P.D.V Maria Siga Diadhiou

Je suis Maria, Maria siga Diadhiou mais appelez-moi Madame Diaw.
Mon mari Ahmed Fadel Diaw m'a offert un mariage de rêve. Un mariage qui va au delà de mes espérances.

Tout était somptueux, luxueux, parfait.
De la mosquée à la lune de miel.

En parlant de lune de miel j'ai cru mourir mon Dieu. Mais ça en vallait la peine. Pour m'avoir emmené en Italie à Venise précisément. J'en ai toujours rêvé et ce fut une belle surprise alors il a vraiment mérité mon innocence. Il a été très doux avec moi, gentil, très attention. Je découvre un Fadel différent de celui avec qui je sortais. À chaque fois que nous mettons les pieds dehors il m'offre un ou des cadeaux. Depuis qu'il a eu la confirmation que j'étais vierge j'ai l'impression qu'il me regarde différemment. Le regard qu'il pose sur moi est tellement tendre avec des yeux brillants d'amour.
Serait-ce vraiment de l'amour ?
Rien ne me rendrait plus fière, plus heureuse que d'être celle qui occupe entièrement son cœur.

Je ne sais pas ce qui lui arrive il n'arrête pas de me regarder depuis un moment, vu que c'est la énième fois que je le surprends je lui sers juste un sourire béat. Ceci l'incite à s'approcher de moi pour poser sa main sur ma joue. Son auriculaire qui touche mon coup me fait légèrement frisonner

- JE T'AIME, me dit-il sur un ton très sincère. On aurait dit qu'il a gardé ces deux mots depuis longtemps.

-Fadel je t'....

Il me coupe en posant un doigt sur mes lèvres.

-Damala beugue Maria. Boubakh sakh. Je ne pensais pas le dire à une femme un jour. Je ne voulais pas tomber amoureux, j'ai brisé beaucoup de coeurs mais intentionnellement parce que je n'ai jamais rien promis à une femme, aucun engagement. Je n'étais pas un homme bien. Dieu t'a mis sur mon chemin pour me guider vers le droit chemin ou pour me punir.
Sama natou nga Siga.
Ne me brise pas le cœur s'il te plaît je ne le supporterai pas.

- Fadel ne dis pas ça, je te le promets, je t'aime je ne pourrais jamais te quitter.

Je le sers très fort. Je sens les forts battements de son cœur à travers sa poitrine, quelques gouttes de larmes ont de suite perlé mes joues.
Des larmes de bonheur. On a pas toujours là chance de se marier à l'homme qu'on aime. Et cette fois ci je ne laisserai pas passer ma chance.

P.D.V Nadia Del Rossi Sow

Nadia : Salut, comment te sens-tu ?
Fatima : comme une femme qui vient de divorcer officiellement. À seulement 23ans je compte un divorce.

- Ce n'est pas ce qui compte le plus ma chérie. Tu as été exemplaire, et surtout ces trois derniers mois. Je t'apprécie encore plus pour ta maturité. Legui iddeu bi diekhna.
Où est Momo?

Elle me regarde sourire aux lèvres humm qu'est-ce que j'ai raté ?

- il va bien. Il appelle tous les jours.
- hum seulement ça ?
SILENCE

- ALLEZ raconte moi Fati.
Elle pose la tête sur la table et me répond.

- Nous avons dîné ensemble Samedi.
- Et?
- Il m'a embrassé dans la voiture en me ramenant. J'étais étonnée par tant d'audace venant de lui.

- Ne sois pas surprise ça c'est la famille Diaw. Tu n'oublies pas que c'est le frère de Fadel.

- lol Fadel amna louko doy di. Siga rek.
Fadel a de quoi s'occuper avec Siga.

- C'est sûr. Bon tu n'es pas là pour bavarder mais pour travailler. Je vais te présenter à toute l'équipe, viens.

