Chapitre 3 : Apprendre à lui faire confiance.
Chapitre 3:
Quatre années d'enfer, et quatre années à se méfier de tout le monde. Quatre années à vivre les choses les plus horribles, avilissante et difficile qui soit. Quatre années de sa vie fichue, quatre années à ne jamais garder en mémoire. Quatre années de merde.
A 20 ans, Zoro était un peu plus débrouillard qu'à 16 ans. Dans le milieux des sans domiciles fixes, il était assez réputé pour son mauvais caractère. Son manque de confiance envers qui que ce soit. Et surtout, surtout à cause de ses poings que certain prétendaient être durs comme de l'acier. Les vêtements qu'il portaient ce soir-là, étaient usés par les années. Son pantalon de couleur indéfinissable, était bien trop court car bien évidement en quatre année, il avait grandis.
Mais même si il avait une réputation de dur à cuire, qui cassait la figure à tout ceux qui lui faisaient des commentaires sur sa manière de se faire un peu de fric. Il n'en restait pas moins que Zoro devait tout de même faire attention dans ce milieux dangereux qu'est la rue. En ces lieux sombres, où la police ne mets pour ainsi dire que très rarement les pieds, vivaient des gens malhonnêtes près à tuer père et mère pour trois fois rien. Aussi son oeil unique avait eu ce soir là, le malheurs de se poser sur un gros trafic de drogue. Et avant même que les menaces ne lui tombent dessus, il s'était enfui en essayant ainsi de perdre ses poursuivants qui avaient très vite retenu son visage. Où plutôt son allure à cause de la couleur particulière de ses cheveux.
A présent il était caché dans une ruelle, où plutôt dans un cul de sac, et restait planqué derrière de gros tas de poubelles, malgré la saleté et les odeurs dégoutante qui s'y élevaient. D'ailleurs, le jeune homme comptait bien rester à cet endroit afin d'avoir un peu de tranquillité, du moins jusqu'au matin.
Toute fois sa curiosité le poussa à observer un type. Un cuisinier en avait-il déduit par son allure, ainsi que par l'odeur de nourriture qui s'échappait de la porte par lequel il était sorti. C'était un très beau garçon. Grand, blond, les yeux bleue où du moins l'un d'entre eux, puisque le droit restait caché sous une mèche de cheveux. Durant de longues minutes, bien à l'abri dans sa planque puante, il l'avait observé entrain de fumer. Il avait observé ses longs doigts qui se portaient à sa bouche afin de reprendre son tube de nicotine. Mais aussi ses lèvres qui s'entrouvraient pour se débarrasser de la fumée qu'il venait d'avaler. Il remarqua aussi sa petite barbichette brune.
C'était un bien bel homme, il devait le reconnaitre.
Mais tout beau qu'il soit, sa présence pour le moment le dérangeait fortement, car il n'avait aucunement envie de se faire virer de son repaire mal odorant. Il tenait malgré l'endroit malpropre à rester là, afin que les dealeurs oublient un peu sa présence dans le coin. Pour ainsi ne plus risquer d'être pris dans une dangereuse bagarre. Mais sa curiosité sembla ce soir-là être bien plus grande que d'habitude. Oubliant sa prudence habituel, et sans doute parce qu'il souhaitait juste regarder ce garçon fumer. Il s'était rapproché un peu plus afin de mieux le voir. Là, en dessous de cette lampe accrochée au mur, et qui donnait presque l'illusion que les cheveux du type étaient fait d'or, se trouvait ce jeune homme intriguant. Perdant toute raisonnabilité, il s'était bêtement fait repéré en faisant tomber par mégarde un gros sac d'ordure. Espérant que le blondinet s'en ficherait et n'y ferait pas grand attention, il fût encore plus agacé de le voir arriver ce dernier dans sa direction.
" T'es qui toi ? Qu'est ce que tu fous, dans les poubelles du restaurant ?"
La raison aurait dû le pousser à répondre à la question. Mais après quatre ans passés dans la rue, Zoro se contenta de défier du regard cet enquiquineur qui à présent était planté devant lui tel un arbre. L'une des mains du gars était dans sa poche, alors que l'autre allumait une nouvelle clope qui resta coincé entre ses lèvres. Visiblement il n'était pas impressionné par lui, et encore moins effrayé. Pourtant songea Zoro, avec sa dégaine il ne devait quand même pas attirer la sympathie.
- Alors ? Insista le blond en levant un de ses étranges sourcils en vrille. Tu comprends ce que je dis au moins ? Tu parles Français ??
A nouveau Zoro se contenta de garder les lèvres scellées, et alla s'asseoir en tailleurs au sols, les bras croisées sur la poitrine. L'attitude qu'il avait à ce moment là, était franchement hostile. Intérieurement, Zoro croisaient surtout les doigts pour que ce type n'appelle pas les flics, pour le virer de là.
- Ça doit être un étranger, j'imagine ! Marmonna comme supposition le cuistot, en passant sa main dans ses cheveux. Un asiatique peut-être ? Dans tout les cas, il n'a pas l'air de comprendre ce que je dis.... hum....toi...reprit-il en le pointant du doigts...vouloir... manger ? Demanda t-il en mimant le geste d'une personne dégustant une soupe.
