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Début du labyrinthe


Silver est heureuse. Elle chantonne – faux et à contretemps – tout en plantant de petits bâtonnets noirs dans la masse gélatineuse qui nous tient lieu de plafond. Charbon est à la fête également : il s'active pour accrocher au mur une feuille de plastique qu'il vitrifie ensuite, puis il aide Est à se réfugier dessous. Il en profite au passage pour la serrer de près et jouer les Rambo, depuis le début il n'attend que ça.

Pour ma part, je refuse de laisser voir mon inquiétude et je joue les chefs capables de tout prévoir. C'est donc à moi que la jeune fille adresse son regard le plus haineux, tout en se retenant d'obliger Charbon à la lâcher à grand coup de coude. Au moins elle n'a plus aussi peur.

Pour nous rejoindre, Silver se jette sur la paroi opposée – qui ne se trouve plus aussi loin, mais quand même – et prend carrément appui sur la chose verte pour mieux rebondir vers nous, comme si glisser et mourir écrasé n'arrivait qu'aux autres. Pas de compte à rebours. Pas d'explosion. Juste un sifflement aigu à nous faire pleurer et un bruit immonde évoquant des toilettes bouchées par une substance qu'il vaut mieux ne pas identifier.

Et une cataracte de matière gluante, blanchâtre et verdâtre, dégringole sur notre pauvre abri. Silver décolle les crampons de ses mains et agite les bras en criant : « Il pleut ! ». Charbon qui était si fier de son attirail de haute technologie se plaque de son mieux contre le mur, les yeux fermés. Est qu'il a enfin lâchée en fait autant. J'ai dû hurler. Heureusement, tout ce bazar a couvert ma voix : j'aurais eu l'air de quoi, franchement ?

C'est interminable et dégoûtant.

Au moins, le plastique tient bien. Quand enfin c'est fini, nous émergeons timidement. L'affreux bruit de succion a laissé place à un grondement menaçant. Pas quelque chose de vivant, on dirait plutôt un évier géant qui se vide. La chose a laissé place à un trou noir béant d'où descend la plus épouvantable puanteur que j'ai jamais sentie. Des morceaux gélatineux sont collés dans le désordre sur les côtés et des filaments blancs – sans doute des restes de l'ovale – ont retenu des morceaux plus compacts. Et plus gluants.

Le grondement vient lui aussi du sommet et ne s'arrête jamais. Je suis sûr que c'est la masse verdâtre qui l'étouffait et qu'il n'a rien à voir avec la créature que Silver vient de faire exploser. Ce n'est certainement pas un râle d'agonie ni un cri de vengeance d'un deuxième mollard mutant. Je félicite Silver pour son beau travail et j'ordonne qu'on se remette en route.

Et avant que j'aie pu rassurer Est sur l'origine du bruit, Charbon me double et lui explique que c'est sans doute de l'air dans les tuyaux. De l'air dans les tuyaux qui ferait un tel bruit de gargouillis, c'est ridicule et je le lui dirais bien si j'avais une meilleure explication. Mais comme c'est exactement le genre de truc bidon que j'allais lui servir, je me tais.

Silver dit qu'elle n'a plus de produit pour dissoudre les restes de la chose et nous avançons péniblement pendant environ six mètres qui nous paraissent durer des heures. Nous aurions déjà dû arriver au sommet. Une fois les murs gluants sous nos pieds, je demande à Charbon d'installer le filet : fixé aux parois, il est censé être assez solide pour nous permettre de nous reposer.

Nous repartons deux heures plus tard. Est a l'air aussi épuisée que si elle venait de courir un marathon, le stress l'a davantage vidée que l'exercice physique, même s'il faut dire que l'effort était plus conséquent que ce que j'avais prévu. Moi aussi, je suis à bout de souffle.

Enfin, nous arrivons au sommet du puits : rien qui indique l'origine du bruit ni de l'odeur, mais du vrai sol et un vrai tunnel dans lequel on peut marcher sans se cogner la tête. Le bonheur.

J'arrête délicatement Charbon qui allait prendre la tête du groupe comme si c'était lui le chef et je m'avance d'un pas triomphant. Il ne nous reste plus que quelques heures de marche dans ce labyrinthe et nous toucherons au but.

Mon pas perd instantanément de son côté triomphant quand je freine de toute urgence au-dessus d'un précipice. Mes deux pieds sont en équilibre sur l'arrête de métal dangereusement lisse et je mouline des bras comme un fou. Non, pas question de mourir maintenant et surtout pas aussi bêtement !

Enfin je sens un bras me retenir et me ramener vers les vivants. En me tenant par le col comme un gosse, histoire de bien me faire sentir qu'il est plus grand que moi. Cette fois c'est décidé : si jamais je trouve un moyen de le perdre en cours de route, Charbon va y avoir droit.

Est éclaire le gouffre, le tunnel continue juste après un puits jumeau de celui que nous avons emprunté, un carré de deux mètres de coté cette fois. Charbon se vante :

« Je pourrais sauter ça d'un seul bon !

— Pas sans vous exploser la tête au plafond, signale Est qui se bouche le nez. Je crois que l'odeur vient de ce trou.

— On plante une corde et on traverse, dis-je de ma voix la plus autoritaire. On n'a pas de temps à perdre. »

Nous traversons très précautionneusement – surtout Est qui refuse toute aide mais prie les yeux fermés la majeure partie du trajet.

C'est Silver qui remarque la première les graffitis. Des dessins, des mots, des symboles étranges, ça me rappelle les portes des toilettes publiques à l'époque où les caméras n'empêchaient pas ce genre de dégradation. Charbon quant à lui suppose que c'est quelque chose de religieux. En tout cas, ça n'a rien à faire là – pas plus que l'oppressant grondement qui stoppe tout à coup, nous coupant le souffle.

Instinctivement, nous nous regroupons. À part Silver qui ne trouve rien de plus intelligent à faire que de lancer sa lampe en avant en criant « Hého ! Coucou ! Y a quelqu'un ? » Nous nous figeons en attendant que s'éteignent les échos de sa voix et les rebondissements de la lampe qui au passage éclaire un certain nombre d'objets.

Aucun doute, il y a des êtres humains qui sont passés par là récemment. Quoique j'imagine mal un être humain s'amusant à tordre les objets les plus communs dans un but obscur, avant de les laisser là où personne n'est censé s'aventurer. Est s'avance à son tour et attrape un accoudoir de fauteuil-minibar au dos duquel des vis ont été fixées. Pourquoi mutiler ainsi cet objet utile et fonctionnel ?

« Il est cassé, dit Est. Il a été transformé et maintenant qu'il ne marche plus on l'a jeté là. Mais qui ?

— Merci pour le chien, il me tapait vraiment sur les nerfs ! crie Silver dans le noir.

Est et moi la regardons puis échangeons un soupir avant de nous concentrer à nouveau sur la trouvaille de la jeune fille.

— Ce qui m'inquiète, dis-je, c'est l'absence totale de poussière. Les machines qui nettoient les tunnels auraient dû se débarrasser de ces débris et si elles ne fonctionnent pas, qui fait le ménage ? Ou quoi ?

— Ça nous fait déjà deux "qui", répond Est. C'est ces "qui" qu'il faut trouver avant tout. »

Nous avançons sans trouver de réponse pendant un long moment. Le tunnel se divise rapidement et hélas rétrécit, les embranchements reliés par des puits étroits se succèdent. Nous suivons les indications de nos cartes électroniques et les commentaires de Est qui sait non seulement exactement où nous sommes, mais aussi à quoi sert chaque partie que nous traversons.

Nous sommes entrés dans la zone de l'ordinateur géant, dans son domaine. Qui n'est pas que le sien, visiblement. D'autres graffitis ornent les murs et quelques objets mutants gisent sur le sol. J'ai l'impression d'entendre le silence menaçant d'ennemis ne faisant pas de bruit. Tout ça m'angoisse et me met en colère : l'Administration n'aurait dû être qu'une gigantesque boîte, une machine, un simple outil au service de la population, pas un temple maudit ! Il y a beaucoup trop de choses que je n'avais pas prévues et j'enrage de ne pas savoir y faire face.




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