45💭
À une heure avancée de la soirée, les quatre jeunes hommes venaient d'arriver à une de leurs boîtes préférées de la ville marocaine connue. Le Yellow club, une boîte de nuit assez jeune et dynamique qui diffusait des musiques que les toulousains appréciaient. La clientèle restait majoritairement marocaine mais un certain nombre d'immigrés se fondaient dans cette masse, ainsi que quelques touristes envieux de goûter aux boites de nuits marocaines. Les quatre jeunes hommes de Toulouse avaient de l'argent à cramer, ils avaient évidemment pris une place en VIP ainsi que trois bouteilles d'alcool, qu'ils avaient de toute évidence payé au prix fort. Quand ils faisaient la fête, ils ne la faisaient visiblement pas à moitié. Jungkook sirotait un verre, au même titre que ses trois amis, le son des basses vibraient contre leurs peaux tant le son était puissant.
- J'ai la dale de meuf ce soir. Déclara Julio, sans filtre.
- Ma foi, comme d'hab. Se moqua Jeon.
- Pff toi et ta go ça casse les couilles, tu peux même pas choper. Il l'attaqua en retour.
- Laisse-moi avec Cherine, au moins je suis fidèle.
- Franchement elle en saurait quoi si tu baisais ici ? T'es dans un autre pays, elle ne se doutera de rien. Lâcha-t-il, un sourire sournois aux lèvres.
- L'incarnation de la fidélité Julio. Pouffa le noiraud.
- Beh frère quand tu vois certaines bombasses sur la piste de danse je vois pas comment tu te retiens. Un dérapage c'est r*. Il poursuivit, amusé.
(C'est r is an expression to say it's nothing)
Jeon tiqua. Sa langue glissa contre sa joue. Cette discussion le gonflait. Royalement. Pour plusieurs raisons toutes aussi légitimes les unes que les autres. D'abord, Jungkook n'était même pas avec Cherine, l'un n'étant qu'une couverture pour l'autre. Deuxièmement, Jeon n'aimait pas les femmes sexuellement parlant. Troisièmement, Julio, même s'il l'ignorait, avait usé d'un terme qui avait le don de provoquer un énervement chez Jungkook. Dérapage. Ce putain de mot que Sofiane avait utilisé pour justifier ce qu'il s'était passé avec Taehyung. Il fallait dire que les dents du noiraud s'étaient crispées et avaient du mal à se relâcher. Il se força néanmoins à sourire, pour n'éveiller aucun soupçon à son égard.
- C'est pas correct pour ma meuf. Il soupira simplement.
- Ok Ilyès t'en penses quoi ? Lança le blond, aux yeux jade.
- Que Jeon fait ce qu'il veut.
Il ne se mouilla pas.
- Mais encore ?
- Beh j'ai pas envie de participer à le future merde de son couple si Cherine découvrait qu'il l'a trompé au bled, donc nique. Il développa ensuite.
- Sofiane. L'interpella Julio.
Le brun aux yeux hagards n'entendit pas dans un premier temps l'appel fait par son collègue de réseau. Ce ne fut qu'après un geste de la main que son attention se trouva interpellé par son groupe d'amis.
- Quoi ? Il lâcha, pensif.
- Qu'est-ce que t'en penses ?
- De quoi ? Il fronça les sourcils.
- T'as rien écouté, je suis mort. Le blondin éclata de rire subitement.
- Beh raconte, semheli* j'étais ailleurs.
*(Ça veut dire pardon en arabe
It's an arab word to say excuse me)
- Si Jeon pecho une go ce soir, est-ce que c'est grave ?
- Beh oui. Son visage se corsa. Y a Cherine à Toulouse hein.
- Beh justement, elle est à Toulouse, elle en saura rien.
- Eh je sais pas, laissez-moi loin de vos affaires chelou.