Éberlué, Zoro le regarda faire ses mimes. Ce type avait l'air d'un parfait idiot à lui parler comme ça. Il voulait juste garder le silence, c'est tout. Il n'était pas débile profond, ni " étranger ". Résolu à ne pas desserrer les lèvres, ni à baisser le regard car pour lui s'était un signe de faiblesse. Le jeune homme aux cheveux vert, attendait que le blond se lasse et décide enfin de le laisser tranquille là où il était. Après tout ne pouvait-il pas ignorer sa présence comme tout le monde l'avaient fait ?
- Si j'avais su, repris le fumeur en se parlant à lui même, j'aurai été plus assidu en anglais à l'école ! Peut-être qu'il m'aurait compris ?...bon...tant pis...
Haussant les épaules, le blondinet tourna soudainement les talons et Zoro sembla assez satisfait de le voir partir. A nouveau, il s'enfonça un peu plus dans la ruelle, afin d'être moins visible de l'extérieur. Au même instant, la porte de métal claquait derrière le blondinet. Commençant à ressentir le froid, Zoro fouilla dans son sac à dos et en sortit une vieille couverture qui semblait avoir été bouffée par la mite. Son estomac criait famine depuis des heures, car cela faisait au moins deux jours, qu'il n'avait pas eu l'occasion de manger un morceau, si petit soit-il. Il venait de fermer les yeux, espérant qu'il ne pleuvrait pas cette nuit, quand à nouveau la porte de métal claqua. Sans doute le gars qui rentrait chez lui.
- Hey ? T'es là ? L'entendit-il crier.
Encore une fois Zoro garda la silence, se disant toujours qu'il n'avait pas besoin d'attirer l'attention. Mais le type semblait plus têtue que dix bourriques, et insistait en l'appelant jusqu'à le mener là où il s'était caché. Ne pouvait-il vraiment pas lui foutre la paix celui-là ? La porte de métal s'ouvrit...
- Quel putain de porte, pensa Zoro..fait chier !!
- Sanji !! Gueula la voix de l'homme qui lui avait demandé de sortir les poubelles ! J'en ai marre d'attendre sale môme ! Puisque c'est comme ça, tu fermeras le restaurant !
- Mais je t'ai dis que j'allais le faire ! Sérieux va chez L'O.R.L ! Tu deviens sourds!
- PETIT CON !
Et ENCORE une fois cette fichue porte de métal de merde claqua. Mais toujours têtu le dénommé Sanji, continua sa recherche. Les yeux pas vraiment habitués à l'obscurité de la rue, il avait du mal malgré la pénombre à distinguer la silhouette de Zoro. Pourtant celle-ci n'était pas très loin de lui. Visiblement pas décidé à abandonner, il le chercha encore un moment. Quand enfin il le vit, il s'approcha de lui à grande enjambées, l'air satisfait un sourire fendant son visage !
- Hey, mon gars, pourquoi tu ne réponds pas ? Même si tu comprends pas ma langue, t'as bien dû deviner que c'était toi que je cherchais, non ?
Et puis sans chercher à attendre une réponse, qu'il pensait d'ailleurs ne jamais venir. Sanji posa sur les genoux de Zoro un lourd plateau, sur lequel était disposés des tupperwares dans lequel, il y avait du poulet rôtie, des pommes de terre avec d'autre légumes, ainsi qu'un fruit et une bouteille d'eau. Choqué, le vert observa la bouche grande ouvert, l'œil écarquillés, ces mets qui avaient l'air diablement délicieux. Et comme pour répondre à sa surprise, son estomac se mit à gronder d'avantage. Quoi ? Ce type l'avait cherché pour lui donner de la nourriture ? Pourquoi ça ? Alors qu'il ne le connaissait même pas ? C'est vrai quoi ! Après tout il aurait pû être un dangereux criminel. Qu'est-ce qui lui faisait croire qu'il ne risquait pas sa vie, en restant en sa présence ? Ou alors c'était par pitié que le blond faisait ça ? Ou peut-être même...
- Pourquoi tu fais ça, toi ? Demanda Zoro d'une voix brusque, en lançant un regard hostile en direction du cuistot. Je t'ai rien demandé !
- Oh, mais putain ? Tu parles ma langue espèce d'enfoiré ? Pourquoi tu ne m'as pas répondu tout à l'heure ? Répliqua le blondinet visiblement très surpris et agacé à la fois.
- Pourquoi je t'aurai répondu ? Je te connais pas, et je n'ai confiance en personne d'autre quand moi même, gronda Zoro tel un chat hostile. Et toi non plus tu ne me connais pas, et pourtant tu me donnes de la bouffe. Pourquoi tu fais ça d'abord ? Qu'est-ce que tu veux de moi, hein ?
- Ce que je veux ? Répéta le dénommé Sanji avant de tirer une longue bouffée sur sa cigarette. Et bien, fit il en laissant la fumée s'échapper de ses narines, récupérer le plateau et tout le reste quand t'auras fini.
- MENTEUR ! Je suis pas né de la dernière pluie. Personne ne donne de la nourriture gratuitement. Absolument personne ! S'emporta Zoro d'un voix encore plus dure, pendant que le souvenir affreux du vieux type qui lui avait fait des attouchements lui revenais en mémoire. Donc, grouille toi de me dire, ce que tu veux en échange !
