Sous la pluie
Il faisait encore nuit quand elle était descendue à l'arrêt. Il pleuvait et se lever un vendredi matin était ce qu'il y avait de plus difficile. Fatiguée, éreintée par la semaine qui se terminait, elle soupirait. Les gouttes ruisselaient sur la toile rouge du parapluie quand elle s'arrêta dans la lumière orangée des lampadaires. Elle était en avance, comme tous les jours. Elle se plongea dans ses pensées matinales avant d'en cette brusquement sortie par une nouvelle arrivée. Personne ne venait habituellement aussi tôt à part elle. Elle leva la tête et croisa le regard du nouveau venu. Elle ne vit qu'un jeune homme pas très à l'aise sous la pluie battante. Il n'avait qu'une capuche pour se protéger des trombes d'eau. Elle l'observa un instant avant de se replonger dans ses pensées, avant d'en être à nouveau sortie par une voix timide:
"Excuse-moi, je peux m'abriter?
- Bien sûr."
Et l'inconnu de glisser timidement sa tête sous la toile rouge. Il ne semblait pas très à l'aise et ne savait que faire de ses mains. Il semblait chercher quelque chose frénétiquement quand il s'écria presque, soudainement heureux:
"Je suis nouveau dans ce village. Où est-ce que tu vas? Je peux te tutoyer ?"
Elle sourit simplement. Il avait trouvé ce qu'il cherchait: un sujet de conversation. Elle lui répondit doucement:
"Je vais au lycée. Et toi?
- Moi aussi. Je m'appelle Gaël. Et toi?
- Louisia. Tu viens d'où?"
Et la conversation s'engagea ainsi. Louisia et Gaël parlaient sous la pluie battante, sans s'apercevoir que les habituels usagers du bus arrivaient. Tout à coup, ils sursautèrent en même temps quand l'éclairage publique s'éteint. Ils rirent de leur frayeur de bon coeur. La glace était brisée. Ils ne s'arrêtèrent pas et quand le bus arriva, ils montèrent et s'installèrent côte à côte. Ils ne s'arrêtaient plus et quand ils arrivèrent au lycée, ils se promirent de se retrouver le soir venu.
Ledit soir s'était fait désirer par les deux jeunes gens, tous deux aspirant à en apprendre plus sur l'autre. Mais quand ils montèrent dans le bus, ils ne trouvèrent plus de double place et durent se résoudre à se séparer. L'un et l'autre, chacun à une extrémité du bus. Après un arrêt, ils se dirigèrent tous deux vers une place libre et reprirent leur discussion là où ils avaient du la laisser le matin même. Et les mots s'enchaînaient gaiement, glissant de leurs bouches comme les gouttes de pluie du matin étaient tombées du ciel. Ils descendirent à leur arrêt et s'échangèrent leurs numéros avant de se quitter pour le week-end.
Elle entra dans la salle sur la musique. Tous les regards se tournèrent vers elle quand elle s'avança. Elle entendit des exclamations enthousiastes. Elle était vêtue d'une grande robe blanche ceinturée par une ceinture rouge vif, de la même couleur que le parapluie qu'elle tenait, à l'intérieur de la salle, alors que même au-dehors, il faisait beau. Elle rejoint Gaël et celui-ci lui demanda timidement, comme il l'avait fait quelques années en arrière :
"Je peux m'abriter?"
La femme de Gaël accepta et le mari de Louisia passa sa tête sous le parapluie rouge.
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