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23.

 J'étais loin de m'imaginer qu'en partant presque une heure cette nuit j'allais attiser autant de haine de sa part. Elle me regarde avec des yeux remplis de venin et d'aversion. Ses lèvres sont retroussées à leurs maximum et laissent apparaître des dents jaunies et noircies par le tabac et l'excès de café.

Ses mains se sont recroquevillées pour ne former que deux gros poings grossiers et taillés pour faire mal. Seul la lune éclaire la pièce mais je vois très bien son visage déformé par la rage. Et dire que je ne suis sortie qu'une heure... Depuis combien de temps s'est-elle rendue compte de mon absence ? Elle s'avance lentement, trop lentement à mon goût, je vais encore une fois subir son humeur meurtrière. En espérant seulement que je serais encore vivante demain.

– T'étais où ? demande-t-elle en grondant, sans essayer de parler à voix basse et ainsi éviter de réveiller les autres.

– Je prenais l'air. Je ne me sentais pas bien, alors je suis sortie, juste pour prendre l'air, dis-je d'une voix la plus sincère possible.

– Seule ? grogne-t-elle comme un félin approchant lentement de sa proie.

– Oui, affirmais-je un peu trop sèchement pour être crédible.

Mon corps est tendu à l'extrême et j'espère qu'il ne me trahira pas plus. Elle s'avance jusqu'à ce que son visage soit presque en face du mien. Elle est obligée de se pencher légèrement pour que nos têtes soient à la même hauteur, maudis-soi ma petite taille ! Sa main attrape violemment mon cou, ce qui me fais sursauter. Je réussis à prendre une grande goulée d'air avant que sa poigne ne se referme lentement et de plus en plus fortement. Au début, je ne bouge pas; j'attends qu'elle me lâche mais plus les secondes avances et plus je commence à suffoquer. Je parviens encore à respirer un peu, mais j'essaye de ne pas montrer la peur qui me paralyse et de la panique qui envahit mon corps tout entier. Ne panique surtout pas Tori, ne panique surtout pas...

J'ai peur qu'elle remarque mon angoisse grandissante et que par conséquent elle essaye de serrer sa poigne plus fermement. Puis sa main gauche qui jusqu'ici était libre vient atterrir avec violence dans mon estomac. J'explose. J'expulse tout l'air qu'il me restait encore dans mes poumons et écarquille les yeux sous le choc. Je pose rapidement mes mains sur les siennes qui sont maintenant sur ma gorge, je suis complètement prise de panique à cet instant.

Mes yeux se remplissent petit à petit et des larmes se posent au bord de ma paupière inférieure et on peut facilement lire la peur dans mes pupilles. La peur de savoir ce qu'elle est capable de me faire endurer. Les larmes commencent à brouiller ma vision mais je n'ai pas le droit de craquer devant elle. Et si je me laisse aller, j'aurais encore plus de difficulté à respirer. Dans son regard à elle, je peux y déceler de la rage, mais ce n'est pas la même rage que d'habitude, celle-ci est encore plus haineuse et meurtrière que les autres.

– S... Sh... essayais-je malgré moi.

Je tente à nouveau de retirer ses mains de mon cou. Son haleine affreuse s'écrase sur mon visage et le peu d'air auquel j'ai encore accès est complètement pollué par son odeur nauséabonde et repoussante.

– Si tu cris, je te jure que je me sentirais obligé de t'inscrire sur la liste de la morgue, me crache-t-elle au visage.

Tout mon corps frissonne, elle venait clairement d'avouer qu'elle était réellement capable de mettre fin à ma vie. Cette femme est complètement folle... Je vais mourir à cause d'une malade mentale violente et assassine. Et en plus de ça, j'ai de plus en plus de mal à réfléchir, je sens ma tête bouillir et en manque d'oxygène. Des points colorés apparaissent dans mon champ de vision, je réussis à émettre un dernier grognement avant que toutes mes forces ne me quittent d'un seul coup. Mon corps s'effondre au sol dans un bruit sourd. La seule chose que j'entends, ce sont ses pas qui courts jusqu'à ma porte et de la fermer d'elle. Voilà comment je vais mourir. Étrangler et abandonner salement au sol. C'est la fin.