- Hein ? Fit Sanji, ce que je veux ? Putain, mais t'es sourd ou quoi ? Je veux que tu me refiles mon matos, quand tu auras finis de bouffer. Sinon le vieux va me tailler en pièce demain. C'est quand même pas dur à comprendre.
- A chaque fois, qu'un type à voulu faire la " charité " auprès de moi, il en avait après mon cul, ou ma bouche ! Alors je te préviens d'avance tu n'auras ni l'un, ni l'autre !!! Le préviens Zoro toujours aussi méfiant.
- Mec dis moi ? Tu cherches à m'insulter où quoi là ? S'énerva un peu Sanji. Non mais, tu m'as pris pour qui là ? J'ai pas besoin de filer de la bouffe, où de négocier quoi que ce soit pour passer du bon temps avec quelqu'un. Je suis un romantique moi monsieur, expliqua t-il dans une sorte de petite fierté un peu prétentieuse, je séduis ...je n'achète pas....continua t-il d'expliquer en absorbant une autre grosse bouffée de cigarette. T'as compris ?
- Alors ...Tu....t'en as pas après mon cul ? S'étonna Zoro l'œil écarquillé, tandis qu'il s'emparait d'un gros morceau de poulet dans lequel il mordit férocement.
- Nope carrément pas. Je ne suis pas comme ça ! Affirma une fois de plus Sanji en gigotant la tête de droite à gauche.
- Ça fait...4 ans que je suis à la rue, bafouilla Zoro qui s'empiffrait goulument. Personne ne m'a jamais rien donné sans avoir.....autres choses en retour. Expliqua t-il en déglutissant si difficilement qu'il faillit s'étouffer. C'est rarement une tape amicale sur l'épaule, qu'on me réclame .....crois moi.
- Je vois, se contenta de répondre le blondinet dans un premier temps, le regard fixé sur ce type visiblement du même âge que lui. Moi, comme je te l'ai dis, je ne suis pas comme ça. J'aime pas voir les gens crever de faim, c'est tout.
De ses yeux bleue, le cuisinier observaient ce mec aux cheveux vert entrain de bouffer, car honnêtement aucun autre mots ne convenaient plus à ce qu'il faisait à cet instant. Sans aucun doute ce mec devait mourir de faim, vu la vitesse avec laquelle il avala le poulet, les légumes ainsi que tout le reste. Était-il vraiment sérieux quand il avait cru, qu'il lui donnait tout ça contre des faveurs sexuels ?
- Et bah mon vieux, pensa le jeune homme blond. Ce mec a dû en chier pour sortir une telle chose. Comment il en est arrivé là ?
Laissant ses questions de côté, Sanji détailla rapidement cet homme assis par terre planqué au milieux des poubelles du restaurant ou il travaillait. Il devait être grand à en juger par sa carrure. Costaud très certainement, mais pas en super forme au vu des cernes sous ses yeux, et de son état général. Sans parler de cet oeil avec cette longue cicatrice. Malgré tout il avait un beau visage. Enfin il aurait pu être très séduisant, si il avait arrêté 5 secondes de le regarder avec méfiance.
- T'es un type bizarre, commenta Zoro, vraiment bizarre...Ton prénom.. c'est Sanji, c'est ça ?
D'un mouvement de tête positive, le blondinet répondit à la question, tout en écrasant sa cigarette aux sol à l'aide de son pied.
- Dans ce cas, je te remercie pour le repas, Sanji !Reprit Zoro en inclinant la tête.
Zoro voulut sur l'instant tendre la main, afin de serrer la sienne en guise de bonne fois, mais très vite il se ravisa au vu de la saleté dans lequel elle était...tout comme lui d'ailleurs. Honteux, il se mit à rougir, pendant que la main du cuistot attrapait la sienne.
- Bon, après tout ça, tu vas bien me donner ton prénom en retour quand même ? Demanda ce dernier dans un grand sourire. C'est la seul chose, que je te demanderais en échange de ce repas.
- Moi, c'est Zoro. Roronoa Zoro, bredouilla le vert pas très à l'aise par ce trop plein de sympathie.
- Zoro ? C'est vraiment ton prénom ? ...Comme dans la vieille série en noir et blanc ?
- Oh, ça va hein ! On m'a fait cette remarque un million de fois, si ce n'est plus, s'impatienta à nouveau le vert en détournant la tête. Brusquement, il rangea sa main qu'il cacha sous sa couverture bouffée et trouée de partout. Ton prénom, n'ai pas plus malin que le mien ....
- Je sais ! Et c'est ce qui me rend exceptionnel, plaisanta le blondinet dans un grand sourire en se penchant afin de reprendre le plateaux et les tupperwares vides.
Un petit vent fraie, voir froid se mit à souffler faisant frissonner le blondinet.
- Tu comptes vraiment dormir là ? Demanda t-il son regard planté dans l'iris émeraude de Zoro.
- Bah ouais, j'ai nul par où aller. Expliqua Zoro en fermant à nouveau l'oeil, comme près à dormir. Mais bon, c'est pas la première fois et j'ai connu pire donc...ça ira.