Sofiane râla, avant de se lever. Julio ne comprit pas tellement sa réaction, ses prunelles vertes traînèrent sur la silhouette du brun qui disparut dans la foule, un arrière-goût amer en bouche.
- Qu'est-ce qu'il a ?
Le sourcil gauche de Julio était haussé.
- Qu'est-ce j'en sais moi. Dit Ilyès, nonchalant.
- Ch'ai pas*. Enchaîna Jeon.
(Abreviation of je ne sais pas)
Finalement ils ne s'attardèrent pas plus que cela sur la question. Le seul originaire du pays venait de les quitter, le seul qui leur faisait les traductions de l'arabe au français. Ilyès comprenait assez bien la langue même s'il était d'origine tunisienne. Les similitudes étaient présentes, quelques mots changeaient cependant. Le noiraud tête du réseau se contenta de boire et de discuter avec Ilyès. Il était vrai que Sofiane était étrange depuis quelques temps. Moins présent, moins souriant, plus pensif. Cela n'avait rien de bon. Alors que les trois jeunes hommes restaient assis à leur table, riant et sondant les jeunes femmes pour Julio et Ilyès, Sofiane les avait délaissés pour s'asseoir au bar. Seul.
Un serveur l'aborda pour savoir ce qu'il souhaitait, Sofiane demanda un whisky coca tel à son habitude, quand bien même ils avaient une table avec trois bouteilles dessus. Peut-être avait-il besoin de se retrouver avec lui-même. Les prunelles rivées sur sa boisson brune, il lécha ses lèvres discrètement pour les humidifier, sa chemise blanche légèrement ouverte au niveau de son cou laissait entrevoir sa peau déjà bronzée par les journées plages qu'ils avaient pu faire. Sa chaîne en or reluisait au gré des spots lumineux de la boîte, Sofiane avait envie d'une bonne clope.
- Qu'est-ce qu'un beau mec comme toi fais tout seul, avachi au bar ?
Une voix qui provint de derrière lui, sonna suave et envoutante. La femme l'avait interpellé en arabe. Il sentit deux mains se poser sur ses épaules, un parfum prononcé engloba l'espace privé de Sofiane.
- Je bois. Il rétorqua, sans se retourner.
La discussion avait été lancée en arabe, alors le brun répondit en arabe. Les index de la femme glissèrent jusque sur la peau du mate de peau, sur son cou, alors que son visage s'approcha de celui du jeune homme qui était toujours de dos et n'avait pas vu qui le touchait.
- Tu t'ennuies non ? Elle lui souffla contre l'oreille.
- Et toi de même, sinon tu ne serais pas là. Il répondit, un fin sourire aux lèvres.
Il perçut un maigre rire s'échapper de la femme, elle osa toutefois, déposer un baiser contre le cou de Sofiane. Le jeune homme ne fit rien. Il avait senti son souffle chaud se rapprocher de sa peau, ses cheveux chatouiller son épiderme. Il ne prit pas mal cette approche, mais il sut très bien pourquoi il était abordé de cette façon. Sa curiosité l'emporta, il finit par se retourner. Son dos se trouvait collé au bar derrière lui, désormais il faisait face à cette jeune femme qu'il découvrit instantanément. Elle le lorgnait, de ses yeux bruns. Vêtue d'une robe noire à bretelles, courte et satinée, la marocaine attira le regard de Sofiane. Cette robe laissait entrevoir ses jolies jambes de la même teinte de peau que celle du toulousain, ainsi qu'un décolleté assez révélateur sur sa poitrine de taille moyenne. Sofiane la reluqua sans trop de discrétion.