Salope.

* * *

J'ouvre avec lenteur mes yeux, ma tête tourne comme jamais elle ne l'a fait et j'ai juste l'impression qu'un marteau piqueur est en chantier dans mon cerveau. Une lumière m'aveugle, alors c'est ça le paradis ? Je gémis en sentant ma joue contre quelque chose de dur. Le parquet plus précisément, j'essaye de me redresser avec lenteur pour que ma tête ne tourne pas trop. Je sens que je suis encore un peu faible et j'utilise le peu de force qu'il me reste pour me lever.

Je gémis de douleur à chaque mouvement, mais même ces quelques plaintes me font souffrir. Quand je parviens enfin à me dresser sur mes jambes après quelques pas maladroits, je me dirige vers ma fenêtre. Le soleil est déjà haut dans le ciel, ce qui me fait froncer des sourcils, quelle heure est-il pour qu'il soit aussi haut ? Je me lève et ouvre l'armoire et regarde le portable de Troy et je manque de m'étouffer en apercevant qu'il est midi passé ! J'ai dormi pendant tout ce temps ?

Je passe à la vitesse supérieure et repose le portable sous quelques draps faisant abstraction des nombreux messages de Léna et Troy que j'ai reçus et enfile avec plus ou moins de difficulté mon uniforme. Je me dirige ensuite vers la salle de bain non sans avoir quelques vertiges et grimace en me regardant dans la glace. J'ai la tête d'une revenante de la mort. Mon visage est blême, tellement pâle qu'on pourrait penser que je suis une statue de pierre blanche, en tombant sur le sol je me suis légèrement blessé au front et avec un mouchoir humidifié je retire la croûte poisseuse de sang qui reste.

Mes yeux semblent vides d'émotions, mais ce n'est pas le pire. Le plus grave doit sans aucun doute être mon cou. Des tâches bleus, violacés et verdâtre sont visible tout autour de ma gorge. Toutes ces ecchymoses qui recouvrent mon cou me dégoûtent. Je me dégoûte. Il est juste impossible de cacher ce genre de contusions. Malgré moi j'essaye du mieux que je peux de les cacher. Le résultat n'est pas vraiment celui escompté. Mais c'est déjà un peu moins visible. Je n'aurais qu'à mettre une écharpe.

Je soupire et descends dans le salon à une vitesse que me permet mon corps. Je ne sais pas pourquoi mon corps entier me fait souffrir, mais je suis tout endolorie. Je pensais être seule, à cette heure-ci mon père mange à son travail, elle aussi d'ailleurs mais en entendant des bruits de couverts et la télévision en marche je manque de défaillir. S'il vous plaît, faite que ce ne soit pas elle... J'entre dans la pièce et tout mon corps se décontracte, je soupire de soulagement en voyant que c'est en réalité Nathan qui est à table; seul. Celui-ci tourne la tête vers moi, il fronce les sourcils en regardant mon cou, puis sourit.

– Il reste des pâtes si tu veux, dit le brun en tournant la tête vers la télévision.

Je me retourne m'attendant à voir quelqu'un derrière, mais non, nous sommes seuls. Il m'a parlé à moi. Je le regarde avec des yeux ronds, cela fait des années qu'il me crache au visage et là il me propose carrément de m'attabler à ses côtés. J'ai eu un moment d'hésitation avant de prendre une assiette et des couverts et de venir m'installer à ses côtés en silence.

– Tu te sens comment ? me questionne-t-il.

– Je suis au top de ma forme ! Et toi ? dis-je ironiquement.

– Sérieusement, soupire-t-il, comment tu te sens ?

– Qu'est-ce que cela peut bien te faire ? demandais-je en me servant en pâtes.

– Victoria, je ne suis pas sans cœur comme tu sembles le croire non plus, dit-il en essayant de capter mon regard.