Après avoir entendu cette réponse, Sanji sembla réfléchir un instant. Le visage pensif, son plateau ainsi que tout ce qu'il contenait, était en équilibre sur une seule de ses main. L'autre était une fois de plus enfoncée dans sa poche. Il prit un peu de temps pour réfléchir avant de se décider à reprendre la parole. Il était réellement choqué de voir un gars du même âge que lui être à la rue, dans le froid et la faim. Sanji avait envi de lui venir en aide, surtout avec l'approche de l'hiver qui rendait les nuits de plus en plus froide. Et puis bon...ce mec était quand même dans une rue remplie de poubelles. Personne ne méritait de dormir dans un tel endroit...absolument personne....
- Écoute si tu veux, tu peux ven....
- Non, trancha Zoro ! Tu en as bien assez fait, je vais rester là ! Il ne fait pas si froid que ça.
- Hey, le marimo, tu ne m'as même pas laisser finir ma phrase. C'est très grossier !
- Parce que me traiter de Marimo, ça ne l'est pas peut-être ? Je te suivrais nul part. Je te remercie sincèrement pour la nourriture que tu m'as donné. C'était très sympa. Mais.....je ne crois pas qu'un type peu proposer autant de gentillesse, sans avoir à attendre autre chose en retour. Je.....je ..reste ici.
- Je te dis que j'en ai pas après toi !!! Râla Sanji le visage fermé les sourcilles froncé. N'aimant vraiment pas être mis dans le même sac que les gros dégueulasses, auquel Zoro faisait à l'évidence référence. Je ne piège pas moi , Môssieur je séduis. Nuance !
- Oui bon, si tu veux. Mais qu'est-ce qui me prouve que tu dis la vérité ? Hein ? Répliqua le vert ne pouvant s'empêcher d'être soupçonneux. Et surtout ne me dis pas parce que tu es hétéro, je ne risque rien, parce que j'avale pas ces conneries là non plus. J'en ai vu des connards marié, qui se prétende hétéro et qui pourtant.....
- Bon, bon , je n'insiste pas ! Le coupa le blondinet agacé en levant l'une de ses main devant lui. Je comprends que tu ne puisses pas me faire confiance. Je vais pas te prendre la tête. Si tu ne veux pas que je t'aide, je ne t'aiderais pas.....enfin aujourd'hui....
A nouveau Zoro ferma les yeux, alors qu'il entendait les pas du cuisinier s'éloigner de lui. Non, tout charmant qu'il était, il était hors de question de faire confiance à ce Sanji. C'était impossible pour lui. Il ne pouvait pas croire en ses paroles. Pas avec tout ce qu'il avait vécu. Rien ne lui disait par tout que ce gars avec son beau sourire et son jolie minois, ne cachait pas en réalité un visage de pervers, qui le forcerait à faire des trucs dégueux. Non, non, et non.
La peur roulait dans ses veines aussi soudainement qu'un tsunami frappe sans crier gare. Avec difficulté le jeune homme aux cheveux vert repoussa en lui, ce triste traumatisme qui lui revenait à l'esprit à cet instant. Ce gros porc immonde qui l'avait touché. Ses horribles petits soupirs obscènes, que ce salopard avaient poussé, lorsque bien malgré lui, il avait joui dans sa main boudinée. A nouveau Zoro se prit la tête dans les mains. Putain de souvenir, putain d'images, putain de parents de merde, et putain de vie ! Il ne pouvait pas lui faire confiance, s'était forcément un menteur, qui chercherait à le piéger. Surement....
N'ayant pas toute à fait quitté la ruelle, le jeune homme blond fut témoin du changement brusque de Zoro. Malgré la pénombre et la noirceur de la nuit, il avait su distinguer sa silhouette assise au sol qui se prenait la tête, pendant qu'un faible gémissement de malêtre se faisait entendre. Vraiment, être témoin de ce triste spectacle lui faisait mal au coeur.
- Les livraisons se font tôt le matin ici, alors euh...taches de ne pas te faire prendre dans le coin. Et si t'as faim, repasse par là demain vers minuit.
-....
- Je vais t'apprendre à me faire confiance. ok ?Allez Tchao et fait gaffe à toi d'ici là !
Ayant dis cela le jeune homme n'ajouta rien de plus, et la porte de métal claqua une dernière fois. Sanji avait disparu, et était retourné dans le restaurant sans doute pour le fermer comme le lui avait demandé son patron. Tant mieux, au moins il n'était plus là, et Zoro n'avait plus à subir sa gentillesse parfaitement effrayante.
Finalement, Zoro réalisa qu'il en avait tellement bavé durant ces 4 années de galère, que même la plus simple et la plus sincère des gentillesses lui faisait peur, et lui donnait même envie de fuir. Cette nuit là en plus du froid, il eut un peu de mal à dormir, car sans arrêt l'image du blond, ainsi que de sa gentillesse lui revenait à l'esprit. Ce n'était pas parce que ce type était beau, qui faisait qu'il lui revenait régulièrement à l'esprit. Non c'était surtout parce que ce type, lui avait parlé comme un homme normal. Il n'y avait pas eu de pitié déshonorante dans son regard. Il n'y avait pas eu de fausse gentillesse excessive qui vous fait vous sentir plus mal que vous ne l'étiez déjà. Non, il lui avait parlé d'égale à égale. Exigeant juste de connaitre son prénom en échange d'un repas. Jamais un échange n'avait été aussi simple pour Zoro. Jamais.
