Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

C2tamination

Nous (ils) vous trouvions tellement abjectes que nous (ils) nous délections de vous savoir mourants.


*


« - Escouade G15, prête à l'armement. »

La voix retentit durement, claquant les murs, tandis que l'Arche fourmille soudain avec plus de ferveur. Les conversations cessent subitement, et la longue procession migratoire se dirige vers les fenêtres de verre. Les Citoyens s'entassent le long des barrières, tentant d'apercevoir, en contrebas, le métal brillant des Transporteurs.

J'arrête la musique classique lorsque je vois mon sergent faire le tour des Couchettes. Je me dépêche d'enfiler ma combinaison, les doigts tremblants d'une légère appréhension.

J'ai peur de ce que je vais trouver là-bas.

Sur Terre.

Mon sergent se rapproche et je me place devant la porte de ma Couchette, bras derrière le dos, bandant mes muscles, dans ce qui devrait ressembler à une position militaire. Il me jette à peine un coup d'œil puis continue son inspection. Il arrive au bout du couloir, ancre ses pieds dans le sol bétonné, nous effleure d'un regard froid. Et parle :

« - Escouade G15. Aujourd'hui est un grand jour. J'espère que vous en avez conscience. »

Une armoire à glace bombe encore plus son torse. Je me sens soudainement frêle à côté de ses biceps de la taille d'une cuisse.

« - Aujourd'hui, nous descendons sur Terre. Ai-je besoin de vous rappeler en quoi consiste votre devoir ? »

Traquer les résistants. Les capturer vivants, dans le meilleurs des cas. Sinon, les tuer.

Je regarde autour de moi, constate que tous mes camarades regardent le sol, et les imite. Le dominant reprend, nous écrasant de son autorité verbale.

« - Quelqu'un a des questions ? »

Personne ne parle ni ne bouge.

« - Tant mieux, car je n'y aurais pas répondu. Vous êtes là pour vous battre, alors le premier qui ne sait pas ce qu'il fout sur ce putain de champ de bataille, je le prends par les couilles et je le renvoie chez sa mère. C'est clair ? Bien. Toi, là. »

Il pointe un mec un peu petit de son gros doigt calleux. Le jeune homme se crispe et essaye de se grandir.

« - T'aide ton camarade et l'autre fait pareil. Tu lui mets son casque, tu l'agrafe et tu te mets en ligne. Les autres, vous l'imitez. Aller, on se bouge ! »

Il tape dans ses mains pour nous réveiller de notre état de vague incompréhension et s'apprête à sortir de la pièce. Mais il s'arrête devant moi, son corps me surplombant de ses épaules énormes. Je me fige, sens ma respiration qui s'accélère puis tente de me calmer.

Il baisse la voix. J'entends le tintement d'une arme avant que ses mots ne me parviennent.

« - Si j'entends à nouveau ne serait-ce qu'une misérable note de cette musique humaine - et je sens tout le mépris que contient ce mot- je t'étrangle moi-même. Je me suis bien fais comprendre ?»

J'hoche la tête, incapable de prononcer la moindre syllabe.

Il me libère de son envahissante présence et sort dans un claquement. Mon voisin de droite se tourne vers moi ; j'accroche son casque puis me tourne vers celui de gauche.

Nous sommes des soldats, et la plupart d'entre nous en sont fiers.

Alors, pourquoi ne le suis-je pas ?

*

J'ai peur je vais mourir oh non pire je vais dégeuler sur le type en face de moi tu fais le mariole hein avec ta coupe trop parfaite mais tu flippes mon gars hein t'en chies pas vrai ?

Le Transporteur subit une nouvelle secousse et je m'agrippe à mon siège de toute ma faiblesse. Je me concentre sur les mélodies qui résonnent dans ma tête, sur le goût des desserts de ma mère, sur toute chose qui ne soit pas dans ce véhicule de merde qui m'emmène aux retranchements de l'Enfer.

J'entrouvre une paupière et voit enfin le paysage terrestre se dessiner à travers le hublot verglacé. J'inhale l'air moite de l'habitacle, puis vois les visages se décrisper quand ils constatent qu'on est proche du sol.

Du sol de la Terre.

Notre sergent nous a expliqué la stratégie en route, je tente donc de me remémorer le plan d'attaque.

Nous sommes dans une grande ville, mais pas une capitale, car la plupart des soldats n'ont encore jamais traqué dans la nature.

Dans la nature de la Terre.

J'ai si peur.

Concentre-toi, TaeHyung. Ne fais pas honte à ta famille. Tu es ici, c'est ta fierté et tu accomplis ton devoir.

Alors pourquoi ses mots me paraissent-ils si mensongers ?

« - On est arrivés. Les quatre du fond, à l'ouest. Ceux de la rangée droite, à l'est et au nord. Vous vous arrêtez au fleuve. Les cinq de devant, vous faîtes le sud. Vous êtes prudent, vous n'essayez pas d'montrer que vous êtes meilleur qu'les autres en prenant des risques inutiles et vous ne tirez pas sur tout c'qui bouge.

-Chef, oui, chef !

-Allez les jeunes, c'est parti. »

Les portes s'ouvrent, je suis un instant surpris par la douce fraîcheur de l'extérieur. Puis je me rappelle que l'air est contaminé et meurtrier ; j'ajuste par réflexe mon masque sur mon visage.

Le premier commando, comme se plaît à nous appeler notre sergent, est celui qui part au sud. Ils sortent rapidement, concentrés.

J'aimerais être comme eux. Mais, je ne me sens juste pas à ma place.

Qu'est ce que je fous là ?

Une soudaine bouffée d'angoisse me barre les tripes et j'entends à peine la voix de l'homme nous ordonner de bouger nos fions. Un homme en face de moi me fait signe de me lever et je m'exécute, les jambes tremblantes. Mon arme pendouille à ma ceinture.

Je me répète que je suis un guerrier, un chasseur, un traqueur, peut-être un tueur, mais que c'est pour le bien de la société.

-Tu rendras ton père tellement fier, TaeHyung.

-Tu n'as pas avoir peur, d'accord ?
L'honneur enterrera l'appréhension.

-Mais maman, je ne veux pas aller là-bas.

-C'est pourtant ton destin. Maintenant cours et bats-toi pour notre peuple.

Je sens les pierres sous mes pieds. Je vois le ciel de mes yeux. Je ressens la vie, la mort, les crimes, les naissances et les images fulgurantes de vieillards dans une boulangerie.

C'est quoi, une boulangerie ?

Je regarde les silhouettes de mes camarades devant moi, puis les suis en adoptant leur position. Nous marchons lentement, silencieux au milieu des immeubles en ruine.

Après plusieurs fausses alertes, le type qui est tout devant -un certain HoSeok- fait un bref signe du doigt pour désigner un immeuble. A l'intérieur, à la fenêtre du troisième étage, un rideau ondule.

Il n'y a pas de vent.

Donc, il y a des résistants. Je ressers la prise autour de mon arme. Mes paumes sont moites et je commence déjà à transpirer.

HoSeok me pointe du doigt en me disant d'y aller en premier d'un coup de tête rapide.

Je me concentre et hoche la tête dans sa direction. Mes pas s'assurent quand j'avance plus près du bâtiment, le canon de mon arme regardant chaque parcelle de ce que mes yeux peuvent apercevoir. Derrière, je sais que mes camarades surveillent les alentours.

Le rideau ne bouge plus.

Mon souffle se coupe alors je pénètre dans l'immeuble décrépi.

Les marches en vieux bois grincent sous notre poids. Je respire vite et fort. Le premier étage est vide, sans même une trace de passage.

C'est petit, aussi nous passons vite au deuxième niveau. Plus ou moins la même chose. Plus dans le sens où nous trouvons des boîtes de conserve vides, et moins car elles semblent dater de plusieurs semaines.

L'air est lourd, le ciel se voile.

Nous montons au troisième, et dernier étage.

-Pourquoi on déménage sur Terre ?

-Notre planète se meurt.

-Mais pourquoi on prend ce qui ne nous appartient pas ?

-Vas dormir, TaeHyung. Tu es trop jeune pour comprendre.

La porte s'ouvre lentement. La pièce est petite, mais je distingue trois portes sur les côté. Je m'avance un peu en voyant qu'il n'y a pas de danger et fais signe aux deux autres hommes d'aller voir les autres pièces. Je sens HoSeok dans mon dos.

Mon regard est attiré sur le battant d'une armoire. Un bout de tissu dépasse de quelques millimètres dans le coin gauche.

Je me dirige vers elle, mais me fige en voyant un homme en sortir, son fusil pointé droit sur mon torse.

Je braque aussitôt mon arme sur toi, mais tu ne tressailles pas un seul instant.

Et alors que tu sembles prêt à mourir, je ne veux pas être un meurtrier.

Tes yeux noirs me dévisagent derrière ton masque à gaz.

Je ne veux pas te tuer. Et je te le dis.

HoSeok s'agite dans mon dos, mais je ne m'intéresse pas à lui.

Toute mon attention est sur toi, sur tes sourcils qui se froncent violemment pendant que tu comprends ce que je viens dire.

Je ne veux pas te tuer. Je te le répète.

Et fais un pas vers toi en baissant mon arme sur le sol.

Tu me suis du regard, nerveux. Je fais encore un pas, et seul un ridicule mètre nous sépare.

Tu pourrais tirer. Tu devrais tirer. Je m'avance encore, et le canon de ton arme bute contre ma poitrine.

HoSeok lâche un juron étranglé et je souris.

Tes grands yeux s'écarquillent tandis que ton canon s'éloigne de moi pour se poser sur HoSeok, trois mètres plus loin.

Et je suis dans un tel état de paralysie mental que je fais une chose absolument idiote.

Je t'enlace et aime ton odeur. Tu es crispé entre mes doigts, ton arme tombe sur le sol dans un bruit mat et j'entends HoSeok s'en emparer d'un pas pressé.

C'est fou, mais je n'ai plus peur.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro