P.D.V. FATIMA

Après notre petite altercation avec Nadège nous nous sommes promenés avant de rentrer à l'hôtel. J'ai catégoriquement refusé de prendre une pirogue parce que je ne sais pas nager, ce n'est pas sûr. D'ailleurs j'ai une phobie de la mer

(Ça c'est plume sérère hein)

Je suis rentrée épuisée. Je n'avais qu'une seule envie : dormir.
Idrissa m'a dit qu'il a vu un ami de son père qui était venu avec des collaborateurs et puisqu'ils avaient déjà terminé leur travail ils en ont profité pour passer du bon temps le week-end. Certains d'entres eux ont invité leurs femmes à les rejoindre d'autres pas. Ils nous ont apparemment invité; heureusement pour moi, j'avais amené une très jolie robe noire au cas où je serai emmenée à dîner avec mon chéri. Il est très imprévisible donc il faut se préparer à tout. La preuve : il a accepter ce dîner sans me consulter disant que nous n'avions rien de prévu le soir. À qui la faute? Moi bien-sûr.
Monsieur avait juste prévu de me faire l'amour ce soir et devinez quoi, il me l'a dit sans scrupule, tout sourire
Idrissa loutah mou vulgaire rek?

J'étais tellement gênée God.
Je ne sais pas ce que nous ferons au beau milieu de ce groupe de vieux. Des richissimes en plus. Ce n'est pas mon monde ça. Je stresse déjà. Je ne sais pas comment me comporter. Je n'ai jamais mis les pieds à ce genre de dîner. J'ai toujours été fatima la fille modeste et mon monde a toujours été l'école, la maison la cuisine bref...

J'ai parlé de tout ça à mon mari juste pour qu'on y aille pas en vain. Il m'a répondu "sois toi même, naturelle".
Tête de mule.

- mon amouuurr dépêche toi s'il te plait. Tu es trop nonchalante.

- C'est bon je suis là. Dis-je en tournant sur même

- Ooohhwww " C'est quiii çaaaa" dit-il en imitant Jojo le comédien (mon préféré)

Je ne fait que sourire.

- Comment me trouves-tu?
- Tu es magnifique mon coeur, époustouflante. Waouh j'adore

Il vient et m'embrasse doucement.

- Je ne vais pas gâcher ce jolie maquillage, allons-y.

WAW XAMNGA BIMA LA SETLO AK LEGUI YAGUE NA. TAY DAMA WARA FÉTHIANDO AK YOW.
Mon smartphone résonnait et laissait percevoir cette chanson de Adam Séne.

- C'est mon téléphone, ça doit être soukeyna. Je l'avais appelé en vain.

- Non, nous devons y aller là.
- Juste une petite minute Bb.
- Non Fati...
- Allô keyna...

Je n'arrivais vraiment pas à entendre ce qu'elle disait. Un problème de réseau sûrement. Je lui dit que j'allais la rappeler avant de raccrocher.

-Pourquoi avoir rallumé ton téléphone ?
-  J'avais besoin d'appeler.
- Nous sommes là pour nous retrouver toi et moi SEULEMENT. Ngay melni kou nop Soukeyna ni (on dirait que tu es amoureuse de Soukeyna). Je confisque cet appareil.

- Mais Driss..
- il n'y a pas de mais qui tienne.
- C'est bon tiens. Allons-y
- M'en veux-tu ?
- Mais non pas du tout. Tu as raison nous devons en profiter au maximum.
- t'es un amour.

C'est ainsi que je me suis accrochée à son bras gauche puis nous avons rejoint les autres. Il m'a présenté à 2 hommes qui sont des amis de son père. Celui qui nous a invité n'est pas encore arrivé.

Tout se passe bien sauf quelques regards peu appuyés que me lancent deux hommes qui nous ont été présentés il y'a un instant.

- Bonsoir tout le monde. Désolé j'avais un appel très important à passer. Idrissa ça fait plaisir de te voir mon garçon.

- Tonton Matar toi aussi, je ne suis plus un garçon. Regarde moi, répond Idrissa en faisant son beau gosse.
Je vois une fille qui accompagne un homme baver sur lui. Ndeysaan bi mako mom. (Celui là m'appartient)

- Je vois bien que tu es devenu un homme. Celle qui t'accompagne en témoignera peut-être bien. Bandit nga rek.

- (rire) non tonton ce n'est pas ce que tu crois. Bébé je te présente tonton matar un ami à Papa. Voici Fatima mon épouse.

- Ravie de vous connaître Madame Ndoye.
- Tout le plaisir est pour moi Monsieur...

- Cissé, Matar Cissé.

Pendant ce temps Monsieur Cissé tenait ma main puis finit par y déposer un bisou. 

Cela me déplaisait. Pour moi un autre homme qu'idrissa ne devrait pas poser ses lèvres sur une quelconque partie de mon corps.
Monsieur Cissé est un très bel homme avec un charme qui ne fane pas avec l'âge. Je lui donnerais 55ans. Il n'est pas mal avec cette barbe poivre sel.
Mais, mais, mais je n'aime pas la façon dont il me regarde depuis qu'il est là.
Qu'est-ce qu'ils ont à me reluquer comme ça ?

Idrissa a dû le remarquer, il commence à se monter très possessif et j'adore ça. Qu'ils aillent rejoindre leurs femmes.

- Je crois que nous devrions partir mon cœur, me chuchote Idrissa tout bas.

- Oui je ne suis pas du tout à l'aise.

Nous n'avons même pas eu le temps de prendre congé que tonton Matar se met à me poser des questions sur les pays que j'ai visité, j'ai répondu je n'ai connu que le Sénégal.  Il voulait savoir lequel des tableaux célèbres est mon favori.
Je lui réponds tout naturellement que j'adore la Joconde. Parce que c'est vrai j'adore ce portrait de Mona Lissa. Léonard De vinci a vraiment fait fort. Je continue de penser qu'il n'y a pas meilleur chef-d'œuvre que ce tableau. Tant de mystère qui secoue l'Italie et la France. Les princesses Strozzi, les descendants de Mona lisa réclament ce tableau puisque cette dernière surnommée la Gioconda aurait été représentée à la demande de son mari Francesco Giocondo,  un riche commerçant qui avait demandé à Leonard de vinci de faire le portrait de son épouse : Lisa Antonio di maria gherardini alias Mona lisa. Malheureusement Leonard mourut en France, il n'eut pas l'occasion de rendre le tableau à son propriétaire ni à sa femme qui elle aussi mourut en 1542.

J'explique tout cela à Monsieur Cissé ; le débat devient subitement intéressant puisque tous les autres se sont tus pour m'écouter et je ne m'en était même pas rendu compte.

L'un des occupants de la table, un certain Monsieur Drame me pose alors une question

-Qu'est-il advenue de la famille Giocondo ? Pourquoi ne réclame t-elle pas le portrait?

- cette lignée s'est éteinte. Il n'existe plus de Giocondo. Les Strozzi sont de la branche féminine qui succède Lisa.
Et puisque la thèse selon laquelle la dame sur le portrait s'agit de Mona lisa est contestée, le tableau reste au musée du Louvre en France.

- Vous m'en apprenez ma chère. Pourquoi un telle contestation ? Ajoute une certaine Madame Sow. Celle là ressemble beaucoup à.... Non ce n'est pas possible.

- le tableau reflète un peu le visage d'un homme vu d'un certain angle. Donc ils pense qu'il s'agit de l'apprenti de Léonard: Salai. D'ailleurs les lettres S et L sont gravé dans les yeux dans le propre mais elles ne sont pas visible à l'oeil nu.

- waouh je suis fasciné Madame...

-Ndoye, Fatima Faye Ndoye.

- D'accord Madame Ndoye. Je mise un million pour vous poser une question sur les tableaux. Je m'y connais moi aussi.

- Euh Monsieur...
- Sow
- je ne peux pas accepter...

