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Deux chemins diamétralement opposés se traçaient pour l'étudiant et pour son dealeur. Leur mois d'août n'avait rien de commun, Taehyung était prévenu. Il ne verrait quasiment pas Jeon sur son dernier mois de vacances, si ce n'était à la fin de celui-ci. Et pour cause, Jungkook, Sofiane, Julio et Ilyès prenaient la route du Maroc. En ce trois août, début de leur périple à finalité illégale, ils partaient. À bord d'une Audi A3 sport back, louée par Jeon pour longue durée. Ilyès prenait également sa série 1 de 2018, elle avait un an. Ils partaient à deux voitures mais leur arrivée au bateau, au sud de l'Espagne, se ferait distinctement. Cela faisait partie de leur plan pour n'éveiller aucun soupçon auprès des autorités douanières espagnoles, même si deux jeunes hommes dans de belles berlines, soulevaient forcément les soupçons des douaniers.
Ils prirent la route à trois heures du matin au départ de Toulouse, direction la frontière entre l'Espagne et la France, Hendaye. Jungkook et Sofiane partaient ensemble tandis que Ilyès, à bord de sa BMW, était avec Julio. Tous les autres jeunes hommes de l'équipe de Jeon restaient à Toulouse sur ce mois d'août, pour tenir les rênes du business en son absence. Les deux voitures partaient équipées du logiciel Coyote anti-radars, afin de se permettre des écarts de limitation. Ils partaient aussi avec des caches-plaques, à installer de nuit pour mieux rouler, sans soucier de ces mêmes radars. Ils pouvaient flasher, leurs plaques gravées étaient dissimulées par d'autres fines plaques noires opaques, cachant leur immatriculation.
L'aller de leur périple allait se faire bien plus calmement que le retour. Ils y allaient en tant que vacanciers. Le retour embrigaderait une toute autre ambiance, ainsi qu'un rythme de conduite bien plus différent également. Pas besoin des caches-plaques à l'aller. Ils prévoyaient d'atteindre Algésiras pour vingt-heures du soir. Le trajet leur ferait traverser toute l'Espagne, en passant par Madrid. Les Toulousains optaient tous pour cet itinéraire en règle générale, Hendaye, puis direction Burgos, puis Madrid, puis Cordoba, en détournant Malaga, tout en suivant El Jaen et enfin, ils visaient leur destination ultime, Algésiras, là où le ferry* les attendait pour traverser le détroit de Gibraltar afin d'atteindre le continent voisin, l'Afrique.
*(Les ferrys ce sont les gros bateaux de voyage qui peut transporter des voitures.
It's like some bigs boats where you can put the cars from the travellers)
- Ça va, pas trop crevé ? Demanda Sofiane, assis sur son siège passager.
- Pour l'instant ça va, ça débute juste. Dit Jungkook.
- T'inquiète à Madrid je te récupère. Souffla son co-conducteur.
Jeon acquiesça d'un sourire, leurs musiques favorites leur tenaient compagnie sur la route. Pas de joints fumés pour le départ, ni depuis trois jours pour chacun d'entre eux. Il ne fallait pas qu'un test positif vienne tout foirer.
- J'ai revu Kim. Annonça Jungkook.
- Avant de partir ?
- Mmh. Il confirma.
- Alors ? Sourit Sofiane, à l'écoute.
- Ça s'est mieux passé.
- Vous avez parlé ? Demanda son meilleur ami.
- Oui un peu. Mais je le sens bizarre.
- Je suis désolé. Souffla instinctivement le brun, mal à l'aise.
- Non ça va. Il répondit. Tae veut plus je crois mais je peux pas lui donner ça.
- Tu risques de le perdre alors.
L'originaire du Maroc se montra sincère. Ses yeux n'affrontaient pas ceux de son meilleur ami, peut-être parce qu'une certaine gêne subsistait à l'amorce de ce sujet désormais.
