-Aujourd'hui, ce n'est pas un démon que vous allez voir. 

Votre guide vous avait adressé la parole d'un ton joyeux, et vous vous dirigiez ensemble vers une partie du bâtiment que vous ne connaissiez pas. L'aile était à l'opposée de celle qui contenait les démons, mais était tout aussi sale que cette dernière. Il faut dire que les couloirs étaient tous si semblables, dans cet endroit... Néanmoins celui-là semblait plus vivant, des rires hystériques s'élevant parfois du fond du couloir.

Il vous arrêta face à la première porte que vous croisâtes, et se plaça entre vous et cette dernière.

-Avant que vous n'entriez, j'aimerais que vous me confiez votre montre, expliqua-t-il. Vous aurez affaire à un manipulateur de temps, mais il a besoin d'une horloge ou n'importe quel autre objet afin de parvenir à ses fins. 

Il regarda les environs d'un air inquiet, avant de se pencher vers vous et de murmurer ; 

-Vous aurez une mission précise aujourd'hui... Est-ce-que vous pourriez arriver à le convaincre d'utiliser ses pouvoirs pour aider les employés ? Vous savez, nous ne sommes pas beaucoup, et nous avons beaucoup de rapports à taper, alors le directeur a pensé que ce serait une bonne idée de nous accorder un peu plus de "temps artificiel", comme il dit.

Vous étiez étonné(e) par son air contrit. Vous pensiez que malgré la douceur de ses yeux bleus pâles et son air enfantin, il n'aurait pas vraiment de scrupules à exploiter ses pensionnaires, mais à moins qu'il n'ait un excellent jeu d'acteur, vous vous étiez trompé.

Il ouvrit la porte, vous laissant accéder à une chambre propre, bien rangée, qui comportait quelques livres ainsi qu'énormément de feuilles de papier, sur lesquelles étaient dessinés différents plans de ce qui semblaient être des montres et des horloges, vues de l'intérieur comme de l'extérieur.

Une forme humanoïde était assise sur le bureau, et se retourna en vous voyant. Malgré ses traits peu engageant, il était plutôt mignon. Ses yeux étaient noirs, ses cheveux blancs étaient nouées sur sa nuque en queue de cheval. Il était vêtu de l'uniforme des prisonniers, dont le blanc semblait légèrement tâché d'encre au niveau des manches, comme s'il avait l'habitude de poser son bras sur ses écrits ou brouillons pendant que l'encre séchait. Sa main gauche arborait une alliance, qu'il triturait nerveusement en vous voyant. Le plus étonnant, chez ce pensionnaire, était les deux oreilles de lapin qui trônaient fièrement au sommet de son crâne, et qui étaient alors tournées vers vous. Il avait un léger accent anglais quand il s'adressait à vous, d'un ton neutre mais poli : 

-Bonjour, en quoi puis-je vous aider ?