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9. Kärlek : Amour (1/2)

Filip se précipita sur son frère et le coinça contre une colonne ; sa main retenant son torse, il l'incendia :

— Où étais-tu ?! Où est la reine ?!

— Je ne lui ai rien fait, si c'est cela qui te taraude, répondit Alban calmement.

Le blond observa la foule, à la recherche de la large couronne aux joyaux bleus. L'attention des convives appartenait aux musiciens, aux peintures et aux pièces montées dont les bouches se délectaient. Leur altercation passait donc inaperçue, d'autant plus qu'elle était noyée par les notes aigues des violons. Mais la reine Kristina restait introuvable. Filip secoua son cadet :

— Dis-moi où elle est !

— Frappe, ma réponse ne changera pas.

L'aîné se ravisa, angoissé à l'idée de se frotter aux gardes. Qu'importe ce qu'Alban avait fait, il ne désirait pas payer pour lui.

— On s'en va, statua-t-il.

— Je ne lui ai pas offert l'épée, déclina le brun.

Filip lui serra le bras, l'air sévère.

— On s'en va, j'ai dit.

Impassible, Alban refusa une nouvelle fois. Les frères se fixèrent quelques instants puis Filip flancha.

⸻ Ça va être comme l'année dernière, c'est ça ? Tu n'écouteras rien jusqu'à ce qu'il soit trop tard.

⸻ Tout est différent.

⸻ Tu es donc prêt à tout sacrifier, même nous, encore, pour te racheter une conscience ?

⸻ Pour la retrouver, elle.

⸻ Ton obsession dépasse celle de Sven, que pourtant tu critiquais.

⸻ N'inverse pas les rôles. Et je ne fais pas qu'aduler notre souveraine, je crois bien que nous nous sommes aimés. Mal, mais à notre manière.

Au pouffement dédaigneux de son aîné, Alban appuya :

⸻ Nous avons partagé quelque chose, quelque chose d'intime, que j'ai nié de toutes mes forces. Je me battrai pour qu'elle ne l'oublie pas ou, à défaut, qu'elle s'en souvienne.

⸻ Tu ne l'aimes que parce qu'elle est inaccessible ! s'emporta Filip. Ou tu aimes peut-être sa richesse, son trône. Tu désires peut-être devenir roi, te venger en bousculant les codes, en faisant basculer l'ordre de succession ? Ça n'arrivera pas, Alban. Le roi s'est saigné pour unir sa nation autour d'une religion que nos parents ne partageaient pas, cesse de le prendre pour toi !

⸻ Non, tu te méprends ! Je t'assure. J'admets avoir été aveuglé par des notions qui me dépassaient, dont je n'avais d'ailleurs qu'un son de cloche. J'ai évolué. Nous avons une belle vie ; le travail nous a placés hors du besoin. Je n'ai plus rien à envier ou craindre de la royauté. En revanche, je suis persuadé que ce que je ressens est bel et bien de l'amour.

⸻ Ne confonds pas amour et aspiration. Elle est ton objectif, non ton désir. Comprends-le... Elle est reine et tu es son sujet, rien de plus ne vous liera désormais.

⸻ Et ce que nous avons vécu ?

⸻ Une illusion ! Un complot, que tu as fomenté contre elle, d'ailleurs.

⸻ L'espoir n'est pas perdu, elle pourrait me pardonner. Je l'ai lu dans ses yeux.

Un lourd soupir souleva la poitrine du blond, qui se tint les cheveux, prêt à les arracher.

⸻ Toute ta vie n'est qu'auto-flagellation, déplora-t-il. Tu sabotes certainement ta moindre chance d'être heureux parce que tu te refuses le droit de vivre depuis la mort de notre famille. Soit, si poursuivre un mirage te convient, fais comme il te plaira, mais sans elle. Elle, elle n'a rien demandé.

⸻ Tu te trompes. Puis, à t'entendre, crois-tu mieux faire en multipliant les conquêtes sans attaches ?

⸻ On parle de toi, non de moi. Il n'est jamais trop tard pour changer, suis mon exemple, pour une fois qu'il est bon.

⸻ C'est la première fois qu'une femme signifie quelque chose pour moi, je ne peux la laisser m'échapper. J'ai tout fait pour l'oublier, les premières semaines, cela n'a jamais servi à rien.

⸻ Si ton choix est fait, je n'ai plus rien à faire là. Je rentre à pieds.

⸻ Et les barils ?

⸻ Débrouille-toi avec Sven !

⸻ Filip...

Ce dernier lui tourna le dos et releva les mains avec agacement pour lui signifier de ne pas insister. Il disparût entre les extravagants costumes, avalé par l'arc-en-ciel vestimentaire de la Cour.

Seul dans cet environnement, faste et oppressant, Alban se reconcentra sur son but. Il s'était absenté pour uriner, dans un recoin à l'extérieur du château, où la bienséance ne lui en tiendrait pas rigueur, et à son retour dans la salle de bal, la princesse s'était volatilisée.