Au petit matin, il s'était réveillé à cause du soleil qui peinait à montrer sa face au travers des épais nuages gris qui inondaient le ciel parisiens. Un peu engourdit par le froid, il dût s'étirer un petit moment avant de pouvoir se mettre à nouveau en marche. La journée fut comme les autres, inutile et désagréable. Ayant un fond de monnaie au fond d'une poche, il put se payer le luxe d'un café bien chaud. Et puis n'ayant plus rien d'autre, il dût se contraindre à tendre à nouveau la main. Le froid l'avait engourdi, tout comme son esprit qui se vidait totalement dans ces cas là. Si le blondinet le voyait faire cela, chercherait-il toujours à gagner sa confiance ? Non, certainement pas ! Il aurait juste pitié de lui et rien d'autre. Et il finirait comme tous ces gens qui passent devant lui tout les jours, sans lui jeter un regard. Il l'ignorerait, et lui lancerait des regards dégoutés.
"Si ils sont à la rue, ce n'est pas pour rien !"
Ce genre de paroles stupides, Zoro l'avait entendu un grand nombre de fois. Et à chaque tour il avait eu envie de hurler.
" Parce que vous croyez vraiment que j'ai tout fait pour arriver dans la rue ? Vous croyez vraiment que je l'ai souhaité ? "
Mais à quoi bon, hurler ? A quoi bon s'insurger ? Quand personne ne veut vous écouter, ni vous prendre au sérieux. Quand votre voix elle même, est classée comme indigne d'être entendu.
A la tombée du soir, il hésita sur ce qu'il devait faire. Devait-il retourner dans la ruelle du restaurant, comme le lui avait demandé Sanji ? Devait-il l'écouter ? Lui donnerait il à manger ? D'ailleurs à faire cela, ce mec n'allait-il pas s'attirer des ennuis ? Déjà que le fait de nourrir un chat mettait visiblement ses collègues en colère. Alors lui, un être humain, ça serait forcement pire !
Les minutes et les heures passaient, mais de ce détail là, Zoro ni faisait plus vraiment attention. Il laissa ses pas le guider, tandis que la fraicheur de la météo semblait lui fouetter le visage. La récolte en ce jour, n'avait pas été trop mauvaise. Presque 10 euros, une vraie fortune. Au loin, tandis qu'il marchait toujours, il reconnu un type qui un jours lui avait demander quelques faveurs sexuels. Il l'observa un instant. Le regard mauvais, il voyait ce mec avec sa femme, et ses enfants jouer le mari modèle, alors qu'il trompait cette pauvre fille avec des gens de son espèce....
- Suis je encore quelqu'un de respectable ? Se demanda Zoro, en baissant la tête.
*****
Tout les soirs après le service , et après avoir jeté les poubelles dans les grandes bennes à ordure. Sanji allait fumer sa cigarette avec le même petit plaisir habituel. Après son service s'était toujours avec délectation qui se laissait aller à prendre sa petite dose de nicotine. Combien de fois ses collègues s'étaient-ils moqué de lui, car un cuistot qui fume, c'est un cuistot sans palet ! Mais de leurs avis Sanji s'en fichait comme de l'an 40. Têtu et un peu borné sur les borts, il n'appréciait que très peu, être contraint à faire quoi que se soit. Il aimait fumer, il aimait son petit rituel habituel. Aussi n'essaya t-il pas même une seule fois de s'arrêter. Et puis, il fallait le reconnaitre aussi, son fort esprits de contradiction se satisfaisait du simple fait, qu'il faisait l'inverse de ce qu'on souhaitait de lui.
Ce soir là, comme tout les autres, il jeta le sac d'ordure sans vraiment faire attention où il le lançait. Un froid terriblement glacial semblait le geler sur place de seconde en seconde. Cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait pas revu le gars aux cheveux verts. Ce Zoro. Même si il lui avait demandé de repasser le soir vers minuit, afin de pouvoir au moins donner à manger , le mec ne s'était jamais repointé dans le coin. Il alla pour s'allumer une cigarette quand il entendit un faible gémissement de là où il venait de jeter les ordures.
- Il y a quelqu'un ? Demanda t-il d'une voix un peu forte.
S'extirpant d'un pas chancelant de derrière de l'une des grosses bennes à ordure. Sanji vit l'homme aux cheveux verts se montrer à lui.
- Y avait quoi là dedans ? Demanda ce dernier en se frottant le crâne....
- Oh c'est toi ? Souffla le blondinet comme soulagé ! Désolé j'ai jeté les poubelles sans faire attention! Je t'ai fait mal ?
- Non non, ce n'est rien, marmonna Zoro qui se demandait finalement pourquoi il était venu là.
- Attends ici, je reviens, lança à la hâte le blondinet, en jetant sa clope dans une flaque d'eau. Toi planque toi un peu, faudrait pas que les autres te voient ! Expliqua t-il rapidement en disparaissant derrière la porte de métal.
A nouveau, Zoro retourna derrière la grosse benne à ordure. Le froid était plus intense ce soir là. Même si la faim le tenaillait un peu, il avait un peu honte de quémander ainsi de la nourriture à ce type, qui risquait peut-être sa place en faisant cela. Les minutes défilèrent sans que le blondinet ne revienne. Sans doute son patron l'avait-il pris sur le fait, et était à présent entrain de lui passer un savon. Allait-il perdre sa place à cause de lui ?
