Chapitre 20 : Faire les soldes.
Chapitre 20 :
Les chaussures qu'il portait aux pieds, avaient passées le simple stade de l'usure. Le cuire était d'une couleur indéfinissable et à certains endroits des tâches étaient apparentes. Lorsqu'on les voyaient, une fois la surprise passée, on se demandait encore comment il était possible d'enfiler ces choses qui à coup sûr ne devaient pas être agréable à porter, et devait même très certainement laisser passer l'eau de pluie. De godasse elles n'en avaient qu'une forme toute relative. Les lacets tenaient que par la chance, et les semelles étaient même trouées à plusieurs endroits. Aussi Zoro était-il impatient de s'en débarrasser, pour éprouver ce qui lui considérer comme un luxe, la joie d'avoir des chaussures neuves et qu'il aurait surtout choisi lui-même.
Lorsqu'il était enfant, il n'avait jamais eu le loisir, ni le plaisir d'avoir des chaussures à son goûts. Ses parents adoptifs, mesquins et parfois radins dans toutes les dépenses qui le concernait, achetaient toujours des produits de bas de gammes. Parfois l'enfant qu'il était à l'époque, s'était senti honteux de devoir s'afficher avec des chaussures horribles et moches à l'école. Il se rappelait encore de la fois ou en primaire, sa mère toujours prise d'une de ses crises de démences et de méchancetés, l'avait habillée avec des chaussures rouges trop grandes pour lui - Tu grandiras dedans, ça fait des économie - et un pantalon bien trop court pour ses longues jambes. Sa journée d'école à cause de son accoutrement ridicule, avait été un véritable calvaire. Pas une seconde ses camarades de classes n'avaient cessés de se moquer de lui malgré les grondements de leurs Maitresse. Certain même avaient poussé la méchanceté à l'appeler, " Bozo le clown" à cause de ses vêtements trop courts et de ses chaussures trop grandes.
De ce souvenir pénible Zoro à présent adulte en ressentait encore une terrible honte, lorsqu'il l'évoquait. Aussi malgré ce triste et désagréable sentiment que cela lui procurait, il raconta à sa lumière cette histoire navrante ou encore une fois à cause de ses parents, on s'étaient moqué de lui. Le résultat de tout ceci l'avait poussé déjà à l'époque à s'isoler car dans sa petite tête d'enfant, il se demandait à quoi bon essayer d'être copain avec des camarades de classe aussi méchants.
Au final depuis son adoption jusqu'à aujourd'hui, Zoro réalisait combien il avait été seul tout au long de sa vie. Pas seulement à cause de la mentalité de ses parents adoptifs, mais aussi d'une certaine manière par sa propre faute. Étant peu sûr de lui, il avait toujours préféré être solitaire plutôt que d'être avec des gens, qui dans son habituel auto-dénigrement ne l'aimeraient certainement pas. Sans doute cette manière de penser était-elle aussi accentuée par la piètre opinion qu'il avait de lui même. Ne s'aimant pas physiquement, il avait aucunement conscience de son physique avantageux. Parfois lorsque Sanji lui affirmait dans un de ses sourires ravageur qu'il était.." un beau gosse". Généralement il prenait ça surtout comme une flatterie, mais pas comme une réalité.
Se sentant encore coupable de ce qu'il lui était arrivé avec ce gros dégueulasse, il avait parfois encore beaucoup de mal à admettre qu'il était une victime. Souvent ses pensées revenaient sur l'idée fausse, que tout était de sa faute et que si il avait su être plus prudent, il ne se serait certainement pas fait avoir par cette ordure. Pour lui, il était responsable de ce traumatisme qui le poussait à fuir les contactes. Et lorsque ce constat lors de discussions sérieuses avec le cuisinier lui échappait, il voyait aussitôt un étrange sentiment se peindre sur le visage du charmant blondinet. Tout d'abord s'était de la peine, où peut-être une sorte de pitié à son égard avant de très vite se muer en une sorte de certitude farouche.
" Tu n'es pas responsable ! Et si je dois te le répéter 1000 fois, je le ferai."
