Il était resté là toute la nuit. Café sur café au cas où elle se réveillerait. Il n'attendait que ça alors qu'il ne lui devait rien, pas même sa présence malgré les cernes. Il chuchotait quelques mots en espérant qu'elle entendrait dans son profond sommeil.

- J'ai dû mal à te comprendre, t'es une gamine mystérieuse. Tu vas toujours jusqu'au bout quitte à te prendre un mur. Je l'ai lu dans tes yeux que toi-même tu ne comprenais pas quel chemin tu prenais et que tu espérais trouver ta voie. Hope, je ne sais pas si tu m'entends mais je dois te dire que quand je t'ai ramené l'autre soir, j'ai eu l'impression qu'il fallait que je te sauve, et pas simplement du bord de la route. J'arrive pas à te sortir de ma tête alors qu'on ne se connaît même pas. Je sais que tu t'en sortiras. Au nom de toute ta famille, il faut que tu trouves les yeux Hope...

Sa gorge se serrait. Il n'avait pas de raison de pleurer dans le fond, il était juste attiré par elle, mais il avait de la peine pour ses parents et elle. Il a pensé à Carter et a respiré un bon coup.

- Il ne te mérite même pas. T'es dans le coma et il pense qu'à conserver ses couilles face à toi.

Il était un peu plus de sept heures. La nuit a été longue. Le docteur Warens a fait son apparition dans la chambre, surpris d'y voir quelqu'un si tôt.

- Bonjour. Vous êtes de la famille ? Marmonne le médecin au-dessus de sa fiche de suivi. Il arque un sourcil en levant la tête.

Sans prendre la peine de réfléchir il avait acquiescé.

- Bien. Vous êtes restés ici tout la nuit ?

- Toute la nuit.

- Vous devez l'aimer plus que la moyenne alors. Un sourire s'affiche.

- Qu'est-ce que dit le diagnostic ? Changeai-je de sujet.

- Une bonne et une mauvaise nouvelle.

- Mais encore ?

- La bonne nouvelle est que Mlle Brown est hors de danger. Regarde-t-il la fiche.

- Et la mauvaise ?

- Elle n'aura probablement plus aucun souvenirs de sa vie d'avant, on appelle ça l'amnésie rétrograde, son hippocampe a été touché. Elle pourrait se souvenir de quelques évènements récents, mais nous ne pouvons pas déterminer si elle se souviendra de son accident. Les analyses sanguines ont révélé une consommation régulière de plusieurs drogues et d'alcool, mais une substance a attiré notre attention, celle du GHB. Inutile de vous préciser ce qu'est le GHB j'imagine.

- Et qu'est-ce qui a provoqué cette amnésie ?

- Nous avons découvert une lésion au niveau du lobe temporal, à l'hippocampe précisément. Cette partie du cerveau permet de stocker tout ce qui est relatif à notre histoire. De manière général, ce cas concerne plus les personnes âgées atteintes d'Alzheimer, mais il peut arriver lors de traumatisme crânien grave d'avoir cette atteinte. Disons qu'elle était sous l'influence d'un sacré cocktail. Nous avons réguler la situation avec une perfusion cette nuit. Le coma résulte soit du trauma soit de la limite avec la surdose.

Je comprenais qu'elle pouvait se réveiller dans une heure comme dans 10 ans. Son corps avait décidé de tomber dans le coma pour le protéger.

- Elle se rappellera ses parents, de son frère, de moi ?

- Peut-être que oui, peut-être que non. À ce stade, nous ne pouvons pas nous prononcer. Il faudrait déjà qu'elle se réveille. Plus le temps passera, moins elle aura de chance de se réveiller.

- Comment on peut aider quelqu'un à se souvenir de sa propre vie ?

- Des photos, des odeurs, des lieux... des souvenirs.

- C'est une thérapie sûre ?

- Certains patients rassemblent les pièces du puzzle, certains au bout d'un mois, d'autres au bout de dix ans et ils leur manquent toujours des pièces. Le cerveau humain est complexe.

- Merci docteur.

- Vous devriez aller vous reposez. Me conseilla Warens.

