Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 7

Aiyana

Quelques minutes plus tard, j'ai repris mes esprits. Ce n'est pas la première fois que j'assiste de loin à une arrestation, mais il faut reconnaître que ce type d'évènements est assez inhabituel. Même s'il y en a déjà eu trois cette semaine - et maintenant quatre -, la population est plutôt obéissante, tant nous aimons notre pays.

— Tu vas mieux ? insiste Yasmine comme je reste silencieuse depuis cinq minutes. Ton visage a repris quelques couleurs, c'est bon signe.

— C'était assez… inattendu.

Et c'est la stricte vérité.

— C'est vrai qu'autant en une semaine, c'est plutôt rare.

Indifférente à ce qu'il vient de se produire, mon amie se contente de recoiffer ses boucles brunes en désordre à cause de l'excitation de l'arrestation et de la journée de travail. Après quoi, toute l'équipe retourne à ses tâches avec la même application que d'habitude. J'ai beau adorer ce que je fais, ce sont les deux heures et demie les plus pénibles que j'aie vécues. Le son de la cloche annonçant les dix-neuf heures - et avec, la fin de notre journée de travail - est une vraie délivrance pour une fois. Cela ne me ressemble pas, il faudra que j'en parle avec ma famille. Dérangée par ces pensées, je suis la première à quitter le parc et mes collègues, habituellement peu expressifs, affichent des mines étonnées. C'est donc perturbée par les événements et honteuse d'être partie aussi rapidement que je rentre chez moi.

Lorsque j'arrive, mes parents sont déjà là et mon frère est dans sa chambre. L'école finit plus tôt et je soupçonne que prétexter qu'il ne m'a pas entendu rentrer l'arrange pour ne pas me croiser. Ma mère est en train de préparer le repas tandis que mon père écoute la radio au salon d'un air distrait.

— Vous avez appris la nouvelle ?

— Bonsoir à toi aussi, Aiyana, lance ma mère.

— L'arrestation ? répond mon père en même temps.

— Oui. J'ai vu les deux filles se faire emmener par des agents, ça s'est passé à une cinquantaine de mètres du parc où j'étais aujourd'hui. Mais je n'ai aucune idée de ce qu'elles ont fait.

À ces mots, mes parents lâchent tous deux un gros soupir parfaitement coordonné. Ils affichent une moue dégoûtée et se retiennent de toute évidence de lever les yeux au ciel, comme par incompréhension totale du crime commis.

— Elles…, commence mon père en se raclant la gorge. Elles ont été aperçues en train de se tenir la main à la pause.

Bien qu'enfreindre la loi me répugne, je ne vois pas comment un contact de ce genre pourrait justifier une arrestation. Dans ces cas-là, la décharge électrique au poignet grâce à notre bracelet et des points en moins suffisent. À moins que ça n'ait été l'action de trop qui les ait fait descendre en-dessous du nombre de points toléré. Peu importe, l'État sait ce qui est le meilleur pour son peuple et quelle que soit la raison de cet acte, je sais qu'elle est bonne.

— Ce n'est pas tout, continue-t-il néanmoins. Ces deux jeunes filles ont été… s'embrasser derrière le bâtiment dont elles avaient la charge aujourd'hui.

— Quoi ? Mais…

Ma mère, encore aussi choquée que moi, m'adresse un sourire désolé. Elle non plus ne comprend pas comment ce genre de choses est encore possible. Nous sommes en 2030 et pourtant, des instincts animaux persistent au sein de notre pays. Je frissonne en pensant qu'elles ont cédé à des pulsions contre nature, bafouant la loi et leur dignité du même coup. Comment peut-on choisir de se livrer à des actes aussi déshonorables ? Qui sait jusqu'où elles seraient allées si elles n'avaient pas été surprises aujourd'hui… Sentant la nausée monter, je secoue la tête et refuse d'imaginer des actes plus intimes entre ces deux filles.

— Leurs collègues avaient des suspicions depuis quelques jours, mais elles ont été assez rusées pour ne pas se faire prendre avant.

— Heureusement qu'elles ont été arrêtées à temps, c'est tout ce qui compte. Mais le plus horrible, c'est qu'elles étaient près de l'école. Elles étaient juste à côté, des enfants auraient pu les voir. Vous imaginez le traumatisme pour ces esprits innocents ? Sans parler de la mauvaise influence que cela pourrait avoir sur eux, il y a déjà eu assez d'arrestations en une semaine pour ne pas inciter les gens à désobéir, soupiré-je.

Je crois que le pire dans ce genre d'actes, c'est la peur provoquée. Je frissonne à l'idée que de telles personnes aient pu me regarder, salir mon corps de leurs désirs immoraux, rien qu'en le convoitant. Non pas que je sois particulièrement jolie, ma silhouette menue et ma petite taille ne me donnent pas une allure très féminine. Mes cheveux d'un blond clair et mes yeux bruns sont tout aussi banals, pour être honnête. Mais je doute que mon manque de charme suffisse à éloigner leurs pensées lubriques. Après tout, si elles ne peuvent pas assouvir leurs pulsions sauvages, je suppose qu'elles doivent reluquer les personnes du même sexe quand elles le peuvent, quand personne ne les voit.