Il se contentait de lui dire ça en dissimulant peut-être une certaine forme d'agacement, car sans doute Sanji ne comprenait pas pourquoi Zoro s'obstinait à croire que tout était de sa faute. Dans la tête du blondinet les choses étaient clair, et dans un sens simple à comprendre. Un gros pervers s'était servi de la détresse d'un gamin de 16 ans, pour assouvir ses pulsions malsaines en l'enivrant et en l'amadouant avec des promesses de nourriture et d'aide pour le sortir de la rue. Le triste constat de tout ceci était une blessure profondément encrée chez l'ancien SDF, et une vision déformée de la réalité des choses. D'ailleurs si Zoro, ne voyait pas les choses de la même façon que Sanji s'est sans doute parce que personne, après cette tragédie n'était venu lui dire, qu'il était une victime. Personne n'avait été présent pour le soutenir et pour l'aider à surmonter cette agression. Non cette horreur, il avait dû la digérer tout seul et s'obliger à vivre avec, en enfouissant au plus profond de lui la honte et le déshonneur qu'il en avait ressenti.
Et lorsque par un triste coup du sort, la honte de ses souvenirs le submergeait à nouveau, il s'était arrangé alors pour s'isoler quelque part et pleurer un bon coup. D'autre fois, si il n'avait pas eu la "chance" d'être seul, il avait cherché n'importe quel prétexte pour se défouler sur d'éventuel connards qui profitaient de la faiblesse des gens. Il se souvenait par exemple d'une fois ou des types avaient tenté d'agresser une jeune femme.
A ce sujet d'ailleurs, Zoro n'était même pas tout à fait sur que cette dernière était bien majeur. Dans tout les cas, les pauvres gars avaient été tabasser sans ménagement. La jeune fille effrayée par ce qu'il avait failli lui arriver, mais aussi par ce déluge de violence qu'elle avait vu, l'avait remercier rapidement avant de prendre la poudre d'escampette. Elle n'avait pas vraiment eu de reconnaissance à son égard, mais cela ne l'avait pas vraiment dérangé. Comment aurait-elle pu dire merci à une espèce d'énergumène bouffie de colère et de rage, et qui avait réduit la face des deux agresseurs en purée ? Avec sa dégaine et ses vêtements sales, son visage mauvais, et cet oeil unique, la jeune fille avait dû avoir tout aussi peur de lui que des autres. Mais au moins il avait pu se soulager les poings sur ses deux ordures.
En vivant avec Sanji, Zoro avait compris que ce n'est parce qu'on grandit avec un toit au dessus de la tête qu'on est forcément heureux. Et ça il l'avait très vite réalisé lorsqu'il avait entendu le cuistot lui raconter sa petite enfance au sein de sa famille biologique. Détesté par un père qui préférait ses autres frères et sœur. Martyrisé par ses frangins, le jeune homme blond lui aussi en avait vu de toutes les couleurs, et avait même perdu son seul et unique soutient. A savoir sa chère maman. Sa phobie des araignées était absolument gigantesque. Ce simple mot, lui faisait venir des sueurs froides et le faisait même frissonner des pieds à la tête. Son assurance habituel à la vue de ses sales bêtes disparaissait en un clin d'oeil, alors que de manière incontrôlable il cherchait à fuir et à s'éloigner le plus possible de ces choses immondes.
Au final, ils avaient chacun des blessures enfouies en eux, même si dans l'esprit du blondinet les siennes restaient assez minime au vue de la terrible vie qu'avait eu son petit ami. Mais Sanji s'était fait la promesse de lui venir en aide, et de l'aider à remonter la pente mais aussi de l'encourager à changer sa vision de lui même. Sans doute ces objectifs seraient compliqués à atteindre, mais même si il devait mettre des années pour cela, il le ferait ceux quoi qu'il en coute.
D'ailleurs depuis le premier jour où il avait décidé de l'héberger chez lui, Sanji avait vu un léger changement s'opérer chez Zoro, même si ce dernier n'en avait pas vraiment conscience. Réfractaire à tout lien sociaux, méfiant et solitaire, il avait vu le jeune homme au cheveux vert, faire de gros efforts pour se lier à ses amis. Il avait vu cet homme un peu fermé à la présence féminine s'entendre avec la jolie Nami. Il l'avait vu rire aux blagues de Luffy et Ace, mais aussi discuter avec le très calme Marco et le créatif Ussop. Lentement sans s'en rendre compte, Zoro se créait un réseau d'ami.