- On avait convenu dès le départ que c'était que du sexe. Se défendit le conducteur.
- Tu sais très bien comment ça termine ces bails.
- Pourtant je l'avais prévenu putain. Râla-t-il.
- Tu veux vraiment rien de plus toi ? Lança Sofiane.
Un silence fut donné comme réponse au départ. Le regard fixé sur la route, Jungkook ne répondit rien. Jusqu'à que sa langue ne se délie.
- Non je veux rien de plus.
Sofiane sortit une cigarette de son paquet de Camel. Il souriait. Parce qu'il connaissait son meilleur pote. Et il savait quand il mentait.
- Dis surtout que tu flippes. Donc tu fuis.
Il ne mâcha pas ses mots.
- Non, j'ai pas de sentiments pour lui. Je l'aime bien c'est tout.
- Tu sais que tu peux tomber. Insista le brun.
- Je dois garder et poser des limites.
Le typé magrébin tira sur sa clope, ses lèvres n'esquissaient rien. L'impasse dans laquelle ils se trouvaient tous, était intensément dangereuse.
- Il nous a niqué. Voilà ce que Kim a fait. Pouffa-t-il. Bien joué le petit sheitan*.
*(Sheitan ça veut dire diable en arabe.
It's an arabic word toi say the devil)
Jeon n'ajouta rien. Peut-être parce que les paroles de son meilleur ami étaient, un peu trop, vraies. Trop criants de vérité, trop irritants. Sur ces autovista* espagnoles, les deux voitures allemandes noires roulaient, direction Madrid. Ils avaient passé la frontière espagnole à Hendaye, ils allaient à présent contourner San Sebastian, ils visaient Burgos avec rapidité. Passé Madrid, ils s'arrêteraient pour manger un bout et faire une pause. Les deux conducteurs, Jeon et Ilyès étaient loin de s'arrêter toutes les une à deux heures préconisées. Rien étonnant de ces jeunes hommes intrépides et peut-être, inconsidérés. Leurs musiques favorites traînaient avec eux, alors que Sofiane avait l'esprit loin.
*(Autoroutes espagnoles qui étaient gratuites et il y aussi les autopista qui étaient payantes mais suis sont passées gratuites. On peut donc traverser l'Espagne en voiture gratuitement mdrr)
Ce trajet d'aller était la partie la moins stressante pour l'équipe du Mirail, certes c'était épuisant, mais rien de comparable à leur retour, lorsque leurs voitures seraient chargées de drogue. Alors que le noiraud ne quittait pas des yeux le bitume interminable devant lui, la série 1 n'était pas loin derrière son Audi, ils voguaient à travers les campagnes d'Espagne, longeaient les villes, leurs moteurs ronronnaient au gré de leurs accélérations, en jouant au jeu du chat et de la souris avec les radars espagnols. Cent vingt kilomètres par heure était la limitation maximale en Espagne, mais c'était loin d'être un dispositif qui allait dissuader les jeunes hommes de rouler comme bon leur semblait.
Une musique de Kekra passait, Sofiane lisait ses messages. Monica l'avait contacté. Mais l'esprit du typé magrébin n'était pas présent. Il l'aimait bien cette belle brune. Il l'avait aimée. Néanmoins, ses envies étaient perturbées. Alors que c'était lui qui avait repris contact avec elle. Le basané se sentait stupide.
« Ça va So ? On peut se voir ? »
« Slt* Monica, bien et toi ? »
*(It's Salut but in sms langage)
« Je suis pas sur Toulouse bichette »
« Ah bon ? T'es où ? »
« Et ça va merci 😊 »
« Je prends des vacances j'en ai besoin »
« Tu montes à Marseille ? »
« Nn* je vais au bled »
*(Non)
« Ah, avec ta famille ? »
Sofiane sourit. La jeune femme avait beau l'avoir fréquentée presque un an, elle ne s'était jamais doutée du fait que l'originaire marocain dealait comme son meilleur ami. Pas qu'il le lui avait caché, mais elle ne lui avait jamais réellement posé la question. Elle savait qu'ils consommaient, le reste était une autre affaire.
