''There are no safe choices. Only other choices.''

UNKNOWN'S TALKING
bedroom - 8h13

L'aurore était à peine levée que Lilia avait déjà les yeux grands ouverts, fixés sur le plafond blanc pourvu de quelques fissures par-ci par-là. Elle s'était même surprise à les compter à essayer d'en défricher les formes plus qu'étranges, parfois tout aussi enroulées qu'un serpentin.

Elle levait son doigt à la hauteur de ses yeux et traçait une ligne imaginaire dans le vide censé être en tout point une reproduction de ce qu'elle voyait juste au dessus de sa tête.

Elle se sentait dans le besoin de distraire son esprit vagabond et d'engourdir ses sens dans l'espoir de peut-être s'endormir.

Espoir qu'elle avait bien rapidement perdu.

Louis hantait ses pensées, perturbant sa nuit qui malheureusement n'en fut point une. Il la perturbait, apparaissant dans chacune de ses pensées, et l'hypnotisant de la couleur rouge profonde de son sang la veille.

-Lilia?

Elle baissa son regard et le porta vers sa voisine de lit, assise en tailleur sur ses couvertures emmêlées jusqu'au sol de parquet sombre. Elle semblait revenir des cuisines si on s'en fiait à ses cheveux relevés en un chignon complexe dont elle seule avait le secret.

Elle ne l'avait même pas entendu sortir de la pièce et encore moins y entrer.

-Oui, Julia?

La rousse la dévisagea un moment avant de plisser ses yeux couleur chocolat clair.

-Nathan demande à te voir, maintenant.

Ses sourcils se froncèrent d'eux-même alors que Julia retournait vaguer à ses occupations du matin. Nathan ne la demandait jamais aussi tôt habituellement, il le faisait, au contraire, le moins possible, n'étant pas l'une de ces personnes matinales.

Elle se dépêcha de faire valser ses couvertures emmêlées au sol et se départit de sa nuisette d'un coup d'épaule. Il ne lui fallut qu'une dizaine de minutes pour être prête et c'était un record puisqu'une demi-heure était habituellement le temps qu'elle avait besoin et largement d'ailleurs.

Les marches pour elle ne furent qu'une question de secondes et bientôt, elle se retrouvait à tirer nerveusement sur le bas de sa robe couleur pêche qui lui avait été offerte par Nathan en cadeau lors de son quinzième anniversaire.

Les cadeaux étaient devenus un luxe dans la société et tous lui dirait qu'elle est complètement chanceuse de recevoir un cadeau à chaque année en l'honneur de son anniversaire. Elle aurait préféré s'en priver, sachant que ce cadeau n'était qu'empoisonné et dépourvu d'affection.

Son poing était tremblant contre la porte et elle en resta tétanisée quand Nathan a ouvra vivement la porte, pour seul vêtement une serviette autour de ses hanches.

-Enfin, grogna-t-il et elle se sentit devenir aussi rouge qu'une pivoine.

Il lui empoigna fermement le poignet droit et la tira à l'intérieur de sa chambre luxueuse. Jamais elle n'y avait poser les pieds puisqu'il autorisait seulement ses amies féminines à y rentrer habituellement.

Il avait toujours le sourire en sortant de sa chambre en compagnie d'une blonde pulpeuse ou d'une brunettes élancée et à chaque fois, Lilia ne pouvait retenir une grimace.

Il lui indiqua d'une main un fauteuil rouge rembourré et elle y prit place, tentant de ne pas penser à toutes ses belles femmes qui avant pu s'y assoir avant elle.

-Avant que tu ne poses la question, non, ce n'est pas de mon plein gré que je t'ai invitée dans ma chambre.

Lilia ne pu s'empêcher de plisser les yeux et il ne fit que rouler les siens, tout en se tournant vers son lit.

-Crois-moi Lilia, tu n'es pas la première personne que je voulais voir direct en me levant, soupira-t-il en dénouant vivement la serviette de sa taille.

Rapidement, Lilia posa ses mains contre ses yeux et gémit.