Parfois le changement peut arriver par des petites choses qui peuvent paraitre anodine à beaucoup. Comme par exemple s'acheter des vêtements où bien encore des chaussures. Faire ce simple geste, s'est s'affirmer soit même et prendre conscience de l'évolution qui est entrain de s'opérer dans sa vie. C'est prendre la réalité en pleine face, et se satisfaire des progrès déjà effectués.
Avant que la vision désagréable des frangins de Sanji, ne change l'humeur de ce dernier les deux hommes avaient convenu d'aller prochainement faire un tour dans le centre commercial. L'idée avait plu à Zoro, qui fière d'avoir reçu sa première payes complète, semblait très enthousiaste à l'idée prochaine de se débarrasser des horribles groles qu'il trainait depuis des lustres.
Ce jours-là contrairement à d'habitude, le service du midi parut bien calme. Sans doute était-ce parce que Zeff un peu agacé par les échanges un peu trop bruyant entre Sanji et Jack avaient décidé dès le début de fermer le clapé des deux rigolos. Bien sûr le vieil homme n'avait rien contre quelques blagues entre collègues tant que la clientèle n'en pâtissait pas, sauf que plus ça allait et plus les deux cuistots se faisaient entendre, ce qui ne plaisait pas du tout, mais alors pas du tout au chef cuistot. Sanji en bon fils s'était excusé auprès de son père adoptif, et prit même le partie ce jours-là de la jouer discrète. Quand à Jack e blagueur invétéré, il dut faire de gros efforts pour lutter contre son envie de taquiner cette petite tête blonde de cuisinier. Avec un tel calme, hors mit la voix tonitruante de Zeff qui donnait des ordres à sa brigade, Zoro trouvait le service un peu calme mais surtout très long.
- Ah, Zoro ! S'exclama le patron du Baratie à la fin du service. Soit heureux mon garçon, ce midi s'était la dernière fois que tu bossais avec cette vieille machine. Repris t-il en frappant sur le capot du très défectueux lave vaisselle professionnel qui se mit à grincer dangereusement. Cet après-midi, elle vire pour une autre toute neuve.
- Tant mieux, lança le vert dans un sourire plein de satisfaction. Je vous avoue bien chef, que plus ça allait, et plus il y avait d'eau à l'extérieur de la machine plutôt qu'à l'intérieur.
- Oui, j'ai pu constater ça, reconnu le vieux cuistot en passant la main dans ses moustaches nattés. Aussi j'aimerai que tu viennes un peu plus tôt demain. Une petite demi heure à l'avance, afin qu'on t'explique le fonctionnement de la nouvelle machine.
- D'accord comptez sur moi ! Assura le jeune homme en hochant légèrement la tête.
- Très bien, alors à demain petit, s'exclama Zeff en lui faisant une brève tape sur l'épaule.
Après avoir salué son patron, l'ancien SDF sortit par l'habituel porte arrière du restaurant, là même où il avait rencontré Sanji pour la première fois. Ce dernier d'ailleurs était entrain de procéder à son habituel rituel. Les mains dans les poches, le nez levé en direction du ciel encombré de gros nuages gris, ses cheveux blond virevoltaient au rythme du souffle glacé du vent. Dans les airs s'élevait un ruban de fumé qui s'échappait de sa cigarette.
- Près à faire les magasins ? Demanda sa lumière en souriant.
- J'ai hâte de ne plus porter ses ignobles godasses ! Assura Zoro en montrant d'un coup d'oeil ses chaussures usées.
- Très bien alors, c'est parti.
Sans plus attendre les deux hommes prirent le chemin du centre commercial situé non loin du restaurant. Le visage à demi caché derrière leurs échappes, ils constatèrent avec fatalisme que les températures n'étaient pas prêtes de remonter pour le moment. Sur les trottoirs, les parisiens toujours aussi pressés et ignorants des autres, avançaient en fonçant tel des bulldozer hors contrôles. Les arbres squelettiques et dépourvu de la moindre petite feuille se balançaient et se courbaient parfois de manière sinistre, lorsque le vent était un peu trop fort. Le bruit des klaxonnes raisonnaient ici et là, et les discussions bruyantes et volumineuses se faisaient entendre à l'occasion. La vie était présente partout, et l'agitation populaire rendait ces rues sinistres froides et dangereuses la nuit, joyeuses et vivantes le jour.
Qui aurait pu croire en voyant ceci, que la nuit certains coins de la capital étaient de véritable coupe gorge ?
