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Chapitre 9

Blessé à l'arcade sourcilière. C'est la première chose que je remarque chez l'homme qui se tient à quelques mètres devant moi. Je songe à un accident du travail, ce genre de choses peut arriver, notamment si on travaille à la rénovation de vieux bâtiments. L'ennui, c'est que tout le monde a toujours une trousse de secours avec soi sur son lieu de travail : l'hygiène avant tout. Personne ne se permettrait de laisser une blessure qui saigne encore, sous risque qu'elle ne s'infecte. Aucun d'entre nous ne veut manquer un jour de travail, ou contaminer ces lieux dans lesquels nous sommes fiers de nous impliquer.

La question est donc : pourquoi ne se soigne-t-il pas ? Même s'il a oublié la sienne, nous nous prêtons tout sans aucun problème, il aurait pu demander à un de ses collègues de l'aider. Sans contact évidemment. Personne ne se déteste ici, c'est l'avantage. Seul le non-respect des lois nous est intolérable, mais quoi de plus normal ? Avant le nouveau gouvernement, le monde n'était que guerres, haine et discrimination. Les souvenirs de mes cours d'histoire me reviennent en mémoire, et je réprime une grimace. Quelle horreur !

Cela dit, je ne m'explique toujours pas la blessure de cet homme. Je me fais d'ailleurs la réflexion que je ne l'ai jamais croisé auparavant, il a peut-être été muté dans notre zone de la ville en renfort. Cela arrive notamment après des arrestations, il faut des personnes pour remplacer les criminels. Le travail doit être fait. Après une bonne minute à détailler l'individu, je prends conscience de la situation. Il serait temps que je revoie mes priorités : il ne parle pas à n'importe qui. Alexeï.

— ... je ne sais pas à quoi tu fais référence. Je me suis juste...

Mais dans quoi s'est encore fourré mon petit frère ? Ni une ni deux, je m'avance vers eux d'un air que j'espère déterminé. Sans un regard pour l'homme qui n'a de toute évidence pas fini de parler, je me plante devant Alexeï.

— L'école est terminée depuis déjà un moment, qu'est-ce que tu fais encore dehors ? Tu veux qu'on te prenne pour un délinquant ? C'est ce que tu veux ?

— Aiyana !

— Ne me parle pas sur ce ton, tu sais très bien que tu dois rentrer. Et avant que tu ne me dises que je ne suis pas ta mère, ce sont nos parents qui ont demandé à ce que tu rentres. Ils s'inquiètent, je te signale.

Essoufflée, je reprends ma respiration avant d'ajouter un peu plus doucement.

— Et moi aussi.

Devant l'absence de réaction de mon frère, je me prends presque à regretter que les contacts soient interdits. Pas assez pour transgresser la loi - qui est évidemment là pour notre bien à tous -, mais juste ce qu'il faut pour que l'image d'Alexeï tiré de force par le bras naisse dans mon esprit. Ce serait un peu plus simple que de devoir argumenter à chaque fois pendant des heures. Je l'aime énormément, mais je n'ai pas la patience tous les jours d'attendre qu'il daigne m'écouter et obéir à ce qu'on lui demande de faire. Ce n'est pourtant pas compliqué de revenir à la maison dès la fin des cours !

Son regard exaspéré semble chercher du soutien auprès de l'homme à ses côtés. Une minute m'a suffi pour décider que je ne lui fais pas confiance : trop de questions, et pas assez de réponses.

— Alexeï, c'est un ordre. Rentre à la maison.

— Et sinon quoi ? demande-t-il d'un air insolent.

Estomaquée, je prends quelques secondes à prendre conscience qu'il vient de me répondre. Je sais qu'il est un peu rebelle en ce moment, mais il n'a jamais été aussi loin. Normalement, il finit toujours par se plier à ce qu'on lui demande, même s'il râle un peu.

— Gamin, écoute ta soeur et rentre chez toi. Tu vas t'attirer des problèmes.

Miracle, mon petit frère obéit. Je ne sais pas si ce sont les muscles trop imposants de l'inconnu, son accent étrange ou l'inflexibilité de sa voix qui l'ont convaincu, mais il ne proteste pas. Sur ce, je tourne les talons et prends sur moi pour ne pas servir le plus beau sermon de sa vie à l'adolescent insupportable qui me sert de frère. Je sais qu'il ne m'écoutera pas.

Arrivée à la maison, je salue mes parents en lui laissant le soin d'expliquer seul la raison de son retard. Nous nous mettons à table, et j'en profite pour éclaircir quelques points.

— Alexeï, qui était l'homme avec lequel tu parlais quand je t'ai cherché ?

Ignorant royalement ma question, il se contente de faire crisser sa fourchette sur son assiette avec un rictus moqueur.

— Je ne l'avais jamais vu dans le coin, et je connais les gens de mon âge de ce côté de la ville. Est-ce qu'il a été muté ici ? insisté-je.

— Je ne savais pas qu'il y avait eu une mutation dernièrement, s'étonne mon père qui a des contacts dans l'administration. Peut-être que c'est encore trop récent... Ils doivent être débordés avec toutes les arrestations.

— Je sais pas. Mais au moins il me parlait pas comme à un débile. Pas comme vous.

Un silence de mort s'abat sur la pièce. Plus personne n'ose ajouter quoi que ce soit de peur de le froisser, et lui non plus ne semble pas d'humeur bavarde. Je me promets de lui parler plus tard, même si je sais qu'il a tort, ce climat de tension n'est profitable à personne. Je saurai lui faire entendre raison un jour ou l'autre.

— Aiyana ?

Alors que je m'apprête à regagner ma chambre, la voix d'Aline m'interpelle.

— Est-ce que tu veux bien me tenir compagnie ce soir ?

— Oui, bien sûr. Tu sais que ça me fait toujours plaisir.

— Au fait, merci pour les myosotis, ils sont magnifiques.

— C'est vrai ? Je suis contente, j'ai bien fait attention à te prendre un nombre impair.

— C'est par-fait, ma petite Aiyana !

Son sourire est la plus belle des récompenses. Ce n'est pas grand chose, mais je sais qu'elle y tient. Voir son visage s'illuminer et la tendresse dans son regard me rappellent à quel point je tiens à son bonheur plus que tout.

Néanmoins, je ne suis pas sûre que le bonheur soit de longue durée ce soir. La journée, elle s'occupe avec le travail, ou elle entretient la maison. Mais le soir, elle est seule avec ses souvenirs, et je sais qu'ils la tourmentent parfois douloureusement. Je n'ai jamais connu mon grand-père, il est mort avant ma naissance. Et même après plus de vingt ans, je crois qu'Aline n'en est toujours pas remise. C'est une des raisons pour lesquelles je suis contente de devoir me marier à vingt-cinq ans. Même si je partagerai quelques affinités avec celui qui vivra avec moi, cela reste une forme de mariage arrangé : nous aurons tous les deux vingt-cinq ans, et l'obligation de nous marier. Cela évite les trop grandes peines de cœur, comme celle de ma grand-mère. Même si j'ai un immense respect pour elle, je ne me vois pas passer vingt ans de ma vie à pleurer sur le sort d'une personne qui n'a même pas conscience que je pleure pour elle.

C'est pour cela que je peine à réconforter ma grand-mère et lui apporter le soutien dont elle a besoin. Nos visions de la vie sont bien différentes : la mienne est bien plus éclairée que la sienne grâce au gouvernement, mais après tout, comment pourrais-je lui en vouloir ? Elle n'a pas grandi avec les mêmes lois que moi.

— A quoi penses-tu, trésor ?

La voix d'Aline me tire de mes réflexions. Un peu embarrassée, je ne lui réponds pas tout de suite. Comment pourrais-je formuler à voix haute qu'elle ne pense pas de la bonne façon ? Je n'ai aucun mal à reprendre les personnes qui m'entourent quand elles font fausse route, habituellement. Mais quand il s'agit de ma grand-mère, tout est différent. Je ne peux pas lui dire ça. Pas à elle.

— Je suis juste désolée.

— Mais pourquoi donc ? Il n'y a aucune raison de l'être.

— J'aimerais trouver les bons mots et... je ne sais pas quoi dire.

— Tu sais, je crois que chacun d'entre nous doit apprendre à trouver les mots face à Alexeï. C'est un adolescent qui essaye de comprendre le monde qui l'entoure, qui apprend à découvrir qui il est. Son comportement n'a rien d'anormal pour son âge. Il est vrai que tu as toujours été une petite fille très calme, tes parents n'ont jamais eu à se plaindre de toi. Mais le monde a besoin de plusieurs personnalités pour fonctionner.

Elle s'interrompt un instant, comme pour juger de ma réaction face à ses paroles. Devant ma stupéfaction évidente, ma grand-mère reprend.

— Ne te mets pas trop de pression sur les épaules en ce qui concerne ton frère. Il a beaucoup de respect pour toi, mais ce n'est pas toujours facile de venir après celle qui n'a jamais eu aucun mal à se plier aux règles. Laisse-lui du temps. Et rappelle-toi que son attitude ne dépend pas de toi, d'accord ? Tout se fera en son temps.

— Grand-mère, je-

— Je crois que je commence à sentir la fatigue, je vais aller me coucher ! Et tu devrais en faire autant, les émotions consomment de l'énergie au même titre que l'activité physique, et je crois que tu as eu suffisamment des deux pour aujourd'hui.

Stupéfaite par l'enchaînement de la soirée, je l'aide à s'installer dans son lit pour la nuit, avant de regagner ma chambre. Quel moment étrange... Je ne parlais pourtant pas d'Alexeï, mais bien d'elle. Elle et ses souvenirs. Elle et le souvenir d'une vie qui est insensée à présent.

Elle, prisonnière d'un passé que je méprise autant que je la chéris.


* * *

Et voici le nouveau chapitre du point de vue d'Aiyana ! Qu'avez-vous pensé de cette rencontre... pour le moins déroutante avec cet "étranger" ?

On assiste de nouveau à un moment entre notre protagoniste et sa grand-mère qui ont une vision très différente de la situation actuelle. Aimez-vous toujours ce personnage ? Et que pensez-vous qu'il va se passer avec Alexeï ?

N'hésitez pas à partager votre avis avec nous en commentaire, cela nous fait toujours très plaisir. 

À très bientôt pour la suite !

Ame & Ivy

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