-Nathan!

La vue qu'elle venait d'avoir lui hantait l'esprit et elle déglutit en entendant le fils du capitaine rire à gorge déployée. Cette situation la rendait mal à l'aise, vraiment.

-Ce n'est pas la dernière fois que tu vas me voir nu, Lilia. Nous sommes fiancés.

Elle gémit une fois de plus et attendit qu'il lui dise qu'il était habillé pour déplacer ses mains, avec crainte. Elle fut donc soulagée de le voir assit sur son lit, une chemise et un jeans cachant son corps.

Il n'était pas désagréable à voir, mais c'était complètement inapproprié et la teinte de rouge peinte sur ses joues ne semblait pas vouloir partir.

-Vous êtes grossier, grogna-t-elle.

Il fronça les sourcils le temps d'une seconde puis reprit son sourire joueur dont elle avait l'habitude de voir étampé à ses lèvres.

-Je croyais qu'on avait dépassé le stade du vouvoiement depuis longtemps, sourit-il. Vas-tu m'appeler monsieur quand nous allons être mariés?

Sa paupière gauche chuta en un clin d'œil et Lilia étouffa un râle. Elle détestait quand il agissait comme ça.

-Enfin, soupira-t-il en déposant ses mains à plat sur ses cuisses, mon père m'a ordonné de te contacter ce matin pour t'avertir que nous allons quitter le manoir demain en soirée pour nous rendre chez des amis de mon père. Je enfin, mon père, désire que tu m'y accompagne.

La jeune femme ne sut aussitôt pas quoi dire. D'un côté, elle s'y attendait à cause de son ami Damien, et d'un autre côté, elle avait juste envie de s'arracher les cheveux.

Passer toute une soirée en compagnie de gens riches et puissants ne semblait pas être une bonne idée. Elle se sentait mal à l'aise juste à y penser.

Elle n'était qu'une servante, une esclave. Pourquoi le capitaine tenait-il tant à ce qu'elle soit l'épouse de son fils?

-Cela sera un bal en fait. Une couturière a déjà préparé une robe pour vous qui s'agencera à mon costume.

Elle hocha la tête, se sentant légèrement étourdie.

-Pour combien de temps partons-nous?

-Trois jours, rien de bien long. Je m'attends à un comportement exemplaire venant de votre part, rajouta-t-il, lui adressant un clin d'œil pour la seconde fois.

La jeune femme opina de nouveau du menton et se leva, prête à quitter la pièce, mais Nathan l'arrêta d'un geste de la main.

-Je ne veux plus te voir en compagnie de Louis Tomlinson, est-ce clair?

Elle hocha péniblement sa tête puis sortir de la chambre, l'esprit en brume.

+++

-Comment c'était? La questionna Julia aussitôt qu'elle pose les pieds dans les grands jardins.

La blonde la fixa en retour et essuya ses mains pleines de terre contre son tablier blanc maintenant salit. Elle allait encore se faire engueuler par Guiliana, la jeune femme responsable de la buanderie.

Lilia s'accroupit devant un plan de fraises puis haussa les épaules, légèrement confuse. Elle doutait de vouloir en parler avec elle de ce qui c'était passé avec Nathan.

Elle rougit au simple fil des ses pensées.

-Alors? La pressa de nouveau Julia.

-Bien, grogna-t-elle.

La brune roula des yeux et Lilia ne pu s'empecher de lever les yeux au ciel. Elle rencontra ceux de Louis d'un même mouvement. Celui-ci était appuyé contre un râteau à feuilles mortes et la dévisageait.

Elle pouvait le voir discrètement grimacer et appuyer sa main contre l'endroit où elle avait extrait la balle.

Elle détourna instatanément les yeux et rencontra cette fois-ci ceux de Nathan, plissés. Bien évidemment qu'il la regardait comme ça, il ne voulait plus qu'elle parle à Louis.

''Qu'elle journée troublante'' Ne put-elle s'empecher de penser en retournant à son plan de petits fruits.

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L.xx

Ps : Média - Nathan Darwin