- Si c'est le cas, bravo, se dit à lui même Zoro. Non, seulement je patauge dans la merde, mais je mets les autres dedans...génial !!! Je suis un as ...
- Désolé d'avoir mis du temps , lança le blondinet alors que cette fichu porte claquait bruyamment. Tiens ! Fit il en posant un plateau aussi garnis que la dernière fois sur le genoux du vert. Je pensai pas te revoir dans le coin, dit donc !
- Merci, marmonna Zoro qui salivait d'avance en voyant les mets succulent. Ben.....j'avais un peu honte de revenir dans le coin..avoua t-il du bout des lèvres, avant de manger encore une fois gloutonnement.
- Ah bon ? Bah faut pas ! Ce que je te donnes si personne ne le mange, on le jette. Et j'aime pas du tout le gâchis. Commença à expliquer Sanji. Enfin te méprend pas, je ne te refile pas des trucs périmés hein. C'est juste que passait un certaine délai on n'a plus le droit de servir ces plats et sa file à la poubelle. Alors...autant le donner à quelqu'un qui à faim comme toi.
-Ché du gâchis...ché honteux.....
- Finis ta bouche avant de parler ! Le gronda le blond.
Ce soir là, après avoir fermé le restaurant, Sanji resta un peu à discuter avec Zoro. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais quelque chose en lui le poussait à lui venir en aide. Ou du moins d'essayer. C'était un peu comme si une petite voix intérieur lui avait certifiée que ce type méritait d'être aidé. Il commença donc à discuter avec, car il s'en rendait bien compte, gagner la confiance de Zoro ne serait pas facile.
D'après ce que ce dernier lui avait dis, il avait passé 4 ans dehors après que son père adoptif, l'ai foutu à la porte quand il avait appris qu'il était gay. Ensuite Zoro lui avait parlé de sa vie dans la rue, mais avait préférait garder encore pour lui certain détail sordide.
Durant plusieurs jours, Zoro revenait le soir pour manger c'est vrai, mais surtout pour discuter avec Sanji. Avoir une vraie conversation avec quelqu'un était en toute franchise franchement agréable. Au moins là, il avait l'impression de faire partie de la race humain. Et puis des fois il ne disait rien, et laissait le blondinet parler de sa vie, de son boulot qu'il aimait visiblement beaucoup puisque apparemment il était passionné de cuisine depuis tout petit. Aussi Zoro put-il apprendre, que Sanji n'avait pas eu un superbe famille non plus. Sa mère était morte quand il était très jeune. Et son père ne pouvait pas l'encadrer du tout, et préférait de loin sa sœur ainée ainsi que ses trois autre frères.
- On a beau être des quadruplet, j'ai rien à voir avec eux !! Affirma t-il en fumant l'une de ses nombreuses clopes. Rien du tout.
Enfant, il avait été confié à un ami de la famille. Enfin plutôt un ami de sa mère et qu'il considérait à présent comme son véritable père. Il s'appelait Zeff, avait un caractère fort et déterminé, et n'était pas le genre d'homme à prendre avec des pincettes. Il gueulait beaucoup c'est vrai, mais était très gentil malgré tout.
Et puis Zoro disparut à nouveau. Sanji avait beau revenir le soir après son service le chercher dans la ruelle mal odorante, il ne le trouvait jamais. Inquiet, il se demanda si le jeune homme n'avait pas fait une mauvaise rencontre, où même un malaise. Plus d'une semaine s'écoula sans qu'il ne le revoit. Peut-être qu'au final , il n'avait pas réussi à gagner la confiance de ce gars ? Peut-être ne pourrait-il jamais lui venir en aide ?
Mais un soir, le dernier avant ses quelques jours de congé. Le cuisinier sortit afin de fumer comme toujours une cigarette. Pour le récompenser de ses prochains jours de repos, Zeff lui avait demandé de fermer le restaurant. Grand merci à lui. Ses collègues eux étaient tous rentrés depuis longtemps. Après avoir fermé les portes du bâtiment, et après avoir enclenchée la sécurité, Sanji fit un dernier petit tour dans la ruelle. Là, il vit Zoro étalé à plat ventre à même le sol. Il ne l'avait pas vu depuis de nombreux jours. Très vite inquiet, il se précipita sur lui en se disant, qu'il devait sans doute être blessé, et que le froid de ces derniers jours n'avaient pas franchement dû l'aider à aller mieux.
- Pouah....mais tu empestes l'alcool ! S'exclama Sanji, en le retournant puis en portant une main sur son nez, afin de minimiser l'odeur.
- J...j'avais besoin de ça .....bredouilla le vert en le repoussant violemment, afin d'aller vomir dans les poubelles.
- Boire jusqu'à en vomir, mais qu'est-ce qui t'es passé par la tête sérieux ! Hein ?
- T'as..pas besoin...de le savoir....ça !!! Gueula le jeune homme en s'essuyant la bouche d'un revers de la main !
- Bon, ça suffit ! Tu peux braire comme une chèvre tant que tu veux, mais hors de question que je te laisse dehors dans un tel état. Tu viens avec moi !
- N....
- Ne dis pas non ! Lui ordonna presque le blondinet. Le regard vitreux, enfin plutôt l'œil vitreux de Zoro tenta de se porter sur lui ! Tu sais que tu peux avoir confiance en moi à présent, alors tu viens et puis c'est tout !!!
