pour cacher ce bleu et personne ne doit rien savoir. Elle pourrait aller le dire à la police et qui sait ce que je pourrais endurer par la suite ? Non, me murer le silence est bien plus prudent et c'est la meilleure décision que je puisse prendre. Pourtant, je sais que Léna m'écouterait et me comprendrait, mais j'hésite.

Je soupire en ouvrant mon casier et elle fait de même en ne me quittant pas du regard. Léna à des doutes et ça ne m'enchante guère. Nous partons ensuite vers la salle d'arts plastiques. Quand elle reprend la parole, j'ai cru un moment qu'elle allait me parler de mes bleus, mais à mon grand soulagement, non.

– Tu viens demain soir chez Martyn ? me demande-t-elle.

– J'ai pleins de choses à faire demain, mentis-je.

– Mais ton frère y va !

– Oh tu sais, il y a beaucoup de chose que mon demi-frère fait sans moi.

– Pourquoi ?

– Parce que. Le test final est dans trois mois Léna.

Elle roule des yeux et ne dit plus rien jusqu'à l'atelier d'art plastique, passant par de nombreux couloirs. Elle s'arrête dans un coin où nous sommes presque au calme, mis à part qu'il n'y a que quelques élèves plus loin, elle se tourne alors vers moi et me regarde sérieusement. Je m'attends au pire. Et le pire finit par venir. J'essaye d'éviter son regard.

– Qui te fait tout ces égratignures ? Et le fond de teint qui cache un bleu ? Déjà en quatrième année tu étais arrivée en cours avec un œil au beurre noir, tu te souviens ? Et la fois où tu avais le genoux avec une grosse croûte de sang ? Tu te rappelles ? Je m'inquiète sérieusement moi !

Si je m'en souviens. L'œil au beurre noir était un coup de colère, elle n'avait pas accepter que j'élève la voix contre elle. Je ne l'ai plus refait depuis. Ce jour là, j'ai dégusté. Elle a dû se sentir humilié.

Et la fois du genou croûteux c'était pendant une balade, en "famille" disaient-ils, en vélo, elle m'a coupé la route sur une route gravillonneuse, je me suis violemment vautrée au sol. Résultat des courses : genoux ouverts, le visage égratigné et des mains bien écorchées.

– Quoi ? Mais non, j'ai reçu un ballon au volley, je n'allais pas resté avec ça sur le visa...

– Arrête ! Je sais que tu nous mens à tous. Je suis ta meilleure amie, tu me fais confiance, non ?

– Bien sûr, dis-je en baissant la tête vers mes converses blanches qui ne le sont d'ailleurs plus depuis longtemps.

– C'est qui ? demande-t-elle après au moins deux minutes de silence.

– Tu ne peux pas comprendr...

– Victoria Wilson ! On se connaît depuis presque cinq ans, on se dit tout. Enfin presque puisque de toute évidence tu me caches des choses. On s'est toujours fait confiance, mais à chaque fois que tu viens avec des égratignures ou autre tu me mens ! Je le sens Tori, tu ne sais pas mentir... soupire-t-elle.

Elle.

– Qui ça elle ? Ta belle-mère ?

Je regarde autour de nous, plus personne, nous sommes désormais plus que toutes les deux. Je la fixe à nouveau et finit par hocher la tête. Personne ne me croit puisque en présence d'autrui, elle adopte un ton mielleux et amadouant. Naturellement, on la croit gentille et attentionnée envers son fils et sa "fausse" fille. Mais non, c'est une manipulatrice. Je baisse la tête en soupirant et la relève après quelques instants et regarde mon amie.

Mais Léna à l'air de comprendre puisqu'elle me regarde avec une mine désolée. Je déteste voir cette lueur de déception et de culpabilité qu'elle ressent à ce moment présent. Car elle est désolée de ne pas être intervenue avant, mais elle est loin de savoir que ce que je subis maintenant est un paradis comparé à ce que je vais vivre dans les mois à venir. Au fond, elle ne peut pas comprendre.