Il y a une semaine je cherchais une égérie pour ma ligne de vêtements et mon mari m'a suggéré de prendre Fatima. Il disait voir du potentiel en elle en se basant sur des photos. C'est vrai qu'elle est belle avec des yeux magnifiques (les beaux yeux sont réservés aux fayennes).
J'ai fait la croix et la bannière pour la convaincre de travailler avec nous pendant au moins une demie année.
Je sors alors de mon bureau et prévient ma secrétaire que je serais en bas en cas de besoin. Elle s'appelle Khadija, une ex de mon mari qui voulait le récupérer en vain. Elle s'est enfin ressaisie. Je le sais parce je suis au courant de sa relation secrète avec un autre homme. Eh oui j'ai mené ma petite enquête pour m'assurer qu'elle a abandonné l'idée de mettre le grappin sur mon Babacar.

Arrivé en bas je regroupe les couturiers et les photographes pour leur présenter Fatima et démarrer le boulot.

- bon je vous présente notre nouvelle égérie Fatima Marcela Faye alias Fati. Elle est débutante et j'aimerais qu'on l'on aide à dévoiler son talent. Alors je compte sur vous les gars je vais assister à la séance photos aujourd'hui.

Je prends une chaise et m'assoit en face pour l'observer dans un premier temps avant de corriger les imperfections.
Elle se montrait très Timide au début mais le photographe qui est de nature très taquin a réussi à la détendre. Elle commençait à y prendre goût. Elle fera un carton après ça. Elle est sublime dans les tenues. C'est sûr que les hommes vont lui tourner autour comme les prédateurs qu'ils sont mais je serai là.
En parlant de prédateur il paraît qu'elle a reçu l'appel de matar Cissé. Cette homme ne paie rien pour attendre, je ne le laisserai pas s'approcher de Fatima. Je crois qu'il n'a pas retenu la leçon que je lui ai donné il y a quelques années.

Lors d'une réunion avec ses clients j'étais partie chercher Babacar parce que sa voiture était tombée en panne. C'est là que j'ai rencontré ce malade mental qui par la suite n'arrêtait pas de me faire des avances sachant que je suis mariée. Je l'ai une fois remis à sa place en plein public, il était bouche bée...

- bon boulot les gars. Abdoul je veux les photos le plus vite possible s'il vous plaît.

- D'accord Madame.

Nous avons déjeuné à la pause avant qu'elle ne rentre chez elle à la médina.

P.D.V Fatima Marcela Faye

Je rentre à la maison le visage toujours ferme pensant croiser ma marâtre en premier. Comme d'habitude je tombe sur elle dès que je franchis le portail

- ah la perdante est de retour. Me nargue t-elle comme à l'accoutumée.

- je peux perdre aujourd'hui mais je sais que demain je gagnerai, et tu sais pourquoi ? Guess what. Je n'en ai rien à faire d'une bande d'aigris sur qui je prendrais ma revanche. Eh oui Mame Anta, tu crois que yama mom? Xamna nimay def ak yow. Tu n'auras pas la tête à moi  quand j'en aurais fini avec toi sale sorcière.

- Waaaaa! Mais je rêve c'est bien ça. Fatima n'ose pas me parler comme ça.

- Fofou nga tolou?

Elle est tellement frappée par mon audace qu'elle me regarde avec de gros yeux.

Je décide de regagner le bâtiment pour ne plus voir son visage mais me retourne après deux pas.

-Mak bou rew baxoul Man Anta.
(Une adulte comme toi ne devrait pas être si impolie)

Je crois qu'il est grand temps que je lui donne une bonne punition et j'ai ma petite idée.
Une dame qui habite à la rue 8 m'a demandé de passer chez elle, elle veut sûrement me parler de Soukeyna etc etc. J'en ai marre! Tout le monde veut me donner des conseils, me demander de regagner mon foyer et certains se permettent d'insulter Soukeyna sachant qu'ils étaient les premiers à applaudir lors de son baptême. Franchement l'hypocrisie n'a pas de limite. Mais cette fois ci je vais en profiter pour fermer le clapet de ma belle mère. Il faut qu'elle ait de quoi se distraire afin que je puisse m'occuper de mon ex amie.
Je ne compte pas la laisser se la couler douce avec Idrissa.  Je connais ce dernier il est très sensible deux gouttes de larmes et une mine de chien battu suffisent pour le faire craquer et je sais que keyna ne se gênera pas pour le prendre par les sentiments.