Était-ce parce qu'il allait bientôt s'en débarrasser ? Zoro avait l'impression qu'à chacun de ses pas ses chaussures hurlaient de les achever. Le cuire grincé et avec prudence il évitait l'eau de certaines flaques, afin qu'elles ne lui mouillent pas les pieds. Ils marchèrent encore cinq bonne minutes avant d'entrer dans le centre commercial, où une agréable chaleur les accueillies.
- L'hiver s'est vraiment pas mon truc, assura Sanji en ouvrant un peu son manteau puis en dénouant son écharpe autour de son cou.
- J'en suis pas fan non plus, reconnu le vert.
Le jeune homme blond avait à peine fini sa phrase que son portable se mit à sonner. Luttant avec son manteau à demi ouvert et ses gants un peu trop encombrants pour fouiller dans la poche interne de son manteau. Il jura un bon coup avant de parvenir à répondre enfin au téléphone.
- Oh Nami chérie ? S'exclama t-il joyeux.
Si il n'avait pas eu l'occasion de faire la connaissance de la jeune femme aux cheveux roux, à coup sûr Zoro aurait pu mal prendre cette manière que son petit ami avait d'appeler cette dernière. Mais Zoro la connaissait un peu à présent, et savait bien que cela n'était là qu'un jeu entre eux, et qu'il n'y avait aucun sous entendu. Aussi ne se formalisa t-il pas plus que cela de ce surnom que certaines personnes extérieurs au couple, auraient pu trouver louches. Il attendait là droit comme un " i ", les mains enfoncées dans les poches de son beau manteau noir, la fin de la discussion entre Sanji et Nami. Mentalement, il se rappela du réveillon du nouvel ans, où elle s'était levée de sa chaise en faisant un doigts d'honneur, tout en imaginant ce qu'il pourrait dire à son père adoptif lorsqu'il serait à totalement sorti de la rue et de la misère. Un sourire discret se dessina sur son visage souvent trop sérieux. C'est qu'elle l'avait fait rire à agir ainsi ! Marco aussi avait bien rigolé en la voyant faire.
Oui, peut-être qu'un jour il aurait la force d'aller voir son père adoptif, pour lui dire tout ce qu'il avait sur le coeur. Pour vider son sac de toute cette colère et de cette rancune qu'il avait à son égard. Peut-être arriverait-il a lui demander..
" Pourquoi m'avoir adopté ? Alors que vous ne m'avez jamais aimé ? Pourquoi ne pas m'avoir défendu plus que ça auprès de " maman." ? Qu'ai-je fait pour que vous me haïssiez autant ?"
Parfois sa colère à l'égard de cet homme était si forte, que mentalement il se mettait à lui souhaiter les pires choses au monde. Ne voulant surtout pas s'enfermer en lui même, d'un geste vigoureux de la tête, Zoro chassa ses sombres pensées pour revenir dans le présent. Lentement il releva son visage ou durant un instant, son oeil unique s'était braqué sur les larges dalles blanches du centre commercial.
- Ça ne te dérange pas si Nami nous rejoint un peu plus tard ?
- Non pas du tout, assura Zoro en reprenant les escaliers les menant au magasin de chaussure.
- C'est les soldes aujourd'hui, expliqua le blondinet en désignant une pancarte où il était écrit " jusqu'à 50 % de réductions". Faire les soldes, c'est la plus grande passion de Nami. Alors quand elle a su qu'on était dans le coin, elle s'est proposée de nous aider à faire de bonnes affaires.
- Je l'imagine bien en terrible négociatrice capable de faire plier n'importe qui, avoua le vert la mine songeuse.
Sanji éclata de rire, sur ces suppositions pas très loin de la vérité, avant d'expliquer à son compagnon qu'au final c'était pire que ce qu'il imaginait. Surprit Zoro tenta d'imaginer ce que ça devait être sans vraiment parvenir à le faire.
Arrivée à bon port, ils pénétrèrent dans la boutique de chaussures, où bon nombres de clients étaient présents. Certainement parce que s'était les soldes? Mais la frénésie qui s'était emparé des acheteurs potentiels avait poussée ces derniers à agir comme de véritables sagouins. Différente boites à chaussures étaient étalées ça et là. D'autre les essayaient puis constatant que cela ne leurs allaient pas, ou qu'elles étaient trop petites, ils les laissaient à l'endroit même ou ils étaient, se disant sans doute que les employés étaient payé pour ranger leurs bazars. La fièvre acheteuse dans ces moments là, ne rendait pas les gens aimables et les vendeurs devaient faire preuve d'une grande maitrise d'eux même pour ne pas envoyer balader, tout ces grossiers personnages.
