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Chapitre Trois

Wendy scrute l'ensemble des participants en silence, soucieuse. C'est la première à jouer, et elle a l'impression que le poids du monde pèse sur ses épaules ! Sérieusement, ce n'est qu'un jeu. Pourquoi paraissait-ils tous aussi inquiets ? Elle souffle, son regard tombe sur Butters qui est bien le seul à peu près détendu. Autant commencer en douceur :

« Butters, action ou vérité ?

— Ah, eu ... vérité ? s'étonne le blond d'être choisit si vite.

— Dans quel pays aimerais-tu voyager ? »

Soupir de soulagement de la part des autres. Quoi, ils s'attendaient à ce qu'elle pose une question plus hardcore ? La jeune fille lève les yeux au ciel : elle a tout de même un minimum de savoir vivre ! Enfin, après un instant de réflexion, Butters répond :

« En Suisse.

— En Suisse ? répète l'hôte. Pourquoi en Suisse ?

— J'ai vu des photos, ça à l'air très jolie ! Et il paraît que le chocolat est leur spécialité ! Du coup j'ai vraiment envie d'y goûter !

— J'ai l'impression d'entendre une gonzesse parler ! s'exclame Eric.

— Ta gueule Cartman ! » grogne Stan.

Le brun, désamorcé par cet excès de colère, se tait sur le coup. L'ébène est particulièrement de mauvaise humeur et il ne s'en cache pas. En fait, tout le coin occupé par les gothiques et Stan transpire les ondes négatives. Wendy se racle la gorge :

« Bon, c'est à toi Butters ! »

Leopold parcourt la salle des yeux, en proie à la même réflexion que Wendy. Il finit par opter pour Stan : si celui-ci est en colère, il peut essayer de lui changer les idées !

« Stan, action ou vérité ?

— ... action.

— Fais le tour de la pièce à cloche-pied ! »

Le Marsh ouvre grand les yeux alors que certains pouffent de rire. Evidemment, Butters n'allait pas donner quelque chose de trop dur ! Stan prend un air boudeur et, à contrecœur, se lève et s'exécute. Cependant, au vu de son équilibre médiocre, il ne tarde pas à trébucher et se ramasse pitoyablement sur le tapis ! C'est suffisant pour que Cartman explose de rire et que des sourires apparaissant sur les visages. Kenny, le plus proche, rit également et rejoint Stan pour l'aider. Il commente avec amusement :

« Comme tu as échoué, tu as un gage !

— Je te hais. » boude l'ébène.

L'immortel sourit de toute ses dents :

« Fou toi à poil !

— Quoi ? Jamais ! s'exclame Stan.

— On est qu'en début de jeu Ken ! Atténue ! demande Kyle.

— Ok ... soupir le blond. Garde le caleçon alors ! »

La pauvre victime essaie bien de négocier, mais le McCormick reste intraitable. Désespéré, Stan finit donc en sous-vêtement et retourne s'assoir à côté d'Henrietta, le visage rouge de gêne. Kyle ne peut retenir un sourire : au moins, l'humeur de son meilleur ami s'est améliorée ! Mais le roux déjante bien vite lorsque les yeux de l'ébène se pose sur lui :

« Kyle, action ou vérité ?

— Eu ... Hum, vérité !

— Vous êtes pas drôles les garçons ! s'exclame Bebe. Prenez action enfin !

— Qui préfères-tu dans cette pièce ? »

La question de Stan cloue tout le monde sur place. Les yeux de Barbara se mettent à pétiller : en fait, les vérités, c'est cool ! Kyle, lui, est complètement embarrassé. Qu'est-ce qu'il peut répondre à ça ? En plus, les regards perçants de ses camarades n'aident en rien ! Il s'humecte les lèvres, réfléchit, regarde partout à la recherche d'une réponse adéquate. Étrangement, Éric est le premier à s'impatienter :

« Bon, le juif, t'accouches ?

— Je ... eu ...

— Salut tout le monde ! » s'exclame joyeusement une voix.

Sursaut de la part du groupe, qui tourne son attention vers Ike, qui vient de débarquer dans la maison dans le plus grand calme.

« Ike ? Qu'est-ce que tu fais là ? s'étonne Firkle en se levant.