Où pouvait-elle être ?

Il avait voulu lui laisser le temps de digérer son premier assaut avant de revenir à la charge. Sur ce peu de minutes à danser contre elle, il n'avait pas pu lui dire tout ce qu'il se passait dans sa tête, tout ce qu'elle créait en lui, tout ce qu'elle évoquait et provoquait.

Une journée aurait-elle seulement suffi, pour exprimer le torrent d'émotions qui le pourfendait à chaque fois qu'il la frôlait ?

Rien que le fait de la tenir contre lui, et ce malgré la distance qu'elle s'était efforcée à garder, avait effacé de sa mémoire toutes les phrases qu'il avait préparées.

Les archers caressèrent les cordes et les émouvantes notes qui en naissaient convinrent Alban d'écouter son cœur à défaut de son aîné.

Il évita de justesse un serveur, qu'il n'avait pas remarqué malgré son costume sombre, et se mêla à la foule. Attentif au moindre son, il ondula entre les invités. Certaines femmes le regardèrent avec envie mais il ne leur adressa qu'un sourire poli. Il réservait ses efforts pour Kristina.

Du vin manqua de l'éclabousser lorsque des coupes s'entrechoquèrent à sa droite et le gloussement digne d'un dindon en rut de la marquise à sa gauche lui hérissa les poils. Inconsciemment, il avait toujours su que Kristina n'avait rien des gens de son rang mais cela lui sautait désormais aux yeux. Entre elle et lui, ce n'était pas elle qui avait usé de faux semblants et d'hypocrisie mesquine. Il avait diabolisé l'argent, blâmé leurs possesseurs... pour comprendre, bien trop tard, qu'elle n'avait jamais été soumise à sa richesse, ni aux travers auxquels cette dernière aurait dû la destiner.

Sous l'identité du Ryttare, il avait pourchassé des voleurs, des gardes, souvent tué, et créé une vague de rébellion sans nom. Il ne s'en voulait pourtant que parce qu'il avait déçu la princesse. Le regard qu'elle avait eu dans les cachots, empli de désillusion et de haine, l'avait bien plus marqué que le sang sur ses mains. Ce souvenir l'empêchait de dormir, comme la mort de sa famille l'avait fait pendant des années.

Il arpenta la salle et, tourmenté par la chaleur étouffante qui y régnait, glissa un doigt entre son cou et sa chemise afin de mieux respirer. Naturellement, ses pas le menèrent dans la cour, où il fût surpris de ne pas trouver Sven. Il se rendit à leur charrette et caressa les chevaux, qui avaient déjà englouti le tas de foin que le garçon de ferme leur avait laissé, puis se chargea de leur apporter deux seaux d'eau propre, récupérés à côté du puits près des écuries royales. La curiosité le poussait à entrer. Peut-être Kristina s'y était-elle réfugiée ? Les quelques gardes postés aux quatre coins de la cour l'en dissuadèrent ; chacun de ses mouvements était passé au crible. La sécurité était le maître mot, d'autant plus en un jour si crucial pour le pays. L'héritière avait bousculé les codes en intégrant le peuple à son couronnement, au sein même du palais. Si Alban n'avait pas changé d'avis en cours de route, cet évènement aurait effectivement été l'occasion idéale pour une insurrection.

Il abreuva ses hongres et récupéra discrètement son épée, qu'il attacha à sa ceinture avant de rabattre sur elle le long pan de son manteau. Deux laquais lui passèrent devant et récupérèrent des petits barils. Il se glissa derrière eux et nota, au-dessus de sa tête, du mouvement à travers les grandes vitres de l'étage.

⸻ Bien sûr... Ses appartements, souffla-t-il.

Il improvisa, piqué d'une idée soudaine, et alpaga un des valets. Les deux s'arrêtèrent, les tonneaux sur les épaules.

⸻ La reine a fait demander du vin dans ses appartements.

⸻ Les fûts sont à amener en cuisines.

⸻ Elle souhaite en mettre de côté pour sa consommation personnelle, ce que je comprends. Ce divin nectar part plus vite que les amuse-bouches !

Les serviteurs froncèrent les sourcils puis fixèrent les escaliers.

Était-ce si peu crédible ou étaient-ils simplement fainéants ?

⸻ Laissez, je vais m'en occuper, proposa alors le maître d'armes. Un suffira !

Bien que suspicieux, le plus potelé des deux céda et lui confia sa barrique avant de s'empresser d'en chercher une autre.

⸻ La reine vous en remercie, dit Alban.

Les gardiens qui interdisaient le passage à l'étage s'écartèrent. Ils avaient entendu l'échange et ce genre de demande ne semblait pas les surprendre. Le forgeron se jura qu'il soumettrait cette légèreté de contrôles à la reine, en contraste complet avec les apparences. Du moins, aussitôt que cela ne lui servirait plus.

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