Mais Zoro n'était pas l'un de ces malpolies qui prennent les employés pour des larbins. Son but n'était pas non plus d'essayer 36 paires de chaussures. Son choix étaient fait depuis bien longtemps, il voulait cette fameuse paire de bottes noir, qui avait l'air sacrément solides. Il avança dans les rayons tout en rongeant son frein en direction d'une bonne femme qui involontairement lui avait collé un coup de sac dans l'estomac. Se disant que cela ne servirait à rien de gueuler, car il risquait d'attirer l'attention. Il marmonna quelques insultes à voix basses, alors que son regards peu aimable se braquait durant un bref instant sur la femme qui l'avait involontairement frappée.
- C'est bien celle-là que tu veux ? S'exclama Sanji en désignant du doigts un exemplaire, faisant ainsi sortir Zoro de son agacement.
- Oui c'est bien ça, confirma ce dernier. Quand tu as dis que c'était les soldes, j'ai eu peur qu'il n'y en ai plus.
- T'as de la chances, il y a une réduction de 25 %, pas mal hein ?
Visiblement la nouvelle plut au jeune homme aux cheveux vert qui se mit à chercher frénétiquement sa pointure. A nouveau la chance le frappa, ce qui chez lui était plutôt rare. Il en restait une seule paire à sa taille. Sans plus de façon il s'en empara, heureux de se sentir comme tout le monde, et d'avoir le loisir et la fierté de s'acheter des chaussures neuves, et qu'il avait choisi lui même. En y repensant c'était de toute sa vie, la première fois qu'il décidait de lui même d'un tel achat.
- Marche un peu avec pour voir.., conseilla Sanji lorsque Zoro enfila la paire de chaussure. Il avait les poing sur les hanches et ses yeux bleues observaient avec attention son petit ami. Tu te sens bien avec ? Demanda t-il.
- C'est parfait ! Assura celui-ci. Pile ce que je voulais.
A nouveau son sourire souvent trop rare s'élargit sur son visage, c'était tellement dingue de ce dire qu'un acte aussi banal était capable de lui procurer une telle joies. Un peu comme si ce simple achat l'aidait à revenir dans le monde " des Hommes". Comme si faire cela le sortait un peu plus de l'ombre dans lequel il avait trop longtemps vécu.
" J'ai l'air d'être comme tout le monde" se disait-il.
Heureux de voir son compagnon parfaitement détendu malgré la foule environnante, Sanji s'amusa à observer Zoro déambuler dans les rayons à la recherche d'autre bonne affaire. Et peut-être avait-il tout comme Nami un don pour cela, car il dénicha en plus de sa grosse paire de chaussures noir qu'il désirait tant, une paire de basket noir et bleue marine. Elles avaient l'air souple et fine à la fois.
Une fois l'achat fait, les deux hommes s'arrêtèrent pour boire un café, afin de laisser à Nami l'occasion de les rejoindre sans avoir trop à les chercher. La fraicheur de l'extérieur leurs firent ressentir une joies réelle lorsqu'ils burent la première gorgée de café. C'était rare de voir Zoro joyeux et détendu, car même lorsqu'il paraissait décontracté, on pouvait toujours desceller chez li, une sorte de retenue. Un peu comme si il n'osait pas encore savourer les moments les plus simples de la vie. Sans doute était-ce parce qu'il n'avait jamais vécu de vrai instant heureux. Ou bien alors ces dernier étaient trop rare pour les marquer réellement et profondément. Mais souvent Zoro donnait l'impression de se méfier de ces multiples bienfaits qui lui tombaient sur le nez, un peu comme si il s'attendait à en payer le prix un jour où l'autre.
- Tu n'as pas l'air stressé par toutes la foule qui nous entour, remarqua Sanji le menton appuyé dans le creux de l'une de ses mains. son regard était doux, et son sourire agréable à contempler.