Il attrapa par les hanches, elle debout, lui assis. Elle le dépassait en toute logique, pourtant, maintenant qu'il avait attrapé son regard, elle se sentait acculée. Son visage typé arabe était connoté par ses grands yeux chocolat, maquillés d'un trait noir d'eye-liner et d'un fard à paupières violine. Ses lèvres pulpeuses couvertes d'un rouge à lèvres rouge mat la vieillissait sans doute, mais rendait sa bouche plus appétissante aux yeux des hommes. Elle avait de longs cheveux noirs, ondulés, qui concordaient avec ses sourcils droits de la même teinte. Son nez était droit également, il se fondait dans l'harmonie de son visage. Certes, Sofiane devait l'admettre, cette jeune femme était consciente de son potentiel physique.
- Tu tapines ? *
(He is asking her if she's a prostitute)
Il lui lança, certain de son intuition. Sofiane avait vu juste, elle acquiesça sans perdre l'intensité de son regard.
- Tu prends combien ? Il poursuivit.
- 1500 de l'heure ou 4000* la nuit.
*(Ce sont des prix en dirhams, la monnaie marocaine, 1500 dirhams reviennent à 150 euros environ et 4000, à 400 euros)
Lui murmura-t-elle en s'approchant de lui, pour qu'il puisse entendre. Sofiane sourit, elle prenait cher. Surtout pour le Maroc. Mais le brun ne manquait pas d'argent avec ses liasses ramenées fraîchement de France. Il eut envie de l'asseoir sur ses jambes mais Sofiane n'oublia pas qu'il était au Maroc. Même si les boîtes de nuits étaient ouvertes, la prostitution était illégale au sein du pays et surtout très mal vue. Il se leva alors, désormais il la dépassait nettement malgré ses talons aiguilles.
- T'as quel âge ? Il demanda d'abord.
- Hein ? Elle fut surprise. J'ai vingt-et-un ans. Elle ajouta ensuite.
- Je baise pas avec des mineurs moi, voilà pourquoi je t'ai demandé. Lui confia-t-il.
Sofiane attrapa sa main, avant de l'entraîner avec lui vers la sortie de la boîte. Ils sortirent ensemble, il était une heure du matin et quelques. Le brun ne traîna pas bien longtemps avec la jeune femme dehors, si la police passait, ils étaient arrêtés tous les deux. Ils grimpèrent ensemble dans l'Audi du toulousain, le moteur tournant dès que ses clés étaient mises dans le contact. Sofiane envoya un bref message à Jeon pour le prévenir qu'il passait la nuit dehors et qu'il avait pris la voiture. Ilyès avait la sienne de toute façon, Jeon devrait juste rentrer avec Julio et Ilyès. Sans plus échanger, il roula jusque dans un hôtel de Casablanca qu'il connaissait par le biais de ses potes, qui lui avaient certifié que cet hôtel acceptait les prostituées. Parce que cela aussi était compliqué au Maroc, on ne pouvait pas prendre une chambre d'hôtel entre un homme et une femme à moins d'être marié, et c'était le cas dans un très grand nombre d'établissements.
- Ils vont nous laisser rentrer ? Demanda la jeune femme.
- Normalement. Il confia seulement.
Arrivés à la réception, Sofiane fut agréablement surpris de voir que, effectivement, on ne le avait pas refusés. Ils se dirigèrent dès lors au quatrième étage de cet hôtel quatre étoiles, l'étage semblait calme mais en passant devant une chambre, ils entendirent des bruits qui allaient probablement émaner de la leur peu de temps après. La marocaine et le toulousain entrèrent dans cette chambre, qui dégageait une certaine classe, il fallait l'admettre.
- C'est quoi ton prénom ? Il demanda, en retirant sa veste.
- Sana. Elle murmura. Et toi ?
- Sofiane.