Ses parents sont arrivés quand le médecin a passé l'embrasure de la porte. Il l'a refermé sur ses pas le laissant avec Hope. Il leur a serré la main. Il savait déjà et il observait à travers la vitre leurs réactions. Le médecin était autant impassible qu'avec lui mais madame Brown a recouvert son visage de ses mains pour éclater en sanglots. Son mari l'a entouré de ses bras. Être médecin était un beau métier mais devoir annoncer le pire ne devait pas être une partie de plaisir. Annoncer aux parents d'une adolescente qu'elle n'aurait sûrement aucun souvenir de sa vie à son réveil, ne laissait pas de marbre. Depuis cette nuit, Mme Brown ne contrôlait plus ses émotions, elle vacillait dans les larmes à tout bout de champ pendant que Mr Brown tentait de garder le contrôle pour éponger la tristesse de sa femme. Il a pris congé du couple. Ils sont entrés dans la chambre en saluant le « nouvel ami » de la famille. Il n'était qu'un simple appel d'urgence pour Hope, mais il restait là. Ils étaient surpris de voir qu'il avait passé la nuit ici alors qu'eux avaient suivi son conseil. Ils lui en étaient reconnaissant. Elle n'avait pas passé la nuit seule au moins et sa compagnie semblait plus agréable que celle de Carter. L'ange gardien a décidé de rentrer prendre une douche et manger quelque chose. Les parents d'Hope prenaient le relais et il ne voulait pas s'imposer. Carter arrivait au même moment. Il lui a jeté un regard noir en entrant dans la chambre lorsqu'il sortait.

- Bonjour. Dit-il d'un ton aimable.

- Je ne suis pas sûr que ta venue soit une bonne idée. Annonce John Brown sèchement.

- Je comprends que mon comportement d'hier a dépassé les bornes. Je tenais à m'excuser. Je voulais simplement prendre de ses nouvelles, je n'arrive pas à rester chez moi la sachant ici.

- Et pourtant ce n'est pas toi qui l'a amené cette nuit. Elle aurait dû t'appeler toi ou son frère, mais elle a préféré appeler un inconnu. Laisse-moi douter de ta sincérité, mais je vais accepter tes excuses pour ne pas faire d'esbrouffe devant ma fille dans le coma.

- Merci monsieur. Il triomphe presque. Comment va-t-elle ?

- Sa vie n'est plus en danger, l'œdème est résorbé mais il est possible qu'elle ne se souvienne pas de sa vie avant l'accident.

Carter devenait pâle sur ces mots. Il se décomposait même. Il fixait John puis le lit où était allongée Hope. Aucun mot ne sortait de sa bouche, il n'arrivait pas à se faire à l'idée, il ne voulait même pas y croire. Elle l'oublierait, lui et leur histoire. C'était inconcevable même si elle l'avait quitté la veille. Ça ne pouvait pas se terminer de cette manière pensait-il. Il ne trouvait même pas drôle le fait qu'elle allait oublier ce malheureux incident avec Kelly.

Au lycée, la rumeur « Brown dans le coma » circulait dans tous les couloirs, jusqu'en salle des professeurs. Personne n'y croyait vraiment. M. Lewis était moins étonné que les autres. Il voyait que quelque chose ne tournait pas rond avec Hope depuis quelques semaines. Il regrettait presque de ne pas avoir insisté quelques jours plus tôt. Mais elle savait être persuasive quand elle voulait avoir la paix. La proviseur avait décidé d'appeler les Brown afin de mettre cette histoire au clair et attiser les rumeurs. Elle était allée chercher les coordonnées dans le dossier scolaire.

- Proviseur du lycée de New-York, je vous appelle car votre fille est absente depuis ce matin et je souhaitais avoir la justification. Se lance difficilement la mère d'Amy.

- Bonjour. Hope ne viendra pas au lycée pour une durée indéterminée, elle est actuellement hospitalisée. Répond Helen.

- J'espère que ce n'est rien de grave. Une rumeur circule au lycée selon laquelle elle serait dans le coma.

- Il est vrai. Je vous ferais parvenir un justificatif médical dès que possible. Tente-t-elle de mettre un terme à la conversation.

- Je souhaite un bon rétablissement à Hope et du courage pour vous et John.