- Non ça va à peu près là ! Reconnu Zoro en lançant un coup d'oeil rapide aux alentours. C'est sans doute parce que j'avais un objectif à atteindre, et que mon esprit était focalisé là-dessus. Tu sais, parfois je me dis qu'en me raisonnant j'arriverai à passer au dessus de ma phobie des contacts. Et puis d'autre fois j'ai l'impression que c'est insurmontable et que jamais je ne m'en débarrasserai.
- C'est sans doute lié à l'humeur de l'instant ? Supposa le cuisinier. Quand on se sent bien dans notre peau et dans notre tête, on a l'impression d'être capable de soulever des montagnes. A l'inverse quand on se sent mal, on s'imagine être incapable de faire quoi que se soit, parce que on a plus aucune confiance en nous.
Le jeune homme fit une pause puis tendit sa main libre qui alla toucher celle de son compagnon présente sur la table. Son sourire charmant n'avait pas quitté ses lèvres, et son regard bleue renfermait toujours autant d'affection envers son petit ami.
- En tout cas Zoro , ça me fait plaisir de te voir de si bonne humeur, souffla t-il de sa voix pleine de séduction. Et te voir sourire te rend encore plus mignon crois moi.
- Je.. je ne suis pas mignon.... Nia comme toujours le vert les pommettes rosissant malgré tout.
Sanji ne s'offusqua pas de cette contradiction, car il savait bien qu'il faudrait encore beaucoup de temps à l'ancien SDF pour s'accepter tel qu'il est. Ils étaient encore entrain de discuter tout les deux, lorsqu'ils remarquèrent au loin la démarche assurée et féminine à la fois de Nami. Sa longue chevelure rousse qu'elle avait laissée libre ce jour-là, s'agitait gracieusement dans son dos, alors que ses bottines à haut talons claquaient le sol. Sa silhouette harmonieuse ondulait avec grâce alors qu'un pauvre gars qui avait tenté de l'aborder, voyait déjà ses espoirs réduits en poussière.
- Non ! Dit-elle avant que l'homme n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche.
- Vraiment ...vous... continua t-il courageusement.
- Non, c'est non, reprit-elle avec fermeté mais espièglerie aussi.
Selon toute vraisemblance la jeune femme était habituée à se faire régulièrement aborder ainsi. Pourtant mépris ou pas, elle ne jetait qu'à de rares occasions un regard à ceux qui tentaient de la draguer, avant de très vite oublier leurs visages.
- Ton charme fait encore des ravages, remarqua le blondinet après avoir fait la bise à la belle.
- Hein ? Oh ouais.. mais je m'en fous ! J'ai autre choses à faire ! Les soldes n'attendent pas !
Elle avait le regard enflammé et décidé, et elle fermait les poings comme si elle était prêtes à se battre pour sa vie, alors que dans un jolies sourire elle faisait la bise à Zoro. Après avoir payé pour les deux cafés, les trois amis reprirent leurs marches dans les allées du centre commercial. Plusieurs fois ils s'arrêtèrent dans un magasin de vêtements pour femme, où Nami donna littéralement l'impression de souffrir de boulimie acheteuse.
Mais l'étonnement de Zoro redoubla, quand il vit qu'en plus des réductions dû aux soldes, elle continuait de négocier pour avoir d'autres réductions en plus. Les employés et les responsables des boutiques la regardaient avec stupeur, pour pas dire indignation. Pas très à l'aise en l'entendant faire des exigences un peu dingue et culotté à la fois, l'ancien SDF s'éloigna en sortant à l'entrée de la boutiques. Une fois là, il s'installa sur l'un des nombreux banc disposait un peu partout dans les larges allées, et attendit avec patience que la jeune femme termine ses achats. Il en profita pour changer de chaussure et en enfermer dans l'une des boites neuves ses anciennes groles mourantes. Sanji semblait s'amuser du culot de son amie. C'était un peu comme si il avait à faire a un véritable spectacle.
- J'ai cru que tu allais les rendre dingues, ria t-il lorsqu'ils sortirent tout les deux de la boutique, tandis que Nami semblait n'avoir pas assez de main pour porter tout ses paquets.
- Mes arguments n'étaient pas mauvais, s'exclama t-elle n'ayant pas vraiment honte d'avoir mis les nerfs en pelotes à la moitié des employés et de leurs supérieurs.