— J'ai réussi à échapper à la vigilance de ma mère ! répond gaiement le Broflovski. Désolé pour l'incruste Wendy ! Salut grand frère ! »

Sur ses mots il rejoint naturellement Firkle et, sous les regards stupéfaits des autres, ses lèvres viennent se poser contre les siennes ! Le jeune gothique semble rayonner à ce contact et y répond avec plaisir, ses mains venant glisser dans les cheveux du canadien. Il incline la tête, approfondit l'acte avec ferveur avant de doucement casser le contact. Seul Kyle reste de marbre face à cet échange, étant au courant depuis longtemps pour leur couple !

« Firkle, tu nous expliques ? interroge Henrietta.

— Oh, eu ... je comptais vous en parler. » répond le batteur en rougissant, ce qui contraste avec son teint pâle habituel.

La jeune femme échange un regard avec Michael. Ils haussent les épaules puis sourient légèrement à leur cadet :

« D'accord, félicitation. » dit le chanteur.

Firkle, rassuré d'une réaction aussi calme, laisse Ike s'assoir à sa place puis s'installe sur ses genoux. Les filles gloussent, toutes excitées devant ce « yaoi IRL ». L'attention finit par revenir sur Kyle :

« On attend toujours ! insiste Stan.

— Je préfères Ike !

­— Quoi ? Eh, non, c'est de la triche !

— Pas vrai ! » rétorque le juif avant de lui tirer la langue.

Le Marsh croise les bras et regard ailleurs, maudissant le canadien d'être arrivé à ce moment cruciale.

Token observe le jeu se dérouler en silence. Il a toujours été doué pour repérer et comprendre les choses, ainsi il n'est pas surpris de voir le gothique et Ike sortir ensemble. Cela fait un moment qu'il se tourne autour ! Ce qui est plus surprenant, c'est l'attitude de Stanley : il est clairement possessif envers Kyle, hein ? Il en est même carrément amoureux ! C'est inattendu, et visiblement à sens unique. Le black compati : Kyle gay, ça semble impossible. Et même s'il l'était, il paraît plus proche de Cartman. D'ailleurs, le brun ressentirait-il quelque chose lui aussi ? Il est très protecteur envers le roux maintenant. Est-ce qu'il y aurait possibilité pour que ... ?

« Token ! »

Le black sort de ses pensées et réalise que tout le monde le regarde. C'est Heidi qui lui parle :

« Action ou vérité ?

— Action. »

Il n'a pas hésité et ne loupe pas les divers regards admiratifs qui lui sont destinés. Il est le premier à prendre cette option ! Heidi, qui n'a aucune idée, sort son téléphone et regarde les actions sur internet :

« Embrasse la personne qui se trouve à huit places à droite !

— T'as pas plus compliqué ? ricane Cartman.

— Oh mon dieu, des maths ! » s'écrie Clyde, horrifié.

Le groupe part dans un fou rire alors que Wendy compte en silence. Elle lance enfin :

« Tu fois embrasser Henrietta.

— Quoi ? intervient Lola. Il en est hors de question !

— Eh, c'est juste un jeu Lola.

— Oui, et il peut juste l'embrasser sur la joue ! ajoute Heidi.

­— Non, je m'en fou ! C'est mon copain, il n'a pas à embrasser quelqu'un d'autre ! »

Henrietta, blasée, se contente de lever les yeux au ciel. Tweek jette un œil à Token, et il frémit en voyant que celui-ci bouillonne. Lola continue de se plaindre, de sortir des arguments absurdes, jusqu'à dire la phrase de trop :

« Token m'appartient ! »

Le black se lève d'un coup, surprenant Kenny qui se trouvait à côté. Sans un mot, sans un regard pour sa copine, il s'avance vers le groupe des gothiques. Henrietta n'a nullement le temps de comprendre : sa main posée sur l'accoudoir est recouverte par une paume chaude et protectrice, et ses lèvres sont capturées, dévorées sauvagement.

La musicienne couine, ferme les yeux sur le coup. Sa main libre s'agrippe à son assaillant qu'elle ne songe pas à repousser. Elle entend vaguement un cri de rage puis une porte qui claque, mais ne s'en préoccupe par plus que çà. L'instant présent est juste trop bon, trop plaisant. Trop court également, puisque Token finit par s'éloigner. Henrietta rouvre doucement les yeux, croise les iris sombres du garçon. Il y a un silence, pendant lequel plus rien n'existe.