- Qu'est...ce que les ....G...gens vont dire...si tu ....t'occupes d'un SDF comme......m...moi ?
- Si tu savais comment je m'en cogne de leurs avis franchement ! Déjà j'écoute pas mes collègues...rarement mon vieux..alors des inconnus..
Ne laissant plus l'occasion de Zoro, de refuser son invitation. Sanji aida le jeune homme à se relever, puis passa un bras par dessus son épaule, et l'autre autour de la taille de ce dernier. Il tenta tant bien que mal de le faire avancer dans les rues allant jusqu'à son petit studio. Le chemin le menant du restaurant à son appartement en temps ordinaire n'était pas bien long à parcourir. Toute au plus mettait-il 10 minutes voir un peu plus quand l'envie de flâner le prenait. Mais ce soir là ce fut plus compliqué à cause d'un Zoro ivre et le pas chancelant, sans parler de son poids car même si il n'était pas gros du tout, il restait costauds. En ajoutant le froid glacial qui avait sournoisement déposer ici et là, des petites plaque de verglas, Sanji eut l'impression très nette de faire à cette heure, le parcoure du combattant. Finalement, ils arrivèrent devant un hall d'immeuble, où les portes n'étaient pas en bois épais et infranchissable, mais plutôt en verre simple. Après avoir entré le code d'activation de la porte, le cuisinier récupéra Zoro qui s'était avachi contre un mur, et qui marmonnait dans ses moustaches que là, il aurait moins froid qu'ailleurs.
- Dis pas de bêtises... je vais pas te laisser en bas de mon immeuble. Allez réveil toi ! Ordonna t-il en donnant un petite claque sur la joue du vert qui sembla réagir. Allez !
Montant les marches, jusqu'au derniers étages, le 8ème, car le bâtiment n'avait pas d'ascenseur. Sanji prenait garde de garder la main accrochée à l'espèce de manteau sans forme que portait Zoro, afin qu'il ne prenne pas la poudre d'escampette. Ce dernier malgré son regard à demi vide, semblait reprendre un peu de ses esprits. Son visage était en sueur alors qu'un froid polaire était pourtant présent depuis quelque jours sur le France. Un bruit métallique de clé que l'on tourne dans une serrure fit sursauter le jeune SDF...
- Enfin !! Souffla Sanji, comme soulagé d'être arrivée ....entre je t'en pris.
Comme hésitant, le vert resta sur le pas de la porte, sa tête dût à son trop plein d'alcool lui tournait encore, et une vieille méfiance vis à vis du blond sembla remonter très vite. Accoudé et chancelant contre l'encadrement de la porte, Zoro ressemblait à cet instant à peu de choses près à un âne refusant d'avancer.
- Mais entre bon sang ! Tu fais partir toute la chaleur de l'appart', à rester comme ça la porte grande ouverte ! Allez ! Grouilles toi !!
Se décidant enfin à faire un pas, le jeune homme aux cheveux vert entendit la porte d'entrée être claquer derrière lui. A la suite de cela, un verrou se fit entendre. A nouveau il sentit en plus de la méfiance qui était remonté en lui , une peur violente. La même que celle qu'il avait senti lorsqu'il n'avait que 16 ans....Sans bouger il resta planté telle une statue, et observa de son oeil unique le jeune cuisinier retirer son manteau, et jeter ses chaussures dans un coin. Sans même faire attention, Sanji alluma la télé, puis baissa un peu le sons afin sans doute de ne pas déranger ses voisins. Cependant, il ne s'installa nullement dans le canapé de son studio. Il avait fait ça, un peu comme si il avait juste eu besoin d'un simple bruit de font rien de plus. Brièvement Zoro, jeta un coup d'oeil au petit appartement. Bien qu'étant très enivrait, il put admirer cependant la déco éclectique des lieux.
C'était un petit appartement carré, avec une cuisine à gauche de l'entrée, séparée seulement par un demi mur sur lequel traînait un t-shirt et un cendrier vide. Un canapé un peu usé de couleur prune, faisait face à une télé perchée sur un meuble bancale. Sur le mur sur la droite de l'entrée se trouvait une bibliothèque étroite dans lequel se trouvait quelques livres et DVD. Une table basse séparait le divan du meuble télé. Au fond caché derrière une sorte de paravent se trouvait sans aucun doute la partie nuit.
- Ici, tu as la salle de bain, expliqua Sanji en ouvrant la porte. Je vais te prêter des fringues. Tu vas me virer tout ce que tu as sur le dos, je vais les laver car ça pu trop. Allez hop !!! Ordonna t-il en pointant la pièce du doigts.
- N....non......bredouilla Zoro.....
- Bah si. Tu ne dors pas ici, sans t'être douché. Et puis, je pense que ça te fera le plus grand bien. Et à mes narines aussi, parce que désolé mon vieux, mais tu pus le vomi.
Toujours méfiant parce que c'était là son instinct, Zoro le regarda retourner dans le coin cuisine fouiller dieu sait quoi dans son frigo. De temps à autre le cuisinier jetait un coup d'oeil en direction de la télé, et gardait le regard fixé sur les publicités qui y défilaient. Essayant de se décontracter, Zoro déposa juste devant la porte d'entrée son sac à dos, puis retira ses chaussures abimées avant d'aller en direction de la salle de bain....