- C'est sûr, reconnu Sanji en passant la mains dans ses cheveux blond, mais faut bien qu'ils se fassent un minimum de bénéfices.
Haussant les épaules la petites rousse semblait s'en foutre totalement des bénéfices des différents magasins qu'elle visitait. Le plus important pour elle était de faire de bonne affaire, et surtout d'avoir de beaux vêtements à un prix dérisoire. Parfois ses négociations passaient, parfois non , mais c'était le jeu et s'était ainsi qu'elle menait ses affaires.
- Si tu veux, proposa la jeune femme à l'attention de Zoro, si tu trouves des fringues qui te plaisent je pourrai te les négocier à bon prix.
- Non merci ! Répondit immédiatement le vert, ça ne me met pas très à l'aise la manière dont tu procèdes. Le prends pas mal surtout, mais je préfère ne pas attirer l'attention.
- Je comprends, affirma Nami dans un franc sourire.
Ils reprirent à nouveau leurs marche dans l'énorme centre commercial, et parlèrent de choses et d'autres. Parfois un rire se faisait entendre, de temps à autres une anecdote que l'ancien SDF ignorait lui était raconté. La journée même si elle était froide était parfaitement agréable. Pour une fois le stress face à ce trop plein de population n'angoissait pas Zoro. Et lorsqu'il se sentait un peu tendu, il respirait à font et essayait de son mieux de garder le contrôle de lui même. Avec agitation Sanji raconta sa rencontre devant chez lui avec deux de ses frangins. La jeune femme fût véritablement outrée par le culots des deux frère du cuisinier, et s'indigna tout comme Zoro de cette horrible façon qu'ils avaient de déjà faire des plans sur la comète, au cas ou leurs père mourrait.
- Tu vois, je ne veux pas le prendre un pitié ton père, expliqua t-elle. Je sais que ça a été un vrai salaud avec toi....mais bon sang, quel ingratitude ! Deux belles ordures ces deux-là si tu veux mon avis.
- Là dessus je ne vais pas te contre dire, souffla Sanji qui commençait à avoir une furieuse envie de fumer. Mais résultat, marmonna t-il en soulevant juste un peu sa mèche de cheveux, j'ai ce bleu énorme sur le front....j'ai l'air malin avec ça.
- C'est vrai qu'il est loin de passer inaperçu, mais reconnait que ça t'as bien soulagé pas vrai ? Intervient à son tour Zoro. Je veux dire de coller un bon coup de boule dans sa face de pet !
- T'imagines pas à quel point ! Ria le cuistot. Enfin ....face de pet.....je te rappel qu'on est des triplets et...
- Ah non, je t'arrête tout de suite, le coupa Zoro. Ces crétins ne te ressemblent en aucun cas, ...enfin juste.....marmonna t-il en dessinant dans le vide avec l'un de ses doigts un tourbillon, mais hors mit ça ...rien !
- On va les appeler les face de pet à présent, plaisanta Nami.
- Hum, hum, fit le vert en agitant la tête d'un signe positif, comme si il acquiesçait à une proposition des plus importantes.
Quelques courtes minutes plus tard, ils entèrent dans un magasin, mais cette fois-ci pour homme. N'ayant jamais eu le loisir de développer ses propres goûts vestimentaire car ses parents lui avaient toujours imposer leurs choix, Zoro sembla un peu perdu quand à ses envies en matière de fringues. Le seule chose qu'il put dire en direction de Nami, qui était partie flairer pour lui les bonnes affaires, c'est qu'il ne pouvait pas prendre grand choses, si il voulait garder un peu d'argent de côté.
- Tiens, faut que tu essayes tout ça ! Avait-elle affirmée avec une pile de vêtements qu'elle avait coller dans les bras de Sanji qui jouait les porteurs sans que cela ne semble le déranger.
- Hey, mais je pourrai pas acheter tout ça, s'exclama Zoro l'oeil écarquillé. Même si s'est les soldes.
- T'en fait pas, il y a des vêtements en double dedans, c'est juste la taille qui diffère, le rassura le cuistot.
- Bon d'accord, capitula le vert en voyant le regard décidé de son petit ami, ainsi que celui de Nami qui semblait lui hurler dessus, " essaye les , essaye les." Mais je ne vous promet pas d'aimer, ni d'acheter ok ?
D'un vigoureux mouvement de tête, le blondinet et la rousse assurèrent qu'ils avaient bien compris, même si un sourire complice sembla donner l'impression qu'il y avait peu de chance qu'il n'y ait rien à son gouts dans le tas. Ils se dirigèrent donc tout les trois en direction des cabines d'essayages, où ils en trouvèrent une de libre. Non loin d'eux , une jeune femme pas très grande aux cheveux noir coupé au carré, semblait attendre que son petit ami sorte de la cabine. Elle était assise sur une fauteuil sans dossier. Le mentons appuyé dans le creux de ses mains jointes, elle poussait à l'occasion de profond soupire de lassitude.
- Si tu as besoin d'aide, proposa Nami en direction de Zoro compte sur....continua t-elle en faisant semblant de se proposer avant de pointer Sanji du doigts.....sur lui.
Le petit ami de la brunette non loin d'eux sortit enfin de la cabine. Il était assez grand, les yeux bleue extrêmement clairs. Ses cheveux châtains légèrement ondulé retombaient joliment sur ses épaules. Il avait le physique type d'un mannequin un peu androgyne. Mais sa beauté était parfaitement et totalement indéniable. Nami et Sanji se lancèrent un regard entendu comme pour se dirent, " il est loin d'être moche celui-là.." puis reportèrent leurs attentions sur la cabine où était Zoro.
- Bon dieu, beugla ce dernier qui pourtant ne parlait fort que très rarement. Habitué qu'il était à se faire discret. Mais c'est horriblement serrer ce truc.....
- Montre nous, proposa le petite rousse heureuse de s'assoir sur un confortable fauteuil.
- Certainement pas !
- Oooh ? S'exclama avec surprise Sanji, en glissant la tête à l'intérieur de la cabine. J'avoue que si tu mets un truc pareil ...tu n'auras plus de " ....hum..." surprise pour personne....Pour moi seul ça ne me dérange pas mais...
- Re...regarde pas ! Marmonna le vert, avant de prendre un autre pantalon un peu plus grands.
Non loin d'eux le jeune homme aux cheveux châtain, lançait auprès de sa compagnes à demi désespérée qu'il allait de nouveau essayer autre chose, car ce qu'il portait là ne lui plaisait pas. La brunette roula des yeux, avant de tourner son visage en direction de Nami.
- J'espère que votre homme n'est pas aussi énervant que le miens, lança t-elle avec une pointe d'agacement.
- Ou la, non !Nia Nami en secouant sa jolie tête, ce n'est qu'un ami rien de plus.
- C'est le miens d'homme, corrigea Sanji dans un de ses beau sourires qui faisait qu'on ne pouvait rien lui reprocher.
- Oh désolée, ria la femme un peu confuse.
A nouveau, ils attendirent alors que les deux rideaux des deux cabines qui étaient côtes à côtes s'ouvraient au même moment.
- Celui-là ça va, affirma Zoro qui portait un simple jean clair, mais parfaitement taillé pour sa morphologie. Je n'ai pas l'impression que mon sang ne circule plus dans mes jambes, précisa t-il faisant ainsi rire Sanji et Nami.
Il tourna un peu sur lui même en observant son reflet dans le miroir, tandis que sa lumière lui affirmait que ce pantalon lui allait plutôt bien. Dubitatif car il ne savait pas se juger de façon positive, il avait sur le visage une moue qui semblait peu convaincue par ce qu'il voyait. Il basculait parfois la tête dans un sens puis dans l'autre comme pour faire le point, alors que mentalement il se retenait pour ne pas beugler que rien ne pouvait le rendre " beau". Pourtant il lutta contre cette habitude qu'il avait de se dénigrer pour voir le côté positive des choses. Ce pantalon au moins était confortable, et n'était pas laid, et puis au vu du prix affichait sur l'étiquette qui était accrochait à la poche et qui se balançait au moindre de ses mouvements, il était tout à fait dans ses prix.
- Je vais le pren....
Sa voix soudainement sembla s'éteindre au bout de ses lèvres, son sourire disparut en un clin d'oeil, tandis que son iris émeraude se posait sur ...
- Sam ? Souffla t-il dans un murmure à peine Audible.
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Pifou , ça a été affreusement difficile de reprendre l'écriture de cette histoire auquel pourtant je tiens énormément. J'espère donc que ce nouveau chapitre vous plaira, même si il est sans doute moins bien que les autres.
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