« ... J'avoue que je m'attendais à une claque, dit le black.

— Pourquoi ? C'est le jeu. »

Elle n'ajoute rien, parvient à rester maître d'elle-même. Token lâche sa main et se redresse sans pour autant la quitter du regard. Il lui sourit, elle se sent rougir. Le black retourne enfin à sa place :

« Lola est partie ... » commente Tweek.

Token hausse les épaules. Il n'en a strictement rien à faire et décide simplement de continuer le jeu :

« Kenny.

— Action ! s'exclame le blond.

— Court jusqu'au bout de la rue en criant ''je suis vierge'' !

— Trop facile ! »

L'immortel se précipite dehors, suivit des trois quarts des invités qui se sont armés de leur téléphone portable. Tweek, un des rares à ne pas avoir bougé, rit en entendant le cri de Kenny. Cet imbécile l'a vraiment fait ! Le fan de café s'apprête à se lever pour aller voir, mais en tournant la tête, il voit Craig qui le fixe en silence. Le blond frisonne. Iris vertes, iris bleus. Regard paniqué, regard impassible. Impassible ? Non. Tweek écarquille les yeux : Craig est terrifié.

« Cr ... » commence-t-il à dire.

Les autres reviennent à ce moment mort de rire. Kenny, tout fier, se rassoit à côté de Tweek et, sans hésiter, il se tourne vers les gothiques :

« Michael !

— Vérité.

— Comment t'aimerais mourir ?

— Dans le plus grand des calmes. Sombrer doucement, dans l'obscurité, sentir la mort m'enlacer et m'emporter sans se précipiter. Profiter de l'instant, prendre conscience de ma fin. Une mort par noyade. »

Pete frémit. Il a toujours été fasciné par l'aisance avec laquelle Michael formule ses phrases. Il parle bien. Terriblement bien. C'est pour cela qu'il a toujours été le parolier de leur groupe – de leur ancien groupe.

Ses yeux dorés rivés sur son ancien leader, le rouge est surpris de voir celui-ci se tourner vers lui. Le regard sombre de Michael le pourfend, le fait déglutir, et avant qu'il puisse agir, l'autre prononce :

« Pete. »

Transcender par une multitude d'émotions, le bassiste hésite. Il est tenté de prendre vérité, mais le chanteur a toujours eu cette tendance à relever les points sensibles, c'est pourquoi il s'abstient :

« Action. »

Michael est visiblement étonné puisqu'il ne dit plus rien. Sûrement avait-il prévu une ribambelle de question. Dommage pour lui.

« Viens avec moi à l'étage. »

Et merde.

« Oh ! Déjà des trucs cochons ? s'exclame Kenny.

— Pas chez moi les gars ! ajoute Wendy.

— Je veux juste discuter. » soupir Michael.

Double merde.

« D'accord, prenez ma chambre ! approuve l'hôte. Mais Pete, interroge quelqu'un avant afin qu'on n'ai pas à vous attendre ! »

Thelman est véridique : il hait tous ces putains de conformistes. Et Michael. Surtout Michael.

« Craig. »

Tucker, surpris, se tourne vers celui aux cheveux rouges. Non, il ne va pas oser ?

« Action ou vérité ? »

Oh. Le. Bâtard ! L'ébène n'en revient pas d'être trahi ainsi, bien qu'il aurait dû s'y attendre. Il lance un regard noir à son supposé « ami » et lui fait un « fuck » bien placé avant de grogner :

« Action. »

Hors de question de balancer une quelconque info compromettante. Sauf que Pete lâche soudain un sourire narquois :

« Embrasse toutes les personnes présentent ici.

— La Pute ! » s'écrie Craig malgré lui.

L'éclat de voix fait sursauter l'assemblé. Thelman ricane doucement :

« Je te propose de commencer par moi et Michael, comme ça on peut y aller.

— Je te hais la Diva. Je te ... »

Il se fait interrompre par les lèvres dominatrices de Pete, qui viennent le soumettre à une délicieuse torture. Craig frisonne, son instinct le pousse à reprendre le dessus. Il saisit le gothique par la taille et reprend dangereusement le contrôle du baiser, venant mordiller ses consœurs avant de les pénétrer avec force avec sa langue. Il lèche celle de Pete, le sent frémir contre lui, vient glisser contre son palais alors que ses mains l'agrippent plus fermement. Thelman lui attrape les épaules, a perdu le contrôle en un instant : il a toujours été dominé dans leur relation.