Je hausse simplement des épaules et commence à manger. Mais mâcher et déglutir est tout simplement impossible ma gorge est douloureuse. Mais ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus, ce qui m'inquiète réellement c'est de devoir me justifier sur mon absence de ce matin. Le brun souffle doucement et se tourne vers moi en mâchouillant sa nourriture.

– Hm... Nick vient me chercher pour m'emmener au lycée, tu veux profiter du voyage ? me sourit-il.

Je me tourne vers lui à nouveau surprise. Pourquoi est-il aussi gentil avec moi ? J'ai rapidement compris que Nick était le petit ami de Nathan. Je déglutis et réfléchis un instant avant de dire une fois ma bouche vide.

– Pourquoi t'es comme ça ?

– Comme ça, comment ? dit-il comme si tout paraissait normal.

– Comme ça, tu me parles, chose que tu ne fais jamais d'ordinaire, tu poses des questions, si je vais bien, si j'ai faim, si je veux venir avec toi en voiture etc. Pourquoi ?

– Je m'inquiète juste ! dit-il en posant ses couverts.

– Et de quoi ?

– De tout ! On ne se portait pas forcément dans nos cœurs avant, mais je commence à en avoir marre d'être toujours dans ses magouilles à elle. Je ne te déteste pas ! Je ne t'ai jamais détesté, je fais semblant devant elle, je n'ai pas le choix Victoria. Plus ça va et plus j'ai du mal à mentir et à fermer les yeux sur tes blessures ! Elle m'a parlé ce matin, elle aussi elle a eu peur on t'a cru morte ! il cri me faisant sursauter. Mon père c'est aussi le tien et il ne voit rien. Tu te rends compte ? J'ai l'impression que tout le monde s'en fiche et moi ça me rend fou ! Victoria, comment tu fais ? Comment tu fais pour subir ça sans ouvrir la bouche, tu pleures des fois ? Tu ris des fois ? Victoria. Je sais que tu ne dis rien pour nous, pour la famille, mais Vic' j'en ai marre d'être contre toi, je veux être de ton côté, tu es ma sœur après-tout, merde !

Je suis juste sans voix. Je le regarde avec des yeux écarquillés, je ne sais pas ce qui lui prend d'un coup de vouloir me défendre, mais cela me touche. Ce qui me surprends le plus c'est sa dernière phrase : tu es ma sœur. Je ne sais pas pourquoi, mais à ce moment je craque, je n'en peux plus. J'enfouis ma tête dans mes mains et les larmes s'évadent. Il vient de récapituler tout ce que je ne dis pas à voix haute. Les bras de Nathan m'entourent et je me laisse aller. J'ai besoin de pleurer, mais ma gorge me fait encore mal et respirer est encore difficile. Il caresse mes cheveux de sa main et cela me réconforte tout de même.

– Excuse-moi Victoria, excuse-moi pour toutes ces années où je t'ai pourri la vie; maintenant je suis de ton côté okay ? Tu peux me faire confiance maintenant.

– Merci, souris-je faiblement en me redressant.

– Aller, on doit y aller où on va être en retard.

Je hoche la tête, sèche mes larmes et nous débarrassons rapidement la table à manger avant d'éteindre la télé et pendant que je finis de ranger les derniers couverts dans l'évier. Nathan lui ramène son sac de cours et le mien pour m'éviter de faire un trajet. Tout cela m'étonne encore, je vais mettre plusieurs temps avant de réaliser qu'il est maintenant avec moi, je pense.

Une fois que nous sommes prêts nous sortons et une voiture nous attend, Nathan m'intime de monter derrière. Je lui obéis et salut rapidement ce Nick, qui est assis côté conducteur avec un joli sourire sur les lèvres. Quand mon frère entre dans la voiture il se penche comme l'autre brun et ils s'embrassent rapidement. Je détourne le regard vers la fenêtre légèrement gênée d'assister à leurs moments intimes. Nous nous mettons en route une fois les amoureux séparés.

– Je m'appelle Nick ! dit-il en me regardant à travers le rétroviseur.

– Victoria.

– C'est ma sœur, dit Nathan en se tournant vers moi et me souriant gentiment.