- Je vous remercie. Au revoir Serena.

Serena n'a pas osé s'étendre sur le sujet « Hope ». Helen paraissait ailleurs et dérangée que l'on parle de sa fille. C'était une simple formalité, même si elle avait essuyé des absences ces dernières semaines. Amy cherchait un de ses livres de philosophie dans son casier quand Derek l'a prise par surprise.

- T'es con. Sursaute Amy.

- J'ai appris pour Hope, je suis désolé.

- Je savais qu'elle allait mal. Je suis sa meilleure amie et je n'ai rien fait pour éviter ça.

- Tu ne peux pas t'en vouloir. Ce n'est pas sa faute en plus.

- Qu'est-ce que tu racontes Derek ?

- Dans les vestiaires, le mec de Kelly parlait avec ses potes, j'ai vaguement entendu ce qu'ils ont dit mais ils ont évoqué la drogue du violeur et que Lucas comptait se taper Hope. J'imagine qu'il n'a pas digéré le coup avec Carter.

- Attends, le mec de Kelly voulait juste se venger et ça a mal tourné ?

- S'ils ont réellement injecté ça à Hope, elle devait déjà être dans un sale état pour tomber raide morte. Comme d'habitude. Dit-il à voix basse.

- Ce sont des malades. S'indigne-t-elle. Qui l'a trouvé ?

- Je ne sais rien de plus qu'un mec est arrivé et s'est mis à leur casser la gueule, je ne sais même pas où ils étaient, tu me connais. Je ne vais jamais à leur soirée... disons que c'était le sujet de la matinée, un mec qui débarque de nulle part et qui les envoie au tapis.

- Je passerais à l'hôpital ce soir.

- Tu m'appelles ? Il me tend son numéro de téléphone.

- Tu ne vas pas la voir ? Demande Amy surprise. Vous êtes assez proches non ?

- Pas vraiment. Elle peut m'appeler quand elle a besoin.

- Je vois. Je te tiens au courant. Elle lui sourit en tournant les talons.

Elle s'asseyait sans Hope à côté d'elle. Elle a ressenti un vide. Elle a patienté difficilement que M. Lewis arrive. Elle sentait encore plus la non-présence de son amie. Le professeur a réclamé le silence en entrant dans la salle de classe. Elle ne savait pas combien de temps ce vide durerait.

- Nous allons faire un cours différent aujourd'hui. Déclare M. Lewis.

- Parce que cette droguée de Brown est dans le coma ? Injure Kelly.

- Mlle Johnson, je vais vous demandez de respecter votre camarade ou de sortir de cette salle. Auquel cas, je vous note absente pour vos parents et vous irez chez le proviseur lui expliquer votre exclusion de ce cours. Je vous assigne par la même occasion deux heures de colle pour réfléchir à l'empathie et la compassion. Disons trois pages. Votre choix est-il fait ? Kelly s'offusque.

Elle se demandait quelle mouche l'avait piqué et avait même osé imaginer qu'elle n'avait pas été la seule à aimer M. Lewis au-delà de ses cours.

- J'ai reçu les directives suivantes... tous les élèves présents hier soir à cette soirée doivent se manifester auprès de la proviseur afin de lui donner le maximum d'informations. Elle aimerait savoir si la personne responsable de cet acte est un élève de son lycée et préfère régler cette affaire en interne. Cela étant dit, Hope est effectivement dans le coma et mérite une certaine justice. Je vous offre la possibilité d'en discuter durant ces deux heures.

- Vous allez dire à nos parents que nous étions de sortie ? S'interroge un élève au fond de la classe.

- Non, nous cherchons juste à aider les parents d'Hope à comprendre. Votre vie privée ne nous intéresse pas, mais ces soirées sont organisées dans la continuité d'une activité sportive du lycée, et comprenez qu'au vue de la situation, la proviseur se penche sur ce cas.

Un silence de plomb règne. Tous se dévisageait et s'accusaient du pire. M. Lewis n'avait pas les talents d'une psychologue pour gérer cette situation, mais il fallait en parler pour que le lycée ne soit pas mêlé à des histoires de meurtre. Dans les écoles privées, il faut toujours sauver la face. Et il valait mieux dans l'intérêt de tous que les Brown éclaircissent cette affaire. Amy a fini par lever la main dans un élan d'assurance et d'injustice.