– Tu ne fais rien ?

– Que veux-tu que je fasse Léna ? Même mon père ne dit rien.

– Mais... C'est dégueulasse, dit-elle ahurie.

– On s'en fiche pour le moment Léna, tu dois me promettre de ne rien dire, je dis d'un ton très sérieux.

– Mais..

– Léna ! Je te fais confiance.

– D'accord... Tu as ma parole.

Je ne dis rien et regarde l'horloge présente dans le couloir. Nous devons aller en cours alors je me mets en marche vers la salle, tête baissée. Je me sens nue d'avoir avouer tout cela à Léna. Dans la salle d'arts plastiques, il n'y a pas grand monde, une quinzaine d'élève tout au plus. Je m'assois à côté de ma meilleure amie. On attends l'arrivée du professeur dans le calme. Je n'ai pas envie de continuer cette discussion, mais mon amie ne semble pas du même avis et me chuchote :

– Viens chez moi demain soir on va aller à la soirée et après tu dors chez moi, c'est le week-end. Ta mèr..

– Belle-mère, corrigeais-je.

– Belle-mère, excuse moi, m'apprécie, tout comme mes parents.

– Il y aura Nathan...

– On s'en fout, profite.

Je réfléchis tandis que le prof arrive. Je me dis que rien ne m'empêche de demander, au pire je recevrais un uppercut aléatoire et on en parle plus. Ce ne sera pas la première fois, et au mieux, je pourrais aller à une des premières fêtes de ma vie. Et puis je ne serais pas toute seule, il y aura Léna. C'est ça, je vais demander. Le cours d'arts se passe bien ainsi que le reste de la journée. Mais quand je retourne à mon casier, je vois près de celui-ci un garçon dos à moi. Je m'avance, mes cahiers à la main et je remarque ses cheveux bruns foncés et son teint légèrement mat.

– Tu peux te décaler s'il te plaît, demandais-je.

Il se retourne et me dévisage de ses yeux verts-gris profondément envoûtants. D'abord avec un sourire, tandis qu'il se décale finalement et j'ouvre mon casier en le remerciant. Je sens malgré tout son regard sur mon visage. Surement pour le reste de mes égratignures de la veille.

– Tu vas mieux ? dit-il en effleurant d'un doigt léger sur ma joue.

– Ne touche pas, dis-je en décalant mon visage pour éviter son contact.

– Tu viens demain soir ?

– Peut-être.

– Dans ce cas je suis impatient de t'y retrouver.

Je ris à sa remarque mais fini par une grimace, alors qu'il me regarde les sourcils légèrement froncés. Ce geste le vieillit un peu plus. Je ferme mon casier et le regarde. Il est sérieux, on dirait. Moi, ça me fait rire. On se connait à peine et s'il pense pense faire parti de mon cercle d'ami car nous avons Léna en commun ou si c'est parce qu'il m'a aidé lors de mon malaise il peut toujours courir.

– On se voit demain alors.

Il sourit et me fait un simple signe de la main avant de partir vers la sortie du lycée. Je roule des yeux et prend le chemin de la sortie du lycée. Une fois dans le bus pour rentrer chez moi; enfin chez elle, je réfléchis longuement. À propos de la soirée de demain soir. C'est le week-end c'est sur mais est-ce que j'en suis capable ? Je n'ai pas la force de lui demander ça. Je n'ai pas la force de me battre avec elle aujourd'hui. Puis je repense à Léna qui adorerai me voir là-bas. Ça la rassurerai également. Elle éviterai surement d'en parler, donc c'est peut-peut-être un mal pour un bien ?

En rentrant à la maison je suis prête. Prête à lui demander la permission d'aller à cette fête. J'appréhende sa réaction, ses gestes. Elle est imprévisible.

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