– Oh ! Enchanté !

Je lui réponds la même chose et les deux hommes mettent de la musique dans l'autoradio avant de parler entre eux de tous et de rien. Je ne fais aucun commentaire et reste derrière en silence en regardant le paysage. Je me demande quelle excuse je vais pouvoir encore inventer pour justifier mes ecchymoses au cou. Une voix me fait revenir à la réalité, celle de Nathan.

– Victoria ? On est arrivé.

Je souris pour me donner une contenance et salue le copain du brun avant de descendre de la voiture et de prendre mon sac de cours. Avant de rentrer dans l'enceinte du lycée Nathan me souhaite une bonne journée et bonne chance. Je suis toujours sous le choc de ce nouveau comportement. Je lui rend la pareille et passe les grilles avant de marcher jusqu'au couloir. Quand je croise le regard de Léna, celle-ci cours vers moi et me serre contre elle.

– Mon Dieu Tori ! Je m'inquiétais, dit-elle avant de se reculer de moi et de grimacer en voyant mon cou.

Je pose rapidement une main sur sa bouche pour éviter que les élèves qui traversent le corridor nous observent. Mon amie attrape ma main et elle m'emmène en courant jusqu'aux toilettes, je grimace légèrement, mon cerveau fonctionne encore au ralenti alors courir est encore un peu difficile pour moi. Puis une voix m'appelle, on ne se retourne pas et on fonce dans les toilettes des filles. Quelqu'un frappe à la porte, Léna fronce les sourcils.

– C'est qui ? demande-t-elle.

– Troy !

Je fais de gros yeux à mon amie pour lui interdire de faire cela. Mais elle le fait et Troy entre dans les toilettes et il me prend tout de suite dans ses bras. Ses mains caressent mon dos doucement et je ne dis rien, je ferme les yeux et hume l'odeur de son tee-shirt, la même odeur qu'hier soir. Il souffle et se recule avant de regarder mon cou et fronce sévèrement les sourcils.

– Qui te fait ça ?

– À ton avis ? dis-je simplement.

Léna fouille dans son sac pendant que Troy et moi nous regardons dans les yeux. Je peux y déceler qu'il est mal. Mal de me voir comme ça, j'y vois aussi qu'il est désolé, désolé de quoi ? Il souffle doucement et s'écarte quand mon amie s'approche avec son fond de teint.

– Je vais te masquer tout ça, j'ai un meilleur correcteur.

– Merci, dis-je alors qu'elle commence à m'en mettre dans le cou, je vois aussi que Troy est en train de bouillir de colère.

– Tori ce n'est plus possible ! Si tu ne la dénonce pas, c'est moi qui le ferais !

J'écarquille les yeux, attendez, il est sérieux là ? Il serait prêt à faire voler en éclat des années de silence ? Il n'a plutôt pas intérêt, parce que je peux vous jurer qu'il le regrettera. Je pousse légèrement Léna pour lui demander d'arrêter de me maquiller le cou et me poste devant Troy, les sourcils froncés et d'un air autoritaire.

– Je te déconseille fortement de faire cela Troy.

– Tu ne m'intimide pas Tori ! Je suis attaché à toi et te voir souffrir, avec tous les jours de nouvelles blessures ça me rend fou ! Tu dois le dire.

– Non, mais il ne me reste que quelques mois de cours Troy, je te promets, il ne se passera rien pendant ces derniers mois, ne t'inquiète pas pour moi, regarde je vais très bien, j'ai juste serré un peu trop fort mon écharp...

– Arrête de nous mentir, me coupe sèchement Léna.

– Je ne peux pas, dis-je en baissant la tête. Je ne peux pas, mais je vous promets qu'il n'y aura réellement aucun problème jusqu'à ce que je parte à l'Université.

Je redresse la tête et souris pour me donner une contenance et un prouver ce que je suis en train d'affirmer. Et j'y crois moi-même. Ils soupirent et finissent par baisser eux aussi la tête. J'y crois. Je vais survivre. Elle ne m'aura plus

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