« Putain, c'est pas la première fois que vous vous roulez une pelle ! commente Cartman lorsqu'ils cassent le baiser.

— Non, avoue Craig sans réel gêne en essuyant le léger filet de bave qui coule sur son menton.

— Bordel, vous êtes ensemble ?!

— ''Sexfriend'' tu connais ? » peste Pete en remettant sa mèche en place.

Le gothique tourne ensuite les talons pour monter à l'étage. Michael saisit Craig et l'embrasse rapidement, un peu brusquement, avant de suivre le rouge en vitesse. Apparemment, leur baisé l'a remué ! Il n'est pas le seul : Tweek se lève brusquement du canapé, le visage décomposé, partagé entre des émotions contradictoires ! D'un vif mouvement il se précipite dehors, et il n'en faut pas plus à Kenny, Token et Clyde pour se jeter à sa poursuite.

« ... Hum ... On les rattrape ? demande Bebe avec gêne.

— Ah mon avis, Tweek veut surtout être tranquille. » répond Stan.

Tucker ne loupe pas le regard mauvais que lui lance le Marsh. Sa gorge se noue, et malgré son visage impassible, il a envie de pleurer. Vraiment. C'est possible de faire autant de la merde, même après tout ce temps ? Il savait qu'il n'aurait pas dû revenir. Tout à changer : il n'est même plus capable de comprendre ses 'amis' d'enfances. Il n'est plus capable de lire en Tweek. Que se passe-t-il dans la tête du blond ? Pourquoi a-t-il réagit ainsi ? Y'aurait-il possibilité ... pour qu'il ressente toujours quelque chose envers lui ? Pour qu'il soit jaloux de son baiser avec Pete ?

« J'vais fumer. » grogne Craig en quittant à son tour la maison.

Personne ne le retient, évidemment. L'ébène a une petite pensée pour Thelman, qui est à présent coincé avec son amour d'enfance, mais après réflexion il l'emmerde. Le rouge s'est vengé sur lui après tout ! Alors Craig se contente de prendre place sur les escaliers de l'entrée, en silence, et tapote ses poches ... pour comprendre qu'il a oublié ses clopes.

« Bordel ... » peste-t-il.

Il se passe une main sur le visage, soupir. Ses iris se porte vers le ciel étoilé. Les voix de ses camarades se font entendre, révélant qu'ils ont continué le jeu. Tucker hésite : maintenant qu'il a fait l'effort de venir, il peut peut être rentrer à l'hôtel, non ? Surtout qu'en revenant, Kenny risque de lui remettre une droite.

« Encore seul ? »

Craig tourne la tête. Le doux visage de Kyle lui apparaît. A croire que ce mec aime le surprendre en moment de détresse. L'ébène ne répond pas et retourne à son observation du ciel. Loin de s'en formaliser, le juif vient s'assoir à côté de lui.

« Pourquoi tu viens avec moi ? demande franchement Tucker après quelques secondes.

— Parce que je t'aime bien. Je t'ai toujours bien aimé.

— Tu plaisantes ? On se faisait toujours la guerre enfant. »

Le roux a un sourire nostalgique en songeant à cela. Il remet une mèche rebelle derrière son oreille, répond doucement :

« Je sais. Mais je sais également que tu n'es pas un mauvais gars. En fait ... mon avis sur toi a changé à la mort de tes parents.

— Quoi ?

— ... Avant ça, j'avais de réels préjugés sur toi. Mais il y a cinq ans, lorsque tu t'es battu avec Eric, j'ai réalisé : tu n'as jamais été celui que tu prétendais être. Encore aujourd'hui tu te présentes impassible, froid. Mais ton masque s'est fortement fissuré. »

Kyle lui rend son regard, sourcils froncés :

« Tweek, Clyde, même Token ... Ils se reposaient toujours sur toi. Tu les aidais à surmonter leurs problèmes. Mais toi, on ne t'a jamais vu triste, ni même vraiment en colère. Agacé peut-être, mais sinon rien ... Craig, combien de fois tu as gardé tes soucis pour toi ? Combien de fois tu as fait le 'je-m'en-foutistes' alors que tu te sentais mal ?

— Tu ne me connais pas Broflovski. Tu racontes que des conneries.

— ... Si tu le dis. »

Ils détournent tout deux le regard. Kyle n'a pourtant pas manqué les poings crispés de son ami, et cela ne fait que le conforté dans sa théorie :

« Si tu souhaites en parler, je suis là.

— Je n'ai ri... »

Craig est coupé par les lèvres du roux, qui viennent se poser rapidement contre les siennes. L'ébène ouvre grand les yeux, pris au dépourvu, et doute un instant de la véracité de ce moment tant il a été rapide ! Le juif se redresse tranquillement, sourire amusé sur le visage :

« Tu n'avais pas fini ton action ! »

Une excuse toute bête, puis Kyle repart comme si de rien était, laissant Tucker sur le cul. La soirée ne se déroule absolument pas comme prévue !

___ ___ ___

Pete atteint la chambre de Wendy rapidement. Elle n'est pas difficile à trouver : c'est la seule qui possède une porte rose fushia avec écrit en gros « WENDY ». Sérieusement, déjà c'est conformiste, mais en plus c'est complètement gamin. Thelman l'aime de moins en moins cette fille. Pourtant, elle était bien partie pour avoir son estime ! Elle a beau ne trainer qu'avec des conformistes et agir la plupart du temps comme tel, elle n'a pas l'air d'en être une complètement. Pete se rappel d'elle comme une fille sérieuse et motivée qui, contrairement au trois-quarts des gens, va au bout de ses projets et n'hésite pas à se soulever contre ce qui lui déplait. Mais deux choses : déjà elle a organisé cette putain de fête, et ensuite elle a proposé ce putain de jeu. Alors elle va bien se faire foutre ! Le rouge n'avait aucune envie de venir : il était très bien au Nebraska, à se défoncer quand il le souhaitait, à jouer de la musique, et puis il était pas loin de Craig et Ruby ! Sa vie est devenue tranquille loin de South Park, loin des gothiques, loin de ... De lui. De Michael. De cet être sinistre, envoutant. Ça ne lui suffit plus d'hanter ses nuits ? À présent il veut reprendre contact, le faire souffrir à nouveau ? Il en est hors de question.

« Tu entres ? »

Pete sursaute de peu. Il en a oublié pourquoi il est là ! Il jette un rapide coup d'œil à Michael, qui l'observe avec une certaine ... impatience ? Tient, c'est nouveau ça. Thelman est bien tenté de rester planté là, histoire de jouer avec ses nerfs, mais ça ne ferait que prolonger la torture. En plus, quitte à jouer avec quelqu'un, autant le faire avec Craig. Ce dernier doit sûrement lui en vouloir quand il y pense. Son action était vicieuse, c'est vrai, mais il n'aurait pas fait cela si Tucker avait pris les devant. Qu'est-ce qu'il l'énerve ! L'ébène souhaite se rattraper auprès de ses proches, alors autant mettre les pieds dans le plat ! Enfin ... Pete est mal placé pour tenir de tel propos, au vu de sa réaction face aux autres gothiques. Mais il est différent de Craig : il n'a pas envie de reprendre contact. Il a tourné la page. Le bassiste retient une grimace : il imagine sans mal la voix de Tucker se moquer de lui avec un « C'est pour ça que tu cris le nom de Michael quand tu jouis ? »

Putain de Tucker.

« Pete. » claque sèchement la voix de Michael.

Ah, merde, il s'est à nouveau laissé aller, et visiblement Michael atteint sa limite. Depuis quand est-il aussi impatient ? Thelman préfère ne plus s'attarder et entre dans la chambre. Le plancher grince doucement sous son poids puis sous celui de son camarade. Ça y est, il y est.

« A quoi tu joues ? » entend-il dans son dos.

Il est parcouru d'un frisson. Ses yeux s'attardent un instant sur la fenêtre d'où l'on peut voir l'extérieur, la nuit noire, la légère neige. Pete se retourne :

« Que veux-tu dire ?

— Tu le sais très bien. Pourquoi tu agis comme ça ? On croirait un conformiste !

— Je ne traines plus avec vous, donc je suis un conformiste ? J'en suis navré, je ne savais pas que votre groupe était composé d'élus.