- Tu veux dire quelque chose ?

- Oui. Elle fronce les sourcils.

- Tu souhaites le dire à toute la classe ?

- Tout le monde a le droit de savoir ce qui est arrivé à Hope, pas vrai ?

Lucas n'était pas dans cette classe et Kelly gardait son calme. Elle ne devait pas être au courant et Amy en était amusée.

- Lucas et ses amis ont injecté une merde à Hope, tout ça pour coucher avec elle. Car comme vous le savez, Kelly a couché avec Carter. M. Lewis et sa classe sont abasourdis.

Tout le monde se regardait, les messes basses fusaient de part et d'autre de la salle.

- Bien. Kelly, Carter et Amy, je veux vous voir avec Lucas à la fin de l'heure.

- Carter n'est pas là. Grogne Kelly.

- Il recevra une convocation. Le cours est terminé pour aujourd'hui. Annonce M. Lewis.

Quelques « au revoir » se dispersaient en même temps que les élèves. La pièce a repris d'un coup un silence assourdissant. Il observait Amy et Kelly se fixer en chien de faillance.

- J'ai besoin que vous alliez me chercher Lucas mesdemoiselles.

Il a patienté au moins dix minutes. Il avait peu d'espoir dans le fait qu'ils reviennent à trois. Peut-être Amy pour annoncer qu'elle était revenue seule.

- Merci d'être revenus. Je souhaiterais donc des explications. Se prononce M. Lewis.

Personne ne prenait la parole.

- Parlez ! Ordonne M. Lewis.

Son visage s'était durci.

- Hope était présente hier soir, mais elle avait déjà bien bu. Quand je l'ai vu, j'ai repensé à ce que Kelly m'a fait il y a trois jours.

Kelly restait silencieuse mais attentive.

- Donc elle t'a trompé avec Carter si j'ai bien compris ?

- Exact. Je pensais que si je couchais avec elle, ils comprendraient. Mais je connais Hope, avec son caractère, elle m'aurait jeté. Je savais ce qu'elle s'enfilait presque tous les soirs, je me suis dit que si je lui injectais ça, ça ne se verrait pas. Je ne voulais pas lui faire de mal. Panique Lucas.

- Pour une fois que t'es honnête. Souffle Kelly.

- T'as manqué de tuer Hope pour te venger d'une trainée ? Amy est folle de rage.

- Redescends Amy. Ce n'est pas parce que ta droguée de pote est dans le coma que tu dois m'insulter.

- Je ne pensais pas que ça t'offenserait, plutôt que tu le savais déjà. Réplique Amy.

- Les filles, s'il vous plaît... tempère M. Lewis.

- Je suis réellement désolé Amy, je ne voulais pas que ça se passe comme ça. J'étais bourré, j'ai perdu le contrôle de la situation. Quand ce mec est venu la chercher, j'ai compris que j'avais merdé.

- Tu te rends compte que tu peux aller en prison pour ton acte Lucas ? Reprend M. Lewis.

- Vous allez me balancer ? Craint Lucas.

- Tu as drogué une fille pour abuser d'elle finalement, et tu l'as laissé pour morte. Qui sait ce qu'il serait arrivé si personne n'était venu la chercher.

- J'irais me dénoncer auprès de sa famille monsieur.

- Tu as conscience qu'ils peuvent porter plainte ?

- Je suis prêt à prendre le risque, pourvu qu'ils acceptent mes excuses.

- Quand Carter reviendra au lycée, vous irez les quatre dans le bureau du proviseur lui dire tout ce que vous venez de me dire. Vous subirez sûrement une sanction au vu de la gravité de la situation. On se retrouve la semaine prochaine.

Ils ont quitté la salle sous le regard dépassé de M. Lewis. Des proportions gigantesques pour si peu. Hope le savait, l'humain était décevant. Une nouvelle preuve était apportée sur un plateau d'argent. L'ange gardien est retourné à l'hôpital. Il se demandait comment une vie pouvait autant dérapée en quelques secondes. Il s'est installé à la même place où il avait dormi toute la nuit et contemplait Hope encore et encore. Amy se rendait chez les Brown. Elle se posait la question au sujet de ce qu'elle avait appris dans la journée au sujet d'Hope. Devait-elle les informer ? Elle a frappé à la porte.