Ils se sont tous mis à demander de répondre à la question sauf les deux jeunes femmes qui accompagnent deux hommes. J'ai l'impression qu'elles ne m'aiment pas.
J'ai alors accepté mais je n'ai nullement l'intention d'accepter l'argent. d'autant plus que les autres ont posé des chèques sur la table.

-Quel est le tableau le plus cher au monde ??

- Salvator Mundi, Leonard de vinci.

- Yessss, dit Monsieur Sow.

Idrissa se contente juste de me faire un bisou sur la tempe.

Fatima s'étant levée pour se rendre aux toilettes ne voit pas son mari à son retour. Elle doit maintenant être obligée à parler à Matar Cissé.

- Fa-ti-ma, dit il en s'approchant d'elle dans son beau costume verre à la main.

- Monsieur Cissé... Répond fatima doucement

- je me demande juste comment le petit Idrissa a pu trouver une femme comme vous.

- Nous nous aimons. C'est simple.

- mon ami Demba Ndoye m'a parlé de son fils un jour. Apparemment il veut voler de ses propres ailes. Je peux vous donner tout ce que voudrez, une vie de princesse. Vous n'êtes pas obligée de faire preuve de patience.

- Je suis Mariée à Idrissa Monsieur Cissé et je l'aime. Je n'ai pas besoin d'une vie de poupée

Je lui tourne le dos sur le champs pour partir mais il semble ne pas être du même avis. Il me retient par le bras puis ajoute.

-Ne me dîtes pas que vous vous êtes mariés pour vivre d'amour et d'eau fraîche, Si? Une fille aussi spéciale que vous n'a rien à faire avec ce petit à moins que vous ne visiez l'argent de ses parents.
Écoutez, avec moi vous aurez tout ce que vous voudrez. Je vous emmènerai partout dans ce monde.

Idrissa et Keyna ont raison je suis trop faible. Il est temps que je me fasse un peu respecter.

- Ah vraiment ?
- oui ma jolie, alors?
- bien rien a foutre de votre fortune et de votre notoriété. Au revoir.

Je me suis installée dehors tranquillement sur un banc pour prendre l'air parce que j'étais vraiment en colère. Comment ose t-il me draguer sachant que je suis mariée et pas avec n'importe qui mais le fils d'un de ses amis. J'ai entendu son ami lui dire <<On dirait que tu as pris un râteau>> en rigolant
De toutes façons ils sont pareils sûrement.

Madame Sow m'a rejoint sur le banc en souriant.

- Ça va? Me dit-elle.
- Oui, bien.
- Je vous ai vu parler à Matar Cissé tout à l'heure, vous aviez l'air énervé. Ne vous approchez surtout pas de cet homme c'est un vrai pervers.

Je la regardais sans savoir quoi répondre.

- Je le connais très bien. Je me dois de vous prévenir en tant que femme.

- Merci. Vous ressemblez tellement à Nadia Del Rossi.

- Ah, on me le dit souvent.

- on dirait des jumelles. J'admire beaucoup cette femme. J'espère réussir un jour comme elle. Être une battante et avoir son caractère.

- Mon coeur je te cherchais. Ça c'est mon époux Driss.

Madame Sow se lève puis me tend une carte.

-Appelez-moi Madame Ndoye, Monsieur Ndoye au revoir.

Nous: Au revoir.

Je baisse la tête sur la carte et qu'est-ce que je vois Nadia Del Rossi Sow PDG de la Maison Émi Del Rossi

Oh mon Dieu c'était elle. Je ne m'attendais pas à la voir ici.

Ce qui est sûre, c'est que je la contacterai dès mon retour à Dakar..

- Allons nous coucher ma chérie je suis fatigué.

- Oui allons y.

P.D.V Soukeyna Cissé

Idrissa est vraiment béni wallah. Dire que j'ai l'occasion de parler à Fatima. Fichu réseau. Je suis tellement énervée que j'ai du mal à dormir. Tôt ou tard je les aurai et ça ne presagera rien de bon. Parole de soukeyna.

À suivre

Plume Sérère