Avant de fermer la porte de la pièce d'eau, le jeune homme aux cheveux vert eut le temps de voir Sanji fermer les volets de la fenêtre unique de son studio. La porte de la salle de bain n'avait pas de verrous se qui n'arrangea rien à ses angoisses. Mais essayant de faire confiance à ce type qui l'avait aidé à ne pas mourir de faim, il se décida après un long moment d'attente à retirer ses vêtements pour passer sous la douche.
Là, l'eau chaude réchauffa son corps qui lui avait semblait être engourdit par le froid toute la journée. Il poussa un petit soupire de soulagement en sentant la chaleur de l'eau le réchauffer. S'était si agréable de voir toute cette crasse dégager dans le siphon de la douche, si agréable de se sentir un peu moins sale. Avec vigueur, il s'empara d'un des nombreux gel douche,- il en faisait collection ou quoi ?- puis se savonna plusieurs fois avant de s'assurer de ne plus avoir un gramme de saleté sur lui. Par deux fois, il se shampouina les cheveux qui eux aussi étaient un peu crasseux.
Il venait d'éteindre l'eau et de s'emparer d'une serviette de toilette bleue marine qui trainait là, quand il entendit la porte s'ouvrir brusquement. Inquiet, une peur violente remonta soudainement en lui à la vitesse d'un chevale au galops. Par instinct, il se recroquevilla près du mur les mains agrippés à cette serviette qui entourait ses hanches. Près à se battre pour ne pas qu'elle tombe.
-N....ne me touche pas ! Hurla t-il en tendant la main vers l'avant....M'approches pas !
Son regard était vide, et peut-être à cause de l'ivresse, sans doute même. Zoro n'avait pas l'impression à cet instant de voir Sanji, mais plutôt ce gros dégueulasse en face de lui. Il était en un sens en plein délire.
- Si vous m'approchez....je vous cogne !! Je vous jure je le fait cette fois-ci !
Surpris Sanji était resté debout dans l'encadrement de la porte. Dans ses mains, il portait une petite pile de vêtement, qu'il espérait être à la taille de Zoro. Quand il le vit recroqueviller, puis se tasser dans son coin, la peur sur le visage, le regard agar.... comme si il s'attendait à subir des choses horrible, une grande peine lui saisi le coeur et les entrailles. Voir une telle chose chez un homme fière, car il avait bien sentit la fierté chez Zoro quand il avait eu l'occasion de discuter avec, lui donnait une profonde envie de pleurer. Mais si il s'était laissé aller à de la pitié, il n'aiderait pas Zoro. Au contraire...alors il essaya de garder une voix calme et mesuré ...
- Des vêtements propres, avec ça tu te sentiras mieux là dedans !!
- L..La ferme !!! Je sais ce que tu veux en faite ....J'ai dis non !!! M'approches pas !! Hurla une nouvelle fois Zoro, tandis que Sanji faisait un pas dans sa direction. Quand ce dernier fût tout près de lui, il se mit à genoux fasse à lui puis, déposa une serviette propre sur son crâne qu'il commença à frictionner....
- Dormir les cheveux mouiller, s'est s'assurer d'être enrhumer. Mon père, enfin Zeff me disait tout le temps ça gamin.
- Que ? Bredouilla le vert.....comme si à nouveau il reconnaissait, la silhouette du blondinet et pas de l'autre monstre.....Sanji ?
- Hum ? Oui ? Répondit ce dernier en tentant de garder au maximum son sang froid. La douche t'as fait du bien ?
Des larmes grosses comme des poings se mirent à envahir le visage du jeune SDF. Jamais depuis des années on avait été aussi doux et gentil avec lui. Et même à vrai dire de toute sa vie, personne n'avait été aussi intentionné. Lui,... ce gars qu'il avait rencontré par hasard, lui venait vraiment en aide alors ? Il ne voulait rien en contre partie. Il ne cherchait pas à le toucher, ni à le prendre contre de l'argent, non rien absolument rien. Il voulait l'aider sincèrement et réellement.
Il pleura, pleura, chassant toute cette peine accumulées depuis des lustres dans son corps. Toute cette tristesse et cette humiliation ...tout, absolument tout, ce qui lui faisaient mal, ou du moins une bonne partie. Recroquevillé au sols, le front sur le carrelage les bras crispés autour de ses épaules, Zoro avait l'impression d'être une vrai fontaine, et que jamais ses yeux n'arrêteraient de pleurer. Il aurait dû avoir honte d'agir comme ça, mais à cette heure-ci c'était plus fort que lui..il devait pleurer. Sur son dos il sentait des petites tapes rassurantes. Et lorsqu'il releva enfin son visage, il regarda le blondinet dans les yeux....
- Alors t'es un vrai gentil toi, pas vrai ?
- Je suis un gentleman, sourit Sanji dans un clin d'oeil, avant de le sentir enfouir son visage dans ses genoux, et de l'entendre pleurer à nouveau. Ça va aller, à présent ! Assura t-il en faisant gaffe de ne pas le toucher ! Je vais t'aider à sortir de la rue.
*****
Voilà pour le chapitre 03. Avec une petite lumière dorée qui se pointe dans la vie de Zoro. J'espère en toute franchise que ce chapitre vous à plus. Le prochain, la semaine prochaine je penses.
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