- Amy ! S'exclame John en ouvrant la porte.

- Bonjour M. Brown. Je peux entrer un instant ?

- Tu es la bienvenue.

Sa voix était chaleureuse mais il stagnait au même stade : tenir la face.

- Merci monsieur.

- Tu devrais m'appeler John après toutes ces années. Sourit-il.

Amy a suivi John Brown jusqu'au salon. Il l'a invité à s'asseoir dans un fauteuil face à lui d'un geste de la main. Elle a acquiescé avant de s'affaler poliment. Il pinçait ses lèvres pour effacer un sourire nerveux. Il connaissait la raison de sa visite et il la redoutait.

- Comment va Hope ?

- Son état est stable mais elle ne s'est toujours pas réveillée. L'informe-t-il à demi voix.

- J'ai l'impression que vous ne me dites pas tout. Fronce-t-elle les sourcils.

- Il est probable qu'elle ne se souvienne de rien avant l'accident. Il déglutit douloureusement.

- De rien... ça résonnait dans son esprit.

- Il faudra l'aider.

- Comment peut-on aider quelqu'un à se souvenir de sa propre vie ? Elle se retient de s'effondrer.

- Amy... tu es sa plus proche amie. Tu es la mieux placée pour l'aider à se remémorer. Je me rends compte aujourd'hui qu'il y a tellement de choses que nous ne savons pas. Se confit-il. Tu penses que tu pourrais me raconter ?

Amy était déstabilisée par se demande et faisait mine d'y songer. Le choix difficile entre la vérité et la « vérité » auquel elle faisait face la perdait entre ce qu'aurait aimé la Hope qu'elle connaissait et ce que préférait celle qu'elle ne connaissait pas encore. Elle a imaginé qu'elle verrait la trahison de son amie dans son ancienne vie. Qui voudrait d'une traître ? Elle ne voulait pas la perdre une seconde fois. Elle ne pouvait pas confier qu'Hope était une cancre cultivée en littérature et à la fois la plus grosse fêtarde de la ville. Elle a pris sa tête dans ses mains ne sachant que faire. Un flashbackl'a animé. Elle voyait Hope la serrer fort dans ses bras en écoutant Snow Patrol. Elle répétait qu'elle avait de la chance d'avoir une amie comme Amy. Elle a même dit : « je sais que toi tu ne me trahiras jamais ». La réalité frappait Amy en pleine figure et a levé sa tête dans ses états.

- Amy, tout va bien ? S'inquiète John.

- Tout... tout va bien. C'est juste que je n'ai pas de réponses à vos questions...

- Je comprends. Se résigne-t-il.

- Je ferais mieux d'y aller.

Elle a presque pris la fuite. Elle ne voulait pas prendre le risque de craquer. Ni pleurer, ni trahir. Elle s'est retournée seulement pour demander où se trouvait Hope.

- Elle est dans la clinique privée pas loin de votre lycée.

- Merci John.

Elle n'a pas tardé pour rejoindre Hope. Elle appréhendait le moment où elle la verrait dans ce lit d'hôpital sans vie. Elle préférait quand elle avait la gueule de bois finalement. Elle se disait aussi qu'elle ne saurait même pas qu'elle était venue lui rendre visite, qu'elle avait été là. Elle prenait même tous les cours pour qu'elle ne prenne pas de retard. Elle faisait ça machinalement en espérant que ça servirait vraiment. L'espoir que tout soit comme avant. Elle se dirigeait vers l'accueille après avoir passé les deux portes automatiques.

- Bonjour. J'aimerais savoir à quel étage a été admise Hope Brown s'ils vous plaît.

- Elle a été admise en neurologie, étage trois. Prenez l'ascenseur à votre droite. Sourit-elle.

Elle a appuyé sur le troisième étage. Les portes se sont ouvertes. Elle s'aventurait dans le grand couloir sinistre à l'odeur de désinfectant.