Leurs yeux se trouvèrent lors de ces mots, un silence olympien les englobait, il s'agissait du moment toujours un peu étrange entre un client et la prostituée. Le moment avant de passer au contact des corps. Ce moment différent d'une relation sexuelle où l'argent n'entrait pas en compte. Sans la quitter des yeux, il déboutonna sa chemise, son torse fin se dévoilant un peu plus à chaque seconde. Il ne lui resta bientôt que son jean et son caleçon, il sentait encore son gel douche utilisé lors de sa douche avant de partir en boîte, aux odeurs masculines et corsées. Sans un mot, il posa la liasse des sous qui contenait la somme fixée par Sana en boîte, pour la nuit. Ces billets furent posés sur une table de marbre présente dans la chambre, avant que tout lien physique n'ait lieu entre eux.
- Tu as peur ? Lui souffla-t-il.
- Non. Elle rétorqua. Je sais que les immigrés me méprisent. Elle sourit, presque tristement. Peut-être plus que les marocains d'ici.
- Tu penses que je te méprise ? Il répondit, étonné.
- Tu en as le droit, si tu le souhaites. Conclut-elle.
Un temps de pause se marqua. Leurs yeux échangèrent, Sofiane se rapprocha d'elle.
- Juste. Elle dit doucement. Il y a des trucs que je ne fais pas. Elle prévint. Les trucs vraiment bizarres c'est pas pour moi, désolée et si jamais t'es pas ok avec ça, je peux comprendre et je te rembourserai la chambre.
- J'ai une gueule à kiffer les trucs bizarres ? Il fronça les sourcils.
- Je préfère poser mes bases, je me méfie. Elle soupira. Je suis tombée sur des mecs bizarres.
- Je te ferai rien de bizarre. Il lui promit. Et dis-moi si tu n'aimes pas quelque chose que je pourrai te faire.
Elle acquiesça, rassurée par l'attitude du brun. Un petit mètre les séparait, Sofiane déposa ses mains sur les épaules frêles de la jeune femme. Il fit glisser les bretelles sur ses bras, son soutif noir de dentelle fut dévoilé sous cette lumière orangée tamisée qui éclairait la pièce. Elle tomba à ses pieds, révélant par la même occasion, son tanga de la même couleur et du même tissu. Les mains de Sofiane attrapèrent ses hanches, avant de la ramener vers lui. Doucement, il glissa son nez contre son cou, ses lèvres épousant pour la première fois, la peau de Sana. Les mains de la marocaine se calèrent sur le dos dénudé du brun, qu'elle caressa gentiment le temps de se caler sur son rythme.
- Tu sais quoi ? Il chuchota. On va jouer à jeu.
Et Sana fronça les sourcils. Ne lui avait-il pourtant pas garanti qu'il n'était pas bizarre ?
- Tu travailles pas là. Il poursuivit. Tu couches avec moi comme si tu couchais avec quelqu'un hors travail. Je veux pas que tu sois dans la performance. Je veux juste que tu sois la plus vraie possible avec moi. Sois toi-même, sois naturelle. Il lui susurra. Ça te va ?
Le temps d'assimiler ce que Sofiane voulait dire par-là, elle se perdit dans ses yeux qui la mangeaient visuellement. Elle hocha la tête doucement. Et elle répondit par un baiser. Chose qu'elle ne faisait jamais avec ses clients. Ce Sofiane lui plaisait bien.
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Yo mes petits pétards ça va ?
Le début des vacances pour certains non ? Fin ceux dans ma zone ! Moi j'ai qu'une semaine et je vais la passer à bosser...
Sinon contente de vous retrouver. Déjà au chapitre 45 omg ça va vite défiler je m'en rends compte. Ce chapitre je l'aime bien. Je sais pas je trouve qu'il a une essence particulière. Même s'il est axé sur Sofiane, je l'aime plutôt bien. Qu'en avez vous pensé d'ailleurs ?
Bref voilà on est quasiment déjà aux 70K. Êtes-vous fous ??? Requin ?? 70K ? Ma petite fic ambiance street là ? Jppp ça me paraît pas croyable. Beaucoup de love à tous ceux qui sont présents vraiment.
Je répondrai aux coms du 44 soit dans la soirée soit demain. Love et rdv dimanche pro !
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