Ai-je déjà travaillé avec elles ? Je n'ai pas perçu distinctement les visages lors de l'arrestation, mais je crois savoir de qui il s'agit. Il me semble qu'elles vivent à quelques minutes de chez nous et qu'elles sont voisines. J'ai dû croiser une des deux il y a peu, mais impossible de me rappeler du moment exact. Voyons voir : cette semaine, je suis de désherbage ; la semaine dernière, je m'occupais du tri des déchets, et la semaine précédente aussi. Si je ne me trompe pas, je dirais que nous nous sommes occupées de la rénovation d'une usine désaffectée ensemble il y a un mois. Quelle horreur…

Quand je repense aux sourires échangés le matin, à nos quelques mots durant les pauses et aux coups de main qu'elle m'a donnés, je ne peux retenir une sensation de dégoût. J'avale ma salive avec difficulté, troublée par ce que l'une de ces filles a dû imaginer en travaillant avec moi. Pire encore, et s'il y avait plus de personnes attirées par le même sexe que nous ne le croyions ? Si j'en côtoyais dans mon groupe actuel ?

— Aiyana, est-ce que tout va bien ?

— Oui, tu n'as pas à t'inquiéter, Maman. C'est juste que je réfléchissais aux implications de tout ça et je n'ai pas envie d'être observée sous toutes les coutures par ces… gens.

— C'est pour cela que le NKVD est là, pour empêcher ces personnes de nous faire du mal et de montrer le mauvais exemple, rappelle-toi. Si quoique ce soit arrive, préviens les autorités et tout ira bien. Tu n'as rien à te reprocher, ils défendent les innocents et rares sont les personnes plus dévouées que toi au pays.

Je lui retourne un sourire que j'espère convaincant. J'ai beau savoir que les autorités nous protègent, les infractions à la loi me remuent toujours, tant elles vont à l'encontre de nos belles valeurs.

— Est-ce qu'autre chose te tracasse ?
Ma mère sait lire en moi mieux que personne, cela ne devrait plus me surprendre.

— J'ai cru que c'était Alexeï, soufflé-je pour ne pas être entendue du reste de la maison.

— Oh, ma chérie…

— Pas de contact !

Sa main s'arrête à quelques centimètres de la mienne, prête à se poser dessus en signe de réconfort.

— Désolée, vieux réflexe.

Parfois, j'oublie que mes parents n'ont pas toujours connu les mêmes règles que moi. Les vieilles habitudes ont la vie dure et je dois apprendre à être plus indulgente avec eux. Transformer un pays prend du temps et les contacts ont été interdits il y a seulement une vingtaine d'années.

— Pourquoi Alexeï aurait-il été arrêté ? reprend-elle. Je sais que ton frère n'est pas aussi sage que tu l'étais à son âge mais laisse-lui une chance, il entre dans sa période un peu compliquée de l'adolescence.

— Il refuse de m'écouter et j'ai l'impression qu'il prépare quelque chose.

— Est-ce qu'on mange bientôt ? nous interrompt la voix de mon père.

— Tout de suite, Pavel ! Je vais appeler Alexeï. Aiyana, va chercher ta grand-mère. On continuera cette discussion plus tard, ajoute-t-elle plus bas.

Alors que nous nous mettons à table, je décide de laisser mon petit frère tranquille et ne lui fais aucune remarque, pas même lorsqu'il prend un malin plaisir à faire crisser sa fourchette dans son assiette alors qu'il sait que je déteste ça. J'espère qu'en retour, sa colère contre moi sera apaisée et qu'il ne fera rien de stupide. Quant à mes parents, ils discutent de l'arrestation et des potins de la ville. Nous sommes tous d'accord sur un point, ceux qui - comme les deux filles - se font arrêter l'ont bien cherché. Le regard d'Alexeï nous lance des éclairs mais il reste silencieux et mes parents n'y prêtent pas attention.

Lorsque tout le monde a fini, je me propose d'aider ma mère à la vaisselle et comme d'habitude, personne ne s'y oppose. Elle m'adresse un petit sourire inquiet, bien que je l'assiste volontiers dans les tâches ménagères, elle sait que je tenais surtout à poursuivre notre conversation.

— Tu penses vraiment qu'il prépare quelque chose ? Tu es sûre que tu n'en fais pas trop ? Tu es un peu fâchée avec lui en ce moment, c'est normal de réagir plus fort.

— Maman, je sais ce que je dis. Après le petit-déjeuner, il m'a avoué vouloir chercher ce qui arrive à ceux qui n'ont plus assez de points.

Seul le visage horrifié de ma mère, pétrifiée, me répond.

— Et j'ai bien peur qu'avec son caractère, il ne cherche à le découvrir à sa façon.

— Qu-que veux-tu dire ?

— Je veux dire qu'il risque de l'apprendre à ses dépens. S'il arrive à moins de vingt points, il saura ce qui arrive à ces gens-là.

Un silence de mort s'abat sur la pièce.

— Qu'est-ce qu'on va faire ? murmure-t-elle enfin.

Tout. Absolument tout ce qui est en notre pouvoir. Je ne reculerai devant rien pour l'empêcher de connaître le terrible sort de ceux qui n'ont pas assez de points.

Je refuse qu'il connaisse la mort de son vivant.

*   *   *

Et voilà un nouveau chapitre du point de vue d'Aiyana !

Êtes-vous étonnés de la réaction de notre protagoniste et sa famille ?

Pensez-vous que les craintes d'Aiyana au sujet de Ryle sont justifiées ? Et peut-être que cette fin vous donne de nouvelles idées sur ce qui arrive à ceux qui n'ont pas assez de points... Nous nous réjouissons de lire vos suppositions en commentaire !

Les retours sont toujours très appréciés, n'hésitez pas à nous faire part des vôtres :)

On se retrouve bientôt pour un nouveau chapitre avec Asher,

Ame & Ivy

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro