Son image m'apparaissait lorsque je dormais, mangeais, pensais...

Et elle m'apparaissait encore maintenant, alors que je mourrais.

Mais cette fois, je ne me ferais pas avoir. J'avais compris qu'elle ne reviendrait pas. Plus jamais.

Qu'elle n'était qu'un souvenir auquel je me raccrochais vainement.

Alors je mettais enfin décidé à l'oublier, l'obscurité avait pris possession de mon corps et celui-ci c'était fait de plomb.

C'était la raison pour laquelle je me retrouvais maintenant en face de la femme que j'avais aimé et que j'aimais toujours.

Celle qui peuplait mes rêves de ses cheveux ébènes et mes cauchemars de ses yeux vitreux, habituellement émeraude.

La même femme, qui avait emmené mon cœur, alors qu'elle perdait le fonctionnement du tien.

 Celle avec qui je me voyais faire ma vie, fonder une famille...

Son image était un mirage, comme toutes les autres avant, que j'avais débilement essayer de toucher, espérant y voir une trace de vie. 

Elle s'avançait vers moi, un sourire au coin des lèvres. Elle levait un bras en ma direction, alors qu'elle n'était plus qu'à un mètre de moi.

Tout d'abord je ne bougeais pas, mais l'envie irrésistible de sentir sa douce peau sur la mienne fut trop forte. Alors je fis un  pas, puis deux et lui prit la main.

Un vrai sourire prit place sur ses lèvres et sans jamais ouvrir la bouche, elle se retourna, ne mit jamais fin au contact de nos deux peaux; puis s'en alla.