— NOTRE groupe Pete ! C'est le tient également, et je n'ai jamais parlé d'élu ! »

Michael a haussé le ton, il est en train de perdre son sang-froid. Surprenant. Thelman peine à cacher sa fascination : c'est tellement ... Il n'a jamais vu son ainé agir ainsi. La situation doit vraiment lui déplaire, et Pete décide de jeter de l'huile sur le feu :

« Ne dis pas le notre comme si vous ne m'aviez jamais remplacé.

— Quoi ? On ne t'a pas remplacé !

— Je ne savais pas que Stan Marsh jouait de la basse. »

Michael se fige, les yeux grands ouverts. Il ne parvient pas à contrôler sa stupéfaction, ni la soudaine honte qui l'envahi. Comment ... ? Facebook. Pete a dû voir les photos sur facebook. L'ainé ferme la bouche, ravale ses paroles devant le regard accusateur de Thelman qui le transperce. Intérieurement, le rouge jubile : fermer le clapet de Michael, ça a quelque chose d'exceptionnel ! Il en serait encore plus heureux s'il n'y avait pas ce goût amer derrière cette pauvre victoire ...

« ... Il n'est pas notre bassiste, prononce prudemment le chanteur. Il joue avec nous de temps à autre, mais n'a prévu aucune carrière musicale.

— Quelle tristesse. Tu comptais donc sur ma venue pour vous sauver la mise ?

— Tu te permets vraiment de poser cette question ? Je ne savais même pas que tu venais ! Pour qui me prends-tu ?! »

Cette fois, Michael a crié. Pete sursaute, et une vague de colère le submerge. Il se mord l'intérieur de la joue, détourne le regard, les poings serrés. Comment a-t-il pu admirer ce gars ? Comment a-t-il pu l'aimer ?! Il a vraiment oublié tout ce qui s'est passé ?!!

« ... On se demande pourquoi Mike t'a largué. »

Celui au cheveux rouge a craché ça avec une haine non voilée, le visage crispé par la rage. Il ne met pas longtemps à réaliser que son masque d'impassibilité s'est fissuré, et son corps complet est traversé d'un froid glaciale en réalisant ses paroles.

« Quoi ... ? » souffle Michael, abasourdi.

Et soudain, ça fait tilt. Le chanteur a comme un flash de lucidité, semble se rappeler à qui il fait face : Pete Thelman, son ami d'enfance, son meilleur ami même – si les non conformistes peuvent se donner de telles étiquettes. Son ami qui, derrière ses airs distants, cache une personnalisée possessive et rancunière.

« Tu m'en veux encore ?

— Je pars. »

Pete le dépasse précipitamment. Sauf que Michael ne compte pas le laisser partir, lui saisit brusquement le bras :

« Tu n'as pas oublier mon rejet ?

— Comment je pourrais oublier ?! »

C'est au tour de Thelman de crier, et l'ambiance devient encore plus pesante qu'elle ne l'était déjà. Comment oublier une chose pareille ? Pete l'avait toujours pensé : si Michael se révélait gay, il sortirait forcément avec lui ! Ils se connaissaient par cœur, se comprenaient mieux que personne ! Mais le jour où il lui faisait sa déclaration, Michael lui annonçait qu'il sortait avec Mike ? Ce putain de vampire ?!

« Ne me dis pas que tu es partis pour ça ?

­— Lâche moi ! »

Pete se dégage, le visage maintenant décomposé par la rage. Un visage que Michael n'avait jamais eu l'occasion de voir. Bien sûr qu'il est parti pour ça ! Ce rejet l'a brisé, détruit ! Son leader était tout pour lui ! Il était son inspiration, son oxygène, sa raison de se lever tous les matins ! Il hantait ses rêveries de la journée, ses pensées des nuits blanches ! Et du jour au lendemain, il l'abandonnait. Il rejetait sa passion, se tournait vers Mike, ne trainait plus qu'avec lui ! Il préférait ce stupide vampire à LUI !

« Ne me touches pas ! Ne m'approches pas ! Ne me parles pas ! Hurle Pete. Je ne veux plus te voir ! Je ne te veux plus dans ma vie ! Je te déteste ! »

La porte claque, fait sursauter Michael dont les yeux écarquillés trahissent la stupeur. La bouche ouverte, la gorge nouée, il est incapable de prononcer un mot, de faire un geste. Pete est parti, peut-être pour toujours. Cette pensée le pousse à réagir : il se précipite dans le couloir, emprunte les escaliers, mais se fige en entendant une moto démarrer.

Cette fois, son ami est réellement parti.

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