« On peut dire ça »
Il s'agissait d'un semi-mensonge.
« Tu me manques. »
Les yeux noisette du brun aux ondulations scindèrent visuellement ces trois mots. Ses cheveux qu'il avait fraichement coupé pour son départ en un dégradé élégant, qui le rendait très charmant, furent traversés par sa main gauche. Monica s'était rattachée avec les quelques fois où ils s'étaient revus avant qu'il ne parte.
« T'es retombée pour moi ? »
« Tu savais ce que tu faisais en me rappelant... »
« On avait dit que pour du physique quand on s'est revus. »
Mais avant qu'il ne se mange les foudres de la belle brune, il ajouta un message à sa première réponse.
« Bb* tu sais que c'est compliqué »
*(Baby)
« Tu sais que je suis incapable de me contenter de coucher avec toi, mon cœur est tombé pour toi y a un bail. »
« Je t'ai quitté parce que j'étais un poids pour toi, je le voyais. Mais Sofiane, je t'aime toujours. »
« Monica... Je suis perdu dans ma vie là »
« C'est tt* ce que je peux te dire »
*(It's tout but in sms langage)
« T'aimes une autre fille ? »
La langue de Sofiane tiqua dans sa bouche. Il n'aimait pas s'ouvrir de la sorte, il n'ouvrait pas sa vie sentimentale à n'importe qui. Monica n'était pas n'importe qui, loin de là, mais le basané avait l'impression d'en dire trop.
« Nn, je suis juste sur une phase chelou
Jsp* ce que je veux »
*(Abreviation of je ne sais pas)
« Alors on arrête définitivement ? »
« So je pourrais pas attendre, on se redonne une chance ou on laisse tomber. Je veux pas te mettre de contraintes alors que tu pars au Maroc. »
« Tu crois que j'hésite pour baiser des meufs au bled ? T'es sérieuse là ? »
« C'est pas ce que j'ai dit. »
« J'ai besoin de réfléchir, je te donne ma réponse quand je rentre »
« C'est good ? »
« Tu rentres quand ? »
« Dans 2 semaines »
« Ok. On fait comme ça. »
« Passe de bonnes vacances, bisous. »
« 🥰 »
- Tu parles à qui ? Demanda Jungkook, curieux.
- Belissima. Pouffa Sofiane.
- Ah. Sourit Jeon. Elle va bien ?
- Oui. Il acquiesça.
- Tu lui manques ou quoi.
- Lance-toi dans un bail de voyant khey*, ça fait peur. Souffla le basané.
*(Frère
Bro)
- Ah parce que ? Il éclata de rire. Sérieux ? Elle t'aime encore ?
- Apparemment.
- T'as dit quoi ?
- Que je devais y réfléchir, je veux pas la faire souffrir.
- Normal.
Normal... Sofiane ne voyait pas la situation sous un angle de normalité. Le destin lui donnerait les réponses qu'il attendait tant.
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Yooo j'espère que vous allez bien !
J'ai pu répondre aux coms sur les deux précédents chapitres qu'ils me manquaient logiquement ;)
Sinon j'espère que tout se passe bien pour vous dans vos petites vies et que ce début de janvier ne vous a pas achevés !
J'espère aussi que l'update vous plaît, elle est axée sur le début de leur aventure pour le Maroc et aussi Sofiane et son ex copine ! Bon j'ai hâte que vous lisiez la suite on entre dans la phase finale de l'histoire mais qui va sans doute s'étaler sur 10 chapitres mdrr je pense vous faire peur en disant ça... Mais n'oubliez pas, Requin ne ressemblera pas à mes autres histoires !
Bref des bisous et love
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