Après avoir discuté avec mon père je sors et me dirige vers la maison de la dame, Farimata Mbaye. Une femme d'environ 47ans, teint noir, élancée vers les 1m85 et surtout très belle. C'est une veuve qui a perdu son mari très tôt. Ils n'ont eu que deux enfants je crois dont l'aîné a le même âge que ma petite sœur (seize ans) . Presque tous les hommes ont tenté de la courtisé de la rue 7 à la rue 11, de la rue 8 à la rue 12. Elle est un peu populaire. Même les plus jeunes en rêvent.
Mais cette femme ne s'en soucie guère d'après mes voisins. Elle vit au dernier étage de son immeuble, immeuble qu'à laisser son mari avant de partir rejoindre l'autre monde.

J'arrive à la porte de son appartement et sonne. Sa fille vient m'ouvrir avec une mine très accueillante puis m'installe au salon avant de demander des nouvelles de ma sœur.

- Tu connais Ramatoulaye alors ?
- Tout le monde la connais ici, rire
- lol tu as raison.

Sa mère arrive au même moment et lui demande de me servir à boire avant de me saluer et de commencer une discussion assez vague.

Mme Mbaye: Bon ma fille, je sais que tu t'imagines que je vais te parler de ton divorce et de ton histoire avec la fille Cissé mais sache que ce n'est pas la raison pour laquelle je t'ai fait venir. Je vais juste te dire d'être très forte.
Je t'ai apprécié dès que mon regard s'est posé sur toi. T'es voisins ne disent que du bien de toi Masha'Allah. Je suis au courant du calvaire que ta tante t'as fait vivre. Sache que tu as tout mon soutien.

- Merci beaucoup madame

- en réalité, je t'ai appelé parce que mon neveu qui vit en France aimerait que je lui trouve une femme bien pour se marier, j'ai directement pensé à toi, rassure  toi je ne lui ai encore rien dit. Je voulais d'abord t'en parler pour avoir ton avis.

- Je suis flattée que vous m'ayez choisi. Il y a énormément de filles à Médina. Mais je suis navrée. Je ne pourrais pas répondre positivement à votre requête. Je suis fraîchement divorcée en plus je n'ai pas vraiment la tête au mariage actuellement et si je dois le faire un jour je pense que ça sera avec une personne que je choisirais moi même. J'espère que vous me comprenez.

- Oui bien-sûr. Je te comprends bien. Comme tu voudras alors.
- En parlant de mariage euh... Vous n'êtes toujours pas mariée ?

Elle rigole et me regarde l'air de dire "Ça ne se fait pas de poser ce genre de question à une dame comme moi"

- Non, je ne me suis pas remariée depuis la mort de mon mari. Je n'ai pas encore vu une personne qui en vaille la peine.

- damala beugue may sama papa.

(Je te vois bien avec mon père)

- Quoi!
- oui, vous ne laissez aucun homme indifférent ici et mon père n'a que 52ans. S'il vous plaît acceptez au moins de le rencontrer. Moi aussi je vous apprécie beaucoup et j'aimerais que vous soyez la maman que je n'ai jamais eu.

- D'accord ma fille, je l'attends samedi à 17 heures.
- Incha'Allah.
Je prends congé après lui avoir fait la bise puis sors pour humer l'air frais.

Je reçois l'appel de Matar Cissé aussitôt.

- Oui Matar comment vas-tu?
- Bien, alors est-ce qu'on peut se voir.
- je te donnerai le lieu de rendez-vous demain après le boulot.
- d'accord à demain. Bisous
- Ciao!

Ne soyez pas étonnés. C'est la nouvelle Fatima

Plume sérère